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Les Tuamotu : au pays des lagons bleus

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Bye-bye les Marquises, nous sommes arrivés dans ce paradis il y a peine un mois mais déjà l’envie d’aller voir plus loin nous démange. Nous mettons le cap sur les Tuamotu.

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Ce sont des atolls, autrement dit, des lagons entourés d’une langue de terre très basse où pousse des cocotiers (bien qu’ils aient été importés) et de coraux, les plus grands ont une où plusieurs passes permettant de rentrer dans le lagon. Ce serait le dernier stade d’anciens volcans effondrés.

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La météo est parfaite, Rêve à Deux couvre les 500 milles qui nous sépare de ses îles en moins de trois jours. Une traversée sans problème et sans stress mais pas très confortable car nous sommes vent de travers et comme toujours le Pacifique est agité par une houle croisée.

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Les lagons se vident et se remplissent au grès des marées et comme la quantité d’eau est très importante et les passes étroites, les courants peuvent être très violents (jusqu’à 10 nœuds) et lever de véritable mascarets aussi nous choisissons une île dont la passe est facile (courant modéré et étale bien établie) et bien orientée par rapport au vent et à la houle qui est sud- est en ce moment. Nous avons choisi Koehi, une îles faisant partie de la réserve de la biosphère de l’Unesco. (malheureusement très mal gérée, ce qui fait que les bateaux en général ne paye pas leur taxe, les bouées de mouillage qui devraient être entretenues ne le sont pas obligeant les plaisanciers à ancrer dans les coraux et rien n’est en place pour nettoyer les plages ou éviter la pollution) . Chance ou navigation parfaite, nous arrivons le 5 mai, pile à l’heure de l’étale devant la passe… En quelques minutes nous nous glissons gentiment entre les 2 motus délimitant la passe et quittons la houle du large pour l’eau parfaitement plate du lagon. Nous ancrons devant le village mais malgré tout assez loin de la côte en raison des nombreux massifs coralliens affleurant entre nous et la plage.

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Nous sommes seuls au mouillage, mais dans la soirée un autre bateau nous rejoint. Nous n’irons à terre que demain , nous avons le temps, aujourd’hui c’est dimanche et tout est fermé et en plus il nous faut gonfler l’annexe et ce qui n’est pas une mince affaire, elle est lourde et en plus elle a un planché en alu qui est assez difficile à mettre (mais bon, faut pas se plaindre elle ne nous a pas coûté cher) . Le lendemain finalement nous préférons gonfler le canoë.
Nous sommes accueillis par une grand-mère qui gentiment nous offre de laisser le canoë devant chez elle sous un cocotier. Ici pas d’internet, mais bonne surprise, trois boutiques qui si elles ne proposent pas de frais à part quelques patates et des oignons ont au moins un assortiment raisonnable de conserves et de boissons. Par contre pas de pain frais, il n’y a pas de boulanger sur l’île, le pain arrive par avion de Papeete une fois par semaine (en Polynésie, la baguette est subventionnée par le gouvernement).

20190507_155419_001.jpgIl y a aussi un bureau de poste et la mairie où nous irons payer notre taxe pour la biosphère. Ici le temps tourne au ralenti, les gens ne voient pas beaucoup de monde, aussi ils aiment bien les plaisanciers de passage et bavardent facilement avec nous. Nous faisons la connaissance de Gustave et de Teka et aussi de Teva qui nous propose du poisson frais pour mercredi. Dans l’île tout le monde se connaît et tout le monde est cousin, oncle où tante. Les jeunes célibataires venant de l’extérieur sont accueillis avec bienveillance car ils peuvent contribuer à éviter la consanguinité.

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Nous allons à la poste pour acheter des timbres pour envoyer des cartes postales (mais la seule carte postale que nous trouverons sur l’île est une vue de l’île de Rivavaé distante de près de 1000 milles. En attendant notre tour au guichet, nous rencontrons Rarétéa et Pakia, deux jeunes avec qui nous allons passer un bon moment.

