Archives mensuelles : février 2019

(2)Golf de penas à Puerto Montt

 

IMG_1104Port Aguirré

Lundi 4 février 2019 :

Nous prenons le temps ce matin pour mieux nous amarrer le vent ayant un peu tourné ouest et nous pousse un peu trop vers les rochers de la pointe au goût de Domi. L’endroit est très joli et la pointe a été bien aménagé en zone récréative avec parcours nature Ensuite vient le temps d’aller à terre et pour moi c’est une joie je n’étais pas descendu à terre depuis Puerto Eden (Domi avait au moins touché la terre ferme presque tous les jours pour mettre ses aussières).

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Nous prenons l’annexe avec le petit moteur électrique (que finalement nous utilisons peu) pour ne pas avoir à porter nos courses. Nous retrouvons le même style de village que Puerto Eden mais nous avons le soleil et la chaleur en plus. Il fait 30° aujourd’hui et nous n’avons plus l’habitude d’une telle chaleur. Je me suis pourtant mise en short et tee-shirt.IMG_1114Le petit cimetière marin sur l’îlot en face du village

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Après la visite à l’armada pour refaire le Zarpe (autorisation de naviguer) c’est les courses. Nous n’avons plus de produit frais à bord. Nous sommes contents de trouver des légumes et surtout des fruits. Nous trouvons aussi un légume qui est entre ail et l’échalote et qui est produit à Chiloé (très très bon). Nous achetons aussi du pain ce qui me donne une pose dans mes activités boulangères. L’après midi nous repartons en ballade. Nous prenons le petit chemin couvert de coquillage qui longe la côte puis la petite route qui mène au village, nous montons tout en haut de la colline et admirons le panorama grandiose de cet archipel surplombé par le sommet enneigé du volcan Macà (2300m), c’est fascinant d’autant plus qu’il est extrêmement rare d’avoir un temps si clair ici. La journée passe vite et nous sommes content d’avoir pu profiter de ce moment de détente et de cette superbe ballade.

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Mardi 5 février 2019:

Nous reprenons la mer mais pour aller à la caleta Oléa distante de seulement une dizaine de milles. A peine sortis de notre abri une bonne brise nous emmène rapidement à destination. Le vent de nord est dévié au nord est et accéléré dans le cana Ancul nous faisant craindre un moment que cette caleta ne soit pas bien abrité mais une fois à l’intérieur plus rien ne bouge. Le branche nord-est de la caleta, indiquée sur notre guide comme étant l’endroit ou mouiller est barrée par de grande cordes qui ont dû être utilisées pour un élevage de moule. Nous mouillons le long avec trois bout à terre. Le soir un bateau de pêche nous rejoint et mouille de la même façon que nous mais en plein milieu de l’étroit chenal. Après un court échange de civilités en franco-espagnol nous nous rentrons à l’intérieur, La pluie commence à tomber.

IMG_1191Caleta Olea S45°02’29-W 73°27’78

Mercredi 6 février 2019 :

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8 heure, à peine levé le pêcheur (ou plus vraisemblablement des éleveurs de saumon vu la façon dont leur bateau est équipé) est déjà en bras de combat et part de la caleta en nous faisant des signes d’au revoir. C’est une journée de petit temps qui nous attend aussi nous ne sommes pas pressé de partir. Mais c’est finalement très agréable de glisser sur l’eau à la voile sur une mer plate avec une brise juste suffisante pour avancer. Nous arrivons en fin d’après-midi à la caleta Brooks, une jolie baie dans un passage étroit parsemé de rocher entre deux îles. Le mouillage est très bien protégé des vents d’ouest mais il ne faudrait pas que le vent tourne plus au sud. On s’assure sur 4 amarres au cas ou mais les fichiers sont rassurants, le vent devrait rester à l’ouest sans forcir. Courte promenade sur la rive, mais ici encore la forêt est tout à fait impénétrable.

IMG_1209Caleta Brooks

IMG_1211Fausse rhubarbe

IMG_1218Les moules que nous ne pouvons pas consommer à cause de la marée rouge.

 

 

 

 

(1)Golf de Penas à Puerto Montt

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Jeudi 31 Janvier 2019:

Et nous y sommes à ce fameux golfe de Pénas et nous avons le temps idéal et une super météo. Vent de secteur Sud Sud Ouest 20 nœuds avec une houle associée de 3 mètres qui se calme. Le ciel est un peu couvert en début de matinée mais vient progressivement au beau puis au très beau, même la température remonte. Rêve à Deux frétille de plaisir et fonce à 8 – 10 nœuds à 100° du vent sous génois et GV à 1 ris, la houle est bien orientée et il passe sans taper ni mouiller, bien sûr à l’intérieur il faut s’accrocher un peu mais rien qui ne nous permettent pas de nous faire à manger.

Nous passons enfin le cap Rapper qui marque la sortie du golfe. Il est 19H 22. Le vent se calme et adonne progressivement. Nous passons une très bonne nuit, quand notre tour vient de descendre dans la couchette on s’endort aussitôt d’un sommeil profond pour 3 ou 4 heures ce qui est plutôt étonnant pour une première nuit en mer. Le manque de sommeil de la nuit précédante y est sans doute pour quelque chose…

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Vendredi 1 février2019 :

A 7 h 45 le jour est levé depuis presque 2 heures, nous sommes, au large de la Bahia Anna Pink, il faut choisir : y rentrer maintenant , arriver en milieu de journée dans le mouillage et passer le lendemain par le canal Pulluche (qui nous prendra sans doute 2 jours au moteur à cause des courants) où continuer et rentrer par le canal Darwin qui nous fera gagner quelques dizaine de milles mais dont le premier mouillage est encore à 70 milles, il faut être sûr d’arriver avant la nuit. Le choix n’est pas facile, Il y a peu de vent mais la houle est longue et régulière et nous avançons bien. Nous choisissons donc de passer par Darwin. Compte tenu de notre problème d’inverseur qui prend l’eau c’est le choix logique. Du coup on se paie le luxe de hisser le spi pour gagner quelques nœuds.

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Mais ce sera ric-rac, le vent nous lâche au large des îles Puyo, le spi est affalé et c’est au moteur que nous traverserons la baie de Darwin. Mais à 1000 tours on atteint péniblement les 3,5 nœuds, parfois 4 quand nous attrapons un souffle d’air. Il commence à se faire tard nous épluchons les cartes et les guides à la recherche d’un mouillage plus proche que celui que nous avons choisi (la caleta Sergio – un clin d’œil à nos amis du sud de la France Dominique et Sergio qui auraient adoré faire les canaux avec leur bateau).

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mais rien de vraiment moins loin ni suffisamment abrité, nous commençons à être un peu inquiets : allons nous être obligés de remonter le canal Darwin de nuit ou de patienter à en tirant des bords au large en attendant le jour? Mais vers 19 :30, une petite brise de mer se lève et le courant s’inverse juste à temps ! Il y a de nombreuses salmonérias (élevages de saumon) entre les îles et du canal. La région paraît beaucoup moins sauvage que le sud et le soleil radieux dont nous avons tant manqué depuis des semaines, rajoute encore à cette impression. Nous mouillons à 21 :00 au milieu de Puerto Sergio. C’est un tout petit port naturel sur un îlot au centre du Canal Darwin. Domi essaye de tirer des bout à terre mais c’est trop compliqué et il commence à faire sombre, de toute façon , l’abri est total et les prévisions n’annoncent pas de vent on restera donc sur ancre pour cette nuit, il faut de toute façon que l’on commence à se réhabituer à mouiller « normalement ».

IMG_0941Puerto Sergio S 45°27’20-W 74°07’38

Samedi 2 février 2019:

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C’est très Beau mais c’est pollué par une quantité impressionnante de petits alvins morts , il y a aussi la marée rouge qui envahi l’anse et nous pensons qu’elle y est peut être pour quelque chose dans cette mortalité ? Il fait 25° et le ciel est d’un bleu parfait, sans un nuage. C’est notre première journée de vrai beau temps depuis très très longtemps, on avait presque oublié comme c’est bien. On s’accorde une journée sans navigation, et on en profite pour réparer de petites déchirures sur la grand voile (elle a plus de cinq ans et beaucoup de milles, la membrane composite commence à fatiguer).

IMG_0942Couture faite sur place

Dimanche3 février 2019:

Il y a des jours où il faut se lever tôt et celui ci en fait partie. Le canal Darwin ce rétrécit sur une quinzaine de milles tout près d’ici et il faut à tout prix se présenter à l’entrée de de l’étroiture à l’étale de marée basse pour faire tout le passage avec le courant favorable.IMG_0968

Bon, la nature est bonne avec nous, (ou peut-être sommes nous de grand stratèges J) aujourd’hui « tôt » est très raisonnable, la marée se renversant à 8 :45 nous nous levons à 7 :30 (hier il aurait fallu se lever une heure plus tôt.) A 9 h nous sommes déjà dans l’étroit passage.

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Il n’y a pratiquement pas de vent, le ciel est toujours parfaitement bleu, nous avançons avec le courant en glissant sur cette mer d’huile. De droite à gauche nous entendons des phoques grogner mais nous ne les voyons pas. Après ce passage, le canal Darwin se termine et laisse la place au canal Morelada, beaucoup plus large. Nous arrivons dans un courant d’air et le vent se met d’un seul coup à monter à 20 nœuds. On est prêt et on prend un ris de peur que le vent monte plus mais ce n’est qu’une rafale, un courant d’air. Le paysage est magnifique, très différent de ce que nous avons vu jusqu’ici (les jours ou on voyait quelque chose J) le plan d’eau est très large, parsemé d’îles basses à la végétation touffue, dans le lointain, du nord-est au sud-est s’étale la cordillère des Andes dont les sommets enneigés se découpent sur l’horizon.

