Archives mensuelles : août 2018

La traversée de l’atlantique du Cap Vert au Brésil (1)

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Samedi 11 Aout 2018 :

Ce matin, je me réveille tôt de bonne humeur. Nous reprenons la mer pour le Brésil. Nos amis Les Ukrainiens se préparent eux aussi à partir pour les Acores et les Sud Africains rentrent chez eux directement sans escale. Le port sera bien vide après nos départs. Je m’active, prépare le petit déjeuner et range le bateau. Nous allons en ville faire des dernières courses de frais, poissons, fruits et faire nos adieux à cette ville que nous avons adorée. Tous les papiers sont en règle et nous avons récupéré les 20 euros de caution pour les cartes d’eau et l’ouverture d’accès au ponton. Domi a chargé les derniers gribs de météo et calculé son routage pendant que je préparai et rangeai les tauds de soleil et de Grand-voile. Il est midi les amarres sont larguées et nous défilons le long de cette côte lunaire. Au bout, un dernier phare avant le grand large. Nous glissons de travers au vent à 8 nœuds, la mer est plate, c’est un vrai plaisir. La houle aussi y met du sien pour nous pousser vers notre destination. Inshalah !

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Nuit sans lune, il y a quelques étoiles et les nuages se font nombreux. Heureusement nous avons l’AIS et le radar qui detectent les bateaux au alentour jusqu’à

25 milles, mais personne, nous sommes seuls .

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Dimanche 12 Aout :

Température de l’eau 26,5° et de l’air 28°, ça donne envie de se baigner mais nous filons trop vite et profitons de ce beau temps pour avancer. La pêche n’est pas bonne. Les poissons sont trop gros par ici, ils ont embarqués tout mon bas de ligne …Il faut que je refasse tout, on verra plus tard. Domi a prévu une route tout en zigzag pour éviter les zones d’orages. Cette année le pot au noir n’est pas très actif, c’est à dire que sous les orages il n’y a pas forcément beaucoup de vent. Peut-être est-ce du à cet anticyclone des Açores centré très haut sur l’Europe ? , ce qui est plutôt bien pour nous.

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Ce soir Mamy n’est pas bien elle a une indigestion et Chantal reste avec elle, je reste connecter avec ma famille j’en ai besoin.

 

Lundi 13 Aout :IMG_0945

Il fait chaud : température air 28° eau 28°3 Baromètre 1014 mb

Ce matin même si le bateau avance vite j’ai décidé de prendre une douche d’eau de mer. A l’aide d’un seau je puise de l’eau sur l’arrière du bateau et m’asperge. A cette température là c’est un plaisir ensuite rinçage à l’eau douce obligatoire sinon ça gratte. Ce matin j’ai pêché un gros poisson (non identifié dans le manuel des poissons) Après avoir pris la météo que Michel de Ferrière nous envoie deux fois par jours pour compléter les gribs que nous chargeons nous même (en fait le suivi des ondes tropicales en formation) Domi nous fait changer de route. Il cherche un passage entre les orages le bulletin annonce peut de convection mais on ne sait jamais. Il en profite pour vérifier son cable de masse qui protège le mat contre la foudre. Bien lui en prend le cable est sectionné donc plus aucune protection. Bricolage sur le pont, il utilise le système D et relie le mat à l’eau directement avec un cable pendant le long de la coque c’est plus sûr. La journée passe très vite. Elle est ponctuée par le rythme des repas et des siestes obligatoires le matin et l’après-midi. Maintenant nous n’avons plus de mal à dormir en pleine journée. Domi me dit qu’on a fait 300 milles en 48 heure c’est plutôt pas mal.

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Le vent se calme, nous mettons le spi sans grand-voile (sinon elle bat et à la longue c’est épuisant pour elle et pous nous). Pendant la nuit le vent tombe complètement, nous mettons le moteur.

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Mardi 14 Aout

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Journée relax, le matin par manque de vent nous avons toujours le moteur. L’après-midi nous avons un petit vent juste ce qu’il faut pour faire avancer le bateau sous spi nous marchons tranquillement. Nous en profitons pour aller nous baigner dans la grande bleue. S’est très impressionnant la première fois et domi trouve qu’il y a beaucoup d’eau en dessous, c’est sure on a pas pieds ! L’eau est chaude 28° c’est génial. C’est une journée où on remet tout d’équère, c’est à dire on refait le plein des placards, on range ce dont on a plus besoin comme les guides nautique des côtes où nous sommes déjà passé, on se fait les ongles, taille la barbe(pour Domi) les poils pour moi ,enfin bref tout ces petites choses de la vie de tous les jours qui nous nous semble si fastidieuse à terre , où que l’on a le temps de faire juste en vacances, lecture, pêche ,bain de soleil et dodo.

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mercredi 15 Aout:

Qui a dit que l’océan n’est pas un lac ? je peux vous assurée que c’est ce que l’on découvre le matin. Pétole totale, pas une ride tout juste une légère ondulation due à la houle. Nous arrêtons le moteur. Le calme règne. C’est le moment idéal pour piquer une tête avant le petit déjeuner. L’eau est transparente et la lumière est irréelle Vous ne pouvez imaginer eau plus transparente : quel délice ! La coque de Rêve à Deux est nickel, pas une algue, ni salissure. Rien n’accroche pourtant l’eau ici est chaude …, merci au chantier La Sablaise Nautique qui nous a si bien refait la sous marine en Copper Coat.IMG_0953

 

La pêche est bonne ce matin un autre poisson inconnu est remonté pour notre repas de ce midi. A peine la ligne remise à l’eau, une grosse dorade coryphéne mord. Nous la voyons se débattre au bout de la ligne en faisant des bonds hors de l’eau. Mais elle parvient à se libérer avant que je puisse la hisser à bord, dommage elle était belle…

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Le soir est aussi le moment favorable pour la pêche et une autre belle dorade se prend dans la ligne, le repas est assuré pour les jours à venir. La coryphène est un très beau et très bon poisson. Elle a une bosse sur la tête et en général on la trouve souvent autour de bois flottants où d’algues. Elle n’est jamais seule, là nous apercevons deux autres qui nous tournent autour sous la coque de Rêve à Deux. Pour la remonter à bord nous avons la technique maintenant, j’ai mes petits gants de jardin, Domi le seau et le crochet. Une fois remontée à bord, je lui cache les yeux pour la calmer et domi lui administre une bonne raçade de rhum sur les ouïes pour l’anesthésier. Complétement soule elle ne se débat plus et nous nous avons l’odeur de rhum à la place de l’odeur de poisson, pas désagréable.

