Archives mensuelles : juillet 2022

Arrivés à bon port!

Mercredi 6 juillet 2022, à 14:00 heure locale, après 22 jours et 10 heures et 3718 milles parcouru sur le fond (80 de plus que la route directe! Comme quoi on a pas mal zigzagué) soit une moyenne de presque 7 nœuds, nous franchissons les digues de la darse Titan du port de plaisance de la Pointe des Galets.

L’accueil et très chaleureux. Le maître de port et son assistant sont là pour prendre nos amarres et nous donner tous les conseil utiles. Comme on est à l’heure et qu’on avait envoyé tous les documents à l’avance les formalités se passe comme sur des roulettes. Le maître de port a déjà notre libre pratique et 20’ plus tard les douaniers nous rendent une visite très rapide : un coup de tampon sur notre déclaration d’arrivée un coup d’œil rapide sur nos passeports et nous sommes libres !

On se précipite donc en ville pour savourer le plaisir de fouler à nouveau le sol national car il n’y a pas d’erreur on a beau être au milieu de l’Océan Indien, nous sommes bien en France. Tout est là pour nous le rappeler : la mairie, la boulangerie, jusqu’aux banques (Crédit Agricole, BNP etc). Mais le plus grand choc ce sont les super marchés. On avait oublié que nos supérettes françaises étaient si bien achalandées. On entre dans le plus proche, le Super U Express: et on est assailli par un gigantesque rayon fruits et légumes (il y a même des courgettes :on en avait pas vu depuis notre départ de Nouvelle Zélande), des congélateurs débordants de viandes et de poissons et de fruits de mer de toute sortes (non ici il n’y a pas que du poulet comme on s’y était habitué) , des produits frais et des conserves à gogo, un immense rayon vin (avec du Chinon), un autre de fromage (le camembert au lait cru çà existe encore!). Inutile de vous dire qu’on c’est acheté de quoi se faire un bon petit dîner à bord et que repus nous nous sommes effondrés dans notre couchette. Nous avons dormis 11 bonnes heures : les derniers jours de la traversée ont été plutôt épuisants !

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Pendant les jours prochains, tout en continuant à récupérer, on va s’occuper des réparations nécessaires (voiles, écoutes, bosse de ris etc.), remplacer la chaîne d’ancre complètement rouillée et faire les quelques démarches administratives que nous n’avions pu faire de l’étranger.

Une fois tout çà fini, on va aller explorer cette île magnifique, sans doute à partir du 14… A Suivre

Dernière ligne (pas très) droite avant l’arrivée

Ces derniers jours ont été plutôt mouvementés.
D’abord il a fallu franchir une zone de calme en avant du front créé par la circulation d’air remontant du système anticyclone et dépression juste au sud et la dépression plus au nord. Je dois dire que de ce coup là on s’en est pas trop mal tiré. Des routages précis avec les modèles gfs et icon nous on permis de contourner cette zone en perdant un minimum sur la route directe et sans trop ralentir.
Mais après çà on est rentré dans le vif du sujet: houle de plus de 5 m venant du sud (donc en travers de notre route) se combinant à la mer très courte de 3 m générée par les vents de Sud-Est soufflant entre 25 et 35 noeuds et résultant en une mer qualifiée de très forte par météo France. Inutile de vous dire que dans ces conditions, on a joué la prudence: 3 ris dans la grand voile et trinquette parfois partiellement enroulée, l’idée étant de garder suffisamment de vitesse pour ne pas se faire rattraper par ces vagues très courtes sans aller trop vite afin de garder un inconfort minimum pour l’équipage. Le bateau, accélère, remonte sur la crête, se fait percuter par le sommet qui déferle, tombe dans le gouffre entre deux vagues et çà recommence encore et encore.
Inutile de vous dire que le pont est en permanence balayé par les embruns, quand ce n’est pas des cataractes d’eau bouillonnantes. Il n’est pas une minute ou n’apprécions pas le confort apporté par notre « véranda » rigide bien fermée et d’où on peut faire toute les manoeuvres bien au sec. Le pilote automatique qui s’accommode de ces conditions difficiles sans jamais faillir, la plus part du temps en mode vent pour suivre les variations importantes ce qui fait que notre trace sur la carte ressemble un peu à celle d’un breton au retour d’un fest noz.
La vie à l’intérieur s’apparente à un sport de voltige. On a l’impression d’être des cosmonautes en apesanteur sauf que, quand on atteint le creux de la vague, la pesanteur est bien là. Il faut toujours bien calculer son prochain mouvement, ne jamais lâcher la main courante avant d’avoir assuré sa prise sur la suivante. La préparation des repas est aussi un sport à part entière, la recette: faire simple, bien s’organiser et éviter les grandes quantités d’eau bouillante (oubliez les spaghettis!). Mais bon on a réussi à manger tout de même de bon plats chauds à tous les repas et à bien dormir entre les quarts et les manoeuvres. Domi reste grand chef de ces moments là.
Aprés 4 jours de ce régime rockn’roll, c’est avec soulagement que l’on constate que la houle du Sud se calme progressivement pour laisser la place à celle d’Est formée par l’alizé, nous poussant sur la route sans remuer dans tous les sens. L’alizé lui même est toujours aussi instable en force et en direction, le ciel reste couvert avec beaucoup de grains, et la température n’est que de 22°C: bienvenue dans l’hiver tropical.
Nous sommes en fin d’après midi mardi 5 juillet et il nous reste 130 milles à parcourir avant l’arrivée. Le capitaine du port nous a demandé d’arriver avant 15:00 demain pour faire les formalités. Y arriverons nous à temps? C’est pas gagné avec les conditions plus instable prévues devant. Nous laisseront-ils nous amarrer à quai même si nous sommes trop tard pour les formalités ou devront nous tirer des bords toute la nuit devant l’entrée du port en attendant l’ouverture des bureaux? Vous le saurez en lisant notre prochain article!