On prend la voiture à 15:00 vendredi 12/06, c’est une petite Nissan en parfait état. Il est un peu tard pour partir ce soir on profite d’avoir une voiture pour aller chercher du tissus pour les coussins.
Samedi matin, le temps de charger nos affaires y compris de quoi pique-niquer et préparer nos repas (la plupart des chambres de motel ont une kitchenette) et nous sommes partis cap au sud. L’idée est de descendre jusquà Wellington (la capitale du pays située tout au sud de l’île du nord à 700 km de Tauranga) par le centre et de remonter par la côte Ouest pour finir le périple par une visite jeudi à nos amis Carole et Daniel qui sont à Tairua (Est-Coromandel).
La première étape passe par Rotorua et Taupo, une zone riche en activité volcanique, jeyser et autres sources chaude que nous ne manquons pas d’aller voir; la boue qui gicle sent le souffre mais dans le torrent un peu plus bas, l’eau est chaude et on peut se tremper les pieds. On s’arrête pour la nuit à Turangi à l’extrémité sud du la Taupo dans un motel tout en bois.
Le lendemain matin quand nous partons, il fait un temps superbe mais la température est descendue en dessous de zéro la nuit et la voiture est recouverte de givre: il faut gratter les vitres (on avait oublié ce que c’était:)). Avec ce ciel bleu immobile, le Pihanga et le Tongagiro, les deux grands volcans aux sommets enneigés se détachent, magnifiques dans ce paysage grandiose! Nous avons de la chance, nous serions passés hier soir on aurait rien vu. Mais pas le temps cette fois-ci d’aller voir les sommets de plus près, depuis que nous y sommes passés au mois de mars il n’y a pas du avoir grand changement vu qu’il n’y a pas eu d’irruption importante entre temps (ce sont des volcans en activité).
En Nouvelle Zélande, les paysages changent très vite, la neige des sommets est encore visible à l’horizon mais on passe maintenant dans un paysage de collines verdoyantes entrecoupées de vallées profondes. Petite pose à Taihape pour visiter une petite galerie d’art qui tient plus de la boutique de souvenirs mais qui exposait entre autre pastiches humoristiques un portrait de la Jacinda nationale en Joconde.
Les collines se transforment rapidement en plaine et les moutons en vaches et en taureaux. Justement, on arrive a Bull (taureau en Anglais:)). C’est une ville d’éleveurs de bovins (!) qui abrite aussi la base aérienne Kiwi. Arrêt boulangerie et coup d’œil au petit musée local: ici pas de ruée vers l’or c’était plutôt ruée sur les verts pâturages. Le bled à quand même donné naissance à une célébrité mondiale: Chris Amon, le coureur automobile dont les plus anciens d’entre vous se souviennent peut-être.
On pousse jusqu’à Foxton Beach pour pique-niquer au bord de la mer de Tasman. Immense plage de sable gris bordée de petites dunes. Il n’y a pas de vent et la mer est parfaitement calme mais il y a quand même des rouleaux suffisants pour quelques surfeurs . On est dimanche, Wellington n’est pas très loin, il y a beaucoup de monde. Les locaux viennent promener leurs chiens en 4X4 sur la plage (deux options soit le chien courre à côté du véhicule soit il est à l’arrière dans la benne: exercice dominical version Kiwi paresseux).
Dernière pose de la journée à Plimmerton, c’est une petite baie juste avant Wellington le temps est toujours magnifique et la mer parfaitement calme, c’est parait-il tout à fait exceptionnel. Wellington n’est pas surnommée Windy Wellie pour rien: il paraît qu’ici le vent souffle à plus de 30 nœuds au moins 200 jours par an. Au loin on aperçoit la côte de l’île du Sud de l’autre côté du détroit de Cook. Dame nature nous gratifie d’un superbe couché de soleil.
