Nous quittons Nelson ce matin par un temps superbe avec tout autour de nous les sommets enneigés,c’est magnifique. Par contre, le vent du sud est bien frais, il parrait qu’il vient de l’Antarctique… Cap sur Adele et les criques d’Abel Tasman
Archives mensuelles : septembre 2020
Carénage de printemps et inquiétude administrative
Les beaux jours arrivent et on va pouvoir se mettre à explorer la baie de Tasman et les Sounds tout proche. Mais avant de partir, nous avons quelques petits travaux qui demandent la mise au sec du bateau. Il faut profiter de le faire ici à la marina de Nelson car ils ont un gros travelift qui pourra nous lever sans avoir à démonter pataras ou éolienne comme nous avons déjà du le faire dans des endroits ne disposant que d’un “petit” travelift. Par contre, leur tarif, bien que très raisonnable par rapport à ce qui se pratique en France est plus élevé qu’à Tauranga surtout qu’une fois le bateau sur le terre-plein on a plus le droit de dormir à bord. Heureusement, Domi à trouvé un petit motel pas trop cher et pas très loin juste de l’autre côté de la rivière.


Levage mardi 22/9/2020 avant midi,
Au menu de cette semaine:
- Nettoyage de la carène au karcher (elle n’était pas très sale ayant été grattée en plongée début août) obligatoire et compris dans le levage
- Changement de la vanne et de la durite d’eau de mer du refroidissement moteur
- Remplacement des anodes
- Nettoyages de l’hélice
- Réactivation du Copper Coat (notre antifouling permanent) par ponçage léger au scotchbright
- Antifouling sur l’hélice, le sail drive et quelques petites retouches là ou le Copper Coat est parti.

Tout se passe comme sur des roulettes et nous sommes de nouveau à l’eau Vendredi 25 vers onze heures, juste avant que le vent ne se lève, super ! On préfère çà pour les prises de ponton (de toute façon pas d’inquiétude, le gars de la marina était là pour prendre nos haussières. Une dépression antarctique très creuse remonte sur le pays et le cortège de fronts et coups de vents qui l’accompagnent va nous forcer à rester ici encore quelques jours le temps de remettre un peu d’ordre à bord et de finir quelques petits travaux

25/09/2020 c’est aussi le jour ou nos visas, prolongés pendant le confinement, expirent. Domi avait fait une nouvelle demande le jour de notre arrivée ici mais depuis plus rien malgré plusieurs appels. Domi les rappellent une nouvelle fois. Comme notre demande est en règle, le système devrait emmètre automatique un visa intérimaire à l’expiration de celui ci, si demain vous ne l’avez toujours pas rappelez-nous nous dis-t-on… Samedi après midi toujours rien. Nous sommes maintenant en situation irrégulière, Domi commence à être sérieusement inquiet. On rappelle : oui vous êtes illégaux à partir de demain mais ne vous inquiétez pas, nous répond-on fort gentiment, ce n’est pas de votre faute, on va introduire une requête manuelle dans le système et vous aurez votre visa provisoire au plus tard Mardi. Dimanche matin un email nous informait que nos visas provisoires étaient émis et qu’ils étaient valable pour 6 mois. Ouf ! On ne va pas être déporté ou obligé de partir en catastrophe sans savoir où faire escale ! Merci à la Nouvelle Zélande pour son hospitalité chaleureuse. On vous promet, le temps supplémentaire sera bien utilisé, il y à encore tant à voir ici.
The streets of Nelson (les rues de Nelson)
« Let me take you by the hand and lead you through the streets of Nelson
I’ll show you something to make you change your mind « (d’après Ralph McTell, the Streets of London la génération des boomers aura reconnu la chanson célèbre).



















Fondée en 1841, Nelson est l’une des plus vieilles villes de Nouvelle Zélande. Elle porte le nom du célèbre amiral Britannique. De nombreuses rues de la ville portent des noms associés à cet homme telle que Trafalgar cette fameuse bataille où il battit la flotte française en 1805 (quiz pour les jeunes: où se trouve ce Trafalgar) ou encore Collingwood du nom de son adjoint. La ville est très agréable, les rues commerçantes du centre mélangent le style art déco avec le style colonial/victorien et quelques bâtiments plus modernes comme le bâtiment de la municipalité (City Council) ou ces luxueuses villas bâties à flanc de collines.

