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Northland: la terre sauvage la plus civilisée (ou la terre civilisée la plus sauvage ?) (2)

Ce week-end les Néo Zélandais fêtaient l’anniversaire du traité entre les premiers colons Anglais et les Maoris qui est en quelques sortes leur fête nationale.
Diverse animations sont proposées et plusieurs grands voiliers sont à quai dont une réplique à l’identique de l’Endeavour le bateau du fameux explorateur James Cook. Nous allons les visiter avec Carole et Daniel.

Le traité ayant été signé dans la baie d’à côté, le dimanche, une navette de bus gratuite était organisée pour l’occasion. Nous sommes descendus au premier arrêt : la petite station balnéaire de Pahia et de là nous avons pris le bateau bus pour Russel de l’autre côté de cette baie. Le village de Russel n’est pas très grand mais très typique avec de vieilles maisons coloniales en bois peint, c’était un centre important pour les Maoris mais aussi pour les chasseurs de baleines qui venait s’abriter là pendant l’hiver austral et qui avait un peu transformé l’endroit en un lieu de perdition. Elle fut pendant quelques années la première capitale de la Nouvelle Zélande. Nous avons visité le petit musée qui retrace sont histoire.  Au retour nous avons fait les courses au super marché de Pahia (ici tous les super marché sont ouvert tous les jour même le dimanche et en général jusqu’à 21h) avant de reprendre la navette pour la marina.

Le samedi suivant nous avons repris une petite voiture pas chère (mais toujours aussi pourrie – on vous donne même pas la marque de toute façon c’est inconnu en Europe) pou aller voir Whangarei qui est le centre urbain le plus grand du Northland mais aussi un estuaire abrité avec plusieurs ports de plaisance et de nombreux chantiers. En effet à part le besoin de faire des grosses courses, nous voulons aussi trouver un endroit sûr où laisser le bateau pendant que nous serons en France.

La ville est très décevante, en fait c’est une espèce de zone commercialo-industrielle. Seule exception, le bassin du centre ville entouré de jolis petits bâtiments de style colonial en bois peint où on trouve petits restaurants et cafés dans une zone piétonnière. C’est aussi là que se trouve la marina principale. Un musée Hundertwasser est en construction, ce qui va améliorer grandement ce centre tristounet. La baie nous a beaucoup moins plu que la baie des îles. La rive sud est assez plate avec des mangroves et beaucoup de chantiers nautiques. Mais nous avons fini par trouver notre bonheur et bon abri pour laisser Rêve à deux pour le mois ou nous rentrons en France. C’est une petite marina dans le bras de la rivière pas très loin de l’aéroport. Il n’y a pas de ponton, les bateaux sont amarrés entre 4 poteaux et le tarif est vraiment intéressant : 165 NZ$/mois ( 95 €). Nous avons poussé notre balade jusqu’au petit port de Marsden Cove juste à l’entrée de l’estuaire et avons juste jeté un coup d’œil sur la passe et grande plage de Bream Bay (malheureusement gâchée par la présence d’une raffinerie) avant de repartir et de revenir au bateau.

Toute la semaine nous travaillerons sur la barre à roue et le compartiment arrière afin de tout remettre à neuf. Dominique est grand et plutôt raide passer ses journées plié en quatre la tête en bas au fond d’un coffre lu a permis de râler encore plus que d’habitude

