Un village heureux au cœur de la ville de Sorong

Les spécialistes informatiques de l’immigration auraient enfin résolu le « bug » qui affectait la saisie de nos passeports dans leur système. Nous avons rendez-vous mardi matin. A 09:00 nous remettons nos passeport à l’officier qui nous demande de patienter. Nous resterons sagement assis dans le hall climatisé toute la matinée sans que rien ne se passe mais finalement à 11:30 (1/2 heure avant la fermeture du bureau pour la pose déjeuner) le fonctionnaire réussi enfin à scanner tous les éléments de notre dossier et nous remet le bordereau pour payer les visas. Maintenant il nous faut aller à la banque qui se trouve en bas de la rue pour effectuer le paiement et revenir ici à la réouverture pour faire les fameux « biométriques » (photos et empreintes digitales). La démarche à la banque s’effectue en quelques minutes et juste à côté il y a un resto sympa avec un peu plus de choix et des plats plus évolués que la dernière fois mais bien sûr c’est beaucoup plus cher que le petit bouiboui du marché: cette fois on s’en tire pour l’équivalent de 9 Euros à deux! Mais il faut vous avouer qu’en plus des plats (4) on a pris chacun un smoothie d’avocat avec du chocolat (beurk) – en fait on avait demandé un jus de mangue sans sucre – sans doute un problème de traduction…

Il n’est pas midi quand nous ressortons du restaurant. Il nous reste encore une bonne heure à tuer avant de retourner chez Courteline version indonésienne informatisée. Nous ne sommes pas très loin du quartier que j’avais repéré lors d’un précédent passage en ogek dans le coin. Nous marchons le long de l’avenue Ahmad Yani (l’atère principale de Sorong) jusqu’au pont qui enjambe une rivière. L’avenue est bordée de trottoirs surélevés et de larges caniveaux remplis de déchets plastiques. Au vue des pluies torrentielles journalières on comprend facilement pourquoi: 1) ils sont si profonds, 2) pourquoi tant de plastique se retrouve à la mer. Mais si çà c’est l’avenue principale nous sommes un peu inquiets de ce que nous allons trouver dans ce quartier…

Prenez le temps de profiter de ces moments en cliquant sur les photos pour les visualiser une par une en plein écran

Mais non! au contraire, au bord de la rivière nous découvrons un village haut en couleurs, niché sur la rive et entouré d’une oasis de verdure. La mer est basse et la rivière se résume par endroit à des mares couleur café au lait où sont échouées les barques des pêcheurs qui vivent là. Il fait beau, c’est jour de lessive! Le linge suspendu aux balcons rajoute encore plus de couleur à cette ensemble déjà très bigarré en lui donnant un air à la fois joyeux et tranquille. A part quelques scooters, il n’y a pas beaucoup de passage sur la rue étroite qui longe la rivière. Elle porte d’ailleurs bien son nom: Lorong Obadiri (littéralement: le couloir Obadiri). Son étroitesse est renforcée par une digue d’un mètre vingt sensée protéger les habitations des crues que l’on devine fréquentes.

C’est les vacances de noël et les enfants ne sont pas à l’école. Ils sont tous là, jouant ensemble, libres de courir et de taper dans un ballon. En plus c’est facile, la plupart des maisons donnent directement dans la rue. Petits et grand nous accueillent avec des sourires radieux et comme toujours nous demandent de prendre des photos.

Ici on ne mendie pas , on ne trafique pas. Ce n’est sûrement pas un quartier riche, mais les habitants ont l’air heureux et semblent vivre convenablement en entretenant le peu qu’ils ont le mieux possible. Les maisons sont bien peintes, souvent même décorées avec goût, les balcons sont ornés de fleurs, les tôles des toitures ne sont pas trop rouillées et la rue est propre et manifestement balayée régulièrement.

Nous serions bien resté plus longtemps jouer avec les enfants ou essayer de parler avec les adultes malgré la barrière de la langue mais malheureusement il est déjà l’heure de retourner à l’immigration. Mais çà ne fait rien, pendant une heure, nous avons laissé derrière nous la grande ville, ses odeurs, son bruit et sa saleté pour nous retrouver hors du temps dans un quartier dont les habitants ont appris à gérer leur espace pour y vivre ensemble en harmonie.

De retour à l’immigration nous remettons notre justificatif de paiement. Peter, un navigateur solitaire britannique que nous avions rencontrés à Tampa Garam en Novembre est aussi là. Lui attend son visa qui aurait dû être près. Au bout de deux heures nous sommes appelés pour faire les photos et les empreintes. Ce sera tout pour aujourd’hui nous dit le fonctionnaire. Maintenant il faut 3 jours pour émettre nos visas et c’est là que la mauvaise nouvelle tombe: ils sont fermés pour noël Jeudi et Vendredi. Nous ne pourrons donc pas avoir nos passeports avant Mardi prochain et cerise aigre sur le gâteau déjà amer, comme ils détiennent nos passeport nous devons rester impérativement sur Sorong, pas question de partir sur Rajah Ampat ni même sur Batanta.

La perspective de passer Noël dans les eaux fangeuses du bassin de Tampa Garam au son du karaoké nous déprime très fortement. Temps pis on va partir quand même mais pour se conformer aux instructions de l’immigration on va essayer de trouver un endroit tranquille à proximité immédiate de Sorong… Course rapide à Saga pour la semaine et on saute dans un taxi jaune pour rentrer au bateau. Celui la est particulièrement délabré d’ailleurs il n’arrive pas jusqu’au bout. A la fin de la grande descente juste avant Tampa Garam on entend un grand crac! Debout sur les freins, le chauffeur arrive tant bien que mal à traverser la route et à s’immobiliser sur le bas côté: direction cassée…On fini à pied

Quelle journée!

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