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Le soir des gros nuages font leur apparitions et nous profitons d’une averse pour se prendre une douche, avant la nuit c’est l’idéal. Nous mangeons au coucher du soleil, c’est plus romantique et surtout tellement plus beau.

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à suivre …

écrit par Anne et corrigé par Domi

Rencontre à Mindelo

A la marina de Mindelo, il y a peu de bateaux de passage amarrés. L’affluence, ici, commence en novembre quand la saison des cyclones aux Antilles se termine et que les bateaux qui veulent se raccourcir un peu la traversée font escale. En face de nous, des Sud-Africain qui ont achetés leur bateau à Alicante et font une pose de quelques jours avant de retourner directement chez eux. Il y a aussi des Espagnol qui battent le pavillon Belge (taxes moins élevées nous disent –ils). Mais il y a aussi un bateau beaucoup plus intéressant. Son nom, immatriculation et port d’attache s’étale sur sa coque blanche en lettres cyrilliques. Son pavillon bleu et jaune nous indique que c’est un Ukrainien. Que fait-il si loin de chez lui ? L’un des deux membres de l’équipage répare une voile sur le ponton pendant que l’autre s’affaire sur le bateau. Nous avons droit à un grand bonjour en Ukrainien. La ressemblance de l’un de nos deux compères avec Santa Klaus (pére noël) est absolument frappante. Il n’a certes pas l’habit rouge (il est habillé d’une chemise à fleur, d’un short et de santiag de plage mieux adaptés au climat d’ici) mais la grande barbe, les cheveux fillasses blancs, un regard bleu acier rieur : tout est là.. Il vient spontanément regarder notre bateau et nous féliciter dans un Anglais approximatif. Comme tout bon marin il nous demande d’où l’on vient et notre destination? Lorsque la réponse est la Patagonie son visage s’éclaire, oui La Patagonie ils reviennent de là bas ils ont vu le Cap Horn, mais maintenant ils rentrent chez eux. Les bras moulinent pour bien se faire comprendre. Ils ont besoin de raconter leur périple. Pendant trois jours où nous resteront à Mindelo, au hasard de nos conversations décousues dans un Anglais mêlé de mots espagnol, et parsemé de pas mal de russe et d’ukrainien nous allons reconstituer leur histoire par brides.

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Voici donc l’histoire de Grisha et Mishka les deux « crazy pensionneers » (retraités un peu fous, de leur propre aveux) ukrainien et de leur bateau « le Lel » se qui veut dire en Ukrénien abeille mais c’est aussi le nom d’un dieu de leur mythologie .

 

 

IL y a bien longtemps v, une bande de quatre copains de l’université polytechnique de Kiev passent leur loisir à faire de la voile. Ils aident l’un d’eux, Grisha, à construire son bateau. C’est le plus âgé de tous, Quant il était en activité il a participé à la conception et la construction de bateaux de travail. Il est ingénieur électricien de formation mais aussi un génie en voile et architecture navale. C’est un petit bonhomme un peu rond au regard pétillant d’intelligence, même s’il ne parle pas notre langue ni l’anglais, il arrive toujours à se faire comprendre. A Kiev la vie est dure et l’argent et rare mais avec les moyens du bord et l’aide des copains, il construit son canote. Ils récupèrent de aluminium exotique destiné à faire des fusées (alliage d’aluminium et de bore pour les membrures et alu magnésium pour la coque). La coque fait 11 mètres de long, 3,40 de large et a un tirant d’eau de 2.30 avec un bulbe en plomb les formes sont racées et harmonieuses. C’est un bi-safran. Il est équipé d’un mat Selden d’une section étonnement faible à trois étages de barres de flèche et double bastaques. Un troisième safran auxiliaire a été rajouté, à l’origine partie intégrante d’un régulateur d’allure aujourd’hui actionné par un petit pilote électrique (ça c’est pour les voileux). Pour son grand voyage il sera doté d’une protection de cockpit qui lui donne un air de baroudeur des mers. La construction du bateau commence en 1996. Il sera mis à l’eau quatre années plus tard. Les premières navigations sont essentiellement des ballades et des régates sur la Dniepr et la mer noire. Mais le rêve les hantes : ils veulent faire le Cap Horn, l’endroit mythique où tous les grands marins se doivent de passer. Mais le voyage coute cher et même si la retraite d’ingénieur et considérée comme une bonne retraite en Ukraine, çà ne va pas chercher loin (2 à 300 Euros/mois). Finalement avec l’aide de leurs familles et des amis le budget est bouclè. Ils partent à 4 de Kiev en septembre 2016, le Bosphore est rapidement embouqué puis Gibraltar. Ils s’arrêtent au Cap Vert puis au Brésil, (Jacare, Salvador de Bahia Rio grande del Sur). Puis c’est l’Argentine, Mar del Plata ou deux des équipiers rentrent au pays en avion. Pourquoi? Sans doute pour des raisons familiales et financières, nous n’avons pas bien compris. Grisha le capitaine et Michka le fidèle équipier continuent quand même le voyage bien décidés à boucler coûte que coûte leur programme complet : voir le Cap Horn, remonter les canaux de patagonie et faire le tour de l’Amérique du sud pour rentrer en Europe par le canal de  Panama.