Le weekend on décide de se faire un break, la barre à roue est en place et la liste de réparation bien entamée. Re-location voiture pas chère cette fois-ci on est bien servi elle est plus grosse, plus confortable et beaucoup moins pourrie que les précédentes (mais elle à tout de même 250 000 km au compteur) Nous avons commencé par faire les courses habituelles pour la semaine au centre de Kérikéri et de là nous avons été voir la Rainbow Fall, une chutes d’eau magnifique avec une immense grotte en dessous , le sentier longe la rivière dans la forêt sur plusieurs kilomètres jusqu’à la baie des îles, ne pas oublier de se mettre de la crème anti nonos sinon gare…Pique-nique au bord de la rivière. L’après midi  nous avons continuer notre exploration  en longeant la mer au nord de Kérikéri. Nous sommes montés tout en haut de la pointe à l’est de Mautori bay pour voir le monument à la mémoire du Rainbow warrior (coulé par les services secret français dans les années 80). Nous avons profité d’une belle plage pour aller nous baigner (l’eau est encore un peu fraîche mais c’est bon). Nous sommes allé jusqu’à Whangaroa et son superbe fjord puis retour par l’intérieur des terres. Partout sur les sentiers nous avons vu des pictogrammes représentant le fameux oiseau sans ailes et indiquant que les chiens sont interdit mais c’est sur le bord de la route que nous verrons nos deux premier spécimens de kiwi, pas les humains locaux ou le fruit du même nom mais bien un couple de ces oiseaux mythiques. Nous les pensions de la taille d’une grosse poule mais ceux la étaient plutôt du gabarit d’une petite perdrix. Ils se sont malheureusement enfuît avant qu’on puisse les photographier.

Le lendemain départ aux aurores avec le pique-nique, nous avons 205 km à faire pour atteindre l’extrémité Nord de l’île du nord et le cap Reinga et les routes ici ne sont pas exactement des voies expresses.

En passant par la montagne, nous nous sommes arrêtés au bord d’un torrent et piquer une tête dans  de l’eau fraîche, Dominique se dégonfle prétextant un début de rhume …

C’est quant même assez loin et nous arrivons enfin à 13 heures, il est interdit de manger sur le site !!! Mais protection de la nature et respect des croyances locales : pour les Maoris, c’est ici que les esprits des morts viennent pour aller vers l’autre monde. Bon on se fait le pique nique à l’arrière de la voiture. Des jeunes Maoris nous tournent autour et nous demande si on peut les aider, ils ont laissé leur clé à l’intérieur du coffre de la voiture ! Après avoir tout essayé, il casse la petite vitre de la portière arrière avec notre cric (pas facile si cela vous arrive protégez vous le bras mais aussi les yeux).

 Le petit phare est en contre bas, la pointe est d’une splendeur à couper le souffle pas d’autres mots. A chaque coude du chemin des explications sur l’écologie du lieu où une légende maori. Un courant très fort fait des remous devant cette pointe ou deux mers se rencontrent et pas des moindres l’océan Pacifique à l’est et la mer de Tasman à l’ouest. Un bateau de pêche s’y engage, il est poussé par le courant et le vent et rencontre la barre où de l’autre côté le courant est contraire, et là il peine à passer.

Il nous faut maintenant songer à rentrer, mais avant nous voulons profiter au maximum de l’endroit et descendons jusqu’à la plage côté Pacifique escarpé mais facile. Ensuite nous voulons voir la plage côté mer de Tasman mais il n’y a qu’une piste impraticable sauf en 4X4. Nous montons sur la plus haute dune (pas la dune du Pilat, plutôt les dunes de Liwa à Abu Dhabi par leur forme mais pas la couleur) enfin  nous voyons la mer. Nous finissons notre escapade de l’autre côté au bout de Paua road où l’on peut admirer les dunes de silice pure qui protègent l’entrée de la baie de Porengarenga.

Tout en bas de la péninsule nous repassons côté Tasman une dernière fois afin d’observer l’une des plus grandes plages du monde la Ninety Miles Beach ( la plage de 90 milles mais en fait elle ne fait « que » 90 km) que les Kiwis adorent parcourir en 4X4 non sans risque car s’ils ne calculent pas bien le temps où ont une panne  en cours de route des imprudents se font parfois prendre par la marée montante et il ne serait pas rare que des véhicules soit emportés par les vagues…

A partir de Awanui nous quittons la route 1 et rentrons par la 10 qui longe la côte en serpentant entre de petites collines verdoyantes. La route traverse dans un grand golf où paissent quelques bétails, je comprends que les colons Anglais se soient installés ici, ce n’est finalement pas si différent de l’Angleterre!

Il fait déjà bien nuit quand nous rentrons au bateau il est temps de se mettre au lit. 680 km au compteur (plus quelques uns à pied) dans le weekend nous sommes épuisés. Belle ballade, on en a pris plein les yeux.

