Archives mensuelles : mai 2023

remontée de la côte Croate (2)

Le vent est passé au nord dans la soirée et c’est en tirant des bords le long de l’île de Mljet que nous repartons Jeudi matin. La moitié nord de Mljet est un parc national, ses tarifs sont assez chers mais restent plus raisonnable que par exemple Kornati (39 euros jusqu’à fin mai, 100 euros en saison contre 80 jusqu’à fin mai et 190 euros en saison à Kornati ) . sauf si on les achète en ligne à l’avance auquel cas le prix et le même dans les deux parcs 39 et 80) mais nous avons peu de temps à passer à terre et le vent est bon, nous continuons donc jusqu’à Korcula. En arrivant près de l’île nous sommes cueillis par des rafales à plus de 20 nds.

Nous mouillons au Sud Est de l’île dans la baie de Javik, protégé par l’îlot de Vrnik. Trouver un abri sûr dans ce pays est toujours un casse tête : le vent change de direction tout le temps : on commence la soirée avec du Nord Ouest et on fini la nuit avec de l’Est entre temps le vent sera passé au Nord et au Sud… heureusement, au cours de la nuit, il tombe complètement.

En repartant Vendredi matin nous empruntons le chenal entre l’île et les îlots, petit village typique sur l’un, austère couvent franciscain Sur l’autre.

Le plus spectaculaire est sans nul doute la vieille ville de Korcula elle-même dont les remparts laissent entrevoir les ruelles : un endroit à visiter au retour.

La journée sera émaillée de calmes mais nous arrivons tout de même à progresser à la voile la plus grande partie du temps. Pour la nuit nous avons choisi de mouiller dans une des anses de la côte Nord de l’île de Scedro (vent Ouest tournant Est par le sud en cours de nuit). Rasohatica est la seule baie ou l’ancrage est permis et gratuit. L’endroit est très joli et nous sommes seuls. Ancrage avec aussières à terre sur des troncs de sapins bien pratiques

Remontée de la côte Croate (1)

Mercredi 17/05/2023, le temps c’est amélioré et nous pouvons enfin quitter notre abri au fond de la rivière Dubrobaka.  Comme nous avons perdu plusieurs jours, on a plus trop le temps de flâner en route pour cette remontée jusqu’à l’extrémité Nord de l’Adriatique, nous prévoyons des étapes de 25 à 35 milles tous les jours ce qui nous permettra de garder quelques jours de sécurité pour le cas ou nous devrions nous arrêter plusieurs jours en raison de la météo ou de toutes autres contingences. Çà fait un peu convoyage rapide mais on préfère ne pas stresser sur les derniers jours et on repasse par là de toute façon en Septembre : on aura le temps de voir les endroits qu’on a sauté cette fois-ci.

Il fait un temps superbe et  nous passons entre les îles (Sipan) et le continent gentiment poussé par une petite brise de SSE. Il y a déjà pas mal de bateaux sur l’eau. Après le temps de ces derniers jours tout le monde à envie de bouger – je ne préfère pas imaginer l’état d’esprit des malchanceux qui ont commencé leur location d’une semaine samedi dernier..

Stano

Première escale, SLano, jolie baie abritée de tous les vents. C’est une petite station balnéaire qui serait adorable si on avait pas construit un horrible hôtel en béton devant le village. Ballade dans le village, vieille église romane et palais du Recteur fraîchement restauré et on continue sur la petite route côtière qui longe la baie, une petite jetée est équipée d’un dispositif pour permettre aux handicapés de se baigner. Je n’en n’avais encore jamais vu au bord de la mer. Le soir, repas de moules (excellentes) au resto.

Dubrovnik: la citadelle de Raguse

Dubrovnik a été fondée au 7èmè siècle mais elle à connu son apogée du 15ème au 17ème siècle en tant que république de Raguse. La richesse de la ville provenait de ses navires et de son commerce. Elle était la rivale de Venise.

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Quelques particularités :

C’est une république dirigée par un recteur élu tous les mois. Pour accomplir sa charge il doit tout quitter pour s’installer au plais du recteur ou il ne peut recevoir ni famille ni amis.

Ce fut le premier pays à abolir l’esclavage et à interdire le commerce des esclaves en 1418.

Raguse fut maintes fois assiégée (Vénitiens, Ottomans, Russes) mais ne tomba jamais sauf une fois en 1808 ou pour éviter la destruction par la marine Russe qui la bombardait elle ouvrit ses portes à l’armée Française.