Détroit de Le Maire, Ushaiïa, retour sur Porto Williams pour faire les formalités d’entrée au Chili et obtenir l’autorisation d’aller au fameux cap.

Ils le verront leur Cap Horn, par 25 nœuds de vent et une houle de 4 mètres. Il font le tour du rocher et parviennent même à faire tamponner leur passeport par le gardien du phare. Ils commencent ensuite la remontée des canaux. Mais voilà on est déjà fin mars, l’été est fini, en hémisphère sud, il est bien tard dans la saison pour commencer la remontée des canaux. Le bateau n’est ni vaigré ni isolé et bien sûr ils n’ont pas de chauffage. Cela n’arrête pas nos deux intrépides ukrainiens. Un bon parka et c’est bon, ils en ont vu de bien pire certains hivers au pays. Mais ils se rende vite conte que subir cette condensation qui dégouline des parois en alu partout à intérieur est une épreuve autrement pénible…. Ils sont au pieds d’un glacier et un matin, il faut dégager la neige et le verglas qui ce sont déposés sur le pont pour ensuite repousser prudemment à la gaffe les glaçons qui entourent le bateau. Mais à la dure comme à la dure, les paysages sont tellement magnifiques, ils sont toujours décider à remonter au moins jusqu’à Puerto Monte. Mais finalement, après quelques grosses frayeurs ils doivent se rendre à l’évidence, leur cartographie électronique (Navionics sur l’ordi du bord, ils n’avaient pas reussi à se procurer de carte Chiliennes) est par trop imprécise pour leur permettre de continuer en sécurité. Trop c’est trop ! pourquoi prendre plus de risque ? Ils peuvent rentrer à la maison la tête haute L’objectif principal est atteint : ils ont vu le Cap Horn c’est suffisant.. Ils reviendront en Atlantique par le canal de Magélan. La route du retour n’est pas facile mais nos deux compères veulent maintenant rentrer pour retrouver leur familles . Grisha, le capitaine, met souvent le moteur pour appuyer la voile. Mircha, aurait bien aimé traîner encore dans ces pays lointain mais bon, il est aussi content de rentrer au pays avec des souvenirs plein la tête.

Lorsque nous les avons rencontrés, ils était à Mindelo depuis quelques jours déjà et ils se préparaient à repartir en faisant quelques petites réparations. Ils avaient rendez-vous le 22 Aout aux Açores avec deux équipiers qui finiraient le périple avec eux.

 

Ils étaient fatigués mais fiers et heureux d’avoir été au bout de leur rêve et d’avoir tellement de choses à raconter à leurs familles. Prêts à repartir ? Peut-être pas tout de suite… au tour d’une bière Miska nous fait comprendre qu’ils s’étaient promis qu’après ce voyage ils navigueraient seulement à la journée et encore, uniquement sur la Dniepr.

 

On s’échange nos adresses mail. Miska nous donne même les numéros de téléphone au cas ou on passerait par Kiev un de ces jours.

 

Un siècle et demi à eux deux un tel périple en moins d’un an sur un bateau maison: RESPECT ! Bon vent et bon retour chez vous.

 

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Down to Mindelo

Hello Everyone!

When I last published in English on this blog we were preparing to leave Quinta do Lorder and Madeira. Ten days have gone since and we have obviously moved ahead. From the position reports you have probably seen that we are in Mindelo on Sao Vincente one of the island forming the Cabo Verde Archipelago. But quite a lot has been happening in between let me try to sum it up for you.

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The 250 miles crossing Madeira to La Palma (the most western of the Canary islands) was one of the smoothest ever, downwind in moderate northerly wind, mostly under spinaker or main plus jib in butterfly. No special encounter, few maneuvres mostly for switching from spinaker to white sails. We like it like that, we are very confortable at sea on our boat and we are enjoying ourselves very much with lot of time spent sleeping and reading. So, the crossing was very peacefull until we reached 40 miles from La Palma. We should have seen the high peak of the island already long ago but it was night and cloudy. The wind had picked up in the beginning of the night and we had replaced the spinaker by the jib. Now as the morning sun was trying to break the clouds, the wind was veering and we had to remove the jib pole. As we approached further the northern tip of the island we got in the so called accelaration zone the the wind speed started to go up quite fast from the steady 18 we had overnight to 23 knots then 27 to finally peak at 32. We took 2 reefs in the main but kept the jib (we were still at 100° TWA). The boat was surfing the short waves at 12 knots. This was fun. Then has we got to the lee of the island everything got much calmer. Based on the pilot book recommentation we had decided to make our stop at Tazacorte on the west coast of La Palma. This is definitely the right choice: very nice and cheap marina with friendly and helpful staff, well sheltered from all directions and no effect form the swell inside (which is reported as an issue in Santa Cruz). It was almost lunch time when the marinheros took our lines.

After the usual boat, crew and laundry washing, in the late afternoon, we rented a car and went to renew our food supplies to the nearby city of Los Llanos which is blessed with one Lidl and one HyperDino. Back to the boat we celebrated my first day of retirement (until now I was just on holidays :)) with a glass of a strong but decent local wine.

We used the next day to go to the caldeira and visit some part of the island. La Palma feels vey different from Tenerife that we know very well. It’s much greener, with still a lot of flowers including blooming chestnut trees. The landscape around the caldeira is breathtaking but we couldn’t enjoy it for very long as heavy clouds engulfed the mountain and obscured the view in the early afternoon. Below 1000 m it was raining. We went down to Santa Cruz. The old city centre (Centro historico) is very pleasant. We could also see that Santa Cruz marina, in spite of being located at theinner end of the large commercial harbor is rolly and further more in the middle of the city traffic.

 

Next day (August 3) we set sails in the late morning catching a very nice meckerel just on time for lunch. In the lee of the archipelago the condition were very mild which is always nice when starting a crossing. This time it will be 800 miles to Mindelo. Again a first time for us, our longest so far was 500. That may surprise you: both of us have been sailing intensively ever since the age of 14 and we went many places by but we never clocked more than 450 miles in one go even if we did it many times (that’s the distance between our home port and our favourite play ground in the south part of Galicia).