La cathédrale domine le centre ville et la rue Trafalgar. La ville est très fleurie avec notamment les jardins de la cathédrale, les jardins de la reine et la vallée du Maitai. Nous avons visité 3 musées, Le « Founders Heritage Park » qui reconstitue la vie de la cité depuis sa création, la « Suter Art Galery » un musée de peinture très agréable mais l’expo nous à laissé un peu sur notre faim et le musée provincial qui explique en détail et de façon très pédagogique la colonisation de la région. Les collines escarpées surplombant la ville disposent toutes de chemins de randonnées par exemple celui du Centre de Nouvelle Zélande (voir articles précédents) ou ceux de Grampian. Mais ce qui me semble le plus pittoresque ce sont les quartiers résidentiels et leurs maisons de style Victorien ou reine Anne en bois peint en blanc ou pastel et leurs jardins fleuris. Certaines datent probablement de la deuxième moitié du 19ème siècle (en générale celle là sont classées « historiques » ) ou du début du vingtième comme la superbe maison de nos amis Dave et Marion qui existait déjà en 1905. Beaucoup on été construites plus récemment mais toujours en respectant le style et les matériaux. Toutes ont ces terrasses en bois sous auvent (porch) avec ces décorations si caractéristiques du style. En plus en cette saison avec tous les camélias, magnolias et autres azalées en fleur, c’est un vrai plaisir de déambuler dans ces rues.






Raid sur le Cap Foulwind










Jeudi 10/09/2020. Temps pluvieux et venteux prévu sur Nelson aujourd’hui. Par contre çà devrait s’éclaircir vers midi sur la côte ouest. Du coup on part vraiment de très bonne heure: il est à peine 09:00! Il faut dire qu’on a de la route/ Westport est à 230 km.
Le temps en route n’est pas merveilleux, on profite des éclaircies pour s’arrêter quelques minutes de temps en temps et admirer la rivière Buller qui coule dans une alternance de larges vallées où paissent des troupeaux et de gorges étroites aux pentes boisées. Charles Buller était le directeur de la New Zealand company dans les années 1800 c’était la société qui gérait la colonisation du pays pour la Grande Bretagne.
Vers midi nous arrivons sur la plaine cotière, prairies, marais et dunes.

On décide de pousser jusqu’au Cap Foulwind (littéralement le cap du gros temps et de fait çà souffle fort et mer est bien agitée) pour essayer de trouver un endroit agréable pour pique-niquer. Et juste quand on arrive le temps se dégage comme prévu et les gros nuages gris font place au ciel bleu. La pointe est entourée de falaise pas très élevées scultées par le vent. Juste avant d’arriver au parking il y a un petit vallon abrité qui a été aménagé par les habitants du coins pour permettre à tous locaux et touristes de pique-niquer confortablement en admirant la mer se fracassant sur les falaises.






Après s’être bien restaurer nous faisons le tour du phare à pied. La côte est vraiment inhospitalière et parsemée de dangers.












Nous continuons jusqu’à Tauranga bay (rien à voir avec la ville de l’île du nord). La houle du large vient se briser en rouleaux continuels pas très hauts mais très rapprochés en raison des faibles profondeurs qui s’étendent assez loin au large.






Une colonie de phoques à élu domicile depuis de nombreuses années sur les rochers de la pointe qui ferment la plage au nord. Un belvédère a été aménagé juste au dessus pour pouvoir les regarder sans les déranger. Pour l’instant, leur occupation principale semble être se prélasser au soleil.











On fait demi tour pour aller voir Westport. La ville (si on peut parler de ville) est assez sommaire avec une seule rue commerçante. La ville a été créé lors de la ruée vers l’or en 1861. Elle a connu sont heure de gloire grâce au charbon jusque dans les années 2000. Nous ne sommes pas sûr de ce qui la fait survivre aujourd’hui (bois, pêche, élevage, tourisme?) Le port a un petit côté sinistre et son entrée étroite entre 2 longues jetées ne doit pas être possible tous les jours. La plage est comme toujours sur la côte ouest, jonchée de troncs d’arbres.