Le jeudi 28 octobre, c’est le grand jour c’est aujourd’hui qu’on mâte (pas les belles filles, le bateau). Il n’y a pas de vent, et on est pratiquement à l’étale c’est parfait pour re-mâter. Le grutier Kim, Rob le gréeur et son assistant sont à l’heure, 8h sur le quai et tout se passe comme sur des roulettes. A 10 heure nous sommes de retour au ponton, il ne reste plus que les réglages de la tension des haubans et le remontage des enrouleurs à faire et bien sûr, il faut aussi remettre les voiles, les bouts et tout l’accastillage en place, rebrancher les feux les girouettes et autres antennes. Nous avons le temps et nous mettons la journée. Il manque les bastaques que Rob nous apportera mardi avec la poulie de pataras qui vient d’arriver à Auckland ; çà tombe bien car c’est aussi mardi que Josh le voilier doit nous apporter notre nouvelle grand-voile, notre nouveau foc et notre ancienne trinquette réparée. Le soir même tout est rangé nettoyé. Nous pourrons prendre la mer demain pour un week-end prolongé et bien mérité histoire d’essayer ce nouveau gréement et de peaufiner les réglages du mât. 

La Baie des Iles (Bay of Islands, c’est le nom que lui donna James Cook en y arrivant en 1769) est un endroit magnifique, un véritable paradis pour les amoureux du bateau et de la voile. La baie est entourée collines verdoyantes alternant des pentes boisées et des prairies qui semblent aussi bien tondues que des terrains de golfe. La côte est très découpée et les îles plutôt escarpées et couvertes d’une végétation très dense particulièrement sur la côte abritée des vents dominants. Les criques sont nombreuses, il suffit de choisir en fonction de la direction du vent, on trouvera toujours un mouillage parfaitement abrité. Inutile d’ajouter que plages y sont nombreuses et paradisiaques. L’eau est limpide et bleue en contraste avec les eaux brunes de l’estuaire ou est installé la marina. C’est aussi le paradis des plongeurs car les fonds sont très poissonneux il y aurait même des coquilles St Jacques et des langoustes.

Sur les rochers des milliers d’huitres que l’on n’a pas manqué d’aller cueillir. Les deux douzaines nous ont fait un excellent apéro avec un petit Chardonay du coin ma foi fort gouleyant.

Northland: la terre sauvage la plus civilisée (ou la terre civilisée la plus sauvage ?)

Le premier novembre nous sommes donc confortablement installé sur un ponton de la Marina d’Opua (Baie des Iles, Région du Nord on Northland). On est vraiment dans une marina de luxe avec toutes les commodités. A peine le pied à terre, nous prenons les machines à laver et internet d’assaut. Les douches suivent de peu. Des douches modernes propre et fonctionnelle décorée avec gout ou on peut se déshabiller et suspendre ses vêtements sans risquer de tout mouiller, pourquoi ne font-ils pas les mêmes dans les ports français ? Et summum du raffinement (surtout pour Domi) de l’eau chaude (bon, il faut mettre une pièce de 2NZ$ = 1,2€). Mais ne perdons pas trop de temps pour le confort de l’équipage, on aura tout le temps plus tard. LA priorité c’est d’abord le bateau.

 Si Rêve à Deux c’est très bien comporté depuis notre départ et n’a connu aucun ennui majeur pendant de ce demi tour du monde (25 000 milles = 50 000km depuis les Sables d’Olonne) le matériel a quand même beaucoup souffert. Sur notre liste de travaux : réparation des barres de flèches qui bougent, remplacement de tout le gréement dormant (« gendarmes » sur les D1 et D2) sauf les étais qui ont été changés juste avant le départ, une nouvelle grand-voile (celle-ci tient par les réparations au tissu adhésif) et un nouveau foc, une annexe neuve car la notre fuit de partout, réparation de la barre à roue dont les roulements sont morts. La Nouvelle Zélande est l’escale idéale pour cela : c’est le pays du monde qui compte le plus de bateaux de plaisance par habitant, leurs régatiers figurent toujours parmi les premiers mondiaux dans toutes les courses. Inutile de vous dire que pour les voiles, le gréement ou l’accastillage, ils savent y faire, les bons professionnels sont légion. Rien qu’ici à Opua, un trou perdu il ya encore quelques années, il y a tout ce qu’il faut : 3 maitre voiliers, 1 gréeur réputé, 2 magasins d’accastillage de la taille d’un bon super marché et on ne compte pas les mécaniciens, diésélistes, soudeurs et  autres électroniciens. Et, cerise sur le gâteau, tout ce que nous achèterons où ferons faire pour le bateau sera détaxé (pas de TVA) car notre bateau est en importation temporaire. Comme depuis l’Europe on ne trouve rien, nous sommes vraiment content que tout est tenu jusqu’ici même si pour le gréement et les voiles c’était un peu juste : il était vraiment temps d’arriver J. Les deux premiers jours sont donc bien occupés par le gréeur et le voilier qui viennent à bord prendre les mesures.