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Nous voulons nous arrêter à la caleta Estero Graza, elle est à 3 milles, il suffit de passer cette ferme de saumon et on y sera. Le bateau glisse gentillement sur l’eau à 4 nœuds en longeant la ferme à 500 mètre quant tout à coup, frayeur !  une énorme aussière flotte entre deux eaux à quelques mètres devant notre étrave, plus moyen de l’éviter. D’un côté elle doit être reliée à la ferme, de l’autre elle semble aller jusqu’au milieu du canal. On affale tout en catastrophe. Mais, trop tard ! ce n’est pas un mais deux bout qui sont pris dans notre quille (vive les quilles en T). Comment se tirer de cette situation ? Domi s’énerve et peste contre ses éleveurs qui on mis les balises à croix jaunes de signalements au bout des pontons au lieu de s’en servir comme ils le devraient pour délimiter la zone à éviter. On retire l’annexe pour atteindre un des bouts qui c’est pris dans le safran mais le courant nous pousse dans la mauvaise direction, impossible de se dégager. On allait se résoudre à couper les aussières quand une embarcation nous rejoint, ce sont les ouvriers de la ferme qui ont tout de suite compris ce qui se passait et à l’aide de leur 50 cv commence à essayer de nous tirer. Il faut tout de même un moment pour leur expliquer que nous avons un lest torpille 2 mètre plus bas et un safran suspendu à l’arrière. Après quelques essais infructueux ils parviennent enfin à nous tirer dans la bonne direction et nous dégager des cordages. Plus de peur que de mal, nous les remercions en leur conseillant de mettre une signalisation sur leurs bouts flottants.

IMG_1036Merci les gars !

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Du coup on est un peu refroidi pour la caleta et décidons de pousser sur Puerto Aguirré, nous reste encore assez de temps pour arriver avant la nuit. Nous passons entre les îles pour rejoindre le canal Ferronave sous le regard de dizaines de pingouins de Magellan nageant nonchalamment et ne prenant même pas la fuite à notre approche, pourquoi paniquer quand une simple apnée de quelques mètres suffit pour éviter le bateau.

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Nous informons l’armada par VHF de notre arrivée, ils nous autorisent à attendre demain pour faire les formalités. Nous allons directement à la caleta Pozo. Il y a déjà 2 bateaux qui sont ancrés mais l’anse est assez grande pour 3. De toute façon l’un des voiliers (équipage américain, pavillon chilien) nous laisse sa place et s’en va cap au sud. Nous nous amarrons avec deux bouts à l’arrière et l’ancre à l’avant.

IMG_1101Port Aguirré S45°09’87-W 73°31’25

 

 

 

(7) La Terre de Feu et la Patagonie (remontée du Chili par les glaciers)

IMG_0692Lundi 22 janvier 2019:

Il est 10 heure et après s’être débarrassé de tout le kelp que l’on pouvait ramasser avec notre ancre et avoir dit au revoir à nos amis Suédois et Américain nous reprenons le canal qui se rétrécit à l’Angostura Inglesa, nous avons promis aux gardes côtes d’arriver à la caleta Sabauda (notre première étape dans le canal messier) avant 18 heures il nous faut donc pas rater la marée.

IMG_0709Caléta Sabauda S 48°54’16-W 74°21’76

Le passage est splendide et le soleil montre le bout de son nez, de plus la nuit dernière il a neigé sur les sommets saupoudrés de neige fraiche. Le courant est nul, l’eau plate comme un miroir, ce passage réputé difficile prend des allure de navigation fluviale.

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Mais les meilleures choses ont une fin, à peine à la sortie du passage que le vent de nord ouest se lève à 20 nœuds. Heureusement nous sommes presque arrivés. Nous ficelons Rêve à Deux par 4 bouts dans l’étroit emplacement indiqué sur le guide. Aussi nous passons une nuit calme même si dehors dans le canal il pleut des cordes et le vent souffle fort.

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Mardi 23 janvier 2019:

Nous restons aujourd’hui sagement au mouillage. Le vent même ici souffle fort et l’annexe qui se trouvait à l’arrière du bateau a été soulevé au cour d’une racha. Domi en profite pour rajouter un bout supplémentaire sur le côté (on est jamais trop prudent) . Des williwaws et rachas se sont succédés toute la journée dans la baie et de temps en temps la mer devenait toute blanche, un vrais temps de cochon ! En fait ils se formaient juste au dessus de nos têtes et tombaient quelques fois juste devant le bateau, heureusement qu’on s’était rentrés au maximum. Par contre Il ne fait pas froid et l’on en profite pour se laver la tête et pour Domi se raser de prés mais c’est à peu près tout ce que nous arrivons à faire. Avec ce barouf que fait le vent nous avons du mal à nous concentrer et nous ne pouvons faire que des travaux simples.

IMG_0762Le soir enfin le vent se calme.

Mercredi 24 janvier 2019 :

Nous nous levons tôt ce matin pour pouvoir partir avant que le williwaws ne se réveillent. En général le phénomène ne se produit qu’assez tard dans la matinée et se calme vers 18 heure (horaire syndical sans doute). Nous avons de la chance tout est calme quant nous remontons les bouts à bord.

IMG_0767Encore une épave de bateau échoué

C’est une journée un peu spéciale qui nous attend. Le vent varie entre 8 et 27 nœuds en quelques secondes. Quelle voilure choisir, c’est un vrai casse tête chinois, pas question de réduire et de renvoyer de la toile toutes les 30 secondes. Finalement nous restons avec un ris et la trinquette se qui nous permet de virer facilement et nous contrôlons avec l’écoute de G-V si le vent monte. Il n’est que 13 heures et nous pourrions continuer encore quelques heures mais çà suffit ! Nous en avons un peu marre de ce vent à claque qui n’arrange pas le matériel et et comme nous sommes juste devant la caleta Yvonne, un excellent abri juste à l’entrée du seno Iceberg (qui mène au glacier continental Campo de Hielo) nous décidons d’y mouiller. IMG_0776Caléta Yvonne S 48°39’81-W 74°19’31

C’est sympa de s’arrêter de bonne heure on a l’impression de vivre deux journée dans une J, çà fait du bien. La crique est très jolie, c’est un petit bassin presque complètement fermé, entouré de beaux arbres, on aperçois le seno par l’entrée.IMG_0775

J’ai le temps d’aller à terre pour faire un peu de lessive et Domi de bricoler sur son bateau, aujourd’hui il change (encore) les bosses de ris qui s’use à une vitesse alarmante, il faut dire qu’elles sont très sollicitées. En fin d’après-midi nous observons un phénomène très impressionnant la mer descend et c’est le courant venant tout droit du glacier qui remplie le lagon d’une eau bleu pale un peu laiteuse et 2°C plus froide que l’eau de mer. Juste avant la nuit un bateau autre bateau arrive et vient mouiller dans la deuxième anse contiguë à la notre. Nous leur parlerons à la VHF le lendemain matin, c’est un bateau Chilien avec un équipage français. Ils viennent de Puerto Montt, ils ont passé le golfe de Penas il y a quelques jours et ils ont eu du mauvais temps, en arrivant ils se sont abrité à la caleta Idéal qu’il nous conseillent vivement : ils y ont essuyé 50 nœuds de vent de nord ouest sans aucun problème. Ils vont au glacier.

Jeudi 25 janvier 2019:

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Il est prévu que nous n’ayons pas de vent aujourd’hui mais la météo a tout faux et est à peine le nez à l’extérieur de la caléta que le ciel ce couvre de gros nuages noir de noir présageant de fortes rafales, mais nous sommes partis. Un gros Cruise Ship (paquebot de croisière) est devant l’entrée du glacier. Nous n’irons pas, cela fait un trop grand détour 25 milles aller et retour dont plus de la moitié forcément au moteur et contre le courant. Tant pis peut-être la prochaine fois avec un moteur tip-top…Finalement le temps s’arrange au fur et à mesure que nous avançons et nous marchons bien dans un vent modéré et pas tout à fait dans l’axe du canal Messier.

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Aussi à la fin de la journée, au lieu de nous arrêter comme initialement prévu à la caleta Point Lay nous préférons pousser jusqu’à la caléta Chaski qui est une caléta très bien protégée de tout les vents et pas sujette au williwaws. Il nous faut en effet un vrai bon abri, les jours et les nuits qui vont suivre seront très ventés. Juste avant d’arriver, nous croisons un catamaran venant du nord. Avec toutes les rachas et williwaws que l’on subit sur les canaux j’aurais un peu peur de naviguer avec ce genre de bateau. Nous essayons d’abord d’entrer dans la caleta Tinja, un petit bras à l’entrée de la caleta Chaski. Sur le plan l’abri semble parfait mais l’entrée est vraiment très très étroite, encombrée de kelp et avec très peu de place pour se faufiler entre les arbre, l’endroit nous rappelle ce petit bras de canal ou nous avions essayé d’entrer en Hollande et ou nous nous étions échoués en essayant d’éviter que la girouette ne s’accroche dans les arbres. Nous nous en étions sortis grâce à un remorqueur à vapeur d’époque qui passait par là. Mais ici il n’y a que les canards vapeur aussi nous continuons jusqu’au fond de la caleta Chaski ou l’abri est parfait une fois amarré aux arbres.