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Dubrovnik/Raguse fut pratiquement complètement détruite deux fois : par le grand tremblement de terre de 1667 et sous les obus Serbes en 1991 et à chaque fois reconstruite. Peu de bâtiments sont donc vraiment d’époque mais le travail accompli est remarquable, et à plusieurs endroits encore en cours. Le résultat est une reconstitution très fidèle de ce qu’était cette riche et merveilleuse cité au début du 17ème siècle.

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Petite anecdote : c’est la ville qui à servit de modèle au Port Real de la serie Games of Throne et beaucoup de scènes ont été tournées ici en décors réels.

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Ha oui, j’allais oublier  le prix des visites : pour grimper sur les remparts : 35 euros c’est aussi le prix de la plupart des musées, le Passe une journée (rempart, presque tout les musées + 2 tikets de bus) 35 euros et bien sûr aucune réduction sénior.

On s’est contenté d’explorer les rues de la vielle ville avec une courte pose resto le midi et une bonne glace à quatre heures , c’était bien assez pour cette journée! si nous revenons nous penserons à prendre un passe pour la visite des musées et le tour des remparts.

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Croatie : Arrivée dans la rivière de Dubrovnik

Comme prèvu, un peu avant 17 heures la pluie se calme, on peut partir sans se mouiller. En fait la raison principale de cet horaire étrange est d’éviter d’arriver de nuit à l’autre bout de cette traversée de 250 milles. Nous avons choisi de remonter vers la côte Italienne jusqu’à la hauteur de Brindisi avant de faire route directe vers Dubrovnik. C’est l’itinéraire le plus rapide proposé par notre logiciel de routage (Time Zero, modèle Arpège) mais surtout cet itinéraire nous fait éviter une dépression orageuse au large de l’Albanie et nous permettrait d’aller facilement nous mettre à l’abri à la marina de Brindisi si la météo venait à se détériorer plus rapidement que prévu.

Nous longeons la côte Ouest de Corfu. Le vent de SE prévu est en fait encore très variable et ne s’établit tout à fait que vers minuit. Le trafic maritime est assez dense dans le détroit d’Otrante et il n’y a pas de dispositif de séparation de trafic, c’est un peu dans tous les sens mais tous les navires passent loin de nous.

Dans la matinée nous captons un réseau 4G ce qui nous permet de télécharger les fichiers météo (nous n’avons plus d’Iridium). La météo est plutôt bonne avec du vent de Sud 18 à 20 nœuds et peu de houle nous pouvons donc empanner et mette le cap sur Dubrovnik. Mais la mauvaise surprise est que ce que nous croyons être un réseau Italien était en fait Albanais et donc hors forfait (l’Albanie n’est pas encore dans l’EU): l’addition est salée (60 euros pour 4 Mo, merci Orange). L’idéal eut été de faire la route directe plein vent arrière avec le foc tangoné mais juste à ce moment là, notre pilote automatique refuse de fonctionner correctement en mode vent. Pour éviter le risque d’empannage intempestif, on préfère donc tirer des bords entre 150° et 160° du vent en mode auto en ajustant manuellement en fonction des variations de la direction du vent. Ça veut dire un peu plus de route et plusieurs empannages mais nous restons dans les temps du routage.

Il est 10:00 le samedi 13/05/2023 quand nous apercevons la côte enveloppée de nuage. Un bon grain (25 – 30 nœuds + pluie torrentielle) nous cueille juste devant le phare de Grebeni qui marque l’entrée de la rade. En principe il faut aller au quai de la douane/capitainerie pour faire les formalités (même si elles sont très réduites pour les ressortissant de l’EU) et payer la taxe de navigation. Mais avec ces grains violents çà ne nous enchante guère de nous retrouver plaqués contre un quai. Je téléphone au capitaine du port (plus discret qu’à la VHF) pour lui demander si c’est vraiment nécessaire. Je vous vois à l’AIS me dit-il, vous arrivez de Grèce donc pas de problème vous pouvez aller mouiller ou vous amarrer où vous voulez, vous passerez me voir plus tard dans la journée en taxi ou en bus, n’oubliez pas d’apporter les documents du bateau et vos certificats d’aptitude. Whaou ! Merci monsieur ! Çà c’est une bonne nouvelle. Au même moment le vent et la pluie de calme et nous apercevons le port et le pont suspendu qui enjambe la rivière Dubrovaka.