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Ils ont 19 et 21 ans et leur famille les a envoyés ici pour exploiter la palmeraie dont Rarétéa a héritée à la mort de son grand-père. Nous comprendrons plus tard que le grand père n’ayant pas exploité la cocoteraie depuis très longtemps, pas mal de gens ont pris l’habitude de ramasser les noix pour vendre le coprah (subventionné par le gouvernement), de plus comme il n’y a aucune construction sur l’exploitation, ils sont hébergés par une tante qui ne voit pas d’un bon œil ces deux bouches supplémentaire à nourrir. Ils nous font découvrir le coco et surtout l’eau de coco qu’ils utilisent toute la journée pour étancher leur soif. Ils nous expliquent comment cuisiner avec et comment mangent les Polynésiens. Nous passons l’après midi sans se rendre compte qu’il est déjà l’heure de se séparer.

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Nous leur proposons de venir à bord le lendemain pour un repas, nous viendrons les chercher. Nous avons maintenant rendez-vous avec Marcel le pêcheur, qui nous à promis des sardines. Quand on arrive Marcel n’est pas encore de retour , il est dans le lagon derrière sa maison et on le voit debout avec de l’eau jusqu’à la taille lançant son filet d’un geste expert. Sa femme et son beau père nous reçoivent très gentiment. Elle nous parle un peu de leur vie sur l’île tout en surveillant son dernier né qui dort dans une poussette. C’est son quatrième enfant, il n’a pas trois mois et se porte comme un charme, les gens autour parlent sans baisser la voix mais çà ne le perturbe en rien , il est bien au grand air .. Au village il y a une école primaire mais pour leur collège les enfants doivent aller à Makémo ou à Fakarava et pour le lycée c’est uniquement Papeete à plus de 600 km. A Papeete il y a aussi des prépas et quelques spécialités à l’université mais en général pour continuer des études il faut aller en France. Comme la situation économique de la Polynésie n’est pas bonne, beaucoup de jeunes essayent de s’engager dans l’armée. Marcel revient avec sa pêche et nous l’aidons à décrocher les poissons emmêlés dans son filet. Ce sont des chinchards ( genre de grosses sardines ) qu’il nous offre de bon cœur . Je me doutait qu’il n’accepterait pas d’argent aussi j’avais ramené deux gros pamplemousses des Marquises , je savais qu’ils en sont très friands (aucun fruit ni légume n’arrivent à pousser sur l’île). Ce sont des gens heureux, ils aiment leur île et pour rien au monde ils ne voudraient en partir. Nous aurions du mal à nous y installer , trop plat , trop petit et trop difficile de s’approvisionner en nourriture fraîche.

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Mais il nous faut rentrer, notre agenda social est très chargé, ce soir nous avons invité Andrew (arrivé peu après nous hier) à venir prendre l’apéro. Nous sommes un peu en retard et il ne nous attendais plus mais très gentiment, il apporte des toasts au fromage et du vin rouge et nous lui proposons de finir la soirée en mangeant les sardines de Marcel . Andrew navigue en solitaire sur un vieux Moody d’une douzaine de mètre construit dans les années soixante dix. Il a commencé son voyage en 2004 avec sa femme mais deux ans plus tard elle a eu un cancer et ils ont dû laisser le bateau en Floride et rentrer en Angleterre pour les soins. Elle n’a malheureusement pas pu être sauvée et en 2010 Andrew a décidé de continuer le voyage. Malgré le temps passé on sent qu’elle lui manque toujours et que la solitude lui pèse.
Finalement le lendemain, nous gonflons l’annexe pour aller chercher les jeunes à terre .