Il fait nuit quand nous arrivons à Wellington. Après quelque recherche nous trouvons un motel abordable dans une rue calme tout près du centre ville. La ville à l’air très sympa. Les collines escarpées qui entourent la baie et les maison coloniales en bois peint lui donnent un petit air de San Francisco. Et puis elle ressemble à une vrai ville comme on en a en Europe avec de beaux bâtiments, des rues, des magasins , bistros et restos sympas. Çà fait envie mais on a fait le choix motel avec kitchenette donc on mangera à la chambre. Pour se consoler on passe chez NewWorld (genre supermarché Auchan) et on s’achète un beau filet de St Pierre (oui il y en a dans les eaux environnantes !) et une bonne bouteille de chardonnay. On s’est régalés, un repas comme çà au resto çà aurait été clairement au-dessus de nos moyens.(pas radin juste économe…).
La journée de lundi est consacrée à la visite du musée national Te Papa. Çà tombe bien, il fait un temps tout à fait exécrable avec vent et pluie: tout à fait normal pour ici, pas question de flâner dehors. Après tous ces mois de confinement et de travail manuel, on avait hâte de se replonger un peu dans une activité culturelle et on a pas été déçus. Le musée est au centre ville, juste au bord de l’eau, superbe monument d’architecture moderne. Divisé en 4 sections principales toutes très intéressantes: – histoire naturelle, géologie et environnement – colonisation, migrations, intégration, réfugiés et tolérance – art Maori et contemporain – première guerre mondiale (Gallipoli).
Nous avons adoré tout particulièrement la section sur la faune et la géologie qui nous a beaucoup appris sur le pays, savez-vous par exemple que dans un rayon de 200 km autour des 2 îles on enregistre plusieurs tremblements de terre par jour… L’expo réconcilie les dernières avancées de la science avec la tradition et les légendes Maoris et s’adresse aussi bien aux jeunes enfants qu’aux adultes. Super journée mais on n’habite pas là et si on veut être à Tairua jeudi matin sans rouler comme des bêtes il faut commencer la remontée vers le nord. On aurait aimer flâner un peu en ville mais de toute façon le temps ne s’y prêtait pas du tout. Dans la soirée on s’arrête à Foxton Beach ou Anne avait repéré un motel tranquille.
Une bonne nuit de sommeil et roule ma poule, c’est reparti mon kiki. Premier arrêt à Wanganui une autre de ces villes bâties autours de leur rue principale sans aucune recherche urbanistique encore que celle-ci est loin d’être la pire et a su conserver un petit côté années 30. La rue principale est bordée de boutiques de vêtements d’occasions, gérée pour la plupart par des associations caritatives. Pour quelques dollars (NZ) on fait l’acquisition de nouveaux vêtements de pluie, ma foi fort seyants. On continue en longeant la côte ouest, la plaine et les dunes ont cédé la place à de petites collines mais l’élevage bovin est toujours omniprésent. De petites falaises ont aussi remplacé les grandes plages et les dunes.
Pique-nique à Hawera sur la falaise au dessus de la mer. Il ne fait qu’une dizaine de degrés et le vent souffle fort, on trouve un peu d’abri devant le container des sanitaires du camping.
L’après midi on s’éloigne un peu de la côte pour voir le mont Egmont (ou Taranaki en Maori) d’aussi près que possible. C’est un cône volcanique qui s’élève à 2500 m tout seul au milieu de la plaine et des collines plissées et bien sûr son sommet est enneigé. L’autre versant (Est) abrite d’ailleurs une petite station de ski.
Nous rejoignons la côte juste avant New Plymouth. C’est une côte assez jolie avec une alternance de plages et de falaises. Le centre ville de New Plymouth à l’air assez agréable mais nous n’avons pas envie d’y flâner. Par contre nous allons jeter un coup d’œil au port qui est le seul accessible de toute la côte ouest de l’île du nord. Mais, plaisanciers: passez votre chemin! Il y a bien quelques corps morts et un petit ponton dans la partie nord du port mais la houle pourtant assez faible aujourd’hui puisque le vent longe la côte, rentre directement dans le bassin. On s’arrête à Onaero pour la nuit. Nous sommes les seuls clients dans un motel un peu défraîchi mais avec une superbe vue sur la mer. Pas de 4G et le WIFI dans la chambre est intermittent et anémique. Problème, parce que ce soir nous avons notre rendez-vous bi-hebdomadaire avec Maman sur Skype depuis la maison de retraite. Heureusement le propriétaire et compréhensif et il nous installe, pour la durée de la communication, dans une pièce ou la réception est meilleure.