C’est là que nous allons, tout au fond de l’estuaire. Un bon abri en prévision du mauvais temps prévu. Il y a une grande marina (très chère, pas pour nous) mais juste devant (il y a déjà beaucoup de monde à l’ancre) et de l’autre côté de la rivière devant la vieille abbaye (où nous avons trouvé de la place) il est possible d’ancrer gratuitement bien abrité du mauvais temps à venir. L’endroit s’appelle Prijevor. Nous avons mouillés dans 8 de fond, avec 50 m de chaîne. Le courant est fort et après deux jours de fortes pluie qui ont provoqué, nous le saurons plus tard, de graves inondations dans le pays, il atteint près de 3 nœuds. Le vent a soufflé à plus de 35 nœuds en mer, ici nous aurons au maximum 25 nds et encore seulement pour quelques heures et toujours dans le même sens que le courant. Après 4 jours de ce traitement notre ancre (Rocna Vulcan 25kg) était solidement enfoncée dans le fond et n’a jamais dérapé. Nous verrons en la relevant (il a fallu la retourner au moteur) que le fond est composé de sable compact très collant. Autre bonus, c’est de l’eau parfaitement douce (rivière) qui était certes boueuse au pic de la crue mais assez claire les autres jours : très bon pour débarrasser la carène d’éventuels mollusques et autres algues marines.

Pas de soucis pour aller à terre en annexe, notre moteur électrique s’est avéré suffisant pour remonter le courant qui devient moins violent quand on se rapproche de la berge, on a aussi trouvé un petit quai ou on pouvait la laisser bien à l’abri du courant et des rafales.

Pour rejoindre la route principale, il faut passer devant l’abbaye et remonter sur la droite après 50 m. Il y a un arrêt de bus un peu plus bas. Les bus (lignes 1A et 1B) passent toutes les 20’ dimanche compris.

Les arrêts sont très pratiques qu’on aille au port (Gruz) ou dans la vielle ville (Pole). Il y a même un arrêt juste à la porte d’un grand supermarché très pratique pour faire les courses parce que , par contre, là ou nous sommes mouillés il n’y a rien à proximité à moins de débarquer à la marina ce qui n’est parait-il pas toujours accepté.

Les formalités à l’Autorité Portuaire se sont déroulées comme sur des roulettes. Le fonctionnaire que j’avais eu au téléphone ce matin à recopié les données de l’acte de francisation dans son ordi, a jeté un vague coup d’œil à ma licence VHF, nous avons payé 83 euros par carte bancaire sur son terminal (taxe annuelle de sécurité et environnement qui permet de naviguer en Croatie jusqu’au 31/12 même si on sort du pays entre temps) et en 4’ chrono nous étions ressortis. Autant pour les récits courtelinesque lu sur les blogs et les commentaires de Navily. Nous avions déjà payé en ligne la taxe touristique (1,33 euros/jour/personne) soit 47,88 euros pour nous deux jusqu’à la fin du mois (si nous l’avions prise pour le bateau çà aurait coûté 185 euros : en équipage réduit vaut mieux prendre la taxe individuelle). Finalement, les taxes à payer pour naviguer en Croatie reviennent moins cher que la taxe ETPAI Grecque…

Voilà pour le côté pratique de notre arrivée en Croatie, maintenant, coincés à terre par le mauvais temps nous sommes des touristes ordinaires qui vont profiter du dimanche pas trop pluvieux pour découvrir la fameuse cité médiévale mais çà c’est l’article suivant !

Paxos

Paxos, parfois aussi appelé Paxoi (rien à voir avec le chou chinois pak choi ici c’est plutôt les olives), est l’un des plus beaux joyaux des îles Ioniennes.

Nous sommes partis de Preveza sans vent et nous avons dû utiliser le moteur pratiquement pendant tout le trajet (un peu moins de 30 milles, une des rare fois où on a utilisé le moteur pendant toute le trajet). Première escale à Mongonissi à l’extrémité sud Est de l’île. C’est une petite baie presque fermée bordée de petites résidences éparpillées dans la verdure. Il y a aussi une plage et deux restos encore fermés à cette époque. Pourtant avant que le soleil ne se couche, la baie est pleine de voiliers à l’ancre, une dizaine de bateaux que la baie peut contenir, une majorité de propriétaires mais aussi quelques bateaux de location. Mais ici tout se passe à merveille et chacun prenant soin de mouiller en respectant une distance suffisante des ancres des voisins. A terre, les ruines d’une chapelle Byzantine d’un côté et de l’autre un tout petit bras qui se faufile entre les roches jusqu’à la mer face à Antipaxos, l’île voisine. Après la balade, et une soirée tranquille, nous passons une nuit très paisible.

