Mercredi 15/11/2023, nous passons la journée au corps mort à continuer le nettoyage et la préparation de l’hivernage avec juste une petite pose baignade (peut-être la dernière de la saison) en fin de matinée. La température ambiante a bien baissé (21°C) mais la mer est toujours à 26°C et l’eau est toujours aussi claire.
Jeudi 08:00 nous sommes dans les starting blocks près à faire mouvement dès que le grutier nous fera signe. La raison de cet angoisse est que si les prévisions météo sont bonnes pour les premières heures de la matinée, à partir de 09:30 où 10:00 selon les modèles, le vent jusque là faible et de terre doit tourner au nord en se renforçant à 20 nds rafales à 25 ce qui rendrait l’entrée dans la forme de levage très délicate. En plus nous sommes 2 bateaux à sortir de l’eau ce matin. A 08:30 toujours aucun signe du travelift. Le voisin appelle le chantier à la VHF et nous apprenons que nous serons les premiers à sortir de l’eau (grand ouf! de notre part et grande engouasse pour le voisin qui devra attendre son tour).
Finalement il est 9:30 quand nous entrons en marche arrière dans la forme. Le vent est encore faible et n’a pas tourné. Les deux opérateurs sont vraiment super-pros (il faut dire que vu le nombre de bateaux qu’ils bougent dans l’année, ils peuvent avoir accumulé une sacré expérience) et notre sortie de l’eau est probablement la plus parfaite que nous ayons eu . Par contre et en dépit des exigences européennes le chantier n’a pas d’aire de carénage protégée et dans l’après-midi ils nettoient la carène du voisin au karcher sur place à quelques centimètres de nous. Toute la moitié tribord de Rêve à Deux se retrouve couverte de dégoulinures bleu foncé y compris le pont. Le sol en dessous du bateau n’est plus qu’une grande pataugeoire bleue ! Bravo la pollution !
Pour explorer l’île nous louons une voiture. 25 Euros par jours kilométrage illimité (vu la taille de l’île ils ne prennent pas trop de risques!) le véhicule est livré en 10’ au chantier et il suffira de la déposer sur le parking du port en laissant les clefs sur le contact quand nous prendrons le ferry.
Première sortie le port de Laki et la chapelle de la Vierge Kavouradaina tout au sud de l’île. Il y a un camp d’hébergement de réfugiés à côté de Laki et on en voit beaucoup sur les bords de la route qui vont en ville faire leurs courses. La petite chapelle, nichée dans un creux de rocher sur la côte Est de la baie est vraiment adorable. La vue sur les sommets de Rethymno et les îlots parsèment le passage entre les deux îles est de toute beauté. Dans la lumière rasante de cette fin de journée la vue ferait plus penser au Lofoten qu’au Dodécanèse. Retour par Agia Marina et sa forteresse (malheureusement fermée nous y reviendrons dimanche) en rentrant nous empruntons ce qui semblait sur google maps un bon raccourci mais qui était en fait un sens interdit et sans doute la rue la plus étroite de l’île heureusement les habitants nous cèdent le passage et nous aident à nous en sortir. Les grecs sont vraiment des gens adorables dans une telle situation en France on se serait sans doute fait traiter de noms d’oiseaux.
Vendredi on continue notre programme d’entretien sur le bateau vidange moteur pour Domi, nettoyage, rangement et ponçage de l’hélice pour moi . Dans l’après midi on part pour un nouveau raid d’exploration de l’île. Notre objectif : le coucher du soleil à la pointe Lakki en faisant le tour de la péninsule par le nord. On commence par rendre visite à Saint Isidore (Agios Isidorus) dont la petite chapelle à été consstruite sur un rocher relié au rivage par une petite digue d’un mètre de large et surplombant le niveau de la mer de seulement quelques cm. Puis on fait le tour de la baie et c’est là que le mot raid commence à prendre tout son sens: à peine passé le hameau de Drymon la route sinueuse et très étroite mais goudronnée, fait place à une piste de graviers qui devient de plus en plus difficile avec des ornières profondes et des pentes très raides. Mais difficile de faire demi-tour, surtout que le paysage est vraiment superbe. Notre petite citadine Coréenne se défend vaillamment et surmonte tous les obstacle sans faillir même si les derniers mètres avant de rejoindre l’asphalte sont un peu tirés par les cheveux. (et c’est là qu’on a lu les commentaires de Google maps : piste à n’emprunter qu’à pied ou avec un très bon 4X4. Malheureusement on a eu un problème de réglage d’exposition sur l’appareil et on a pu récupérer seulement quelques photos…
Samedi, le mauvais temps annoncé est là et bien là. Une pluie diluvienne, 30 nœuds de vent avec des rafales à 40 et bien sûr, ce vent se lève du Sud pour atteindre toute sa force à l’Ouest et tourner au Nord Ouest. On est bien content d’être en sécurité encadré de toute part (plusieurs bateaux ont été placés devant nous).
On profite d’être bloqués à l’intérieur pour organiser notre retour au pays. Vous l’avez sans doute déjà compris on a absolument pas l’intention de prendre l’avion. D’abord ce ne serait pas bon du tout pour notre karma carbone et en plus on ne pourrait pas flâner en route. On compare les itinéraires et l’opération va se révéler rapidement aussi compliquée qu’un routage océanique ! L’idée est de prendre le ferry mardi pour le Pirée, passer une journée à Athène de là prendre un bus pour Patras puis le ferry pour l’Italie. Et là les choses se compliquents : quel Port en Italie ? Bari, le trajet en ferry est court mais le train est très compliqué avec nuits à l’hôtel en sus, Ancone, connexions ferroviaires difficiles. Finalement Venise semble la solution la plus simple. Le ferry arriverait samedi matin à Venise. La difficulté suivante est de passer les Alpes. La liaison ferroviaire Turin Lyon est toujours interrompue depuis les éboulements du Fréjus cet été. Passer par Nice que ce soit de Bari, d’Ancône ou de Venise demande un minimum de 5 changements. La solution, Venise Turin direct puis bus Turin Lyon (Flix Bus ou Blablacar bus) et train intercité Lyon Tours (on veut éviter Paris…) Sauf que l’intercité ne circule pas le dimanche. Pas de soucis on va en profiter pour jouer les touristes à Venise pour 24 heures. Comme on ne l’avait finalement pas fait cet été, çà tombe bien ! Voilà, l’itinéraire est établi, il n’y a plus qu’à commencer les réservations et faire nos sacs…
En fin de journée le temps se calme un peu et on peu sortir pour s’aérer un peu en allant revoir la baie de Plakouti juste à l’Est de Partheni et dénicher temple d’Artemis de l’autre côté de la piste d’atterrissage (quelques pierres empilées et une toute petite chapelle)