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Leros II visite de citadelle

Dimanche, programme technique léger, on se contente d’hiverner le circuit de refroidissement en remplaçant l’eau de mer par du liquide de refroidissement limitant ainsi le risque d’oxydation et on prend la voiture pour aller à la forteresse mais elle n’ouvre qu’à 15 heures. Petit arrêt au centre d’Agia Marina (patisserie…) retour au bateau et petit bricolage jusqu’à 15 heures ou nous pouvons enfin visiter la forteresse et ça valait la peine, pour la forteresse elle-même (sans doute d’origine vénitienne) mais surtout pour le point de vue sur toute l’île.

L’entrée est gratuite en cette saison et visiblement le site ouvre principalement pour permettre aux habitants de venir faire leurs dévotions dominicales à la très jolie église cise en son milieu.

Lundi le bricolage continue : élimination des points de rouilles sur la quille (le traitement époxy réalisé en Indonésie n’avait pas bien pris par endroit) et passage d’une première couche de primer.

En fin d’après midi une sortie rapide jusqu’à la chapelle de St Isidore pour bien sûr admirer le coucher de soleil mais surtout tailler la barbe et couper les cheveux de Domi pour le rendre présentable avant notre retour temporaire à la vie terrestre. Il adore le faire dans un lieu pittoresque avec vue!

Mardi on boucle les sacs, deuxième couche de primer, remontage de l’hélice, dernier rangement et nettoyage final. Rêve à Deux est prêt pour passer l’hiver presque au chaud et en tout cas au sec en attendant notre retour pour de nouvelles aventures. A 21 heures, nous sommes au port de Laki attendant sagement notre Ferry mais çà c’est une autre histoire.

Leros II

Mercredi 15/11/2023, nous passons la journée au corps mort à continuer le nettoyage et la préparation de l’hivernage avec juste une petite pose baignade (peut-être la dernière de la saison) en fin de matinée. La température ambiante a bien baissé (21°C) mais la mer est toujours à 26°C et l’eau est toujours aussi claire.

Jeudi 08:00 nous sommes dans les starting blocks près à faire mouvement dès que le grutier nous fera signe. La raison de cet angoisse est que si les prévisions météo sont bonnes pour les premières heures de la matinée, à partir de 09:30 où 10:00 selon les modèles, le vent jusque là faible et de terre doit tourner au nord en se renforçant à 20 nds rafales à 25 ce qui rendrait l’entrée dans la forme de levage très délicate. En plus nous sommes 2 bateaux à sortir de l’eau ce matin. A 08:30 toujours aucun signe du travelift. Le voisin appelle le chantier à la VHF et nous apprenons que nous serons les premiers à sortir de l’eau (grand ouf! de notre part et grande engouasse pour le voisin qui devra attendre son tour).

Finalement il est 9:30 quand nous entrons en marche arrière dans la forme. Le vent est encore faible et n’a pas tourné. Les deux opérateurs sont vraiment super-pros (il faut dire que vu le nombre de bateaux qu’ils bougent dans l’année, ils peuvent avoir accumulé une sacré expérience) et notre sortie de l’eau est probablement la plus parfaite que nous ayons eu . Par contre et en dépit des exigences européennes le chantier n’a pas d’aire de carénage protégée et dans l’après-midi ils nettoient la carène du voisin au karcher sur place à quelques centimètres de nous. Toute la moitié tribord de Rêve à Deux se retrouve couverte de dégoulinures bleu foncé y compris le pont. Le sol en dessous du bateau n’est plus qu’une grande pataugeoire bleue ! Bravo la pollution !

Pour explorer l’île nous louons une voiture. 25 Euros par jours kilométrage illimité (vu la taille de l’île ils ne prennent pas trop de risques!) le véhicule est livré en 10’ au chantier et il suffira de la déposer sur le parking du port en laissant les clefs sur le contact quand nous prendrons le ferry.