 Dans la baie, des centaines de corps-morts occupés par des bateaux à voile où à moteur de toutes les tailles. Les clubs de voiles sont très actifs et le soir après le travail ils organisent des régates.

Le weekend arrive vite et nous donne le temps de souffler un peu et de partir à la découverte de ce pays surprenant. Nous louons une petite voiture (pas chère mais à bout de souffle)


Les villes en général sont assez décevantes, on a l’impression de se balader dans des zones industrielles et il faut faire des kilomètres pour trouver se que l’on veux, il est préférable de se renseigner avant.

Première étape, le marché de Kérikéri qui à lieu tous les samedis matins .On y trouve un boulanger qui fait un pain dont les meilleurs artisans français n’auraient pas à rougir et aussi un éleveur local qui produit des fromages au gout des Français. La boutique est tenue par deux jeunes brestois en stage pour un an dans la ferme. Il y a aussi des  marchands de fruits et légumes et des artisans ainsi que des échoppes où  on peut déguster des produits locaux et prendre un café où boire une bière et même déguster un verre de vin. Des musiciens animent le marché, c’est sympathique et très populaire.

J’avais entendu parler du grand architecte et artiste autrichien Hundertwasser dont de nombreux bâtiments d’un style tout à fait particulier portent la signature à travers le monde. Il est venu finir sa vie ici dans le Northland et l’une de ses dernières réalisations sont les  toilettes publiques (oui vous avez bien lu J)  du petit bourg de Kawakawa. Le style est très sympa et se marie très bien avec l’art Maoris. C’est très coloré, basé essentiellement sur de la mosaïque et des carreaux de couleur vives, matériaux classiques, mais utilisés ici de façon vraiment surprenante.  .

Le dimanche nous avons décidé de partir de bonne heure et de rouler vers la côte ouest. Le paysage est superbe, très vallonné alternant bois et prairies. Nous sommes au printemps, il y a des fleurs partout et notamment des mimosas tous jaunes.

En chemin, nous avons fait une courte halte au sources d’eau chaudes de Ngawha Springs mais l’eau était glauque, très chaude (45°C) et dégageait une odeur pestilentielle (source sulfureuse) nous n’avons pas osé aller nous y baigner. Nous avons fait un grand tour par Kaikohe, Waima, poussé jusqu’à la pointe de Omapere où nous avons pique-niquer face à l’embouchure d’Hokianga, face à la mer de Tasman  et surplombée de dunes  immenses, auprès desquelles notre dune du Pilat semblerait ridicule. La passe de sortie est étroite et, vue d’en haut, très impressionnante avec une barre certainement très difficile à franchir, d’ailleurs on voit très très peu de bateau dans tout l’estuaire alors qu’il y en a tant sur la côte est. Pour le retour nous avons pris le bac à Rawene histoire de faire une boucle au lieu de revenir sur nos pas. Rawene est un très petit mais joli village (si çà existe ici mais c’est rare) et la route du retour était belle. Le soir, bien fatigués mais heureux de notre balade nous avons rejoint Rêve à deux pour nous écrouler sur notre couchette.

