Nous n’avons pas encore reçu nos pièces mais l’importatrice Volvo Penta de Jakarta nous a informé Lundi (13/12/2021) qu’elle les avait enfin toutes et qu’elle allait pouvoir nous envoyer la facture et nous les expédier dès réception de notre paiement. Il va falloir donc encore attendre jusqu’à la fin de la semaine avant que Dominique puisse mettre le nez dans le moteur pour démonter et remplacer les pièces défectueuses. En attendant mes jeunes amies locales nous ont bien occupé.
Lendi ,Febby, Nita, Thia, Eno ont entrepris de m’apprendre une chanson dans leur langue , mais je ne suis pas très douée, et mes erreurs de prononciation déclenche leurs fou-rires.
On a aussi entrepris de nettoyer le bassin des déchets plastiques qu’amènent chaque marée. Muni d’une épuisette on fait le tour en annexe et on s’amuse beaucoup heureusement cette fois ci le port est relativement propre , nous avons quant même ramassé deux sacs pleins de sachets et bouteilles plastiques .
Le colis Volvo est finalement arrivé samedi au bureau, Wick nous l’apporte dimanche matin quand il vient avec Abnu le soudeur qui nous fabrique une nouvelle fixation de hale-bas pour ajuster son ébauche (en Indonésie, les gens dont la religion ne l’interdit pas, travaille le dimanche – Abnu est musulman) Tout en contrôlant d’un œil le travail sur le hale-bas, Domi ne perd pas de temps et commence le démontage. Le but est de remplacer la pompe de circulation du liquide de refroidissement, de nettoyer l’insert de l’échangeur de température et de changer le thermostat. Mais pour accéder à ces organes il faut auparavant démonter pas mal d’autres accessoires qui empêchent d’y accéder notamment les courroies, le filtre à air, le boitier relais électriques, le coude d’échappement et surtout l’alternateur supplémentaire qui est en plein dans le chemin pour sortir l’insert de l’échangeur. Evidemment l’axe d’articulation de ce foutu alternateur refuse obstinément de sortir. Domi est furieux et n’arrête pas de pester et râler mais il faudra bien faire avec, désolidarisé de ses câbles et de son tendeur il semble pouvoir s’écarter suffisamment d’un côté comme de l’autre pour ne pas gêner l’intervention. Bon il se fait tard et une nuit de sommeil calmera les esprits et tout ira mieux demain. Mais le lundi n’est pas beaucoup plus propice à la sérénité de notre chef mécanicien. Si la pompe ne pose pas de problème particulier pour être démontée, l’insert de l’échangeur est une autre paire de manches car bien sûr il est situé du côté le plus difficilement accessible du moteur, celui ou il n’y a aucune ouverture latérale. Tout doit donc se faire plié en quatre par dessus le bloc moteur en se contorsionnant pour essayer de voir où sont les vis et dans quel sens les tourner et quand on mesure 1,85m, qu’on est souple comme un verre de lampe et qu’il fait 32° sans aucune ventilation c’est pas du gâteau. Evidemment au moment crucial la clef tombe et va se perdre sous le moteur quand ce n’est pas l’écrou ou les lunettes. Inutile de vous dire que çà râle dur dur dans le fond du bateau surtout que la flasque arrière de l’échangeur refuse obstinément de se laisser démonter.
Le lendemain, nous sommes obligés d’aller en ville pour renouveler nos visas. Et oui çà fait déjà presque 2 mois que nous sommes en Indonésie! Nous avons loué une voiture avec chauffeur, il connait bien la ville et nous arrivons rapidement au bureau de l’immigration. Malheureusement, après avoir rempli tous les formulaires, le fonctionnaire nous dit qu’il faut que nous revenions un autre jour car le système ne marche pas. Nous profitons d’être en ville et d’avoir un chauffeur pour aller chez un opticien pour une nouvelle paire de lunette pour Domi, l’actuelle commençant à donner des signes de fatigue. Si vous avez besoin lunettes de vue, il est nettement plus facile de les faire en Indonésie qu’en France . Ici pas besoin de passer d’abord chez un oculiste pour obtenir une ordonnance. Le contrôle des yeux et de la vue est effectué directement dans le magasin qui dispose de tout l’équipement nécessaire et du personnel qualifié pour le faire et c’est compris dans le prix des lunettes. Nous avons dû passer en tout et pour tout une demi heure chez l’opticien et dans l’après midi on recevait un coup de téléphone nous informent que les deux paires de lunettes étaient prêtes. Deux? oui parce que vu le prix çà ne vaut vraiment pas le coup de s’en passer: on parle de quelques dizaine d’euros et pourtant, pour nous ici pas d’assurance ni de mutuelle on paye le prix fort! Vous me direz: oui mais en France elles sont sûrement de meilleure qualité. Rien n’est moins sûr et c’est peut être même l’inverse. La monture des lunettes qu’il avait fait faire aux Sables d’Olonne avant de partir s’est désagrégée au bout de six mois et le revêtement des verres a commencé à s’écailler. Remplacées sous garantie lors de notre retour en France fin 2019, elles ont fini de la même façon en à peine un an… Pour les indonésiennes, on vous tiendra au courant mais la première impression est bonne et le design très bien.