Vendredi on continue notre programme d’entretien sur le bateau vidange moteur pour Domi, nettoyage, rangement et ponçage de l’hélice pour moi . Dans l’après midi on part pour un nouveau raid d’exploration de l’île. Notre objectif : le coucher du soleil à la pointe Lakki en faisant le tour de la péninsule par le nord. On commence par rendre visite à Saint Isidore (Agios Isidorus) dont la petite chapelle à été consstruite sur un rocher relié au rivage par une petite digue d’un mètre de large et surplombant le niveau de la mer de seulement quelques cm. Puis on fait le tour de la baie et c’est là que le mot raid commence à prendre tout son sens: à peine passé le hameau de Drymon la route sinueuse et très étroite mais goudronnée, fait place à une piste de graviers qui devient de plus en plus difficile avec des ornières profondes et des pentes très raides. Mais difficile de faire demi-tour, surtout que le paysage est vraiment superbe. Notre petite citadine Coréenne se défend vaillamment et surmonte tous les obstacle sans faillir même si les derniers mètres avant de rejoindre l’asphalte sont un peu tirés par les cheveux. (et c’est là qu’on a lu les commentaires de Google maps : piste à n’emprunter qu’à pied ou avec un très bon 4X4. Malheureusement on a eu un problème de réglage d’exposition sur l’appareil et on a pu récupérer seulement quelques photos…

Samedi, le mauvais temps annoncé est là et bien là. Une pluie diluvienne, 30 nœuds de vent avec des rafales à 40 et bien sûr, ce vent se lève du Sud pour atteindre toute sa force à l’Ouest et tourner au Nord Ouest. On est bien content d’être en sécurité encadré de toute part (plusieurs bateaux ont été placés devant nous).

On profite d’être bloqués à l’intérieur pour organiser notre retour au pays. Vous l’avez sans doute déjà compris on a absolument pas l’intention de prendre l’avion. D’abord ce ne serait pas bon du tout pour notre karma carbone et en plus on ne pourrait pas flâner en route. On compare les itinéraires et l’opération va se révéler rapidement aussi compliquée qu’un routage océanique ! L’idée est de prendre le ferry mardi pour le Pirée, passer une journée à Athène de là prendre un bus pour Patras puis le ferry pour l’Italie. Et là les choses se compliquents : quel Port en Italie ? Bari, le trajet en ferry est court mais le train est très compliqué avec nuits à l’hôtel en sus, Ancone, connexions ferroviaires difficiles. Finalement Venise semble la solution la plus simple. Le ferry arriverait samedi matin à Venise. La difficulté suivante est de passer les Alpes. La liaison ferroviaire Turin Lyon est toujours interrompue depuis les éboulements du Fréjus cet été. Passer par Nice que ce soit de Bari, d’Ancône ou de Venise demande un minimum de 5 changements. La solution, Venise Turin direct puis bus Turin Lyon (Flix Bus ou Blablacar bus) et train intercité Lyon Tours (on veut éviter Paris…) Sauf que l’intercité ne circule pas le dimanche. Pas de soucis on va en profiter pour jouer les touristes à Venise pour 24 heures. Comme on ne l’avait finalement pas fait cet été, çà tombe bien ! Voilà, l’itinéraire est établi, il n’y a plus qu’à commencer les réservations et faire nos sacs…

En fin de journée le temps se calme un peu et on peu sortir pour s’aérer un peu en allant revoir la baie de Plakouti juste à l’Est de Partheni et dénicher temple d’Artemis de l’autre côté de la piste d’atterrissage (quelques pierres empilées et une toute petite chapelle)

Patmos 2: Le monastère de St Jean et la Chora

Le 12/11/2023 nous quittons Matezana le matin de bonne heure et de bonne humeur. Au cap Exopetra le vent se lève OSO et un courant d’un bon nœud aide a nous propulser rapidement sur la route. Il fait un temps superbe et à l’heure du thé nous sommes amarrés le long du quai à Skala (Patmos).