The 2 first days were slowish at around140 miles a day but the sea was flat and the cloud cover only 50%. Temp went up to around 30°C for a couple of hours but the average was more like 25. On the third day, the wind picked up finally. We dozed the spinaker and went for our “pensioneer rig” ie we took the main down and established the jib on the pole with the stay sail in butterfly configuration. We hardly slow down and we can sail dead downwind with a good margin on both side. It is also pulling the boat from the front making the job very easy for the pilot: it is almost self steering. The wind was oscilating from 20 to 23 knots all night going down to 15 to 18 in the morning (we put the main up again) We clocked our best day of the crossing at almost 200 miles in 24 hours. This was also our first flying fishes harvest (4 of them on the deck this morning and plenty flying around all day) which is a sure sign that we have reach the tropical area. Fried at lunch it’s delicious. Anne also catched a strange flatish fish. According to the cards we have on board it would be a small “greater amber jack” of less than 2 kg. We cooked it on a vegetable stew and it gave us two tasty dinners.

 

 

Fourth and fifth day were more complicated with unsettled sea and shifting wind blowing less and less. The 22 knots wind sea was still there while the wind was gone blowing now less than 8 knots making the sails flapping a lot inspite of the preventers which is causing a lot of wear and shafing. We couldn’t keep the spinaker up because it was to shaky unless we went at 140° TWA but the speed gain was not compensating for the longer distance . I spent a lot of time at the nav station to download and interpret the latest grib files (gribs are raw weather files issued by the US NOAA and freely available from their server, you can download them to your computer and visualize up to 14 days predictions for wind, waves, pressure and many other weather parameter). I am glad I have got a data unlimited Iridium subscription! The verdict is no wind toward the east and larger waves to the west but no stronger wind. The best option is to stay on the shorter route but that means a lot of jybing. But jybing is quite a task when you are only 2 on a 42 footer: removing the boom preventer, furling the gib, removing the pole from the gib, jybing the main and reinstalling everything on the other tack. No need to say that we get exhausted after a few of those in the afternoon. Consequently we adjust our unrully watch system (manoeuver when optimum, that is all the time, and sleep when nothing else can be done) to a more oderly pattern in order to allow a minimum of 2 times 3 consecutive hours of sleep for each of us and I can insure you that we are using every minute of it.

This means also trying as much as possible to plan the gybesand other manoeuvers to the watch change time when we are 2 on deck. Do we still see each other with such a system or is it just a short “Hi!” at the change. No in fact we spend still a lot of time together during the day and we talk a lot, exchanging views on a lot of topics most of the time totally unrealted to our navigation.

In the afternoon of the 5th day, we are only 70 miles from Sao Vincente. We are 7 knots under spinaker, wich gives an ETA in the middle of the night which we don’t like especially this is a very dark night, no moon, low clouds and this yellow desert dust which is in the air since our third day and making every thing farther than 2 miles desapearing in a kind of hazy fog. We are preparing to doze the spinaker but the wind drops and we slow down gently to 4 knots wich give us a perfect arrival timing

The arrival at Mindelo will be in the same saharian dust haze. The bay is clutterered with numerous ship wrecks getting us worried with what we are going to find ashore. But no Mindelo is a great place, a small but proud African city out there in the middle of the Atlantic. We dock at 10:00 local time the marina staff is very helpful. The clearance formalities are quickly and efficiently expedited (entrance and exit at the same time because we are leaving on Saturday). We then discover the old part of the city with it’s old Portugese colonial buildings. The fish market is fantastic. People are very nice and kind. The local language is Portugese which we don’t speak but most of the people we met prefer to speak with us in French rather than English.

 

We will spend 2 nights in Mindelo. Tomorrow we are heading to Brazil our first ocean crossing. The ultimate goal is Salvador de Bahia but given the routeing we have run based on the latest weather forecast, we will cross the dolldrums fairly west which means that we will probably stop at Fernando de Noronha and/or Joa Pessoa on the way.

The next article will be posted from Brazil (hopefully) Don’t expect it before 2 to 3 weeks. In the mean time stay tuned on our Twitter feed.

Mindelo

Jeudi 09 Aout :

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C’est au petit matin 6 heure (heure locale) que nous arrivons en vue de la première île du Cap vert Santo Antao. Le sommet culmine à 1800 mètres, c’est donc la plus verte de tous les îles mais d’ici dans l’air encore poussiéreux on ne voit que des pitons de lave desséchés. Il n’y a pas de port juste un quai ou un ferry peut accoster quand la houle n’est pas trop forte. Il n’y a pas de mouillage, les falaises tombent à pic dans la mer. C’est vraiment dommage, nous là supposons majestueuse mais nous ne la voyons qu’à peine sous ce brouillard dense. Entre les îles le vent se lève, nous en profitons pour arrêter le moteur et on se la fait cool sous foc seul à 4 nœuds, j’en profite pour mettre la ligne de pêche où une petite bonite vient chatouiller l’hameçon et si prendre. Je deviens bonne ! Arrivée à Midelo c’est la surprise pour tous les deux. On avait pas du tout imaginé l’endroit comme ça. Pour être pelé c’est pelé … Le port est un capharnaüm terrible. En croirait sur le théâtre d’une vraie bataille navale. De tous les côté de la baie émergent des épaves à moitié coulées ou sur le flanc. Nous avons un peu peur de ce qu’on va découvrir à terre. Mais non, passé cette première impression, en fait c’est un endroit vraiment super. Ici c’est l’Afrique version portugaise me dit un passant. l’ambiance est là , la chaleur moite aussi. On a de la chance le soleil est sous une épaisse couche de nuage et un vent souffle, nous rafraîchissant un peu. Les démarches administratives (douane et immigration) sont expédiées en 2 temps 3 mouvement à la capitainerie et comme nous voulons repartir samedi on nous accorde l’entrée et la sortie en une seule démarche. Ici l’eau est un bien précieux. La marina nous octroie une carte à puce pour 100 litres d’eau comprise dans le prix du port. Tous les robinets y compris les douches ont un compteur à carte des qu’on a utilisé les 100 litres il faut payer pour en avoir plus. On trouve cela judicieux, cela nous permet de prendre conscience que l’eau est une denrée rare et qu’il ne faut pas la gaspiller. Le soir en signe de bienvenue (retour à le civilisation) nous avons droit à un concert de techno jusqu’à 4 heure du mat. suivi d’une démonstration de djembe Épuisés, nous n’arriverons même pas à apprécier et c’est Morphée qui en profitera !!!