Le lendemain matin est passé à visiter la côte et tout particulièrement les 3 sœurs à Awakino. Ce sont trois énormes blocs détachés de la falaise qui, en effet, font penser à 3 femmes Maoris regardant la mer.
Les falaises sont truffées de grottes.
C’est aussi a Awakino que nous quittons définitivement la côte Ouest pour traverser l’île dans toute sa largeur. La première partie est faite de collines verdoyantes et escarpées entrecoupées de gorges. Nous pique-niquons rapidement entre 2 parcs à moutons avant de pénétrer dans la grande plaine centrale. Nous évitons Hamilton qui est la 4éme ville du pays mais bon, on ne s’attend pas à ce qu’elle vaille le détour et l’idée est de traverser rapidement pour arriver à Coromandel avant la nuit. Il fait encore jour quand nous empruntons la route côtière sinueuse qui y mène. On est récompensé par un superbe couché de soleil sur la baie et et, depuis les hauteurs, une vue magnifique sur ses îles et ses collines escarpée. Il fait nuit quand nous arrivons au village. On déniche un motel sympa juste à côté de l’église Anglicane, c’est le meilleur du voyage et en plus le moins cher. Courses rapides au 4Squares (superette) du coin pour acheter se qu’il nous manque pour le dîner.
Jeudi matin il fait encore assez beau mais les prévisions pour le reste de la journée ne sont pas réjouissantes. Il faut traverser toute la péninsule très escarpée jusqu’à Otapaurau puis longer la côte Ouest sur 50 km par Kuaotunu et Whitianga pour arriver à Tairua ou sont nos amis.
Pour l’instant la visibilité est encore bonne et on profite du rayon de soleil pour admirer ce paysage superbe de montagnes boisées et de plages de sable blanc. Plus nous approchons et plus le temps se couvre et c’est avec le parapluie que Daniel vient nous ouvrir la porte du ponton. C’est là qu’ils sont depuis le début du confinement. Tairua est une marina minuscule, creusée dans la grève juste au pied du cône volcanique qui ferme le petit estuaire. Folligou, leur bateau est pratiquement le seul voilier au ponton. Le coin est très joli, ils n’ont pas trop souffert du confinement surtout qu’un de leur fils et sa petite famille, aussi bloqués en Nouvelle Zélande par l’épidémie, étaient venu s’installer dans une maison du village juste avant l’alerte 4. Nous passons une super journée à leur bord. L’un des principaux sujets de conversation est bien sûr: que va-t-on faire? – Attendre que l’Australie et les îles (Fidji, Nlle Calédonie) ouvrent? Ce n’est apparemment pas pour demain surtout avec les nouveaux cas de Covid19 en NZ de cette semaine. – Laisser le bateau sur un chantier et rentrer en France? Le risque de ne pas pouvoir revenir avant un an ou 2 est trop grand. – La Polynésie serait peut-être possible mais il faudrait aller jusqu’à Tahiti (l’entrée aux Australes n’est plus permise) et on risque de n’être pas bien accueillis par les locaux et les autres plaisanciers, déjà beaucoup trop nombreux, bloqués là-bas . Donc pas de solution pour l’instant. Mais en attendant pourquoi ne pas se faire un peu de navigation côtière ensemble à deux bateaux dans le coin: entre les Mercury, Great Barrier et le golfe d’Auraki il y a de quoi faire. On est à la mauvaise saison mais si la météo hivernale le permet, deux ou trois semaines en Juillet ce serait une bonne idée. Et c’est sur cette espérance que nous nous quittons. Il est 16:30 mais avec ce temps il fait déjà presque nuit. Avec les fortes rafales et la pluie torrentielle la route sinueuse jusqu’à Waihi n’est pas très facile et il est plus de 19:00 quand nous rentrons à Tauranga.
Fini les vacances ! Pour marquer le coup, il y a eu un tremblement de terre de magnitude 7,9 vers minuit. Fort heureusement il s’est produit à 800 km au large donc pas de risque de tsunami ni de dégats mais il a tout de même été bien ressenti ici.