Lundi matin le vent à viré au NNO 25 nœuds avec des rafales et surtout beaucoup de pluie. En fait toute cette eau tombe à pic ! Nous n’avons pratiquement pas eu de pluie depuis notre départ d’Italie le pont et le gréement sont couvert de sel et de poussière (le coup de sirocco à Paros). Là il pleut tellement dru que çà vaut un bon karcher. Nous en profitons pour peaufiner le planning d’hivernage et dans la journée nous recevons la confirmation du Leros Boat Yard (Moor & Dock) : ils vont nous sortir de l’eau Jeudi. C’est une excellente nouvelle car le week-end prochain s’annonce encore très très venté et pluvieux.

Mardi matin le temps est redevenu magnifique.

Nous prenons le bus pour monter à la Chora visiter le monastère/forteresse de St Jean (vous vous rappelez : le meilleur pote à Jésus).

Que cache ces imposants remparts ? Nous nous attendons à l’habituelle cour intérieur d’une citadelle. Mais passé le portail c’est la grande surprise : c’est un labyrinthe de chapelles, d’escaliers, de couloirs voûtés de petites salles et de logements imbriqués les uns dans les autres sans aucune logique évidente mais pour le plus grand plaisir des yeux.

Le musée est malheureusement fermé. Il abriterait une collection unique d’icônes anciennes, de reliques et d’objets de culte dont certains remonteraient à l’époque du séjour du saint évangéliste (appelé aussi le théologien) sur l’île.

Nous finissons par une longue ballade dans les ruelles de la Chora, que nous avions déjà parcouru en avril, avant de redescendre par le bus de 12:00h.

Comme le temps est magnifique et le vent léger et bien orienté on préfère partir tout de suite pour Leros plutôt que de risquer d’être plaqués au quai par le vent de SE prévu demain. C’est super ! Toutes les écoutes et autres manœuvres ont été abondamment rincées par la pluie d’hier et sont maintenant bien sèches grâce au beau soleil de la matinée. Il va sans dire que nous profitons de cette courte traversée pour les lover et les rentrer à l’intérieur.

Il en va de même pour les voiles d’avant : aussitôt arrivés dans la baie de Partheni et amarrés au corps mort du chantier, nous les affalons et les plions comme çà tout est sec et propre, près à passer l’hiver sans risque de moisir. Entre temps, le chantier nous à re-confirmé que ce serait bien Jeudi matin à partir de 08:00, nous avions essayé de les convaincre que Mercredi aurai été encore mieux mais finalement leurs opérateurs de levage n’étaient pas disponibles avant Jeudi.

Astypalaia

Nous quittons les Cyclades pour le Dodécanèse. Le vent reste faible toute la journée et les 34 milles jusqu’à la baie de Livadia (île d’Astypalaia se font moitié au moteur, moitié à la voile, mais il n’est que 15:45 quand nous mouillons encore à temps pour aller à terre et monter jusqu’au village d’Astypalaia et sa citadelle qui surplombe la baie.

Ici la saison est bien terminée, il n’y a pas grand-chose d’ouvert et les planches ont été clouées sur les fenêtre des nombreuses locations.

La citadelle est assez particulière. Contrairement à la plupart de celle que nous avons vu jusqu’à présent, ce n’est ni un monastère fortifié ni une place forte Vénitienne mais plutôt un village fortifié que les habitants ont construit au début du moyen âge pour se protéger des attaques de pirates. L’ensemble ainsi que beaucoup de maisons du village sont en cours de restauration.

Jeudi, la matinée se passe en bricolage et nettoyage sur le bateau. J’enlève la rouille sur le portique arrière et les balcons. L’après-midi nous allons nous balader dans l’oasis de Livadia. Le terme oasis est ici tout à fait approprié. Les collines qui nous entourent sont très arides alors que la vallée est plutôt verdoyante compte tenu de la saison. Ce que nous croyons être une rue est en fait le lit d’une rivière et les vergers et les habitations qui la bordent, sont protégés par de hauts murs et de portes étanches. Quand il pleut et que la retenue d’eau située plus haut dans la vallée est pleine, l’eau doit monter rapidement. Dans les vergers on voit de petits canaux d’irrigation. Malheureusement beaucoup de ces exploitations semblent plus ou moins abandonnées, les propriétaires tirant sans doutes de meilleurs revenus des locations touristiques.