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Vendredi 10 Aout :

La veille nous avions repéré le marché aux poissons et aux légumes et après avoir émergé tard dans la matinée nous allons faire nos courses. J’en profite pour faire des photos, c’est tellement typique que je me régale, les gens sont très gentils. Une police locale est présente mais pas du tout agressive. On se sent en sécurité. On s’y sent bien et on en envie de visiter plus. Il n’y a pas de mendiant et l’on sent une ville qui vit de commerce. La population sans être très riche travaille de la pêche et le port de commerce apporte lui aussi sa contribution à l’équilibre de la vie de l’île. Mais nous ne sommes que de passage, êtes nous vraiment sûr que tout est ok ? Tout en sachant que nous sommes sur des îles volcaniques encore en activités ?

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A suivre :

 

Ecrit par Anne et corrigé par Domi

La Palma, traversée jusqu’aux îles du Cap Vert

Mardi 31 juillet :

Dernier jour du mois, mais c’est aussi le dernier jour de vacances pour Domi ensuite c’est la retraite …

Aujourd’hui, spi toute la journée, le temps est maniable (expression voileuse signifiant qu’on peut porter toute la toile et faire les manœuvres sans difficultés) même si le vent n’arrête pas de changer de direction. Il faut être attentif, le pilote est réglé pour suivre le vent et nous ne voulons pas aller aux Bermudes. Le soir au moment de ranger le spi dans sa chaussette (le vent doit monter un peu cette nuit on préfère anticiper), le bout qui permet de la descendre se prend dans le radar. Petite panique à bord surtout que le vent avait forci. On réfléchit vite et finalement il est préférable de le couper. Bon choix le spi descend et le bout aussi. Domi n’aura pas à monter au mat. Le soir au calme on se rappelle avec Domi tous les bateaux que nous avons visité avant de jeter notre dévolu sur celui-ci. Le REVA 42 a tout de suite été notre coup de cœur et nous ne sommes pas déçu : c’est vraiment un bateau super pour vivre et naviguer. Il est vivant, rapide à toutes les allures et très confortable.

Mercredi 1 Aout :

Commencer sa retraite en arrivant aux Iles Canaries c’est beau non ?

Le pont est rincé à l’eau de mer, la nuit fut un peu plus agitée que d’habitude. La houle s’est levée houleuse avec un bon vent. Pas facile dans ses conditions de trouver rapidement le sommeil. Pourtant l’homme de quart pique du nez aussi nous changeons souvent et finalement nous réussissons à dormir par tranche de deux heures chacun. Au petit matin, l’île de La Palma, la plus à l’ouest de l’archipel est là. Nous découvrons son sommet à 1800 mètre qui émerge au dessus de la couche nuageuse. Nous savons qu ‘en approchant le vent va forcir : nous arrivons dans la zone d’accélération crée par la forme de l’île. Ça devient plus sportif juste avant le petit déjeuner. Nous prenons les devants et réduisons la grand-voile d’un puis de deux ris. Le vent continue à monter, nous enroulons le foc, remplacé par la trinquette, beaucoup plus petite. La vitesse de notre bateau ne réduit pas pour autant, nous partons en surf sur les vagues à plus de onze nœuds. Le vent montera à trente trois nœuds dans les rafales. C’est un phénomène heureusement très localisé.

Le cap est passé, nous lofons gentillement pour arrondir la pointe de l’île et, nous sommes à l’abri, tout redevient calme. A cette endroit de l’île les plantations de bananes sont de petites parcelles en terrasse suspendues à la falaise. Beaucoup sont recouvertes de film plastique (cela leur permet de moins mettre de pesticide sur les fruits ainsi de vendre le produit bio). Il est midi déjà et nous rentrons à la marina de Tazacorte. C’est un port facile d’accès par tout les temps car bien abrité des vents et de la houle. (Je le recommande à tous les marins qui passe par cette île).

Pour éviter de succomber à la tentation de faire la sieste, nous nous activons comme on peut. Domi a loué une voiture pour 24 heures à 18 heures. Nous partons faire nos courses en vue de la prochaine traversée à Los Llanos la ville à côté qui dispose d’un Lidl et d’un hyper Duplo. Nous rentrons vers 21 heures, le plein de nourriture fait pour plusieurs semaines (espérons nous) et, à peine avalé quelques crevettes avec un verre de vin du pays (le premier jour de retraite çà s’arrose quand-même !), exténués nous nous couchons sans demander notre reste…

Jeudi 2 Aout :

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Ballade dans l’île : comme toujours les voisins de pontons sont une source de renseignements inépuisable et il y a toujours une information ou un conseil à échanger. En discutant, ils nous disent que d’ici la ballade la plus belle et la plus accessible c’est de monter à la Caldera de… et l’astuce du jour c’est de s’arrêter au bureau du parc national pour réserver le matin pour l’après midi : il n’y a que 20 places pour les voitures et on ne peut pas monter sans réservation. Au bout d’une heure de ballade dans cette montagne à voir absolument, le brouillard tombe et nous ne verrons finalement pas grand chose. Petite anecdote : hier, Domi a reçu un message des impôts de Loches et il doit les rappeler. C’est tout en haut du belvédère qu’il va finalement les contacter, quel affreux… (ben quoi ? il y avait du réseau !)