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Vendredi 26 janvier :

Notre prochaine marque de parcours c’est le golfe de Penas qui n’est qu’à une trentaine de milles. Ce golfe est réputé pour être difficile avec une mer forte et courte. Nous passons donc beaucoup de temps à étudier la météo pour avoir le meilleur créneau météo pour passer. Pour l’instant, l’anticyclone est encore trop loin et les dépressions du pacifique sud nous donnent de forts vents de nord à nord ouest avec de la houle de 4 à 5m, pas bon du tout. Par contre, on aura peut être une chance au milieu de la semaine prochaine avec l’anticyclone qui s’affermit et se rapproche en amenant des vent de sud sud-ouest et une mer moins forte (on trouve tout çà sur les gribs, vive le progrès !). En attendant nous sommes toujours à Chaski et c’est un vrais bijou.

IMG_0839On a même l’eau courante !

 Nous nous sommes bien installés tout au fond de la crique à côté de la rivière , on a une vue splendide sur la montagne environnante et les sommets enneigés de l’autre côté du canal Messier que l’on aperçoit par l’entrée de la caleta. La forêt autour est complètement inaccessible, c’est un rideau végétal impénétrable et Domi a eu beaucoup mal à nous amarrer sans pouvoir débarquer. On entend les oiseaux et une loutre vient de temps en temps nous observer intriguée par notre venue. Le calme y est parfait et nous allons nous reposer et préparer notre passage. Ce soir je prépare une morue (achetée à Itajaï ne le dite pas aux douaniers chiliens) que j’avais dessalée la veille et qui attendait sur le coin de la cuisine le moment propice pour être dégustée. Accompagnée de pomme de terre et d’un bon verre de vin blanc elle nous permet de finir cette journée paisible agréablement.

IMG_0857Notre copain cormoran qui nous fait un show!IMG_0863

Et oui il s’est mouillé! Pas toujours facile la vie de cormoran funambule!

IMG_0867et révérence !

 dimanche 27 janvier 2019:

C’est le jour d’une bonne grasse matinée et aussi le jour de lessive , je me suis aperçu que les matelas à l’avant commençaient à être piqué par l’humidité. Donc, on déménage tout on aère les matelas et on lave les housses. Vinaigre, eau de javel et essence de tee tree sont très efficaces pour ôter l’odeur de moisie. Par contre ce n’est pas le bon jour pour faire sécher la lessive car, oui, il pleut encore et toujours. Par contre on récupère suffisamment d’eau douce et pure pour remplir tous nos jerrycans.IMG_0878l’habitat d’une loutre , oups ! elle est plus là !

IMG_0872Et là c’est pas une loutre mais un phoque !

lundi 28 janvier 2019:

Nous restons ici nous y sommes bien et organisons notre attente à faire plein de choses que nous avions envie de faire et que nous n’avions pas le temps de faire. Comme du matelotage monter en haut du mat pour vérifier le gréement faire la vidange moteur , et des choses plus agréable se regarder un film et cuisiner des gâteaux et mettre à jour ces articles car même si ne nous pourrons pas les charger sur le blog avant peut-être un mois, c’est important de ne pas prendre de retard dans la rédaction .

mardi 29 janvier 2019:

Et pourquoi pas un dernier jour de repos dans ce havre de paix surtout que ce matin le soleil fait son apparition . Çà nous donne plein d’entrain pour remuer tout le bateau et le sécher avant les prochaines pluies . Un courant d’air est organisé d’avant à l’arrière , on secoue les puces du bateau et on les met dehors …Domi répare encore une fois les bosses de ris et leurs donnent une dernière chance en les inversant où en réparant les gaines usagées . Le frigo est nettoyé, c’est facile, il commence à ne plus rester grand-chose dedans. L’équipage prend même une douche chaude à l’extérieur, il fait si bon !

IMG_0874Pourquoi partir on est si bien ici ?

mercredi 30 Janvier :

On commençait à prendre racine. IMG_0891

Nous changeons de crèmerie et allons 35 mille plus loin vers la caleta idéal qui est le point d’attente parfait avant le passage du golfe de Penas (littéralement le golfe des peines)un passage largement ouvert sur le pacifique et redouté de tous les marins. La grande houle d’ouest sud ouest générée par les incessants trains de dépressions, se raccourcit en arrivant sur le talus continental tout proche ou les fonds passent en quelques milles de 3000 à moins de 100 mètres. La houle de perd pas de sa hauteur mais devient confuse et hachée, particulièrement si le vent du nord- ouest venant encore ajouter des vagues croisées. Or il nous faut gagner vers l’ouest pour contourner la Peninsula de Taitao, qui se termine par les Cabo Trés Montes et Cabo Raper. Un vrai programme de réjouissances. Mais demain nous devrions avoir des conditions assez favorables pour franchir cette véritable barrière qui sépare la Patagonie au sens propre de l’archipel des Chonos. Pour l’instant bien amarré trois points dans un renfoncement de la côte et nous en profitons pour avancer notre liste de bricolages et d’entretiens du bateau.IMG_0881Caléta Idéal S47°45’50-W 74°53’55

Sur le GRIB de 18 heures les conditions sont bonnes pour demain matin. Par contre le vent va faire un passage par le nord nord est à 25-30 nœuds dans le milieu de la nuit et dans notre petit renfoncement nous ne serons plus protégés, et par le fait un peu trop près des rochers au gout de Domi. Nous allons donc mouiller sur ancre au milieu de la caleta. Cela nous permettra aussi de partir plus rapidement sans avoir à aller chercher les bouts à terre ni dégonfler et ranger l’annexe.

Le vent à bien tourné en montant comme prévu dans la nuit mais les fond ne sont pas très bon dans cette caleta : principalement des pierres et des rocher. Chaque fois que le bateau bougeait dans une rafale la chaine raclait sur les rochers en faisant un bruit infernal nous laissant penser que l’ancre dérapé. Domi est inquiet et me communique son inquiétude. Aussi nous nous relayons pour surveiller et comme la nuit est d’un noir d’ancre nos seule références sont le radar et le GPS sur l’écran de l’ordi agrandi au maximum : c’est comme regarder en boucle le film de la trace du bateau tissant une toile serrée sur l’écran.

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Jeudi 31 janvier 2019:

Après cette nuit sans sommeil, le réveil n’est pas facile et quand retentit la sonnerie nous avons un peu de mal à quitter la couette mais on se fait violence et partons sans regret de cette caleta qui nous avait paru au premier abord si accueillante.

Le vent à bien tourné comme prévu au sud ouest 20 nœuds. Nous filons à plus de 8 nœuds vent de travers. On se signale au passage à la VHF au gardien du phare de San Pedro et c’est sous le regard de deux cachalots que nous nous engageons dans le Pacifique.

La vie est belle J !IMG_0900Pas facile à prendre en photo ces bête là !

(6) La Terre de Feu et la Patagonie (remontée du Chili par les glaciers)

Vendredi 19 janvier 2019 :

Si on m’avait dit qu’il pleuvait autant j’aurai peut-être réfléchi à deux fois avant de venir , La condensation s’en donne à cœur joie et je surveille de près tout se qui aurait tendance à moisir . Tous les vêtements sont sous plastiques et nous utilisons les mêmes vêtements depuis que nous sommes partis. Je fais bien quelques petites lessives mais le strict minimum. Nous n’avons plus que des oranges et des pommes et en légumes quelques carottes, pomme de terre et oignons. Heureusement il nous reste beaucoup de légumes et de féculents secs où en conserve, de fruits secs et des graines de toutes sorte. Je fais du pain, des gâteaux, et de la salade de graines germées .IMG_0588

Nous quittons le canal Wide et empruntons le canal Icy le bien nommé. C’est l’accès au glacier Pie XI. Nous n’irons pas jusqu’au glacier mais déjà l’eau est de ce bleu très spécial et le courant n’est plus du tout en rapport avec la marée mais clairement du à la fonte de la glace. Nous mettons le clignotant à gauche sur le canal Grappler, le canal aux milles cascades.

IMG_0598Caleta Lucrécia (donne directement sur le canal Grappler) S 49°30’68-W 74°15’94

Caleta Lucrecia sera notre arrêt de ce soir. Au fond il y a une cabane de pêcheur sur un énorme tas de coquille de très grosses moules (cholgas) ils doivent les décortiquer sur place mais aujourd’hui il n’y a personne.

 

Samedi 20 janvier 2019:

Nuit très calme et dehors il y a pétole, le canal luit tel un mirroir. Dans un souffle d’air nous partons sous voile plus moteur au ralenti. Les paysages par ici sont assez lugubres, les roches sont noires et luisantes et par ce temps maussade elles resortent encore plus sombres. Des cascades se déversent de la moindre infractuosité de la roche des versants pour se jeter dans la mer. Nous sortons du canal Grappler pour aborder le Paso del Indio. Il y a un peu plus de vent, nous coupons le moteur. Nous sommes vent arrière (pour une fois J).