Deux voyageuses Française rencontré à Omapere
Folligou

Nous avons fait la connaissance de Carole et Daniel. Ce fut une rencontre pas banale. En nous promenant sur le port, nos regards sont attirés par le drapeau français et le design surprenant de leur bateau (Folligou est un Intégral 43, un excellent bateau de voyage bourré d’idées intéressante et innovantes, pour plus de détail et suivre leur voyage vous pouvez aller sur leur excellent site : https://www.folligou.fr/) nous échangeons quelques mots et l’adresse de ce blog. Le lendemain on se revoit et « ce n’est pas possible !» nous disent-ils « on s’est connu au même endroit que vous et à la même époque ! »  En effet dans les années 80 Daniel passait ses vacances à Kerveltrec (une petite plage enter le Cap Coz et Beg Meil) et les parents de Carole louaient une maison sur la pointe du Cap Coz et c’est entre les deux qu’ils se sont connu et faisait du dériveur ensemble (à la même époque nous étions à l’école à voile du Cap Coz). Inutile de vous dire qu’après de telles révélations la glace a tout à fait été brisée et nous avons passé de très bons moments ensemble. Qui a dit que le monde était petit ?

Carole et Daniel

Mardi, ayant commandé tout ce dont nous avons besoin pour nos réparations et n’ayant plus qu’à attendre que les pièces arrivent, nous pensions avoir le droit à quelques jours de répit pour naviguer entre les îles de la baie. Et nous voilà partis, une nuit paisible au mouillage dans la baie Parekura puis sur l’île Moturua pour le déjeuner et là email du gréeur : on démâte vendredi, la grue est commandée pour 08:00. Nous sommes mercredi, toute la journée de jeudi ne sera pas de trop pour enlever les voiles et préparer tout pour que le démâtage se passe le plus rapidement possible (l’heure de grue c’est pas donné). Fini la ballade on rentre au port !

Retour au port

Vendredi à l’heure dite tout est en place et le démâtage se passe comme sur des roulettes Rob et son assistant sont de grands pros. Retour au ponton sans mât : çà fait un peu bizarre. Après démontage du mât, les dégâts s’avèrent un peu plus important que prévu. En plus des torons cassés sur les bas haubans (D1 et D2) et des embases de barre de flèche usée, plusieurs coquilles (petites pièces inox qui permettent d’ancrer les haubans sur le mât) sont fêlées. On a eu de la chance d’arriver avec le mât entier jusqu’ici. Entre temps nous recevons les roulement de la barre à roue : le démontage peut commencer – étant bloqué là jusqu’à ce que le mat soit regrée  on en a de toute façon pas besoin.

à suivre…

Entrer en Nouvelle Zélande en bateau ce qu’il faut savoir

Ponton d’entrée à Opua qui n’est pas relié à la terre

La Nouvelle Zélande est sans aucun doute le paradis de la voile c’est aussi un pays très accueillant pour les navigateurs de passage. C’est aussi une étape pratique permettant de passer la saison des cyclones du Pacifique sud à l’abri tout en ayant tout ce qu’il faut sous la main pour refaire une jeunesse aux bateaux fatigués par les milliers de milles parcourus depuis votre départ d’Europe où des Etats Unis tout en faisant du tourisme dans des paysages magnifiques.

Ce qu’il faut savoir avant de mettre le cap sur le splendide pays des Kiwis :

  1. Opua, au fond de la Baie de Iles sur l’île du Nord est le seul port d’entrée pour nos bateaux. Depuis cette année (2019), on ne peut plus faire les formalités ailleurs sauf si votre modeste navire mesure plus de 20 m, il est alors classé comme super yacht et vous pouvez aller directement à Auckland mais dans ce cas, vous n’avez sans doute pas eu besoin de cet article pour savoir quoi faire : votre agent s’est déjà occupé de tout J
  2. Vous devez pouvoir prouver que votre bateau a été carèné il y a moins de 30 jours ou à défaut avoir une photo sous marine de la coque datant de quelques jours et montrant qu’elle est propre. Attention la liste des types d’antifoulings autorisés est encore plus restreinte qu’en Europe.
  3. 48 heures au plus tard avant votre arrivée vous devez envoyer votre « Advance Notice of Arrival » disponible sur le site de la douane (voir liens utiles plus bas dans l’article) par email à yachts@customs.govt.nz
  4. A votre arrivée toute nourriture fraîche encore dans vos frigos ou paniers à légumes sera confisquée ainsi d’ailleurs que toute graines susceptibles de germer pensez y avant de partir çà évitera le gaspillage.