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Ça ne fait rien, on est bien en montagne et nos jambes demandent d’en faire un peu plus après ces jours de mer. L’île est très belle, verte, et chose étonnante très fleurie (on est déjà début aout on ne s’attendait plus à une végétation déjà desséchée comme nous avions vu sur Porto Santo), passé les bananeraies et les garrigues ou pousse les aloes et autres cactus, il y a pas mal de feuillu (châtaigniers en fleur , et noyer avec déjà des noix ), puis un peu plus haut des sapins de moyenne montagne. Avant qu’il ne pleuve vraiment nous redescendons et reprenons la voiture pour Santa Cruz. La capitale de l’île. Le vieux centre ville historique n’est pas très grand mais très typique avec ces maisons de pierres, ses balcons clos de fenêtres et ces ruelles escarpées.

La ville très colorée s’étend sur la colline autour. Il y a un port et une marina. Nous sommes content d’avoir suivi les conseils du guide nautique en choisissant Tazacorte car la marina de Santa Cruz nous semble très inconfortable, la houle rentre et remue les bateaux amarrés (la mer est pourtant plutôt calme) et en plus il se trouve en pleine ville, entouré d’un boulevard plutôt bruyant.

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Vendredi 3 Aout :

 

Après concertation entre co-skippers, nous reprenons aujourd’hui la mer pour les îles du Cap-verts. La météo assez bonne et ainsi nous pourrons peut-être éviter les orages qui s’annoncent prochainement. Tout est en place les lignes sont mises et nous filons à 5 nœuds sous spi. Pour le repas de midi, un petit maquereau fraîchement pêché avec des pommes de terre et des petits oignons, sieste ensuite chacun notre tour. Cette fois ci nous avons 7 jours de mer et il faut déjà reprendre le rythme des quarts. Une petite mise en jambe pour l’étape suivante qui sera d’une vingtaine de jour. La on commence à ressentir qu’on est vraiment partis, on est bien sur l’eau, en osmose avec notre confortable bateau.

A la tombée de la nuit rangement du spi dans sa chaussette, nous déroulons le foc et le tangonnons pour pouvoir faire route directe.

 

Samedi 4 Aout :

La première nuit s’est bien passée. Elle était étoilée magnifique. La lune s’est levée vers deux heures du matin, j’ai adorée. Le vent n’a pas changé de la veille mais nous commençons à sentir cette grande houle de l’arrière. Ce matin après mon repos je découvre un ciel couvert. Le vent souffle toujours de la même force mais il a adonné et nous devons empanner pour rester sur notre route. Nous avons un problème avec l’hydro. Le bout qui permet de le remonter s’est pris dans son hélice. Après avoir arrêté le bateau nous pouvons démêler les nœuds et attacher ce maudis bout pour que ça ne se reproduise pas.

La vie à bord devient une routine qui se met en place au rythme des quarts. Le brossage des dents est obligatoire après chaque repas comme à la maison mais aussi une douche par jour (où au minimum une toilette de chat au gant de toilette) est très fortement conseillée . Nous ne voulons pas contribuer à entretenir la réputation des marins Français qui sentiraient, paraît-il, mauvais. Les nuits étant toujours plutôt fraîches (oui même ici si proche du tropique) nous mettons un pantalon et un tweet . Il m’arrive même de sortir ma cape en mohairs pour nous recouvrir le dos au plus frais de la nuit. En bas, dans la couchette le drap et la petite couverture sont nécessaire. Nous essayons de respecter l’heure locale pour les repas mais les encas de nuit ne sont pas réprimandés et Domi farfouille souvent dans les placards en quête d’un petit quelque chose à se mettre sous la dent. Dans la journée, nous ne faisons pas grand chose sinon nous reposer, regarder la mer, lire, pêcher, faire la navigation, écrire mon journal et bien sûr encore dormir. Mais rassurez vous, on ne fait pas que se croiser à la prise de quart, nous avons quand même pas mal de moments ensemble. Nous en profitons pour parler de tout et de rien. Domi râle de moins en moins. Les choses se mettent d’elle même en place et il devient de plus en plus cool et reposé sans le stress du boulot et du départ. Cela ne l‘empêche pas d’être vigilent sur la liste des choses à contrôler (qui s’allonge au fur et à mesure que l’on avance) pour être sûr qu’aucun incident mécanique ne viendra entraver la bonne marche du bateau.

 

Dimanche 5 Aout :

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Ce matin Domi à vu son premier poisson volant, bienvenue dans les mers tropicales. Sous notre gréement de retraité(route directe, foc tangonné+trinquette ,sans GV) nous avançons entre 5 et 7 nœuds ,vent très instable en force (de 12 à 23 nœuds) et direction (plus de 30°). Le ciel est une alternance de gros nuages bas et plein soleil. Ce qui fait que la température en profite aussi pour faire le yoyo et varie entre 24 et 29°. Paradoxalement, c’est sous les nuages qu’il y a le moins de vent. On fait avec, on ne se prend pas la tête et essayons d’être patients . On arrivera quant on arrivera …Les gribs (fichiers météo bruts déchiffrables sur l’ordi) sont téléchargés par Iridium le matin et l’après-midi pour nous permettre d’affiner notre route et d’anticiper les changements de vent. L’hydro ne fonctionne pas à plein (avec la houle il est souvent hors de l’eau et les panneaux solaires sont eux aussi souvent caché par les nuages) nous devons faire attention de ne pas trop consommer de courant. Nous basculons sur l’ancien pilote (Ray) afin de revoir les réglages du nouveau (Hercules). Finalement le vent forcit et nous surfons à 8 nœuds sous notre gréement de retraités, bien vu, on a bien fait de ne pas renvoyer de la toile! Les batteries vont enfin se recharger.