Le lendemain, mercredi 10/05/2023 nous levons l’ancre pour aller dans la baie de Làkka au nord de l’île. Nous ne préférons ne pas nous arrêter à Gaïos, le port principal et «capitale» de l’île bien que ce soit, parait-il, un très joli village, car il est beaucoup trop fréquenté par les charters et les bateaux de promenade, si bien qu’il est difficile de trouver une place à quai même en ce début de saison.( de Mongonissi il est possible de rejoindre cette ville à pieds, 3 km, peut être la prochaine fois )

Làkka est une baie fantastique, protégée de tous les vents sauf du Nord Est (ça tombe bien il n’y en a pas de prévu dans les prochains jours), entourée de collines verdoyantes avec les maisons de l’adorable petit port/village de Làkka blotties au fond. Cerise sur le gâteau : les fonds de sables bien plats de 3 à 4 mètres permettent de ne pas mettre beaucoup de chaîne (20 m max.) et donc de réduire le rayon d’évitage ce qui et important parce qu’ici aussi il y a beaucoup de bateaux. Il y a même la flottille d’un rallye amarrée le cul au quai du village.

Làkka est tout petit, mais il y a tout ce qu’il faut. Pas seulement les bistros et restos du quai et autres magasins de souvenirs ou de bimbeloteries pour touristes mais aussi deux supermarchés, une boulangerie et même une quincaillerie avec un peu d’accastillage de base. Un sentier fait le tour de la baie. On va s’y balader jeudi matin : un endroit super ! Vive les vacances.

Les jours derniers, Domi a envoyé des demandes pour stocker Rêve à Deux au sec, pendant notre absence cet été, à de nombreux chantiers et marinas du Nord de l’Italie, de Croatie et de Slovénie et nous commençons à recevoir les réponses. Parmi celles-ci il y en a plusieurs qui émanent de ports Croates qui ont sûrement dû nous prendre pour des milliardaires en Super Yacht mais il y a tout de même 3 offres assez raisonnables (Montfalcone et Grado, pour l’Italie, Pula pour la Croatie). On peut donc songer à pointer notre étrave vers le nord de l’Adriatique. Mais quand partir ? Encore une petite escale à Corfu et on y va ? Pas une bonne idée ! Dans 2 jours il y du très mauvais temps (vent très fort et grosses pluies) qui est prévu sur toute la zone Ionienne et Sud Adriatique. On ne pourra pas reprendre la mer avant mercredi prochain : une bonne semaine de perdue ! Par contre si on part en fin d’après midi on a un bon créneau de vent portant modéré et relativement ensoleillé et les routages nous font arriver à Dubrovnik samedi matin avant que ça ne dégénère. Comme on est en EU et la Croatie aussi: pas besoin de faire des formalités de sortie et comme on a acheté du pain frais ce matin on est près à partir, il n’y a plus qu’à attendre que la pluie qui a commencé à tomber vers 14 heures cesse (c’est prévu pour 17:00) et lever l’ancre…

Le canal de Lefkas et le golfe d’Amvrakia

Aujourd’hui, nous avons l’intention de remonter le canal de Lefkas et de pousser jusqu’à la petite mer intérieure du golfe d’Ambracique (Amvrakia).

Départ de Méganisi sur une mer lisse comme un lac, nous n’aurons pas le moindre souffle d’air jusqu’à l’entrée du canal de Lefkas (Lefkada, Leucade). Avant l’arrivée des Corynthiens vers 650 av. JC, Lefkas était une péninsule rattachée au continent par une isthme marécageux. Ce sont eux qui ont commencer à creuser le canal, les infrastructures actuelles datent des années 1950. Le canal est étroit et peu profond (4 à 6 m au sondeur) et terminé au nord par un pont flottant reliant l’île au continent et ouvrant toutes les heures. Les Vénitiens puis les Ottomans ont fortifié l’entrée nord du canal et construit la ville au pied de laquelle s’étend maintenant une gigantesque marina.