20190506_183354.jpgNous passons d’abord chez Teva pour chercher notre poisson. Au lieu du thon promis c’était un grand poisson blanc dont nous avons oublié le nom (la pêche réserve toujours des surprises). Il l’avait congelé et c’était encore mieux ainsi, beaucoup plus facile pour le découper en fine tranche et le préparer en carpaccio de poisson cru. J’avais fait une grosse platée de riz , qui est la nourriture de base en Polynésie. Ils ont adoré le poisson cru pourtant préparé d’une façon un peu différente de la leur. Nous avons fini par un poké à la banane (dessert traditionnel à base de tapioca)dont ils ont raffolé. Pendant le repas nous avons beaucoup discuté de la vie sur les îles, tant sur les atolls ou la misère se cache qu’à Papeete avec les trafics la drogue et les gangs, du malaise de la jeunesse sans grand espoir d’une vie meilleure, de la corruption de la classe politique (Gaston 10% en est un exemple édifiant) et de leur grande difficulté à s’intégrer à Koéhi.

Ils nous ont clairement fait comprendre qu’entre l’hostilité de la tante et les vols de coprah par les voisins, ils n’avait aucun espoir de s’intégrer et n’avait qu’une envie c’était de quitter l’île mais il leur faudrait des mois voire des années avant d’avoir vendu assez de coprah pour se payer un billet pour le bateau qui passe tous les mois et encore plus pour l’avion hebdomadaire. Embarquer sur un voilier pour s’échapper de cette situation leur paraissait un rêve accessible. Après le repas avant de retourner à terre nous sommes passés voir Andrew pour lui demander s’il ne serait pas intéressé pour embarquer les jeunes comme équipiers jusqu’à Papeete. Andrew n’a pas dit non mais il voulait réfléchir. Pendant le reste de l’après –midi Raréata et Pakaia ont continué à nous faire découvrir Kohéi du côté lagon cette fois-ci.
Le lendemain, Andrew avait besoin de notre aide pour monter dans son mat pour réparer un bas hauban et voulait aussi que je lui montre comment on faisait le pain. Nous sommes donc allés à son bord après déjeuné et avons bricolé avec lui une bonne partie de l’après midi. Un bateau passe et nous fait bonjour , c’est Gustave et sa famille qui reviennent de la pêche et de la récolte du coprah sur un motu de l’autre côté de l’atoll, très gentiment il me propose un magnifique poisson perroquet que l’on partage avec Andrew. Je promets à Gustave de passer le voir à terre avant la nuit. Nous ne finirons pas la réparation du hauban d’Adrew, la goupille est cassé, il faudra qu’il en bricole une demain. Andrew vient à terre avec nous, il a pris sa décision, il va embarquer les jeunes et veut qu’on fasse l’intermédiaire pour éviter toute confusion (il ne parle pas français et l’anglais de Raréata est encore hésitant. Dominique se charge de cette mission, je vais chez Gustave. J’apporte avec moi notre dernier pamplemousse et du marron glacée en pâte de fruit, une friandise inconnue sur les îles. Je les retrouve dans leur petite maison avec un ami à eux qui vient de leur apporter deux magnifiques crabes Coco, spontanément il m’en offre un que je l’emporte avec moi vivant, c’est un cadeau de roi, même ici ce n’est pas si souvent qu’ils en attrapent.

IMG_3259On bavarde un moment mais le soleil va bientôt se coucher et je dois rentrer. Je suis triste de les quitter si vite, ils sont si chaleureux. Sur le chemin qui mène à la petite jetée du village je rencontre la petite grand-mère avec qui nous échangeons quelques mots chaque fois qu’on descend à terre. Elle rapporte une brouette qu’elle avait empruntée à son frère à quelques maisons de là , je lui montre mon crabe coco et elle m’explique comment le cuire , je lui dit que nous partons demain , elle aussi est triste de nous voir partir et m’embrasse affectueusement .

20190506_192658 Je retrouve un peu plus loin Domi Andrew ,Réreata et Pakia . Les jeunes sont tout excités à l’idée de quitter l’île et de rentre à la voile à Pateete mais pour se mettre en jambes, ils vont faire une escale à Fakarava et peut être à Rangiroa. Ils ne partiraient que le surlendemain soit une jour après nous.