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Au bout de quelques milles nous affalons la grand voile pour être le plus manœuvrant possible dans ces passages plutôt étroits. Tout à coup nous apercevons un bateau derrière nous. Il est manifestement plus petit que nous mais il nous rattrape il est sous voile mais il doit avoir aussi son moteur car il avance plus vite que nous. Il nous dépasse et alors que nous faisons un léger détour pour laisser passer un cargo et arrive juste avant nous à Port Eden ; il nous dira plus tard qu’il forçait un peu l’allure car il n’était pas sûr des horaires de marées et il craignait que le courant s’inverse. D’ailleurs il y a foule, devant Puerto Eden, à peine le cargo passé en envoyant ses messages de sécurité sur les ondes de la radio (afin de s’assurer qu’il aura le passage libre dans les passages étroits) , C’est un chalutier qui à son tour nous dépasse et maintenant c’est le ferry repart emportant ses passagers vers Puerto Montt et la civilisation. On avait plus l’habitude d’un tel trafic ! Les petites maisons en bois colorées du village apparaissent devant nous. Mais c’est tout petit ! A peine une trentaine de maisons. Nous rentrons dans la baie devant le village. Ce n’est pas grand non plus, seulement trois bateaux peuvent y mouiller.IMG_0626

Le bateau qui vient de nous dépasser est déjà ancré, il bat pavillon Suédois. Nous les invitons à venir à boire un verre et manger à bord ce soir. Pia et Ulf sont partis de Stockholm il y a quatre ans déjà dans leur petit bateau (9m, quille longue et arrière norvégien, construit à la fin des année soixante).IMG_0624Puerto Eden S 49°07’63- W 74’24’77

 

Après un détour par le Spizberg (c’est presque sur la route, non ???) et une descente de l’Atlantique ils sont arrivés au Chili. Ils ont quitté Puerto William vers le 20 novembre, juste un mois avant nous. Nous sommes les premiers humains qu’ils aient rencontré depuis cette date et nous n’avons non plus rencontré personne depuis Puerto Williams. Nous passons une super soirée ensemble en vidant quelques bouteilles d’excellent vin chilien et un bons plat de ragouts de mouton au haricots. Entre temps, un bateau Américain est arrivé du nord il ne reste plus beaucoup de place dans la petite baie, juste le bout du quai que personne n’utilise.IMG_0649

Dimanche 21 janvier 2019:

Pendant la nuit l’alarme de mouillage se met à sonner Domi se lève et vérifie son ancrage il reste un petit moment à contrôler si tout tient, au bout d’une heure il vient se recoucher. Le matin c’est moi qui me lève la première et l’alarme se remet à sonner là je pense que l’on dérape. l’ancre semble raccrocher mais nous sommes maintenant un peu trop prés du rocher avec une balise. Nous nous déplaçons, entre temps l’Américain aussi dérape et se retrouve en plein dans le chenal d’entrée presque à l’extérieur, il se remouille devant nous.IMG_0676

A la fin d’une matinée pluvieuse, nous avons enfin un peu de soleil mais en alternance bien sure avec des averses, faut pas rêver ! Nous pouvons descendre à terre et faire quelques courses à l’épicerie du coin tenu par un couple de personne âgés.

On a pas osé les photographier, ils étaient tous les deux vraiment conforme la vision que l’on peut avoir des indiens qui vivaient ici il y a deux siècles. L’épicerie aussi semblait venue tout droit du 19ème siècle avec sont comptoir en bois et ses étagères dégarnies. Au retour au mouillage Domi essaie de réparer les contacteurs du guindeau qui ne fonctionne plus ce qui est très gênant car on est obligé de remonter l’ancre à la main. De la graisse que Domi avait utiliser pour améliorer étanchéité semble s’y être infiltrée et empêche le contact de se faire. En secours, en tirant un câble jusqu’à l’arrière Il installe un interrupteur dans un boitier manœuvrable depuis la barre. De mon côté je range les quelques courses que nous avons ramenées (œufs, patates, oignons, un peu de viande et de vin rouge) et prépare le repas du soir. Ensuite nous profitons que le vent se soit un peu calmé pour remouiller. Le vent à encore tourné et nous sommes maintenant trop près de l’Américain et de plus le vent va tourner et nous risquons de nous retrouver sur la falaise fermant le côté est de la baie.IMG_0665

Ensuite et enfin nous retournons à terre faire une belle ballade autour de ce village quasi-lacustre. Un promenade en planche construite sur pilotis avec une belle rambarde en bois a été aménagée au tour de l’île allant de maison en maison. Beaucoup de ces petites maisons semblent neuves (ou très bien entretenues). Les cheminée qui fument indiquent celles qui sont habitées. Il y a aussi de vieilles constructions défraichies ou un peu délabrées comme l’épicerie. Une cale toute neuve et une petite « gare maritime » ont été construites récemment pour recevoir le ferry qui apportent les provisions et fait le lien avec le reste du monde. Le chemin de planche continue jusqu’au sommet de l’île ou à été aménagé un belvédère donnant une vue imprenable sur les environs. On pensait que le sommet de la colline serait peu être plus sec que le bas, pas du tout : constitué de tourbières, il est encore plus détrempé que le reste de l’île, c’est d’ailleurs là qu’est installé le captage de l’eau potable alimentant les maisons du village.IMG_0666

L’armada est installée sur une autre île en peu à l’écart du village. Leur bâtiment a brûlé l’année dernière, on leur a construit un ensemble tout neuf avec de magnifiques toits bleus surveillant l’entrée de la baie. Après un bref échange à la VHF nous sommes dispensé d’aller leur rendre visite et renouveler le ZARPE (autorisation de naviguer)

Puerto Eden est un endroit vraiment charmant et nous y serions bien restés quelques jours mais les conditions pour demain sont pour tout dire inespérées voire idylliques pour passer l’Agostura Inglesa ce passage étroit aux courants violent qui donne accès au canal Messier : d’abord l’heure de la marée en tout début d’après midi ce qui nous donne le temps de partir tranquillement et d’arriver à temps pour la renverse, ensuite le petit coefficient de la marée nous sommes en mortes eaux, le courant sera faible et génèrera peu de turbulences, et enfin la météo annonçant un peu nuageux et un vent de sud ouest faible à modéré. Tout est parfait pour passer, c’est une occasion à ne pas rater.

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(5)La Terre de Feu et la Patagonie (remontée du Chili par les glaciers)

Samedi 13 janvier 2019 :

IMG_0356AU millieu de l’île Otter(S 52°22’4-W 73°40’)

On en peut plus il faut que nous bougions. Domi a trouvé un petit mouillage à 7 mille de là sur le canal, au milieu des îles Otter. Cela fera l’affaire, on pourra voir comment c’est dehors. Tout se passe bien pour partir, on devient des vrais pro. Il nous faut quant même une heure pour tout ranger avant de démarrer. Dehors le temps est maniable entre 15/18 nœuds de vent. Très vite nous envoyons la grand-voile et la trinquette et coupons le moteur. Tout de suite nous passons de 2 nœuds au moteur à 6 sous voile (qui a dit que dans les canaux c’était plus facile au moteur ?). Nous n’aurons qu’un ou deux contrebord à tirer et arrivons dans le mouillage vers 13 heures. C’est un endroit ou nous pouvons éviter sur ancre donc une fois la chaîne tendue en 5 minutes la manœuvre est finie. Après le déjeuner, Domi a un tout de même peu peur que l’ancre dérape sur le kelp aussi il va poser un long bout à terre sur un gros tronc d’arbre, ici les arbres sont énormes et ne souffrent pas du vent qui ne devrait pas changer de direction cette nuit. C’est une crique au milieu du canal et c’est magnifique, il y a une petite plage où nous allons nous promener, j’en ai profité aussi pour faire une petite lessive et le soleil était au rendez-vous pour la sécher.

IMG_0364Que lavie est belle !

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Dimanche 14 janvier 2019 :

Debout le réveil sonne il est 5 heure et nous devons partir à 6 heure aujourd’hui, on a de la route. Le temps n’est pas top mais il ne pleut pas et le vent est au rendez-vous (25 nds). Nous nous amusons à tirer des bords dans cette mer plate où le bateau avance entre 6 à 7 nœuds à 45° du vent sous 2 ris et trinquette. (Pour les non voileux çà veut dire voilures très réduite J). Le canal Smith est plutôt étroit et nous ferons plus de 40 virement de bord dans la journée (on commence à être bien rodés ). Nous passons devant la caleta Victoria et nous apercevons un voilier français (Ovni) y rentrer puis ressortir aussitôt : la place était sans doute déjà prise : c’est jour d’affluence. De toute façon il est encore trop tôt pour s’arrêter, il y a du vent, il faut profiter pour avancer.IMG_0380Caleta Bernard ( S 51°45’12- W73°52’03)

Nous arrivons à la caleta Bernard qui très jolie avec un côté exoplanète de BD de science fiction un peu surréaliste. Après avoir bien attaché le bateau nous pouvons enfin respirer et nous rentrer bien au chaud et au sec car il a recommencé à pleuvoir. Nous sommes épuisés et demandons pas notre reste pour aller dormir. D’ailleurs qui c’est endormi sur la table après le repas ? C’est Domi.

 

 

Lundi 15 janvier 2019:

Ce matin c’était le pompon nous avons reçu des tonnes d’eau sur le nez, mais cela ne nous a pas empêché de naviguer. Quant il se met à pleuvoir ici ça ne sait pas s’arrêter. Mais aujourd’hui était très spécial, alors que nous avions tiré des bords toute la matinée, vers midi le vent à commencer à adonner (tourner dans le bons sens) et à partir de l’endroit ou le canal Sarmiento s’ouvre sur l’océan nous pouvons faire route directe. Alors que nous préparons à rentrer à Puerto Mayne pour y passer la nuit, le vent tourne franchement au sud ouest à 20 nœuds. C’est trop beau, on ne peut pas rater çà , il faut continuer! Et cerise sur le gâteau, il ne pleut plus et c’est sous le soleil en filant à 8 nœuds sous génois et un ris que nous continuons la remontée du canal Sarmiento. Nous arrivons à Puerto Bueno juste à temps avant la nuit. On a bien avancé : plus de 100 milles en deux jours çà rattrape un peu le temps ou nous sommes restés bloqués à Dardé.