Remontant vers le nord, nous n’étions que 2 bateaux, par contre dans l’autre sens c’était la foire d’empoigne. Les quelques voiliers de propriétaires bien respectueux des règles de navigation dans ses chenaux étroits (rester sur tribord vitesse, limitée à 5 nœuds) étaient sauvagement doublés par des bateaux de location (monocoques et catamarans, une bonne vingtaine au total) à fond au moteur, ne se préoccupant absolument pas de ce qui pouvait venir en face (nous en l’occurrence) pendant que leurs équipages (99 % mâles) fraîchement débarqués de l’avion (= aussi pâles que des cachets d’aspirine) éclusaient des bières dans le cockpit en rigolant. On dirait bien que la saison a commencé…

A la sortie du canal une gentille petite brise de Sud Est se lève nous permettant d’atteindre agréablement l’entrée du golfe. Le chenal dragué commence assez loin en mer et de chaque côté les profondeurs sont faibles. Du côté sud c’est la ville de Perveza de l’autre côté c’est l’aéroport d’Aktion et la Marina Cléopatra, l’un des plus grands stockages de bateaux à sec de Grèce.

A l’intérieur, tout au long des rives de cet immense golfe on voit beaucoup de fermes à poissons, l’eau verdâtre et trouble contraste avec le bleu limpide auxquel nous nous étions habitués. Toujours sous voiles, nous allons jusqu’à Vonitza ou plus précisément la baie de Koukounitza (çà ne s’invente pas) bien abrité du vent, qui a tourné à l’ouest et souffle maintenant à 18 nds , derrière l’îlot boisé éponyme et sa jolie chapelle.

Promenade à Vonitza l’après midi. La ville, sans doute aussi détruite par l’un des tremblements de terre qui ont affecté la région durant la deuxième moitié du siècle dernier, ne présente pas grand intérêt. Il subsiste peu de bâtiments anciens à part peu être le clocher d’une église et sa sacristie. Certaines rues sont pimpantes même si elles n’ont pas de style particulier mais dans d’autres les bâtiments sont très mal entretenus. En plus, nous sommes Dimanche : tous les commerces sont fermés. Sur le quais les habituels restos mais moins orientés touristes qu’ailleurs, en ce dimanche, la clientèle semble exclusivement locale.

Le port est dominé par une imposante citadelle Byzantine. Je suis un peu fatiguée et préfère rester en bas. Domi a envie d’admirer la vue de la haut. Arrivé à la porte quand la jeune gardienne lui demande 2 Euros pour le prix de l’entrée il s’aperçoit que j’ai gardé le porte-monnaie. Vous n’allez pas redescendre lui dit elle, je vous offre le ticket. Il est persuadé que c’est grâce à son charme, je pense plutôt qu’elle a eu pitié d’un vieux papy mal rasé.

Triple enceinte de mur d’une épaisseur impressionnante (les tremblements de terre qui on détruit la ville ne les ont même pas fendus.) et vue superbe sur le golfe.

Lundi 8 mai, nous allons mouiller à Perveza dans l’anse à l’Ouest de la ville pour visiter et faire quelques courses. Perveza, est bien plus jolie de l’intérieur qu’il n’y paraît quand on la voit depuis l’entrée du golfe. C’est une ville à l’histoire très tourmentée. Elle doit sont développement et son architecture aux Vénitiens. Mais elle a été le théâtre de nombreuses batailles. L’une d’entre elle vit le massacre de la garnison Française et d’une partie de la population locale par les Ottomans en 1798.

Le quai est occupé par de nombreux voiliers visiteurs de toutes nationalités et toute une flotte de bateaux de location mais ceux-ci sont fort heureusement encore en cours de préparation.

Le quartier entourant le port est joliment restauré, les maison anciennes sont rénovées avec goût, les rues piétonnes sont agréables.

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Sur les vitrines de l’office de tourisme (fermé, le 8 mai est sans doute célébré ici aussi) une exposition de photos anciennes commémorent le centenaire de l’incendie du quartier chrétien de Smyrne (aujourd’hui Izmir) en 1922 et l’exode massif de réfugiés qui s’en suivi. Beaucoup d’entre eux ont été accueilli dans la région et s’y sont établis.

Bien que nous soyons un jour férié, la boulangerie, le primeur et le supermarché sont ouverts. Nous trouvons donc tout ce qu’il nous faut pour repartir demain matin.

Meganisi

06/05/2023 Etape du jour, Meganisi une île assez basse à la côte très découpée coincée entre l’île (péninsule?) de Levkas et le continent. Nuit tranquille dans une petite baie au Nord Est avec 2 haussières à terre. Le paysage est encore très différent de ce que nous avions vu jusqu’à présent (encore! ,on se répète).