Jeudi 9 mai. Petite navigation jusqu’à Fakarava, distante de 35 milles environ. Nous sommes ¾ arrière dans 12 nœuds de vent mais nous ne mettons pas le spi pour ne pas aller trop vite. En effet nous sommes sortis de Kohéi à l’étale de marée haute et il faut se présenter à l’étale de marée basse pour franchir la passe de Fakarava. Malgré tout, nous sommes un peu en avance. Vue de l’extérieur, la passe ne semble pas trop agitée mais compte tenu des récits de plaisanciers entrés au mauvais moment que nous avons lus Domi préfère prendre toutes les précautions. Il ferme les hublots, cale tout ce qui pourrait tomber à l’intérieur et nous fait mettre les harnais et nous attacher. Mais finalement tout se passe très bien, nous sommes à une heure de la renverse mais le courant sortant ne dépasse un nœuds contre nous et nous ne ressentons que quelques remous. Il y a d’ailleurs plusieurs bateau de plongée sur le bord de la passe. A l’intérieur du lagon l’eau est parfaitement calme , pas de houle ni de clapot malgré le bon vent qui souffle en cette fin d’après-midi. C’est en tirant des bords au prés serré que nous remontons jusqu’au village de Rotoava .

IMG_3288 Le soleil est encore suffisamment haut pour bien voir les pâtés de corail dans le fond du lagon. Nous n’avons pas vu autant de bateaux depuis bien longtemps. Il y a plusieurs dizaine de voiliers de toutes nationalités au mouillage, très peu de français mais beaucoup d’américains. Fakarava est très touristiques, desservie par plusieurs vols par jour pour Papeete et pour les plaisanciers on peut y trouver de l’eau et du gasoil un peu plus de ravitaillement que sur les autres atolls ainsi que quelques services utiles . Nous allons faire un tour à terre , histoire de nous dégourdir les jambes et d’acheter un peu de frais car nous n’avons plus de fruits ni de pain (ici il y a un boulanger 😊).
Le lendemain nous allons au Yacht service pour avoir du WIFI , nous y passons la journée à mettre le blog de Rêve A Deux à jour et finir la déclaration d’impôts sur internet. Au retour nous apercevons le bateau de Andrew qui vient d’arriver, mais il est déjà tard, ils viendront prendre un café à bord demain matin. La traversée c’est très bien passée pour Rereata, moins bien pour Pekia qui à eu le mal de mer. On lui donne quelque cachet de Mer Calme pour la prochaine traversée. On parle avec Andrew de la suite du voyage, lui aussi compte passer la saison des cyclones (novembre à mai) en Nouvelle Zélande. Il faut être aux Tongas fin octobre, pour faire la dernière partie de la traversée dans les meilleures conditions. Avant c’est encore l’hiver chez les kiwis et le risque de rencontrer du très mauvais temps et grand. Çà nous laisse donc beaucoup de temps pour explorer les îles ou peut-être d’autres horizons.

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En attendant nous avons décidé d’aller visiter le lagon et chercher une anse plus tranquille pour aller snorkler. Nous la trouvons à une dizaine de mille de Rotoava. Nous sommes seuls , pas une ride sur l’eau turquoise tellement transparente qu’à 12 mètres on voit parfaitement notre ancre reposant sur le fond de sable blanc. Après la baignade, nous allons à terre. Un petit sentier longe la mer et rejoint une petite cabane de pêcheur inoccupée. Pourtant c’est très bien entretenu, quelqu’un vient donc régulièrement pour nettoyer et ramasser le coprah. Des parcelles de coco et de pandanus on même été brûlées pour essayer de faire pousser des bananiers dans des fosses remplies de compost de coco. Nous traversons la cocoteraie puis une zone semi marécageuse en friche où nous trouvons un passage pour rejoindre le côté océan où les vagues viennent frapper la barrière de corail. La plage bordant le récif est déserte mais beaucoup plus propre qu’à Kohéi où elle était couverte de déchets plastiques. Nous ramassons plein de jolies porcelaines.