Toutes ces restrictions peuvent paraître comme les caprices agaçants d’une administration tatillonne (comme c’est clairement le cas dans certaines îles du Pacifique que je ne nommerais pas) mais elles servent en fait à protéger ce coin de paradis à l’écosystème unique mais très fragile (voir les documents du MPI dans les liens ci-dessous). Les points 1 et 3 permettent quant à eux à l’administration de gérer aux mieux leurs ressources : le personnel et le matériel sont concentrés à un seul endroit et grâce à votre email il savent quand vous arrivez.

Voici comment çà c’est passé pour nous : La procédure peut varier légèrement en fonction du nombre de bateaux arrivant en même temps et des fonctionnaires de service à ce moment là. Nous étions en tout début de saison et il n’y avait que 3 ou 4 bateaux à arriver ce jour là.

La vedette des douanes nous a repérés grâce à notre AIS alors que nous étions encore à une dizaine de milles de l’entrée de la baie. Heureusement nous avions déjà envoyé tous nos pavillons : national (notre drapeau bleu blanc rouge), courtoisie (le drapeau Neo Zélandais) et Q(jaune). Ils nous ont contacté par VHF fort aimablement pour confirmer les informations qu’ils avaient reçues sur notre « Advance Notice of Arrival » (çà fait plaisir de voir qu’on avait pas envoyé le document pour rien) ce sont enquis de notre heure d’arrivée prévue au ponton de quarantaine de la marina et nous on souhaité la bienvenue en Nouvelle Zélande.

Le ponton de quarantaine de la marina d’Opua est en fait une partie de la digue flottante brise clapot qui protège les pontons. Il n’est pas relié à la terre et la partie réservée à la quarantaine est clairement identifiée et séparée du reste de la digue par un grillage. Il y a 1 WC mais pas d’autre commodité.  Nous sommes arrivés vers 17 heures, mais leur bureau ferme à 16:30, il nous à donc fallu attendre le lendemain matin 8 heures que les fonctionnaires reprennent leur service. Si vous arrivez  le week-end, il n’est en principe pas possible de faire les formalités, il faudra attendre le lundi matin sans quitter le ponton : prévoyez un bon bouquin et suffisamment de nourriture (c’est le moment de finir ces dernières boites de corned beef achetées au Tuamotu par ce qu’il n’y avait rien d’autre et que vous n’avez pas encore eu le courage d’ouvrir et de faire une soupe à l’oignon si par hasard il vous en reste aussi), personne ne viendra vous embêter si non le voisin qui lui aussi est coincé à son bord. Les formulaires à remplir, sont mis à disposition dans une grande caisse plastique au bout du ponton à côté des toilettes flottante cela permet de gagner pas mal de temps le lendemain matin, il y a au moins quatre pages à remplir du formulaire de la douane, 2 pages pour MPI/quarantaine et une fiche de police/immigration par personne à bord. Si vous avez une imprimante à bord vous pouvez aussi les télécharger (liens ci-dessous) les remplir sur l’ordi et les imprimer.

Le lendemain 8 heures le zodiac de l’administration arrive sur le ponton de quarantaine. Ils sont toujours au moins deux. L’un pour représenter le service de la Douane et de l’immigration (une seule et même administration comme dans de nombreux pays Anglo Saxons, c’est quand même plus simple) l’autre dépendant du ministère des industries de base (Ministry of Primary Industries : MPI) en charge de la biosécurité. Si vous êtes nombreux à arriver ce jour là, plusieurs fonctionnaires de chaque administration seront présents pour limiter votre temps d’attente.  Leur approche est très professionnelle tout en restant décontractée. Ils sont toujours très polis, presque joviaux vu de notre point de vue français. Le déroulement exact de l’inspection du bateau dépend beaucoup de la personne qui vient à bord et des informations qu’ils ont sur le bateau.