Vendredi en prévision du mauvais temps prévu pour le week-end nous nous déplaçons pour aller nous amarrer au port d’Astypalaia. Nous préparons nos amarres et pare-battage mais une fois à l’intérieur on s’aperçoit que toute la place est prise par 3 ou 4 petits bateaux de pêche amarrés le long du quai là ou l’été il y a jusqu’à une douzaine de plaisanciers « cul à quai » : la saison est bien finie, les locaux on repris leurs places !

Nous poussons donc jusqu’à la baie de Vlychada. L’endroit est superbe et semble bien abrité. Par contre, compte tenu des profondeurs qui augmentent très vite à quelques dizaines de mètres du rivage, il faudrait idéalement ancrer et tirer des amarres à terre. Mais une telle opération semble très difficile à réaliser en raison de la forme des roches pointues aux arrêtes acérées et difficile d’approche en annexe en raison des très nombreux oursins. Tant pis nous y resterons seulement pour la baignade et le déjeuner. Les fonds sont superbes et poissonneux et nous avons même le privilège d’apercevoir deux phoques s’ébattrent juste devant nous. Oui ! Il y a des phoques en mer Egée. Ce seraient parait-il des phoques moines (pas étonnant vu le nombre d’abbayes et de chapelles qu’il y a sur ces îles)

Du vent d’Ouest assez fort est attendu pour la nuit et la journée suivante et comme d’habitude dans le région il fera le tour de la baie en commençant par le Sud (voir même du SSE) et que ça tournera jusqu’au NNO pour finir OSO pas facile de trouver un abri dans ces conditions. Il y a bien le « lac » de Vathy au nord de l’île qui est protégé de tous les vents mais sa sortie va se retrouver juste dans l’axe du vent et de la houle quand on voudra en ressortir dimanche. Nous revenons donc un peu en arrière pour ancrer dans la baie de Maltezana. En fin de soirée, le vent tourne comme prévu assez brutalement du SE au NW et l’ancre met quelques mètres à raccrocher après s’être retournée. Pour être plus tranquille nous remouillons et veillons un peu. Au matin Anne va plonger pour voir si l’ancre est bien enterrée dans un espace sans algues : elle l’est. Après réflexion nous aurions sans doute été plus confortable en nous amarrant à l’intérieur du petit quai dans la partie nord de la baie.

Astypalaia semble une île très attachante avec ses nombreuses baies très découpées et son relief beaucoup plus varié que les îles avoisinantes je pense qu’on pourrait y passer pas mal de temps mais la date choisie pour permettre à Rêve à Deux de prendre ses quartiers d’hiver approche et justement ce dimanche on a un très bon créneau au pour remonter rapidement sur Patmos et Leros.

Anafi

21:45 le mardi 7 novembre 2023, après une traversée sans vent depuis Thira, nous ancrons devant le port d’Anafi à l’abri de la jetée des ferries. L’abri doit être assez médiocre dès qu’il y a de la houle mais aujourd’hui c’est parfait en plus l’ancre accroche parfaitement dans le fond de sable bien plat.

Au matin nous découvrons les hautes falaises et le village perché tout en haut de la plus haute colline. La vue est superbe et l’endroit semble adorable, loin des sentiers battus.

On a bien envie d’y rester jusqu’au lendemain mais d’une part la montée presque à pic jusqu’au village nous décourage un peu et surtout l’abri très relatif du mouillage compte tenu de la houle de Sud Ouest qui devrait s’amplifier dans la soirée nous invite à ne pas tenter le diable.

Nous profitons du tout petit temps pour longer au plus près la côte vertigineuse de l’île et régaler nos pupilles de la multitude de couleurs et de formes de ces roches.