20 heure, nous croisons le Nabolsi cargo de 156 mètres remontant vers l’Europe il passe à 3 mille de nous, il transmettra peut-être notre position sur marine traffic ?

 

Lundi 06 Aout :

A 4,00 heure le Karen Maerks nous double en route pour le Cap vert. Au matin Domi part à la cueillette des poissons volants tombés sur le pont pendant la nuit. Aujourd’hui, il n’y en a que trois, juste de quoi améliorer notre déjeuner. Le vent à encore changé de direction. Le ciel est chargé de poussière et le soleil est voilè. Après un bon petit déjeuner nous renfilons nos harnais pour envoyer la GV avec un ris. Le vent est toujours fort 22 nœuds. Quelque minutes de moteur nous aide à garder le bateau face à la vague pendant la manœuvre ainsi nous avons moins de mal pour la hisser .Tout se passe parfaitement et nous reprenons notre route sous foc et GV. Avec ce gréement le bateau est plus rapide et part en surf sur les vagues, avec des pointes de 10 nœuds , l’hydro donne à plein mais les panneaux solaires ont besoin d’un bon nettoyage si on veux qu’ils produisent quelque chose. Domi n’arrête pas de voir des poissons volants mais je n’ai pas encore réussi à en voir un seul, d’habitude je suis la première à voir les choses mais là, rien. Nous repassons sous pilote Hercules et Domi finis de le régler. Il est 10H 30, Domi prend deux heures de repos et je reste à scruter la mer. Ah quand même ! je les vois finalement ces poissons volants qui viennent atterrir sur notre bateau la nuit. Ils ont de grands yeux et de magnifiques ailes très fragiles leur permettant de voler parfois jusqu’à un mètres au dessus de l’eau pour échapper à leur prédateur. Le midi on les mange avec des pommes de terre : super bon ! Dans l’après midi on se prend une bonne une douche dehors, il fait chaud et cela fait du bien de se laver correctement. A la vacation téléphonique du soir, Maman se plaint de la chaleur épouvantable qui sévit en Touraine depuis plusieurs jours , 35° et plus : c’est intenable. On est bien ici avec nos 26° (on est pourtant sous les tropiques, c’est le monde à l’envers). La nuit tombe et le vent ne mollit pas. Nous continuons à faire des pointes à 10 nœuds.

 

 

Mardi 07 Aout :

Cette nuit nous avons super bien avancé il ne nous reste plus que 240 Milles . Notre repas est assuré pour le midi et pour ce soir. Cinq poissons volants sur le pont et un gros poisson au bout de la ligne que l’on va faire en ragout. On trouve son nom en anglais : « greater amber jack » sur nos fiches mais aucune idée de son nom français.

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16 h , Jusqu’à présent éole était avec nous mais là il nous abandonne sans prévenir la mer qui ne s’est pas encore calmée. Résultat, même si nous avançons toujours a quatre nœuds, les vagues font battre la grand voile malgré la retenue. Nous n’aimons pas çà : pas bon pour le matériel. Il nous reste 200 milles avant les îles et pas d’amélioration en vue… Comme de toute façon nous ne pouvons pas faire route directe, nous décidons d’empanner pour prendre la houle avec un meilleur angle. L’empannage a deux sur un bateau de cette taille, et ce n’est pas une mince affaire quand les voiles sont en ciseaux : il faut enlever la retenue de bôme, rouler le foc, ranger tangon, empanner la grand voile et remettre le tout de l’autre côté. Mais voilà , le vent tourne encore dans le mauvais sens et il faut tout recommencer au bout de 2 heures. Pour assurer le coup on télécharge un nouveau fichier météo qui confirme qu’il n’y a pas plus de vent de l’autre côté …donc pas d’option radicale on va essayer de rester aussi près que possible de la route directe. Les choix en navigation c’est toujours difficile, il faut prendre la bonne option sinon on peut rester planté là à attendre le vent. Le soir enfin le vent ce renforce en venant du bon côté ouf on a finalement pris la bonne option!

Avec toutes ses manœuvres l’équipage est vanné aussi sans concertation des quarts plus longs sont établis pour que chacun puisse récupérer en dormant un minimum de 2 fois 3 heures. J’arrive même à dormir 4 heures d’affilé : quel pieds ! Sommeil de plomb à peine allongé.

Désormais nous avons 3 heures de décalage avec la France Mais nous avons conservé l’horloge du bord à l’heure Française pour être sûr de ne pas manquer la vacation quotidienne avec Mamy.

 

Mercredi 08 Aout :

 

Qu’est-ce-qu’on mange aujourd’hui ! une question que l’on ne se pose pas ici , le soleil à peine levé nous allons ramasser les poissons volant qui ont atterris sur le pont pendant la nuit, au moment du repas on regarde si l’hydro a bien rechargé les batteries et décide si nous pouvons cuisiner des légumes (ceux qui on tendance à murir trop vite) au rice cooker. Le rice cooker (et la bouilloire électrique) nous permettent d’utiliser l’excès de courant produit pour cuisiner et ainsi économiser le gaz. Une bouteille de gaz peut nous faire trois à quatre mois ainsi et comme nous en avons trois à bord nous avons de quoi voir venir. Cela peut sembler surprenant de vouloir économiser le gaz à ce point mais hors d’Europe (même si on considère que le Canaries en font partie), il est impossible de trouver du camping-gaz, il est possible de les faire remplir dans certains endroits si on a les bons raccords mais c’est toujours très compliqué.

A part les rares cargos que nous croisons, pas un voilier sur l’eau. Nous sommes en dehors de la saison pour les bateaux qui vont aux Antilles (c’est la saison des cyclones là bas). Pour eux çà commence à partir d’octobre. On ne devrait pas avoir de mal à trouver de la place dans le port de Mindelo, notre destination sur l’île de Sao Vicente dans l’archipel du Cap vert.