IMG_3333.jpgLe soir, en mangeant nous repensons au temps qu’il nous reste avant de pouvoir rejoindre la Nouvelle Zélande et nous discutons de comment l’utiliser au mieux. Quatre mois c’est long et Domi n’est pas super fan des atolls. C’est peut-être l’occasion de faire ce dont nous avions parlé quand la mer ne nous avait pas permis de nous arrêter à l’île de Pâques. Un plan commence à s’ébaucher : profiter encore quelques jours des Tuamotu avant de partir pour l’archipel de la Société, trouver un endroit sûr pour laisser le bateau 2-3 mois, prendre un avion pour Rapa Nui et de là continuer sur la France via Santiago et l’Amérique du sud…les détails restent à peaufiner mais l’idée nous plaît bien. En attendant, profitons de l’endroit.
Deux jours sont déjà passé et nous rejoignons le village de nouveau pour refaire un plein avant de continuer la visite des Tuamotu. Sur le chemin du retour, nous doublons Sheylla (nom du bateau de Andrew), ils n’avaient pas bien compris où nous allions et s’étaient arrêté un crique avant la notre. Nous les invitons à venir manger à bord ce soir.
En allant à terre faire les courses nous voyons un gros requin passer le long de la plage. C’est un requin dormeur inoffensif , on en verra d’autre qui viennent se faire caresser sur la berge et un pêcheur explique aux touristes qui passent qu’il les nourrit et c’est pour cela qu’il sont là . Nous passons une bonne soirée avec Andrew, Pakia et Raréata.

Le lendemain matin de bonne heure (fin de marée descendante), nous prenons la mer chacun de notre côté: Andrew avec ses passagers vers Papeete et nous vers Toau, l’île voisine, précisément, l’anse Amiot. C’est le seul mouillage extérieur sûr de tout l’archipel (pas besoins de prendre une passe ni de rentrer dans un lagon).

IMG_3362.jpg Il est très bien protégé par la barrière et les motus de chaque côté. Pas de passe donc pas de courant ni de marée à respecter et en plus l’endroit est super joli, par contre il n’y a pas de village, juste deux trois maisons et un restaurant: chez Valentine et Gaston. Nous sommes trois bateaux dans ce mouillage où 7 corps morts ont été installés. A peine arrivés je vais à la nage réserver deux couverts pour ce soir à la table commune du restaurant .

20190517_012859_001.jpgL’équipage d’un bateau charter Suédois que nous avons vu aux Marquises est avec nous au repas , Pelle, leur skipper était le chanteur de rock avec qui nous avons passé cette soirée mémorable au sémaphore d’Hiva Oa. L’ambiance est festive et pour l’occasion Valentine a mis sa belle robe Polynésienne.

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Le lendemain matin elle nous fait visiter son île , il y a la cocoteraie, le parc aux cochons mais aussi son jardin et la chapelle qui ont aménagés avec Gaston.

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Valentine et sa frégate

Elle voudrait bien que nous restions encore quelques jours mais la nuit nous à porté conseil et notre programme est établi, la météo est parfaite pour les 3 jours suivant mais devrait se dégrader ensuite avec notamment une dorsale qui remonte des 40èmes avec forte houle temps perturbé et pluies pour le reste de la quinzaine. Nous voulons rejoindre Raiatea ou nous avons trouvé un chantier de bonne réputation et pas trop cher pour mettre le bateau au sec avant que le temps ne se dégrade et que nous soyons bloqués par un Maramu trop fort. Une fois le bateau au sec nous prendrons la navette pour Papeete d’où nous nous envolerons pour l’île de Pâques, puis puis de là vers le Pérou pour finalement rentrer en France vers la mi juin pour 3 mois. Nous lèverons l’ancre (ou plutôt larguerons le corps-mort) demain matin.