Santorin

Le coup de vent est passé. On a enregistré des rafales jusqu’à 38 nœuds. La température est montée à 29°C, le ciel s’est obscurcit, pas à cause des nuages mais d’un espèce de brouillard -on comprendra le lendemain que c’était du sable. D’abord de Sud Ouest, il à rapidement tourné au sud puis Sud Est pour revenir au Sud Ouest en se calmant. La mer n’a pas levée et l’ancre n’a pas bougé. Quand on a été nagé une fois le vent calmé, on a vu qu’elle avait complètement disparu, enfoncée dans le sable jusqu’à la chaîne.

Lundi 6/11/2023, les prévisions sont excellentes pour les prochains jours. Nous quittons Paros à destination de Santorin. Nous passons entre Paros et Naxos dans un vent de Sud Ouest d’une douzaine de nœuds puis nous longeons la côte Est d’Ios. Cette grande île très montagneuse semble très peu peuplée du moins sur cette côte pourtant on aperçoit des plages superbes. Escale pour la nuit dans une petite anse abritée moins de 2 milles au sud de la pointe St Georges. Au fond de cette anse il y a un hôtel de style plus ou moins Art Nouveau qui se fond assez bien dans le paysage mais qui est loin d’avoir le charme du style grec traditionnel. L’anse n’a pas de nom sur la carte d’après Google elle s’appellerait Palaria Papa (le plage Papa) et l’hôtel serait le Calilo un établissement de grand luxe mais il est fermé la saison étant déjà finie. Au matin nous repartons pour couvrir les 14 milles qui nous séparent de Santorin. Il n’y a pratiquement pas de vent mais encore un peu de houle. L’entrée dans la caldera est assez magique. Une caldera, c’est en fait le trou immense laissé par l’explosion d’un volcan. Ici dès qu’on pointe son étrave entre les île de Thira (aussi appelée Santorin) et Thirasia (qui ferme à moitié le côté Ouest du cratère) on se rend bien compte de se qui a pu se passer et à quoi pouvait ressembler l’île avant son explosion : quelque chose sans doute assez similaire à Ios ou Naxos. On découvre tout de suite le village d’Oia accroché tout en haut de sa falaise et on se demande comment les gens on eu le courage de revenir habiter sur cette île après une telle explosion qui ce serait produite au 16ème siècle Av J.C. et dont les tsunamis associés ont détruit la civilisation Minoenne en Crète et dans tout l’archipel. Surtout que le volcan est toujours actif comme en témoigne l’île Nea Kameni, un îlot de lave abritant des sources chaudes au milieu de la caldera.

Avec un tel relief pas question bien entendu de laisser filer l’ancre et d’aller à terre : à l’exception de quelques amas de roches volcaniques formant un petit plateau au pied des falaises, c’est plus de 100m de fond à quelques mètres de la paroi. Nous avons donc réservé une bouée de corps mort. Le propriétaire du corps mort n’est pas là pour nous accueillir mais il nous envoie un soit disant marin en barque pour nous aider à nous amarrer. Mais sa compétence s’avère plus que douteuse. Il n’y a ni vent ni houle mais il réussi à mettre l’amarre qui devait maintenir notre arrière à terre dans notre hélice. Domi plonge et arrive à dégager. Mais quelque chose s’est tordu et l’hélice reste bloquée : plus de moteur. La perspective de rester bloqués ici ou de repartir sans moteur nous inquiète au plus au point. Le marin s’en fout, il veut ses 50 euros (le prix exorbitant de la nuit au corps mort). On lui dit qu’il nous a mis dans la M…e et qu’il n’est pas question de payer tant qu’on a pas réparé. Au bout d’un moment il s’en va en vociférant.

Domi met sa combinaison de plongée et on sort le narghilé. En fait c’est l’anode du sail drive qui s’est tordue sous la tension de la corde et qui c’est encastrée entre le moyeu de l’hélice et l’embase.