Mais on habite pas là (heureusement d’ailleurs il doit falloir être né ici pour supporter), une longue route nous attend. A la sortie de la ville il y un auto stoppeur sac au dos. Allez on le prend. Çà tombe bien il va à Nelson. C’est Andy un randonneur, il vient de faire le Paparoa great walk, 4 jours de marche seul dans la montagne et il a raté le bus pour rentrer à Nelson. En fait il s’appelle Andreas et il et né à Bern en suisse mais il a émigré en Nouvelle Zélande il y a une vingtaine d’année et obtenu la nationalité Kiwi depuis. Il est boulanger pâtissier de métier mais il n’aime pas la façon dont il font le pain ici: plutôt de le faire lever naturellement il préfèrent utiliser des agents gonflants chimiques. Du coup il travaille dans un chantier de construction nautique. Il est 20:30 et il fait nuit noir quand on le dépose chez lui à 2 pas de la marina.


Çà marche à Abel Tasman

Mercredi 9/9/2020. Hier et avant hier nous avons passés beaucoup de temps en voiture. Aujourd’hui on va essayer de rouler moins et de marcher plus.



Départ à nouveau dés potron minet (sur le coup de 9:30 comme d’hab :)) cette-fois ci en direction de l’autre côté de la baie. Hésitation: s’arrête t’on à Rabbit Island? Non on verra si on a le temps au retour, pour l’heure on pousse jusqu’à Marahau pour pénétrer dans le fameux parc naturel Abel Tasman du nom du marin et explorateur néerlandais qui fut le premier Européen à repérer la côte nord ouest de de l’île du Sud en 1642 sans toutefois s’y arrêter. Pour la petite histoire il pensait à l’époque que cette terre était peut-être reliée à l’île des États (extrême sud de l’Argentine) découverte par son concitoyen Jacob Le Maire 26 ans plus tôt



Il fait aujourd’hui encore un temps superbe, on est vraiment gâtés. Marahau est situé dans une très jolie baie peu profonde découvrant à marée basse très justement nommée Sandy Bay. La piste qui pénètre dans le parc commence par une longue passerelle en planche qui permet de passer en toute tranquillité à travers les marais du fond de la baie tout en observant la faune comme ce héron à face blanche. Le sentier qui longe la côte est un vrai rêve pour les marcheur de tous les ages. D’abord la vue est superbe (non on est pas encore blasés par les vues superbes et le paysages grandioses, loin de là) et le chemin est parfaitement entretenu sans passage difficile ni montée ou descente trop raide. Il y a beaucoup d’oiseau dont les inévitables wekas et pukekos mais aussi des cailles de Californie avec leur drôle de plume sur la tête. Il y a un bateau à l’ancre près de l’île Adèle. L’endroit à l’air sympa, il faudra qu’on y passe avant d’aller explorer les sounds.




Mais il est déjà 14:00 et nous sommes à peine à mi-chemin d’Anchorage Bay. On avait hésité à prendre le casse-croûte dans le sac à dos. Il est déjà plus de 14:00 on ne sera pas à la voiture avant 16:00 il est temps de faire demi-tour et nos estomacs crient famine. Picnic au bord du marais : c’est plutôt l’heure du goûter mais çà fait du bien. On repart par Kaiteriteri. Petit détour par le producteur de fruits à Riwaka pour acheter des kiwis et de pommes délicieuses.





Il est déjà 17:15 quand on arrive à Rabbit Island. Là un panneau indique que le parc ferme à 18:00… On ne regrette pas trop. Certes, la plage immense est absolument magnifique mais l’île elle-même est une exploitation forestière un peu sinistre avec ses étendues de conifères plantés au cordeau.






