Des quarts au sec ça change la vie !

Un œil sur la route Anne rédige le prochain article bien au sec.

Les quelques travaux et modifications que nous avons effectués avant le départ sont couvertes dans le document que vous pouvez lire ici. L’une des modifications les plus fondamentales a été le remplacement de la capote en toile par un « dogger » rigide inspirés des cockpits semi-couverts des IMOCAs et Class40. (étant basés au Sables d’Olonne c’était facile de faire de l’espionnage;)). Nous l’avons baptisé notre véranda. Nous en sommes extrêmement satisfait tant au niveau du confort que de la sécurité.

La future véranda de Rêve à Deux en cours de construction sous la véranda de la maison

En navigation, de jour comme de nuit, par beau temps ou par grosse brise nous n’en sortons pratiquement jamais. Ce sont les pilotes qui barrent tout le temps sauf pour les virements de bord que nous préférons faire nous même pour une meilleure synchronisation ou quand on veut se faire plaisir sur un bord particulièrement agréable et bien sûr pour les entrées de ports. La plupart des réglages peuvent se faire sans quitter l’abri . Les trois ris se prennent de là (plus besoin et d’aller se faire rincer en pied de mât 🙂 ). Pour le temps frais le dog-house est fermé par une toile plastifiée munie de fenêtres transparentes qui est remplacée, sous les tropiques, par une moustiquaire.

La structure en sandwich de mousse est très légère et nous préserve efficacement du froid comme des ardeurs du soleil. Les hublots verticaux non-tintés nous assurent une parfaite visibilité de jour comme de nuit et les 3 capots et 2 hublots ouvrants assurent une bonne ventilation par temps chaud. Tous les instruments, la commande du pilote et la cartographie + AIS (recopie d’écran sur iPad) ainsi que le radar (aussi sur un ipad) sont sous les yeux de la personne de quart. Les seules manœuvres pour les quelles nous devons encore aller à l’avant sont les manœuvres de spi ou de tangon mais en général quand on envoie le spi il fait beau et quand on l’affale il ne fait pas encore trop mauvais (avec l’âge on devient prudent:))

Du coup nos habitudes vestimentaires en mer ont complètement changé. Les cirés ne sont capelés que très rarement et jamais pour longtemps, pareil pour les bottes : on est en Crocs (sorte de sabots ajourés en plastique souple) le plus clair du temps.

Dehors il fait froid, il vente et il mouille…

Ce confort à aussi une grande influence sur les performances : comme on a plus besoin d’aller faire le mariole dehors, on n’hésite moins à régler les voiles, à prendre un ris ou à renvoyer de la toile.

Mais sans jamais barrer et toujours enfermé comment fait-on pour sentir le vent et savoir quand ajuster les réglages, réduire ou renvoyer de la toile? C’est vrai qu’au début on avait un peu l’impression d’être un peu privé de sensations mais, d’une part on s’habitue vite et surtout on a les instruments sous les yeux. Vitesse du bateau, angle et vitesse du vent sont affichés en permanence sur l’écran du système B&G H5000 et sur la cartographie TimeZero recopiée sur l’iPad avec en plus le pourcentage de la polaire (vitesse théorique calculée en fonction du vent) auquel nous marchons ce qui nous permet d’être toujours conscients de la situation et de pouvoir prendre les décisions qui s’imposent à temps.

Par contre même au sec sous cet abri douillet, pendant les quarts, on porte toujours la brassière harnais avec une longe clippée à la ligne de vie qui courre au fond du cockpit pour ne pas risquer d’être pris au dépourvu.

Les mains courantes judicieusement disposées permettent de bien assurer sa prise quand on monte sur le pont ou qu’on en revient. L’ensemble est suffisamment costaud pour pouvoir monter dessus pour, par exemple, plier la grand voile ou mettre le taud. Par contre nous n’avons pas intégré la barre d’écoute. Çà aurait bien sûr amélioré la circulation dans le cockpit et peut-être la sécurité lors des empannages, mais çà aurait nécessité une structure plus robuste et donc plus lourde et plus massive, induits des efforts plus grand sur la bôme et relevé le point de tire. En plus la bôme étant assez basse la place était limitée.

Au mouillage ou au port, la véranda continue d’être un lieu de vie privilégié. C’est là qu’on prend la plupart de nos repas (en hiver on prend quand même celui du soir dans le carré:)) grâce à la table de camping qui y tient pile poil. De là on a une vue 360° sur le paysage ! C’est là aussi qu’on s’installe pour bouquiner au chaud ou à l’ombre suivant la saison. C’est aussi un sas qui permet de retirer ses vêtements de pluie à l’abri sans mouiller l’intérieur du bateau et d’éviter que le froid et la pluie ne pénètrent quand on rentre ou sort de l’habitacle.

Des inconvénients ? On cherche encore mais on en à pas trouvé : l’aérodynamique est au moins aussi bonne qu’avant et même sans doute meilleure et la silhouette n’en a pas souffert. Ah oui peut-être un léger moins : pour les apéros à 4, 6 ou plus dans le cockpit, il faut relever les côtés de la toile plastique/moustiquaire pour ne pas être séparés, mais en même temps, les montants verticaux en tube inox aident bien à se relever après la dernière tournée…

Vous avez dit véranda?