Pas question de tout démonter sous l’eau. La seule solution est de découper l’anode par petits morceaux sans attaquer le moyeux. Au bout de 2 heures l’hélice est libérée, le moteur tourne normalement.

« Du coup » on a plus trop envie de rester là. On à raté le dernier bateau pour Oia, l’endroit ou nous sommes amarrés est plutôt moche. Le village de Thirasia tout en haut de la falaise ne semble pas avoir le charme de celui d’en face et la montée est hyper raide. On décide de faire le tour complet de la Caldera et de continuer directement jusqu’à l’île d’Anafi 25 mille à l’Est. On devrait pouvoir y arriver en début de nuit.

A une certaine distance, les villages perchés sur leur falaises font penser à de la neige sur les sommets. L’île principale semble d’ailleurs très peuplée, de quoi peuvent vivre tous ces gens ? Le relief se prête mal à toute forme d’agriculture et l’absence de vrai port ne doit pas rendre la pêche très active, plumer le touriste semble l’occupation la plus probable… En attendant on se régale des paysages minéraux des coulée de lave de Néa Kameni et des falaises de Thira. La lumière du soleil couchant accentue encore la palette de couleur des roches allant du rouge sombre presque noir au blanc immaculé.

Nous n’auront finalement pas posé le pied sur Santorin mais on en aura pris plein les yeux et au moins on aura pas été déçu par une ville sans doute très touristique.

Paros: ballade dans les rochers

Le coup de vent est prévu pour la fin de l’après midi. On a encore le temps d’aller faire un tour à terre.

D’après Google, il y aurait des ruines Mycéniennes tout près. A terre on trouve effectivement les panneaux indiquant le site.

Nous le suivons donc d’abord sur la petite route puis sur un sentier contournant l’escarpement rocheux surplombant le mouillage.

Et là nous avons du louper quelque chose parce qu’on a pas vu l’ombre d’une ruine (peut-être étaient-elles si ruinées qu’elles n’en faisaient plus…) Par contre, on s’est retrouvé dans une espèce de canyon ou il restait quelques marres et où les rochers érodés laissaient supposer que quand il pleut l’eau doit s’écouler en un torrent assez impressionnant.

La végétation de cette petite vallée rocheuse étaient tout à fait intéressante. Mais le vent commence à se lever, il est temps de rentrer au bateau.

Paros: Naoussa

Le ciel est nuageux mais le vent prévu n’est pas encore au rendez-vous. Les eaux calmes et transparentes de la baie sont un vrai miroir. Nous avons encore une bonne journée devant nous avant que le temps ne se gâte vraiment. C’est l’occasion d’aller visiter Naoussas.

Du fond de notre anse de Plastiras on peut assez facilement débarquer au petit ponton du club de sports nautiques mais le village est à 4 km de l’autre côté. La bonne nouvelle est que la route qui fait le tour de la baie est praticable en trottinette (chose rare dans les îles) un bon moyen de gagner du temps en économisant nos vieilles jambes.

Naoussas est une vieille ville charmante et surprenante. Comme tous les vieux villages de ces îles, c’est un dédales de ruelles étroites serpentant entre des maisons blanches et bleues avec une chapelle à tous les coins de rue.

Mais à la différence de la plupart des villages des Cyclades, perchés à flanc de coteau ou au sommet de la plus haute colline, Naoussas, pourtant aussi entourée de collines à la pente assez raide, s’est construit sur un terrain pratiquement plat avec une seule butte peu élevée ou trône l’église principale du village.

Le vieux port de pêche, protégé par sa digue ou l’on peut encore voir les ruines d’un vieux fort vénitien est adorable.

Il n’y a plus de touristes mais les restos sont encore ouverts, on en profite pour se faire un bon repas thon frit salade grecque. On termine la ballade par un passage au supermarché AB pour remplir le frigo.

Nous rentrons au bateau bien fatigué de cette journée. Les fichiers météo du soir nous indique que le coup de vent se décale encore d’un jour : on pourra encore se balader demain.