Excursion chez la reine Charlotte
Queen Charlotte Sound le plus à l’est des Marlborough Sounds a été nommé ainsi par James Cook en l’honneur de l’épouse du Roi d’Angleterre Georges III. Sound est le terme anglais pour désigner les rias. Se sont des vallées profondes creusées par des cours d’eau qui ont ensuite été envahies par la mer. Leur origine géologique est donc la même que celle de nos abers. C’est donc une origine très différente des fjords qui ont eux été creusé par des glaciers.
Départ matinal (pour nous c’est 9:30 vive la retraite:) à nouveau par la SH6 jusqu’à Havelock. Malgré ses prétentions historiques, Havelock ne présente pas grand intérêt. C’est la capitale de la moule verte. Il y un grand port de plaisance mais l’accès n’est pas des plus simple en raison des faibles profondeurs de la baie. De là on quitte la route nationale (SH = State Highway) pour s’engager sur la Queen Charlotte road qui suit la rive escarpée du sound éponyme. Ici aussi on en prend plein les yeux. Question panoramas grandioses on va devenir très difficile, à ce niveau là c’est même plutôt pourris gâtés :)). Picnic sur la jetée à Groves Arm.
Anne en profite pour soutirer un maximum d’info au pêcheur de snapper (sorte de daurade grise) du coin. Son secret : ses leurres sentent l’ail, il les fait macérer toute la nuit dans de l’huile avec de l’ail écrasée il paraît que çà attire le poisson. Tout au long de la route arrêts fréquents pour admirer ici encore une autre crique, là encore une autre vue du sound. On arrive à Picton.
C’est l’entrée obligée de l’île du sud pour tout le trafic routier (et ferroviaire) en provenance de l’île du nord. Du coup la partie nord du sound est très fréquentée par les ferrys. Petite pose chez le shipchandler de l’immense marina de Waikawa pour fouiner un peu et voir ce qu’il propose (c’est toujours plus intéressant que les immenses magasin Burnsco qui proposent partout la même chose et finalement pas grand choix). On continue par Port Underwood road.



C’est une toute petite route qui traverse la péninsule qui délimite le sound à l’est par le col de Rahotia et se transforme en piste de terre en suivant la côte escarpée le long l’océan Pacifique jusqu’à Rarangi en passant par la baie de Robin de Bois. À part 2 4X4 de forestiers on ne verra personne sur cette piste. A Rarangi, c’est le début de la plaine de Marlborough célèbre pour ses vins. Et de fait à perte de vue ce ne sont que vignes. Les cépages principaux ici sont le Pinot Noir et le sauvignon blanc (même si le Cabernet le Merlot et le Chardonnay sont aussi bien représentés). Nous reconnaissons au passage les noms de quelques producteurs. Mais pas de tournée de dégustation pour nous aujourd’hui. Vu l’heure ils sont certainement tous fermés et de toute façon nous avons encore 130km à faire pour rentrer au bateau avec plusieurs passage difficiles…
French Pass: reconnaissance terrestre




Lundi 7/9/2020, le temps s’annonce très beau pour la semaine, idéal pour une nouvelle escapade. La société de location nous fait une offre irrésistible du coup, nous prenons la voiture pour quatre jours. But de la première randonnée aller voir la fameuse French Pass qui permet d’entrer dans le Pelorus Sound sans contourner l’île D’Urville (du nom du marin Français qui à découvert la région) ni emprunter le détroit de Cook.








Pour y accéder, après une trentaine de km sur la SH6 qui relie Nelson à Blenheim, nous empruntons sur une petite route sinueuse et escarpée qui se faufile sur les crêtes entre la baie de Tasman et les criques profondes du Pelorus Sound jusqu’au passage étroit qui sépare cette péninsule de l’île d’Urville. Le courant dans la passe est très fort et soulève des remous assez impressionnants, celle-ci il faudra bien la négocier si on veut y passer avec Rêve à Deux: ce sera à l’étale et par beau temps 🙂 .
Toute la péninsule est un parc national et le paysage est grandiose . D’un côté la forêt primaire recouvre une partie de la montagne et de l’autre ce sont d’immenses prairies où paissent des milliers de moutons .







Picnic le midi sur la plage de Elmslie Bay., c’est de là que part le bac pour d’Urville (pour 4×4 et quad seulement…).

La ballade sur la pointe et jusqu’au pied de la passe nous permet d’observer un couple de Weka (oiseau endémique assez répandu qui ne vole pas) et ses poussins tout noirs. Nous sommes au tout début du printemps dans l’île du Sud, il y a un décalage de trois semaines avec l’île du Nord dû certainement à la température moins élevé. La végétation se réveille et il y a déjà beaucoup de fleurs et surtout, comme nous sommes au début de l’agnelage: il y a de tout petits agneaux qui gambadent partout, ils sont trop mignons. Avant de rentrer dormir au bateau, petit détour par une crique protégée ou l’on trouvera des moules magnifiques qui feront notre régal au souper.