Nous avançons trop vite et le routage nous indique une arrivée dans la nuit. Nous allons ralentir et ainsi arriver sur le matin ,c’est plus facile de jour d’arriver dans un port que nous ne connaissons pas . Nous rentrons donc le spi avant qu’il fasse tout à fait sombre.

Le vent nous aide d’ailleurs bien en tombant en début de nuit et nous pousse gentiment a 4 nœuds sur une mer assez plate. L’estime nous donne désormais une arrivée en début de matinée (heure locale), ce qui serait parfait.

 

 

A suivre

Ecrit par Anne et corrigé par Domi

Bye,bye, Madère, Nous reviendrons !

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Dimanche 29 Juillet :

On est en vacances c’est sûr. Ce matin est le matin du premier fou rire et pourtant Domi n’a pas bien dormi, trop énervé, mal aux jambes, nuit de pleine lune (va savoir). En regardant la falaise on se disait qu’il y avait des sports bien plus rude que la voile comme l’alpinisme. Pour aller aux toilettes ça ne devrait pas être très confortable et Domi de rajouter « je préfère être le premier de cordée », voilà c’est parti en life …

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La bricole fait partie intégrante des vacances en bateau (NDT : il ne s’agit pas de bricolage mais d’entretien préventif des équipements critiques). Voilà Domi qui s’équipe de son vieux tee-shirt de son pot de graisse et de ses outils préfères (pince, clé, tourne vis) il va dans le fond de la cale et met de la graisse un peu partout dans les rouages de la barre mais aussi en passant sur tout se qu’il touche …en bon minou qui se respecte je le suis avec mon chiffon et lui propose assistance pour lui passer les outils demandés. Ouf la goutte d’huile qui coince et qui agrémentait nos nuits de quarts de couinements dignes d’un goéland enroué, est localisée, graissée et le tour est joué : plus de bruit. La barre n’a qu’à bien se tenir maintenant…Après le repas nous voilà parti pour un tour de kayak (en plus de l’annexe gonflable traditionnelle type zodiac, nous avons à bord un kayak de mer biplace gonflable) c’est l’embarcation idéale pour aller visiter les rochers et les criques avoisinantes sans avoir peur d’un courant trop fort, d’un vent qui monte où d’un moteur qui tombe en panne. Le kayak va vite, tient bien la mer, ne craint pas les vagues, avance en silence et sans pollution et en plus c’est un peu sportif.

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Bon il est temps de nous déplacer pour aller à Quinta do Lorde, le port à côté du mouillage, demain nous partons pour les Canaries et il faut passer par un port pour dédouaner avant de repartir des îles.

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Quinta do Lorde c’est un peu le petit Versailles des ports de plaisance. C’est une petite marina mais c’est surtout un un grand hôtel de luxe doublè d’un village de vacances de grand standing avec bien sûr l’immense piscine d’eau de mer face à l’océan, le tout construit avec gout au flanc d’une falaise volcanique bien à l’abri des regards et du bruit de la ville. Un marinero vient nous chercher en mer sur son zodiac et nous escorte jusqu’à notre emplacement ou son collègue attend pour prendre nos amarres pendant qu’il utilise son zodiac pour nous pousser afin de parfaire la manœuvre. En deux temps trois mouvements sans que le bateau ne touche nulle part ou que nous ayons besoin de sauter sur le ponton le bateau est amarré et ils nous indiquent gentiment les services proposés par la marina ainsi que le code WIFI et ils ajoute vous passerez demain au bureau pour faire les formalités. C’est quand même autre chose que les marina françaises… Les sanitaires comme je disais c’est Versailles, il y a une petite épicerie qui dépanne et fait surtout boutique de vêtements grand standing. Les prix s’envolent, on ose pas regarder ni toucher tellement c’est cher. Et le prix de la nuit au port ? me direz vous. Nous faisons parti de l’association STW aussi nous avons une réduction de 40% sur les tarifs habituels et que nous propose bien gentiment d’emblée la dame du bureau sans qu’il n’y est à réclamer ou marchander. Nous nous en tirons pour 39€ y compris l’eau, l’électricité et les douches chaudes (moi je les préfère froides surtout avec cette chaleur) c’est raisonnable par comparaison aux Sables ou la nuit est à 45 € sans le service. Nous commençons à ressentir le sud, la chaleur devient moite mais c’est encore bien supportable.

 

Lundi 30 Juillet :

 

Après une matinée à faire mille petites choses, il est14 H et nous prenons enfin la mer. Bye,Bye Quinta do Lorde. Nous longeons la côte qui est finalement beaucoup plus peuplée que nous l’imaginions après avoir vu Porto Santo et la partie nord de l’île de Madère. Le temps est gris et l’île est enveloppée de nuages bas. Il y a même quelques petites gouttes de pluie dans l’air. Nous quittons la côte au niveau de Funchal la capitale de l’archipel et profitons des derniers instants de réception gsm pour appeler Mamie et Chantal. Je suis ravie de parler avec elles deux. C’est mon quart d’heure à moi d’être rattaché à ma famille.

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J’ai mis ma ligne pour pêcher du Gros, on aimerait bien un poisson pour notre repas ! et, c’est à la tombée de la nuit que mon souhait se réalisent. C’est une bonite où un petit thon rouge on ne connaît pas la différence qui accroche à l’hameçon, juste la taille idéale, notre protéine pour la traversée.

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A suivre …

 

Recette du thon saumuré.

 

Pêcher le thon d’abord, enlever la peau, piquer à l’ail comme un gigot, couvrir de gros sel, le laisser ainsi dans son plat pendant 6 heures, en le retournant 2 fois . Bien le rincer à l’eau puis bien le sécher avec du sopalin, l’envelopper chaque longe de sopalin, puis de film étirable. Vous pouvez le déguster aussitôt en petits cubes où en lamelles avec du citron, où bien le conserver jusqu’à 2 semaines au sec où plus au frigo.

Bon appétit !

 

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