Petite parenthèse en directe de la cambuse : quand le bateau navigue à plat, j’en profite pour faire de la cuisine : je fais des platée de riz pour Domi qui a toujours faim , des haricots avec du mouton ,succulent. C’est étonnant ce qu’on peut dévorer sous ces latitudes. La taille des portions habituelles que nous avons utilisés pour faire l’approvisionnement sont largement insuffisantes, heureusement que nous avion prévu très large. Je fais aussi à bord des lentilles et tout sortes de graines germées. Mon kéfir est toujours sur le coin de la cuisine et tous les matins je remplis mes bouteilles. Quelques fois nous prenons un verre de vin après une bonne navigation quand nous savons qu’il n’y a pas à repartir tôt le lendemain..IMG_0430Puerto Bueno (S 50°59’20- W74°13’08)

Mardi 16 janvier 2019:

Grand soleil au réveil que cela fait du bien en plus Puerto Bueno est splendide. Nous allons chercher de l’eau à la rivière avant de repartir. La brise se lève il est temps de relever l’ancre. Jusqu’au début de l’après-midi nous avons louvoyé en remontant le canal Sarmiento qui serpente à travers les montagnes. Nous prenons ensuite l’estero Peel en en prenant plein les yeux au passage : une éclaircie nous à permis d’apercevoir un petit bout du Campo de Hielo (le glacier continental sud Américain que se dispute toujours chiliens et argentins) l’un des plus grand du monde après l’Atactique. Nous pensons souvent à la famille et aux amis qui sont si loin dans ses moments magiques. J’espère qu’ils voyagent avec nous à travers nos yeux et nos récits.

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Nous bifurquons sur le Canal Pitt sous un beau soleil mais toujours au près et nous nous arrêtons à Otter pool en début de soirée. Nous sommes dans la piscine des loutres qui se trouve dans le lagon des canards vapeurs : les auteurs du guide ne ce sont pas donnés beaucoup de peine pour trouver les noms, nous verrons les deux espèces J dans la baie. Il fait bon et nous mangeons sous la véranda. J’ai eu le temps de faire du cake et du pain, on se régale avec des pâtes aux palourdes. A 22h 30 nous nous couchons heureux de notre journée bien remplie.

IMG_0448Poza de Las Nutrias (Otter Pool) (S 50°37’98-74°15’74)

Mercredi 17 janvier 2019:

Nous allons remonter le canal Pitt, le temps est toujours minable mais nous avons la pêche et nous gardons se rythme tant que le vent nous permet d’avancer même si c’est encore du près. C’est je pense le plus beau de tous les canaux à mes yeux. Il n’est pas droit, il serpente une fois à droite une fois à gauche laissant un glacier sur le côté, une entrée de fjord de l’autre .IMG_0468

J’adore voir tous ses montagnes avec un peu de poudreuses sur le sommets et ces énormes rochers arrondis, crevassés et rabotés par les glaciers. Certains ressembles à des têtes de personnage ou d’animaux ou peut-être de trolls. Les paysages sont toujours aussi grandioses mais change doucement au furIMG_0498 et à mesure que nous remontons vers le nord. En plus des grands ormes il y a quelques sapins. Les sommets sont plus hauts, les glaciers plus grands, les montagnes plus rondes et la végétation plus dense encore (si c’est possible) A la fin du canal nous prenons un raccourci, le canal Très Cerros pour rejoindre le canal conception et nous nous arrêtons pour la nuit dans la petite caleta Colibri bien à l’abri de tous les vents.

IMG_0559Caleta Colibri (S 50°12’98-W74°38’63)

Jeudi 18 janvier 2019 :

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Ce matin grand crachin Breton on n’y voit pas. le radar est en action Le canal conception est large et c’est à peine si l’on voit l’autre côté . Il ne fait pas froid 12° pour la région c’est plutôt bien et l’eau et à la même température. L’ambiance fait un peu Chinoise on se croirait dans les gorges du Yang Tsé, où peut-être sur la lune …Une famille de dauphin nous accompagne dans notre remontée et des phoques nous regardent passer avec intérêt. Dommage de dommage se temps pourri c’est tellement beau … Avantage de ce canal : il est plus large que les précédents, d’ailleurs il s’appelle Wide. On fait toujours beaucoup de virements mais les bords sont plus long, on a presque le temps de souffler entre deux.IMG_0547

Nous nous arrêtons le soir à Réfugio, mouillage très facile d’accès juste sur le bord du canal et pas de problème pour s’amarrer : ancre à l’avant deux bouts à terre à l’arrière.

IMG_0573Caléta réfugio S 49°52’53-W 74°24’91

(4)La Terre de Feu et la Patagonie (remontée du Chili par les glaciers)

Dimanche 6 janvier 2019: IMG_0170

IL a fait froid cette nuit et il a neigé sur les sommets, nous restons au chaud sous la couette et nous ne sommes pas pressé pour nous lever. Le matin c’est nettoyage du frigo et l’après midi étude des cartes et des guides pour la suite du voyage. Puis après délibération nous décidons qu’il est mieux de partir ce soir quant le vent sera calmé pour une navigation de nuit qui nous avancera dans la partie la plus difficile du Magellan. On fera tout de même une petite ballade à terre pour juger de l’impénétrabilité de la forêt primaire et explorer les abords de la crique par les rochers. Après une brève sieste nous nous préparons à partir il est 20 heure nous avons encore deux heures de jours suffisamment pour sortir de la caleta avec suffisamment de visibilité pour éviter le kelp. Il fait un froid de canard 5°, nous mettons les voiles et avançons en louvoyant pour passer le fameux cap Froward le cap le plus sud du continent Américain (le reste étant des îles J).IMG_0135On essai de pénétrer la forêt

Lundi 7 Janvier2019 : IMG_0203

Minuit le vent est complétement tombé et nous avançons maintenant à petite vitesse au moteur sur une mer qui devient progressivement d’huile. Pendant que Domi se repose dans la couchette je renvoie le foc et arrête le moteur. Une légère brise de nord-est s’établit et nous propulse à 5 nœuds c’est Byzance.IMG_0252

Ce canal est très large, grandiose de chaque côté on peut admirer les sommets avec leurs glaciers et leurs neiges éternelles. Pas de cargo, ni de paquebot cette nuit. Nous sommes seul sur ce grand détroit de Magellan pourtant réputé assez fréquenté.IMG_0257

Dans la matinée, nous atteignons le paso Ingles, passage étroit qui zigzague entre les montagnes, ensuite le paso Tortuoso avec l’armada qui surveille le trafic. Et pour finir le paso Largo où de nouveau le Magellan reprend ses formes de large canal. Bon c’est assez pour aujourd’hui il nous faut du repos et c’est à 20 heure que nous arrivons à Playa Parda Chica et nous nous couchons fourbu de notre longue route. Demain rebelote nous allons profiter de ce bon vent d’est pour nous avancer le plus possible et surtout en finir avec le détroit de MagellanIMG_0272Playa Parda Chica (Approche S 53°18’90-W 73°00’50)

Mardi 8 Janvier :

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Le réveil sonne à 5 h (vous parlez d’une vie de retraités). A 7heure 15 les aussières et l’annexe sont rangées, l’ancre est à bord. A 7h45 nous sommes sortis de la caleta et les voiles sont hissées. C’est qu’il nous en faut du temps pour tout ramasser quand on à un amarrage à l’épreuve des ouragans…Il faut marquer cette journée il fait BEAU ! et même je dirais chaud (sous la véranda , ne rêvons pas trop)Nous avions oublié comme c’était bien, Domi a même mis ses lunettes solaires c’est pour dire. Je fait du pain pour l’occasion, nous avons de l’électricité, les panneaux donnent à plein. J’ai aussi mis la ligne de pêche mais sans conviction. Nous déboulons avec le courant à 8 nœuds avec tout la toile et à 16 heure nous quittons le Magellan ouvert sur l’océan aujourd’hui sans aucune houle mais un bon vent par le Paso Tamar et rentrons dans le canal Smith.

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Nous avions décidé de nous arrêter à Puerto Profundo, tout au début du canal Smith mais avec ce soleil radieux et cette petite brise de sud ouest qui nous propulse dans la bonne direction, c’est trop bien ! il faut continuer et profiter au maximum de cette aubaine, d’après les gribs, le mauvais temps de nord devrait reprendre dès demain.

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Nous passons le Paso Shoal et les îlots Adélaïde, ou on peut encore voire l’épave rouillée d’un cargo Américain qui avait raté la passe dans la première moitié du vingtième siècle, et arrivons Caleta Dardé juste à temps pour mouiller avant la nuit.

IMG_0318Caleta Dardé (S 52°28’60-W 73°35’46)

Nous choisissons la crique la plus abritée de la caleta, manifestement souvent utilisée par les pêcheurs de centollas et ficelons littéralement notre bateau en vu du gros temps annoncé pour le surlendemain.

 

Mardi 9 janvier 2019:

Relâche, nous allons à terre brûler nos ordures, et faire un petit tour, j’ai envie de dire du lac tellement cette baie est fermée. C’est aussi le jour de la lessive mais comme je n’ai pas de torrent , la lessive attendra.

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Mercredi 10 janvier 2019 :

On se renferme un peu plus dans le bateau, le vent souffle dehors, c’est menaçant mais il ne pleut pas . Tout est sec à bord mais pour combien de temps ? Un peu de chauffage nous fait du bien mais c’est juste pour améliorer le confort car il ne fait pas encore froid. Le front chaud est sur nous attendons le front froid. Après midi calme à relire les récits des navigateurs et à préparer le parcours jusqu’à Puerto Eden.