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La traversée se déroule sans histoires, plein vent arrière dans une mer assez formée mais un vent qui ne dépassera pas les 15 nœuds et, cerise sur le gâteau, une lune bien pleine qui nous permet de voir la nuit comme en plein jour. A la fin de la deuxième nuit, nous sommes en vue de et en tout début d’après midi nous embouquons la passe… et rentrons dans le lagon de Raiatéa. IMG_3513

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Le port municipal juste devant la ville semble plein et il n’y a personne pour nous dire s’il y a de la place. Nous nous dirigeons vers la deuxième marina de l’île ou nous trouvons une place à quai. Le responsable est sympathique et les sanitaires bien propres et confortables mais c’est un peu loin de tout. Il y a aussi une bonne connexion internet ce qui nous permet de commencer nos réservations de vols et une machine à laver pour laver notre linge qui s’était un peu accumulé ces derniers temps (pas d’eau aux Tuamotu)

IMG_3541Le chantier nous confirme que le la sortie de l’eau pourra se faire le vendredi (nous sommes mardi). Nous allons nous amarrer à leur quai le lendemain pour commencer la préparation du bateau pour son hivernage tropical et il y a du travail: dégréer, plier et ranger les voiles, nettoyer le bateau de font en comble, trier les provisions et emballer ce qui va rester à bord de telle façon à les protéger des rongeurs est des insectes. Vendredi à l’heure dite nous sortons de l’eau. La manœuvre est assez impressionnante. Elle consiste à positionner une remorque avec un ber sous le bateau et remonter le tout avec un tracteur sur le pan incliné. Se sont des tahitiens qui assurent le positionnement et le calage en plongeant sous le bateau en apnée dans l’eau glauque du chantier. La grosse houle qui c’est levée au large et passe par dessus la barrière de corail qui ferme le lagon crée un peu de ressac qui rend la manœuvre particulièrement délicate. Tout ce passe finalement très bien.IMG_3535

Les employés du chantier sont tous très pros et très compétents par contre, l’endroit est sale, et loin de tout et il n’y a pas de transport en commun. Le wifi, fourni par un opérateur privé est probablement le plus cher du monde pour une performance lamentable, on s’arrache les cheveux pour compléter nos réservations (au moins jusqu’à l’île de Pâques). Finalement nos vols sont confirmés nous partirons dimanche midi pour Papeete et lundi soir pour l’île de Pâques.

Samedi, de gros nuages noir se sont amoncelés autour de l’île. Il pleut à torrent toute la journée. Pas idéal pour fermer un bateau , j’espère que le vinaigre avec lequel j’ai nettoyé toutes les surfaces suffira pour éviter la moisissure.IMG_3538

Au fond on aperçoit Bora Bora

Dimanche après midi après 45′ de vol nous nous posons a Papeete. Nous prenons un taxi pour aller à la location que nous avons réservé sur booking.com, mais sur place il n’y a personne, le téléphone portable de la loueuse est injoignable et les voisins ne savent pas ou elle est. Fort gentiment, le taxi nous dépose en ville (sans demander de supplément). Nous trouvons finalement un hôtel abordable derrière la zone portuaire.

Lundi, nous avons la journée entière pour nous promener et découvrir la ville de Papeete. La première impression est celle d’une ville délabrée, que personne ne songe à entretenir et ou subsiste encore quelques vestiges de sa gloire passée comme l’hôtel de ville 20190526_225714ou les halles ou se côtoient marchands de fruits et de légumes aux milles couleurs, bouchers et poissonniers aux étalages appétissants et artisan locaux présentant perles, nacres, monoï parfumé ou objets en bois sculptée. 20190527_17382020190527_175214Nous ferons aussi la tournée de tous les quincailliers chinois à la recherche d’un cuiseur permettant de faire le pain sur le gaz sans utiliser de four (comme nous l’avait suggéré Paola) mais sans succès, il faudra se rabattre sur internet.

Finalement la nuit tombe et le taxi que nous avons réservé nous emmène à l’aéroport. Nous ne sommes pas fâchés de quitter Papeete. Le vol de la LATAM/LAN Chile est à l’heure , une autre aventure commence….

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