Golden Bay
Dimanche matin (30/08/2020) il fait un temps splendide, ciel bleu magnifique sans un nuage, air sec mais assez frais. Le but de l’excursion d’aujourd’hui est de remonter jusqu’à Golden Bay. Nous partons vers 9:30 bien équipés pour le froid et la marche et avec un bon picnic dans la glacière.







Première étape : Motorua, petite station balnéaire et embarcadère pour Rabbit Island. Beaucoup de monde aux terrasses pour profiter de ce temps superbe. Il y a quelques bateaux sur corps morts dans le chenal où règne un fort courant.
Deuxième étape Motueka petit port de pêche et de plaisance à l’intérieur de la lagune. C’est un port d’échouage qui n’est pas sans rappeler certains endroits du bassin d’Arcachon.



Le prochain arrêt est à la sortie de Riwaka pour acheter des pommes et de kiwis chez le producteur.
De là on attaque Abel Tasman (pas l’homme, la route qui traverse le parc qui porte son nom;)). Çà grimpe dure, la route ayant été partiellement détruite par des glissements de terrain est en travaux. Arrivé sur les hauts, la route surplombe le Parc proprement dit et la baie du même nom. De l’autre côté on voit les sommets enneigés du Parc de Kahurangi. Ces 2 parcs constituent un domaine immense avec des possibilités de rando pour des semaines. On se contentera d’un petit tour jusqu’à un point de vue d’où on surplombe toute la région, grandiose !
La route descend ensuite en lacets serrés vers les verts pâturages de la vallée de Takaka. On atteint Golden Bay juste après Collingwood. Golden Bay : la baie dorée, on ne voyait pas çà du tout comme çà. Il y a bien des plages mais la mer est basse et découvre le sable et la vase sur de très grandes étendues parsemées de marres, c’est très beau. Par contre la côte semble bordée de fermes de coquillages ou de poissons difficile à dire à cette distance. Tout le fond de la baie semble très peu profond. On voit qu’au large il doit y avoir du vent mais ici à l’abri de la côte il fait bon et calme.
On arrive au bout de la route, à droite c’est le Farewell Spit, cette très longue langue de sable qui ferme la baie sur une quinzaine de milles. C’est aussi un parc naturel. Tout droit, la piste gravillonnée conduit au cap Farewell. La piste serpente entre des collines verdoyantes très vallonnées ou paissent de nombreux moutons. Rien dans ce paysage paisible ne nous prépare à ce que nous allons découvrir à part peut-être les quelques arbres qui il faut bien le dire ont des formes très tourmentées. On gare la voiture et on se rend compte qu’il y a pas mal de vent et qu’il est froid mais on a ce qu’il faut pour s’habiller. On monte à pied jusqu’au belvédère. Et là, c’est à couper le souffle au propre comme au figuré. Le vent de sud ouest souffle à plus de 40 nœuds nous remplis les poumons et nous découvrons la vue vertigineuse sur le cap Farewell et sa fameuse arche. On marche quelques centaines de mètre le long de la falaise (pas trop près tout de même, avec ce vent soyons prudents) pour apercevoir la fin des falaises et le début du cordon de dunes où viennent se briser les longs rouleaux formés par la houle du large. Le retour face au vent est plus difficile mais le terrain et facile, parfaitement tondu par tous ces moutons(une vrais moquette). Il y a de nombreux agneaux qui ne doivent pas avoir plus de quelques jours, ils sont trop mignons.
On revient à la voiture enthousiasmés par le spectacle dantesque que nous venons de voir. L’après midi est déjà très avancée et on a 3 heures de route pour rentrer mais au moment de tourner pour reprendre la piste on voit une pancarte : Wharaki beach 1km. Allons-y on a encore le temps.
Au parking les panneaux indique la plage à 30’ à pied par le sentier qui serpente (encore:)) entre les collines à moutons. On tombe d’abord sur une sorte de lagune ou de petit estuaire fermée par de hautes dunes. On traverse les dunes et le vent chargé de sable nous assaille. Il est très fort sans doute près de 50 nds. Il s’accélère entre les îlots et les falaises qui bordent la plage. Heureusement il n’y a pas beaucoup de sable sec et il ne vole donc pas trop haut et ne gâche pas la vue grandiose. Il la rehausse même en créant des arabesques au niveau du sol. L’endroit est vraiment sauvage et beau. A l’entrèe d’une grotte, un phoque apparemment blessé se réchauffe au soleil tandis que devant l’îlot tout un groupe joue dans une marre on aperçoit même deux grands mâles qui se battent. La mer du large vient briser sur la plage en vagues gigantesques et écumantes, on comprend pourquoi la pancarte disait plage dangereuse baignade interdite. Surtout qu’au vu de la végétation torturée des collines avoisinantes il est clair que le vent que nous avons aujourd’hui n’est pas du tout exceptionnel. Du coup le soir tombe déjà quand nous reprenons la route mais ce n’est pas grave, on a des images inoubliables plein la tête.
Les lacs du conté de Nelson
Samedi 29/08/2020. Raz le bol d’attendre qu’on vienne enlever la survie pour sa révision. Pratiquement tous les petits travaux d’entretien courant du bateau sont faits: assurer les axes des chariots guindant de grand voiles, raccourcir la chaussette du spi lourd, démonter le câble anti-torsion et remettre le spi en chaussette (voir l’article Le Cap Reinga by night). Il nous faut un break! C’est décidé on va aller jouer les touristes dans la région et pour çà il nous faut une voiture. Ils en ont de dispo mais il faut aller à l’aéroport. 7 km en trottinette c’est rien pour nous. En plus la route la plus courte longe le bord de mer c’est plutôt agréable, on s’offre même un détour par la piste cyclable qui longe la lagune de Tāhunanui, la mer est basse mais c’est très joli.