Nous étions passé par là en 1992 sur un catamaran que nous avions loué avec Maurice du club de plongée des Macareux de Rixensart et sa famille mais on avait un peu oublié comment c’était.

Tout à côté il y a Scorpios, l’île privée du célèbre armateur et milliardaire Aristote Onassis plus connu pour les femmes célèbres qu’il a fréquentées ou épousées (Maria Callas, Jackie Kennedy…) que pour ses navires. A noter qu’il faisait partie des réfugiés chassés de Turquie suite à l’incendie de Smyrne en 1922.

Ithaque

Heureux qui comme Ulysse… Oui, le mauvais temps est bien passé et nous pouvons enfin quitter Killini pour Ithaque la patrie mythique du héros de l’Odyssée.

Le temps est beau et le vent de 9 à 10 nœuds avec quelques calmes que nous devons compenser au moteur. Nous arrivons dans la superbe baie de Vathi en fin d’après midi et nous ancrons dans sa partie Nord Est, pas très loin du quai du petit chantier.

De là, la vue sur le village et les collines est absolument magique avec sa végétation dense d’où pointe les cônes vert sombre des cyprès. Quelle différence avec les paysages arides des Cyclades ! Et sous ce soleil magnifique, après le mauvais temps de ces derniers jours c’est un ravissement pour l’œil. Nous sommes seulement deux bateaux dans cette partie de la baie tandis qu’au village il y a une demi douzaine de plaisanciers à l’ancre et toute une flottille de charters au quai.

Le lendemain matin nous allons faire le tour de la baie à pied. Le village certes pimpant et coquet est plus joli de loin que de près. Entièrement détruit par le terrible tremblement de terre d’Août 1953 il a été reconstruit sans style vraiment défini. Les trottoirs du front de mer sont entièrement occupés par les terrasses des restaurants : les piétons doivent marcher sur la rue.. A noter aussi, ce front de mer qui s’étend autour de la baie sur au moins 2 km et qui constitue principalement un quai d’environ 1,50m au dessus de l’eau ne dispose d’aucun escalier ou échelle pour remonter si quelqu’un tombe à l’eau… Je ne sais pas quelle sont les normes de sécurité en Grèce mais je doute qu’elles soient respectées !

Le soir, en admirant le coucher de soleil sur la baie, un plan commence à se former dans nos têtes : initialement nous avions prévu de laisser Rêve à Deux dans un chantier du côté de Corfu première quinzaine de Juin pour éviter le pic de la saison touristique et revenir mi Septembre et continuer notre exploration vers le nord de l’Adriatique. Mais climatiquement parlant, il serait sans doute plus judicieux d’utiliser les prochaines semaines (nous sommes 05/05/2023) pour remonter tranquillement vers le golfe de Trieste ou le nord de la Croatie et ainsi, une fois la saison passée, pouvoir redescendre doucement vers le sud, battant en retraite devant l’arrivée du froid. Il faut donc continuer à avancer. Nous aurions aimé passer plus de temps dans cette baie magnifique et peut-être aller voir un peu de l’intérieur de cette île magique mais pas de regrets : on reviendra au retour!

Killini

Le temps est morose quand nous arrivons à Killini mais il ne pleut pas. Nous empruntons prudemment le chenal d’accès au bassin pêche et plaisance du port car il est côté à 2 m sur la carte (en fait nous n’aurons pas moins de 3,50 m sous la quille). Killini est un port de ferry très actif avec plusieurs rotations par jour pour Zakinthos et Cephalonia. Mais ils utilisent l’avant port et leurs remous n’affectent pas du tout la darse où nous sommes. Par contre, dans cette darse, il y a très peu de place à quai (ancre au milieu cul à quai) pour les plaisanciers. Il s’agit avant tout d’un port de pêche, l’un des plus importants du Péloponnése. Nous verrons jusqu’à 7 gros chalutiers à quai plus de nombreux bateaux plus petit.

Le premier Mai est apparemment aussi un jour férié ici, de nombreux commerces sont fermés et les restaurants regorgent de locaux en goguettes. La plage n’est plus praticable submergée sous des tonnes de posidonies mortes. Entre deux averses nous parcourons les ruines de la vieille cité Byzantine. Tout est d’un vert éclatant et les fleurs n’ont pas été encore affectées par les intempéries.