Retour au bateau Domi se remet au travail et, la pause ayant porté conseil, arrive à démonter l’insert de l’échangeur sans difficulté particulière et, fait extraordinaire, sans râler. L’astuce était de couper un morceau de 2 cm dans une clé Allen/BTR pour qu’elle puisse passer dans le peu d’espace disponible et pour pouvoir l’introduire dans une douille de clé à cliquet… ensuite, une fois les deux flasques ôtées ils suffisait d’intercaler une plaque entre la flasque arrière et l’extrémité de l’insert, remonter la flasque et serrer les 4 vis pour chasser l’insert vers l’avant. L’insert est sorti, plusieurs tubes sont obstrués par des débrits de plastique d’autres sont complètement entartrés. Il va falloir nettoyer tout celà.
Mercredi matin Domi téléphone à l’immigration qui confirme que leur système marche normalement. Cette fois-ci, pas le temps d’attendre de trouver un chauffeur nous partons donc en ogek (scooter) . Les deux pilotes qui nous ont pris en charge n’avait en fait qu’une très vague idée d’où pouvait se trouver le bureau de l’immigration. Ils sont un peu perdus et nous font faire le tour de la ville par des quartiers que nous n’avions pas encore vu, très typique, j’adore! Après quelques tergiversations, un arrêt sur un marché aux pétards (c’est bientôt noël) et quelques coups de téléphone (d’une seule main, même pas peur) ils nous déposent à bon port. Malheureusement pour nous il ne s’agissait pas d’une panne générale sur le système de l’immigration mais d’un blocage spécifique sur nos passeport… Ils nous rappellerons dès qu’ils auront résolu le problème. Tant qu’à être en ville de bonne heure pourquoi ne pas essayer de nous faire injecter notre troisième dose de vaccin contre le COVID (notre dernière injection date du mois de mai). Nous nous rendons d’abord à l’hôpital Pertamina qui est recommandé par les navigateurs. Nous somme bien accueillis. Ils nous disent qu’eux ne disposent que du vaccin SINOVAC mais que si nous allons à l’hôpital public à côté de l’aéroport, ils disposent du vaccin Moderna qui est plus compatible avec le Pfizer de nos premières injections. Et là le parcourt du combattant commence. Nous sillonnons la ville de long en large, visitant deux centres de vaccination et trois hôpitaux (dont un ouvert mais entièrement désert???) passons trois fois devant l’aéroport et deux fois au grand marché traditionnel mais sans succès. A chaque fois on nous dit la même chose allez là bas, eux ils ont du Moderna mais à chaque fois c’est du SINOVAC. Le dernier centre de vaccination est installé sur le trottoir devant l’aéroport, il est géré par la police et là, l’officier responsable est formel: vous ne trouverez pas autre chose que du SINOVAC dans toute la province de Papouasie Occidentale. Nous finissons par aller dans un petit resto près du marché où pour 1€20 boisson comprise nous mangeons chacun un plat copieux et savoureux. Notre périple urbain se termine par un passage chez l’opticien pour récupérer les lunettes et au super marché pour faire quelques courses. Nous rentrons au bateau vers seize heures, complétement cassés.
Pendant qu’il y en a un qui bosse d’autres font les guignols sur le bateau en face
Pourtant, pour Domi la journée n’est pas finie. Comme tout a été démonté et nettoyé il veut commencer à remonter. Vers 19 heures, tout est en place et la dernière vis serrée. Il ne reste plus qu’à remplir le circuit de refroidissement (on aura juste assez de liquide) et procéder aux essais. On tourne la clé de démarrage et le moteur démarre, l’eau s’écoule parfaitement par l’échappement, la pompe ne fait plus de bruit et le thermostat marche. Tout semble être rentré dans l’ordre! Il y a juste une bulle d’air dans le circuit qui une fois le moteur arrêté se purgera toute seule pendant la nuit. Une bonne chose de faite!
Entre temps Abnu a terminé la pièce pour remplacer la fixation du hale-bas sur le mât. Pour éviter le risque d’affaiblir le mât en y perçant de nouveaux trous ou en y appliquant un pièce inox, la nouvelle fixation est boulonnée sur le pied de mât et est isolée électriquement du mât par un joint plastique. Avec le moteur et le hale-bas réparés, nous sommes enfin à nouveau 100% opérationnels. Ils nous tarde de reprendre la mer et de retrouver les mouillages paradisiaques de Rajah Ampat.
Mais vendredi en milieu de journée, l’immigration a rappelé et ce n’est pas encourageant! Leur système n’accepte toujours pas nos passeports. Ils réessayerons lundi. Nous commençons à être inquiets. Nos visas expirent dans quelques jours et les vacances de Noël vont commencer aussi pour les services de l’immigration. Ils ont normalement besoin de 3 jours entre le moment où nos passeports sont enregistrés dans leur système et le moment ou on peut venir récupérer notre nouveau visa. Va-t-on devoir rester bloqué dans ce bassin pour les fêtes? Croisons les doigts et espérons que non!
C’est une manière très confortable de téléphoner à sa petite amie ( le marin de Gizmo)