Il est déjà presque onze heures quand on prend la voiture. On décide d’aller sur St Arnaud pour aller voir les lacs. La route emprunte une vallée ou alternent forêt de sapin plantés au cordeau et pentes ravinées à cause des coupes claires pratiquée par les exploitants. Le bois est une ressource essentielle pour la Nouvelle Zélande et les exploitations forestières replantent systématiquement après chaque coupe mais je ne suis pas sûr que les dommages causés au sol par le ravinement après les coupes claires et la destruction des espèces d’arbres indigène par les résineux importés soit un bien pour le pays. Mais on entre bientôt dans le parc national ou la forêt primaire est protégée et le paysage devient d’un seul coup beaucoup plus harmonieux et agréable à regarder.
Mais çà fait plus d’une heure qu’on roule et la faim commence à poindre au fond de nos estomacs. Tiens un hôtel historique sur la gauche (historique ici veut simplement dire qu’il existait déjà au vingtième siècle). En fait c’est une petite maison à flanc de colline qui loue quelques chambres et fait restaurant et elle est vraiment historique puisqu’elle a été construite en 1870:). Sébastien, le chef Polonais, nous explique son menu pendant que le propriétaire des lieux (un vrai Kiwi lui!) nous allume un bon feu dans la cheminée – on apprécie, il ne fait que 10°C et c’est la seule chose qu’on ne peut pas avoir à bord. On se régale et on repart pour St Arnaud (oui on est bien en Nouvelle Zélande) pour voir le lac Rotoiti.
La vue sur le lac entourée de sommets enneigés est magnifique. Sous un petit appontement il y a des anguilles énormes, les plus grosses font parait-il dans les 20 kg est ont 95 ans… Autour, il y a des mouettes d’une espèce particulière assez rare, elles ont le bec noir. Après le Rotoiti on reprend la route pour le lac Rotoroa. En cette fin d’après-midi hivernale, le soleil qui perce entre les nuages sombres rend la vue encore pus grandiose. Il y a des ballades fantastiques tout au tour de ces lacs mais il commence à se faire tard et nous n’avions pas prévu de vêtements assez chaud pour une rando en montagne par cette température hivernale (9°C plus le vent). Il fait bien nuit quand nous rentrons au bateau la tête pleine de paysages sublimes. On remet çà demain mais dans une autre direction…