Ces derniers jours ont été plutôt mouvementés.
D’abord il a fallu franchir une zone de calme en avant du front créé par la circulation d’air remontant du système anticyclone et dépression juste au sud et la dépression plus au nord. Je dois dire que de ce coup là on s’en est pas trop mal tiré. Des routages précis avec les modèles gfs et icon nous on permis de contourner cette zone en perdant un minimum sur la route directe et sans trop ralentir.
Mais après çà on est rentré dans le vif du sujet: houle de plus de 5 m venant du sud (donc en travers de notre route) se combinant à la mer très courte de 3 m générée par les vents de Sud-Est soufflant entre 25 et 35 noeuds et résultant en une mer qualifiée de très forte par météo France. Inutile de vous dire que dans ces conditions, on a joué la prudence: 3 ris dans la grand voile et trinquette parfois partiellement enroulée, l’idée étant de garder suffisamment de vitesse pour ne pas se faire rattraper par ces vagues très courtes sans aller trop vite afin de garder un inconfort minimum pour l’équipage. Le bateau, accélère, remonte sur la crête, se fait percuter par le sommet qui déferle, tombe dans le gouffre entre deux vagues et çà recommence encore et encore.
Inutile de vous dire que le pont est en permanence balayé par les embruns, quand ce n’est pas des cataractes d’eau bouillonnantes. Il n’est pas une minute ou n’apprécions pas le confort apporté par notre « véranda » rigide bien fermée et d’où on peut faire toute les manoeuvres bien au sec. Le pilote automatique qui s’accommode de ces conditions difficiles sans jamais faillir, la plus part du temps en mode vent pour suivre les variations importantes ce qui fait que notre trace sur la carte ressemble un peu à celle d’un breton au retour d’un fest noz.
La vie à l’intérieur s’apparente à un sport de voltige. On a l’impression d’être des cosmonautes en apesanteur sauf que, quand on atteint le creux de la vague, la pesanteur est bien là. Il faut toujours bien calculer son prochain mouvement, ne jamais lâcher la main courante avant d’avoir assuré sa prise sur la suivante. La préparation des repas est aussi un sport à part entière, la recette: faire simple, bien s’organiser et éviter les grandes quantités d’eau bouillante (oubliez les spaghettis!). Mais bon on a réussi à manger tout de même de bon plats chauds à tous les repas et à bien dormir entre les quarts et les manoeuvres. Domi reste grand chef de ces moments là.
Aprés 4 jours de ce régime rockn’roll, c’est avec soulagement que l’on constate que la houle du Sud se calme progressivement pour laisser la place à celle d’Est formée par l’alizé, nous poussant sur la route sans remuer dans tous les sens. L’alizé lui même est toujours aussi instable en force et en direction, le ciel reste couvert avec beaucoup de grains, et la température n’est que de 22°C: bienvenue dans l’hiver tropical.
Nous sommes en fin d’après midi mardi 5 juillet et il nous reste 130 milles à parcourir avant l’arrivée. Le capitaine du port nous a demandé d’arriver avant 15:00 demain pour faire les formalités. Y arriverons nous à temps? C’est pas gagné avec les conditions plus instable prévues devant. Nous laisseront-ils nous amarrer à quai même si nous sommes trop tard pour les formalités ou devront nous tirer des bords toute la nuit devant l’entrée du port en attendant l’ouverture des bureaux? Vous le saurez en lisant notre prochain article!

Dernière ligne (pas très) droite avant l’arrivée
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