De Kythnos à Paros

Nous n’osons pas rester plus longtemps dans la jolie crique de Fykiada. Le vent doit tourner au Sud Ouest en fin de journée pour devenir assez fort les jours suivants. Dans la matinée, nous contournons donc la partie nord de Kythnos pour aller à Loutra. Nous allons voir au port mais toutes les places le long du premier quai sont déjà occupées et nous ne sommes pas emballés à l’idée de mouiller cul à quai entre 2 catas dans le petit bassin du port : on y serait sans doute bien mais s’il y a du vent pour repartir demain matin ça risque d’être une prise de tête.

Nous préférons nous rabattre sur l’anse de Agios Eirinis et nous ancrons au milieu de son bras Est puis nous tirons nos 2 haussières à terre sur la rive Sud, parfaitement abritée sous la parois rocheuse. Quand nous étions passés ici au printemps, nous étions amarrés à la rive Nord mais il y avait beaucoup de roches affleurantes, ce côté-ci est beaucoup plus franc.

Excursion en annexe jusqu’au village de Loutra qui a part les bateaux de plaisance dans le port (dont un grand cata immatriculé en Malaisie et qui fait le tour du monde avec un équipage Japonais) semble totalement mort.

Un seul petit supermarché reste ouvert mais n’a pratiquement plus aucun produit frais à vendre. Le boulanger est en train de nettoyer sa boutique nous lui demandons s’il peut nous vendre du pain qui sont restés sur les étagères derrière le comptoir il nous répond que non, il est fermé et quand nous voulons savoir quand il ouvre il nous répond : début Avril…? Tous les cafés, bars et restos sont aussi fermés, partout, des planches ont été clouées sur les fenêtres des maisons. Ambiance un peu déprimante !

Nuit calme sous nos rochers. Le flux de Sud assez fort se confirme pour le reste de la semaine. Les conditions seront encore très bonnes aujourd’hui et demain mais Il nous faut trouver un bon abri pour la suite. Et ce n’est pas évident ! Des baies ou des ports ou l’on peut se protéger des vents du Nord dans le coin il y en a pas mal et ils sont bien listés dans les guides nautiques de la région. Normal, ici c’est le vent dominant, le fameux Meltem, qui souffle pratiquement tout l’été. Par contre un endroit protégé du Sud surtout si ce Sud passe de l’Ouest à l’Est pendant la nuit, c’est plus rare. Bien sûr on peut toujours se mettre au fond d’une crique ou derrière les digues d’un port l’ancre devant et 2 amarres à terre comme ici mais si le vent tourne brutalement ou la houle se met à rentrer çà peut devenir rapidement dangereux si l’abri n’est pas vraiment sûr. On passe une bonne partie de la soirée à étudier les cartes et les guides en comparant les mérites respectifs de beaucoup de mouillages et nous en venons à la conclusion que l’emplacement le plus adapté pour nous est sans doute la baie de Naoussa au nord de l’île de Paros et plus particulièrement sa partie Sud, l’anse de Plastiras. Nous y avons déjà passé une nuit au printemps. C’est une assez grande baie presque fermée, entourée de terres basses et de quelques collines, offrant une protection adéquate contre les vents et la mer du secteur Est à Nord en passant par le Sud et surtout dans la plus grande partie de l’anse les fonds de très bon sable sont plats à une profondeur entre 4m et 5m, parfait pour pouvoir allonger toute la chaîne nécessaire. Vendu :  c’est là que nous établirons nos quartiers pour le restant de la semaine! Le lendemain 01/11/2023, les conditions sont idéales pour s’y rendre. Le vent souffle du Sud Est à une quinzaine de nœuds et la mer n’a pas encore eu le temps de se former. Les 42 milles qui nous séparent de Paros sont avalés en moins de 6 heures !