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Jeudi 11 janvier 2019 :

L’air est visible tellement il pleut. Je peux récupérer de l’eau Domi m’a mis le récupérateur mais il ne pleut plus assez et le vent souffle trop fort pour que nous le laissions la nuit. Tant pis je me contenterai de l’eau qui s’accumule dans dans l’annexe, cela fait un bon réservoir et pour la lessive et la vaisselle c’est très bien.

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Vendredi 12 janvier 2019 :

La météo n’est toujours pas bonne pour partir , on commence à prendre racine et le moral n’est pas au bon fixe surtout qu’il pleut toujours et la condensation s’en donne à cœur joie dans le bateau . Nous passons notre temps un chiffon à la main pour essuyer les carreaux. On a l’impression que tout se que l’on touche est mouillé. Heureusement la chambre elle reste bien sèche et nous dormons comme des loirs.

(3)La Terre de Feu et la Patagonie (remontée du Chili par les glaciers)

Mercredi 2 Janvier 2019 :

Nous avions prévu de repartir mais la météo annonce encore des vents de nord ouest très fort, il nous faudra attendre encore un jour …

Jeudi 3 janvier 2019 :

Quel patelin ! 99 % d’humidité, le sol est gorgé d’eau, toute la nuit nous avons entendu le ruisseau gonfler et devenir un torrent. La nuit, nous avons des insomnies tellement on se demande comment on va réussir à sortir de ce trou d’eau avec ce vent de travers qui ne se calme pas?

Le réveil sonne à 4 heures. Dans une demi heure le jour se lève. La marée n’attend pas, il faut partir au plus tôt pour avoir le courant favorable dans le Paso Aguirre et enchaîner les Canaux Brecknock et Cockburn dans la foulée. Départ aux aurores, nous avons de l’énergie pour repartir de ce coin certes magnifique mais pluvieux au possible. Il n’y a presque plus de vent et le bout des pêcheurs en travers de la crique nous aide bien.Tout se remet en place les bouts sont rangés, l’annexe retournée à l’arrière du bateau et l’ancre remontée, vraiment fastoche, on se demande bien pourquoi çà nous à tracassé pendant notre sommeil ! C’est vraiment dommage il y a du brouillard et nous passons le canal Brecknock sous une pluie glaciale.IMG_0033

Des paysages magnifiques apparaissent dans la brume du matin et s’estompent aussitôt. Nous sommes dans le golf du Morbihan puissance 100 en période glacière ! Partout des îlots assez hauts nous protège de la grande houle du pacifique. Nous progressons à la voile tranquillement. Nous ne prendrons pas le canal Occasion (raccourci abrité pour atteindre le canal Cockburn) le temps étant parfait sortir directement du Brecknock goûter quelques milles en pleine mer. Nous ne verrons pas la Caleta Brencknock, parait-il la plus belle de la région, il nous aurait fallu remonter tout le Séno Occasion au moteur et nous aurions raté la journée de vent favorable. Pas de houle ni de grosses vagues, Il y a le vent idéal pour rejoindre rapidement le canal Magdalena que nous rejoignons rapidement sans oublier de nous faire peur avec un williwow aperçu sur la côte devant nous et qui nous fait affaler les voiles en tout urgence. On est au taquet, il passera finalement un mille devant nous mais c’est toujours bon pour s’exercer! Nous avions choisi de mouiller à Puerto King pour la nuit. Malheureusement un autre bateau nous y a précédé et occupe la seule place vraiment abritée de la baie. Nous ressortons pour faire les 7 milles qui nous sépare du séno Chico.IMG_0048.JPGSeno Chico (S 54°25’ 84-W 71°07’85)

Il faut faire vite car il est déjà tard et il n’y a pas d’autres mouillages accessibles avant la nuit. Ce fjord profond entouré de murailles vertigineuses, se termine par un glacier que nous apercevons suspendu au dessus des falaises de roches luisantes. Grandiose ! le mot est faible. Nous mouillons dans une anfractuosité de la paroi ou se jette un ruisseau : la caleta Laguna. Nous allons devoir passer deux jours ici. Demain le vent d’ouest va encore forcir.

Vendredi 4 janvier 2019:

Dehors le vent souffle fort, nous voyons les nuages déffiler à toute allure au dessus du fjord. Dans notre crique encaissée (presque une grotte sans toit) bien accroché à un arbre d’un côté et à un rocher de l’autre nous sommes secoués par les raffales brutales qui descendent de la montagne. Le guide indiquait : « abrité de tous les vents » heureusement ! je ne sait pas comment ce serait sinon ! IMG_0068.JPG

Nous profitons d’une brève accalmie pour descendre à terre, faire de l’eau au torrent et de la lessive, heureusement car ensuite tout l’après midi il vente, pluie et neige verglacée. Toutes les roches et les falaises autour de la crique dégoulinent en permanence. Dans le fjord, la marée descend et nous voyons passer quantité de growlers qui se sont détachés du glacier. Il faudra faire attention demain en ressortant.

Pour remettre du cœur à l’équipage je fais des crêpes que l’on avale avec plaisir au dessert avec une délicieuse confiture d’ananas que nous avions faite au Brésil.

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Samedi 5 janvier 2019:

Il a neigé et les sommets sont recouverts de poudreuse. La nuit a été calme mais avec le jour, les rafales recommencent à descendre de la montagne et pour changer il pleut. …Nous quittons cette « grotte » humide, qui nous a tout de même bien protégé pendant le coup de vent, et rejoignonsIMG_0079.JPG le canal Magdaléna. En passant nous ne pouvons même pas prendre la photo du glacier suspendu au dessus de nous, il pleut trop. Pourtant une fois dans le canal c’est le calme plat et nous restons une partie de la matinée avec le moteur au ralenti, mais où sont les 25 à 30 nœuds d’annoncés ? On ne s’en plaint pas et une bonne partie de ce passage réputé pour être agité et avalè sur une mer d’huile.IMG_0134.JPG

Après l’île Sépia le vent se lève, 25 nœuds dans l’axe du canal, il faut tirer de bord mais au moins nous pouvons arrêter le moteur. Nous essuyons quelques rafales à 30 nœuds mais pas de williwaw

IMG_0100Phoque faisant la sieste

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En fin d’après midi après seulement une vingtaine de virements de bord nous arrivons à Caleta Beaubassin.

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Caleta Beaubassin(S 54°04’89-W71°03’27)

C’est une crique magnifique et bien abritée des vent dominants par contre elle est réputée pour ses williwaws. A peine une heure après notre arrivée cette réputation est confirmée. Domi avait peut-être mis beaucoup trop de chaîne ou peut-être l’ancre a-t-elle déparée toujours est-il que cette rafale violente et tourbillonnante nous tombe dessus et le bateau se met à tendre la chaîne si brutalement qu’on se retrouve presque sur les rochers qui bordent la plage de cailloux. Il nous faut remettre des aussières supplémentaires à terre, et tourner le bateau de tel sorte qu’il soit tenu à l’avant et à l’arrière par des bouts accrochés à de bons gros arbres, là plus rien ne bouge et l’ancre n’est là que pour nous permettre de repartir demain matin.

 

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(2)La Terre de Feu et la Patagonie (remontée du Chili par les glaciers)

28 décembre 2018: IMG_9839

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Départ de la caléta sous un beau ciel bleu, nous en profitons pour faire des photos. Au passage du point de contrôle de l’armada à Punta Yàmana (l’équivalent d’un sémaphore chez nous) , Domi communique sa position, le nom du bateau et le nombre de personne à bord c’est la condition obligée qu’impose la marine Chilienne pour assurer le sécurité des bateaux navigants dans leurs eaux . De plus tous les soir à 8 heure Domi envoie un mail au MRCC Valparaiso (l’équivalent Chilien du CROSS Etel ou Corsen) pour indiquer notre position. Nous avançons sous voile et quelques fois quant le vent se fait faible et que la vitesse tombe en-dessous de 3 nœuds nous devons appuyer avec le moteur au ralenti. Nous quittons le Beagle pour embouquer le canal O’Brien. Nous avons remis toute la toile, il y a très peu de vent et la mer est presque d’huile. Tout à coup le vent monte brutalement à plus de 25 où 30 nœuds voire plus on a pas eu le temps de regarder. Le bateau démarre en se couchant, Domi choque la grand-voile et comme je suis à la barre je lui dis de l’affaler ce qu’il fait sans traîner. C’est se qu’on appelle une racha (nom local pour les williwaws), deux minutes plus tard on en parlait plus, le calme était revenu. Pour cette nuit, nous avons choisi la caléta Silva au nord de l’île Londonderry, c’est l’anse la mieux protégée du coin. Les pêcheurs y ont laissé des cordages pour amarrer les bateaux en travers de l’anse. Nous nous approchons gentillement et mettons nos amarres à terre comme d’habitude bien assurées autour des arbres les plus gros que nous pouvons trouver.IMG_9858.jpgCaleta Silva S 54°56’86-W70°46’60

Nuit calme, juste le bruit d’une cascade au fond de la crique qui nous bercera dans notre sommeil. IMG_9897.JPGIMG_9855.JPG

29 décembre 2018 :

La météo annonce plus de 25 nœuds dehors. Nous restons au mouillage pour réparer une petite déchirure sur la grand-voile rien de grave, mais il faut le faire. On en profite du rare soleil (qui permettra de tout sécher rapidement) pour faire la lessive est au ruisseau. Dans l’après-midi grimpette sur les pentes entourant la caleta pour voir l’autre côté de l’île.

IMG_9890.JPGChurrete On approche facilement les oiseaux qui nous accompagnent dans notre ballade

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30 décembre 2018:

Départ à 10 heure, c’est de plus en plus tard me direz-vous ? Mais non c’est voulu, la mer se calme à cette heure là et c’est précis. Nous repartons donc sous une mer plate avec un petit temps pour traverser le canal Ballenero qui est en fait une immense zone qui s’ouvre sur le Pacifique. Le temps est plutôt maussade nous passerons la journée en cirés sous quelques averses.IMG_9985.JPGPuerto Atracadéro (S 54°41’33-W71°32’71)

 

Nous arrivons à Puerto Atracadéro vers 18 heure.

Il est important de noter que appellation « Puerto » (port en français) ne veut absolument pas dire qu’il s’agit d’un port avec une jetée ou des habitations : c’est simplement une anfractuosité de la côte ou un bateau pourrait éventuellement s’abriter si besoin en était car ici sur des centaines de milles, il n’y a pas âme qui vive.

Puerto Atracadéro est un endroit où les pêcheurs viennent s’abriter et monter leur camp pour la nuit mais la saison de la pêche au centollas (sorte d’araignées de mer géantes) est terminée et il n’y a personne que leurs amarres tendues en travers de la crique entre le rocher et la terre nous sera bien utile pour rentrer le bateau aussi près que possible du rivage et bien nous abriter car du mauvais temps est annoncé pour demain et les jours suivants. C’est très beau, nous avons une vue sur des centaines d’îles et îlots qui nous protègent des vents d’ouest et de la houle du pacifique.

31 décembre 2018:

Sous un ciel chargé nous partons en promenade au sommet de la plus proche montagne. Nous sommes entourés de falaises granitiques. On est loin des glaciers ici mais la vue est fantastique. Nous redescendons juste à temps avant le grain. L’après midi Domi fait une ultime tentative réussi enfin à réparer le chauffage en refaisant entièrement le câblage et de mon côté, je prépare un petit repas amélioré pour notre premier de l’an en amoureux, avec comme seul compagnons un couple de canards vapeurs (pato vapor, c’est une race de canards qui ne peuvent pas voler car ils n’ont que des embryons d’ailes. Par contre leur pattes palmées sont très puissantes et très rapides si bien que quand ils fuient à grande vitesse – plus de 20 km/h – on dirait des roues à aube d’un bateau à vapeur d’où leur nom, c’est très amusant de les observer.)IMG_0013

recette de gâteau aux noisettes ,crème de marron et chocola au rice cooker

Ingrédients :

350 g de confiture de châtaigne

100 g de poudre de noisette

3 oeufs

100 g de beurre

50 g de crème fraîche

50 g de chocolat

100 g de sucre (on peut inclure une moitié en sucre de canne)

1 sachet de sucre vanillé

50 g de farine

1 cuillère à café de levure chimique

1 pincée de sel

Mélangez la farine, la noisette, la levure et le sel.

Dans un autre saladier, battre les oeufs avec le sucre et la vanille jusqu’à ce que le mélange blanchisse puis incorporer le chocolat fondu avec le beurre ensuite la crème.

Ajoutez la confiture de châtaigne, mélangez puis incorporer progressivement la préparation des ingrédients secs (farine, noisette …).

Beurrez un moule rond, carré ou à cake et y verser la pâte. Mettre la cuve dans le rice cooker et lancer la cuisson

Au bout de 5 minute il est fort possible que votre cuiseur passe automatiquement sur « maintien au chaud ». Laissez comme ça 20 minute.

Remettre sur la position « cuisson »

Attendre 10 minutes

C’est prêt !

(optionnel) Verser le sucre glace

IMG_0297.jpgRégalez-vous.

 

1-La Terre de Feu et la Patagonie (remontée du Chili par les glaciers)

22 décembre 2018:

IMG_9181Départ de Porto Willams Club Naval de Micalvi (S 54°56’09-W67°37’12)

Nous partons le soir du 22 décembre quant le vent se calme, juste au levé de la lune. Il est 10h 15 C’est le solstice d’été et nous avons droit à une énorme lune. Normalement nous n’avons que quelques heures de nuit mais avec cette lune nous n’aurons pas de nuit du tout, elle va éclairer notre route jusqu’au matin. Au fur et à mesure que nous avançons nous découvrons un nouveau paysage de montagnes enneigées. La température de l’eau chute et il ne fait que 6° ce soir. Les montagnes qui nous entourent forment un cadre grandiose. Dans, le lointain, au fond de cet écrin, Ushuaïa apparaît scintillant de mille éclats. C’est une ville touristique et les illuminations de noël s’imposent. Comme expliqué dans un article précédant, nous avons fait l’impasse sur l’Argentine, nous ne verrons donc d’Ushuaïa que ces lumières dans la nuit.

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Il est 4 heures, il n’y a pratiquement pas de vent le Beagle est à peine ridé et le soleil fait son apparition sur les sommets enneigés, sublime…

A quelques milles du mouillage que nous avons choisi, un îlot avec une balise de chenal où toute un colonie de phoques entassés pelle-melle sur le rocher se prélasse au soleil.

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23 Décembre 2018:

IMG_9468.jpgCaleta Letier (S 54° 56’52-W 68° 26’72)

Il est 8 heure, nous arrivons à la caleta Letier. C’est notre premier mouillage à la patagone (ancre à l’avant, l’arrière amarré aux arbres). Nous avons tellement vu et revu cet amarrage en rêve que tout se passe comme sur des roulettes. Le vent monte dans la matinée comme prévu mais nous sommes bien à l’abri. Nous descendons à terre pour faire une bonne ballade histoire de nous dégourdir les jambes. Le terrain boisé est facile, nous passons de l’autre côté de la colline pour apercevoir le canal de Beagle blanc de moutons (et ron et ron petit patagon – air connu). Quelle chance d’être à l’abri. Nous allons rester deux jours pour nous balader et passer Noël tranquille.

IMG_9461Ici la forêt est praticable, les vaches et autres mammifères circulent à l’intérieur.

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Le 25 décembre 2018:

Il est 5 heure quant le réveil sonne et oui même à la retraite on fait sonner le réveil…On craignait un peu la manœuvre de départ avec l’ancre et toutes ses aussières mais le vent dans l’anse est nul et le départ se fait sans difficulté. C’est qu’on n’a pas beaucoup d’espace quant on est ainsi amarré aux arbres. Par contre pour enlever le kelp de l’ancre Domi en bave et se promet de confectionner quelque chose de sérieux pour le couper. Il est 6 heure quant nous quittons caletier Letier.

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Sous trois ris et trinquette nous louvoyons dans le canal de Beagle. Sur cette mer plate, Rêve à Deux est une bombe, nous avançons à 7 nœuds à 45° du vent, c’est agréable même si le vent est fort et dans le nez. En plus le pilote barre parfaitement au près et nous ne sortons de l’abri douillet de notre véranda que pour les virements de bord (35 nds dans la journée, heureusement que la trinquette passe bien et se borde facilement.

 

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IMG_9610.JPGCaleta Olla (S 54°56’44-W 69°09’41)

 

Nous prenons le bras nord du canal et mouillons en fin d’après midi dans la caleta Olla, superbe mouillage au dessous d’un glacier (Ventisquero Francés) aux belles couleurs bleues entourés de sommets élancés.

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Il y a déjà un bateau, mais se n’est pas un problème, il y a de la place pour plusieurs bateau dans cette caleta sans se gêner. C’est un bateau français d’une dizaine de mètres qui fait du charter autours de l’île Gordon, on leur fait bonjour mais nos signes de la main resterons an réponse… Après avoir mis les amarres à terre nous allons faire une ballade qui devrait nous mener à une cascade. Nous traversons une grande tourbière plus ou moins marécageuse en suivant les sentiers (en fait des traces de passage laissées par les animaux). Nous entendons le bruit de la chute d’eau mais nous ne la voyons pas. Elle est enfouie dans les arbres et les buissons, inaccessible. Nous renonçons après une heure de marche.

IMG_9555On peut prendre un autre moyen de transport pour passer sur le Beagle!

26 Décembre 2018 :

Le lendemain nous restons dans l’anse, nos voisins sont repartis vers Port Williams nous laissant seul (toujours sans un mot ni un signe…). Dehors, le vent a forcit mais çà ne nous gène pas, nous sommes bien à l’abri. Aujourd’hui, c’est grande promenade : nous allons essayer de voir le glacier

IMG_9598Rayadito petit oiseau rencontré dans la forêt derrière la Caleta Ola

La marche le long du rivage puis à travers bois est très agréable mais malgré les explications lues sur le guide nous ne trouvons pas le sentier menant à son pied et c’est de la hauteur d’une colline en face que nous le découvrons le spectacle majestueux et féerique.

Domi monte seul un peu plus haut voir le lac en contre bas et aperçois un guanaco qui crapahute dans la montagne.

 

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L’après midi on se repose au bateau, bricolage pour tous les deux. Mauvaise nouvelle pour nous, il y a encore de la mayonnaise dans l’inverseur du moteur. L’inverseur semble prendre l’eau seulement quand l’hélice vibre c’est à dire au dessus de 1000 tours/mn. Après réflexion nous décidons donc que nous continuerons à la voile. Calypso et Adrien l’on fait l’année dernière avec un bateau beaucoup moins rapide que Rêve à Deux au près, on devrait pouvoir s’en tirer. On pourra toujours utiliser le moteur pour faire les manœuvres pour mouiller et se déhaler par calme plat. On changera l’huile toutes les semaines pour limiter la corrosion. Mais nous allons essayer d’aller plus vite et renoncer aux détours vers certains glaciers et autres endroits éloignés (il y a de toute façon déjà bien assez à voir sur la route principale) pour remonter en deux mois au lieu de trois initialement prévus pour avoir le temps de réparer à Puerto Montt sans rater la période favorable pour traverser le Pacifique.