Sous le temple de Poséidon

Perché tout en haut de la colline qui surplombe la pointe, il trône majestueux depuis plus de deux millénaires mettant en garde les marins venant du levant et tentant de rentrer dans le golfe Saronique ou saluant et souhaitant bon vent à ceux qui en sortent. De loin la vue est impressionnante même si on devine qu’il doit être en moins bon état que l’acropole ou le temple de Aphaia!

La baie à son pied est bien abritée des vents de secteur Est à Ouest en passant par le Nord et donc du fameux Meltem (le mistral Grec). Nous y ancrons le dimanche 29/10/2023 à 17:00 à la fin d’une journée magnifique mais peu ventée. Trop tard pour monter admirer le coucher du soleil mais à temps pour voir le temple se parer des couleurs mordorées du soleil couchant.

Le lendemain tout de suite après le petit-déj’ nous sautons dans l’annexe que nous laissons sur la plage pour rejoindre la route qui mène à l’entrée du site distant de quelques centaines de mètres.

Le site était déjà célèbre dans la mythologie. Selon la légende, ce serait au Cap Sounion que le roi Égée, père de Thésée voyant le navire de son fils revenir de Crête avec une voile noire aurait mis fin à ses jours en se jetant dans la mer qui porte depuis son nom. En fait Thésée et son père avaient convenu que si par malheur il était tué lors de son fameux combat contre le Minotaure l’équipage arborerait une voile noire, mais dans allégresse de la victoire, Thésée oublia complètement cet accord, provocant involontairement le désespoir et le suicide de son père.

Le cap Sounion n’était pas seulement un lieu sacré ( on y trouve aussi les vestiges d’un temple d’Athéna fermé à la visite) mais surtout une forteresse défendant Athènes des attaques maritimes notamment des Perses. Il est important de se rappeler que la Grèce Antique n’était pas du tout un pays unifié mais un ensemble de villes-états indépendants comme par exemple Athènes ou Corinthe ou encore des îles-états comme Aigina ou Hydra. Si le plus souvent ces états commerçaient pacifiquement il arrivait parfois qu’ils entrent en conflit et se fassent la guerre ou encore s’allient ensemble contre un ennemi commun voire même avec cet ennemi contre l’autre (comme Aigina et les Perses). La vocation religieuse de ces temples est bien évidemment incontestable mais on peut aussi se demander si leur situation et leur architecture imposante n’étaient pas aussi des signaux adressés aux voisins, du genre : je suis le plus fort : le mien est plus balèze que le tien, paradigme éternel du mâle dominant …

Nous passons toute la matinée sur le site. Il est presque midi quand nous rejoignons Rêve à Deux. Le vent de Nord qui souffle est idéal pour une traversée rapide vers Kythnos la première Cyclade sur notre liste. Et c’est sous le regard de Poséidon que quittons cette fois l’Europe continentale.

Les 22 milles qui nous séparent de cette île sont rapidement couverts. Nous atterrissons dans la crique de Fykiada juste au sud du cap Kolona sur la côte Est de l’île. C’est une petite baie bien protégée par l’îlot de Agios Loukas lui-même relié à l’île principale par un banc de sable. De l’autre côté du banc de sable au milieu de la rive Nord de la crique de Kolona il y aurait parait-il une source chaude mais ce soir elle est occupée par 4 ou 5 catas de location et demain le vent devrait tourner au Sud Ouest la rendant sans doute inconfortable, tant pis ! De toute façon avec la température se maintenant aux alentours de 28°C pour l’air et 27° pour l’eau on ne recherche pas du tout l’eau chaude !

Le paysage est très beau mais ce qui nous surprend le plus est que quand nous avions quitté les Cyclades mi-Avril, la végétation sur la pentes des collines abruptes, sans être luxuriante donnait tout de même à l’ensemble une tonalité plutôt verte d’où émergeait quelques touffes plus sombres et quand on s’approchait on distinguait de nombreuses fleurs de toutes les couleurs. Alors que maintenant on a l’impression qu’il n’y a plus que des cailloux entre lesquels expire un peu d’herbe rase jaunie et desséchée…