 

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27 décembre 2018:

Levé à 8 heure départ tranquille après le petit déjeuner. Nous allons faire l’avenue des glaciers. C’est comme cela que cette partie du canal partie du canal de Beagle est surnomméeIMG_9667IMG_9661.JPG

Nous sommes sous voile et progressons gentillement en profitant de ce paysage fantastique..

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Nous passons devant le glacier Italia qui tombe directement dans la mer et passons à son pied en évitant les growlers (morceaux de glace) qui s’en détachent en permanence. Nous entendons les craquements du glacier qui avance et le fracas de la glace qui se détache et tombe à la mer. Si je vous dis que c’est beau je suis largement en dessous de la réalité, magique, magnifique, inoubliable, les adjectifs manquent pour décrire ce que nous voyons…IMG_9718.JPGIMG_9730

Nous arrivons à la caleta Julia à 15heure 30, il nous faut encore une bonne heure pour sécuriser le bateau avec deux amarres à l’avant et à l’arrière. Mais nous sommes encore suffisamment tôt pour aller à terre voir le lac au dessus de la cascade et admirer le panorama des sommets et des glaciers aux alentours. Pour nous ce soir pas de vent de prévu et nous sommes contents d’avoir une nuit calme et sans le bruit de l’éolienne.IMG_9758

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IMG_9746.JPGCaleta Julia (S 54°54’67-W 69°47’10)

1) La Terre de Feu et la Patagonie (préparation)

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Derniers préparatifs à Puerto Williams :

Trois choses sont essentielles pour survivre à un périple de deux à trois mois dans cette région :

1 – Savoir à tout moment précisément où l’on est.

2- Pouvoir se faire une idée aussi précise que possible de l’évolution de la météo sur le parcours.

3 – Avoir suffisamment de nourriture à bord.

 

Savoir à tout moment précisément où l’on est est l’un des aspects les plus critiques de la navigation dans le dédale des canaux de Patagonie. Il nous faut absolument des cartes à jour. On télécharge à grand peine (le wifi du Micalvi est d’une lenteur désespérante) les dernières mise à jour des cartes Cmap et Navionics chez Maxsea (merci à Laetitia pour sa patience). La dernière étant plus détaillée dans beaucoup d’endroit. On dispose aussi d’une copie des cartes papier officielles. Le problème est que même dans leur mise à jour la plus récente, hors des chenaux principaux ou passent les cargos et autres paquebots, elles ne sont pas précises, contour de côte approximatifs et positions décalées de plusieurs centaines de mètres. Il n’est pas rare que le carte nous place sur la terre ferme alors qu’on navigue bien au milieu du canal. Donc prudence ! Ne pas se fier aux cartes les yeux fermés. Heureusement il existe d’autres moyens pour s’y retrouver. Il y a bien sûr la navigation à l’ancienne en reconnaissant visuellement le contour de la côte et en prenant des relèvement au compas. Le radar est aussi une aide très précieuse bien sûr en cas de mauvaise visibilité mais aussi par temps clair simplement pour vérifier si la distance par rapport à la côte que donne le GPS sur la carte est bien exacte (et le cas échéant corriger). Et enfin (un grand merci à Damien), il y a les images satellites géo-référencées que nous pouvons utiliser avec Oziexplorer pour suivre notre route mais surtout vérifier les mouillages (on voit même le kelp) avant d’y rentrer. A noter que les images provenant de Bing sont d’une définition bien supérieure à celles de Google Map. Il faut tout de même être prudent avec les images satellite car elles donnent qu’une vue aérienne de la zone sans indication de profondeur et certains passages sont parfois cachés sous les nuages… Note de l’éditeur: sur la plupart de canaux ou nous sommes passé, à part la partie sud du Beagle (la dispute territoriale avec l’Argentine y est peut-être pour quelque chose) la cartographie Maxsea (Cmap et Navionics, mise à jour novembre 2018, basée sur la dernière mouture des cartes officielles de l’armada) c’est en fait révélée exacte et précise, de nombreuses bouées munies de transpondeurs AIS ont été installée récemment dans plusieurs passages critiques du canal Smith au canal Messier et ne permettent plus de doute. Bien sûr, beaucoup des caletas on nous mouillons restent trop petites ou trop à l’écart des routes principales pour être couvertes en détail.

 

La météo est aussi un facteur déterminant pour faire une navigation en toute sécurité, choisir son mouillage et savoir quand repartir et quand rester. Nous utilisons l’Iridium pour charger les gribs (des fichiers de prévision météo générés par ordinateur pour le monde entier par la NOAA), ces prévisions sont plutôt fiables et assez précises mais il faut les télécharger au moins 2 fois par jour car ici le temps change très vite. Nous utilisons des fichiers GFS avec une maille de 0,25 prévisions de 3 heures à 96 heures pour la zone ou nous sommes (vent, rafales, pression, température et couverture nuageuse – saildoc ne fournis pas les précipitation) et de temps en temps un fichier beaucoup plus gros couvrant une bonne partie du Pacifique sud est sur une maille de 1 mille par 12 ou 24 heures sur 10 jours (vent, pression, température, vagues) pour avoir une idée de l’évolution de l’anticyclone et de la formation des fronts. Pour des passages comme le golfe de Penas on prend en plus les fichiers WW3 complet pour se faire une bonne idée de l’état de la mer. Nous recevons aussi les bulletins météo NAVTEX émis par la marine Chilienne donnent une vue d’ensemble mais ne sont pas précis. Le casse tête se sont les courants qui dans de nombreux chenaux sont assez voire très forts et dépendent bien sûr de la marées. Leur force et direction sont données sur les cartes marines en fonction de la marée mais ces dernières sont très influencées par la direction et du vent, et en général nous avons tout faux l’heure de la renverse devenant imprévisible et parfois ne se renversant pas du tout (le Golfe du Morbihan c’est quand même plus simple).

 

Le choix des mouillages et des passages à emprunter en fonction du vent est un autre casse tête et les guides nautiques ainsi que le blogs de navigateurs qui nous ont précédés sont des aides très précieuse et deviennent rapidement les bibles du bord. Nous avons à bord Patagonia & Tierra de Fuego des Italiens M. Rolfo et G.Ardrizzi le plus utile et le plus détaillé, le pilote RCC Chile de A. O’Grady qui donne quelques info complémentaires, les instructions nautiques US (inutiles hors du détroit de Magellan) et les blogs de Kousk Eol, Fleur de Sel, Ernest, Chougash ainsi que les commentaires précieux de Robert et Armelle.

Dans toute la région, le vent dominant souffle de l’ouest au nord-nord-ouest. Quant on remonte les canaux vers le nord le vent est donc pratiquement toujours de face. Nous passons donc le plus clair de notre temps de navigation à tirer des bords. Vent contraire donc mais en plus changeant de direction et de force à tout moment. Il faut être prêt à choquer la grand-voile où même à l’affaler si le vent monte brutalement. Les Williwaws sont des vents violents et tourbillonnants qui descendent brutalement des montagnes bordant les canaux en faisant écumer la mer. Ils peuvent atteindre 60 nœuds ou plus. Heureusement ils ne durent en général que quelques minutes ( mini tornade en quelque sorte). Dans les passages sujets aux williwaws, nous optons pour la sécurité et naviguons en général avec 2 ris et trinquette même par vent modéré. Nous avons le temps et ne sommes pas en retard sur notre parcours.

 

La nourriture.IMG_1447Savoir faire du pain à bord et un plus mais avec un cake aux fruits confits c’est encore mieux !

 

Nous pensons mettre entre deux et trois mois pour remonter jusqu’à Puerto Montt. Pendant tout ce temps là il faudra manger au moins trois fois par jours et il ne faut pas trop compter sur l’épicerie du coin : la première, Puerto Eden, est à mi-parcours mais n’a pas grand chose à offrir. Il nous faut donc embarquer assez de nourriture pour tenir jusqu’au bout. Nous avons déjà à bord pas mal de conserves, graines et produits sous vide acheté en France avant le départ on glanés lors de nos escales au Brésil, en Uruguay et au Falkland. Mais nous ne savons pas très précisément ce qu’il reste. On commence donc par faire un inventaire complet sur un tableau excel sur lequel on classe les produits par type d’aliment (protéines, féculents, légumes, céréales etc) en indiquant les quantités disponibles. En divisant par les portion individuelles nécessaire on obtient le nombre de repas possibles et on identifie rapidement les quantités manquantes par type d’aliments pour arriver aux nombre de repas équilibrés nécessaire. (et Domi qui croyait qu’étant en retraite il n’entendrait plus parler d’Excel et de tableaux croisés.) Il ne nous reste plus qu’à faire les courses pour compléter. La bonne nouvelle c’est qu’entre les 4 épiceries (le terme supermarché serait sans doute exagéré) et le sympathique marchand de légume dans son couloir délabré nous trouverons tout ce dont nous avons besoin ici à Puerto Williams. Nul besoin donc d’aller à Ushuaïa faire les courses comme la plupart des bateau le font : c’est toujours çà de gagné (Ushuaia est en Argentine il faut donc faire toutes les formalités d’entrée et de sortie des deux côté et de toute façon revenir à Puerto Williams refaire tous les papiers pour continuer, les canaux étant territoire chilien)