La partie douane/immigration a été pour nous très simple, j’avais rempli les formulaires, la fonctionnaire nous à posé quelques questions pour confirmer certains détails, à tamponné nos passeport en nous expliquant qu’on pouvait rester dans le pays 90 jours. On lui a demandé si c’était possible d’avoir tout de suite un visa jusqu’au mois de mai. Elle nous a répondu qu’il suffisait de se présenter dans n’importe quel bureau de douane avant l’expiration des 90 jours pour renouveler pour une nouvelle période. Elle nous a ensuite remis le document magique  d’importation temporaire (TIE C4G) qui nous permet d’acheter tout ce qu’on veut pour le bateau sans payer la TVA (ici GST). L’importation temporaire est valable 2 ans, après quoi le bateau devra sortir du pays ou être importé et payer la taxe sur la base de sa valeur déclarée (et éventuellement expertisée). Mais chaque fois qu’on sort du pays la période de 2 ans est reconduite sans limitation.

La partie biosécurité était un peu plus compliquée. Normalement tous les aliments frais sont confisqués : fruits, légumes, oignons, ail, viande poisson etc. – il ne nous restait que 3 pauvres gousses d’ail et 3 oignons, mais aussi tous se qui est graines, haricots, lentilles, pois chiches…il nous restait quelques œufs, qu’il nous proposé de les cuire pour pouvoir nous prendre les coquilles. Il a inspecté le contenu de nos placards et coffres mais sans vraiment aller dans le détail. Il nous a pris toutes nos poubelles sauf les bouteilles et les boîtes de conserves vides et autres emballages. Par contre nous n’avions pas de preuve officielle de carénage récent ni de photo sous marine de la coque. Il est donc retourné à terre chercher une caméra sous marine assez sophistiquée avec la quelle il est revenu inspecter notre coque. Il l’a trouvée très propre et nous en a félicité à la suite de quoi, il nous a autorisé à affaler le pavillon jaune et à quitter le ponton de quarantaine.

En regard de ce qui indiqué sur les textes officiel cette inspection peut paraître assez légère mais tout est basé sur la déclaration officielle signé par le chef de bord/skipper (Master Declaration) s’il advenait qu’un produit alimentaire non déclaré soit trouvé à bord cela représenterai un parjure qui est ici un délit majeur. De plus nous les avons vu plusieurs fois par la suite venir avec un chien sur le ponton de quarantaine .

Entre temps la fille de la marina était venue nous faire l’article et nous proposer une place de ponton. Le prix est en fonction de la taille de la place attribuée : par exemple, Rêve à Deux mesure 12,80m mais avec le bout dehors et l’arceau arrière sa longueur hors tout est en fait 13,80. Il nous faut donc un ponton de 14 m minimum. Malheureusement il n’y en a pas toujours de disponible, un ponton de 16 ou 18 vous sera donc affecté et vous devrez payer pour 16 ou 18 mètres. Le prix reste toute fois assez raisonnable par rapport à l’Europe : 26 NZ$/jours = 16 euros /jours dans notre cas (aussi hors taxe pour nous). Il y a des douches chaudes grand luxe un grand sallon avec wifi mais aussi machines à laver, chariot très commode pour emmener le matériel ou les bagages du parking au bateau , vélos et voitures à louer, les spécialistes des bateaux sont là et attendent le clients. Par contre la marina est très loin de tout centre urbain. Il y a bien un commerce qui fait épicerie/supérette/boulangerie au bout du port. Le pain y est bon et le choix de produit alimentaire est raisonnable (surtout pour qui arrive de Polynésie J) mais il y en a peu (on peut acheter 3 oranges mais 1 kg videra le stock) et les prix sont très chers. Comme à l’arrivée les garde-mangers et autres frigos sont vides de chez vide, il faut rapidement prévoir de pousser au moins jusqu’à Pahia à 7 km ou il y a plusieurs supermarchés un peu plus grands que la supérette du port mais c’est une station balnéaire et les prix sont encore assez chers. En plus il n’y a aucun transport en commun, le taxi est à 20 NZ$ par trajet et faire les 7 km du retour en portant les courses… (Nous n’avons pas encore essayé le stop. Le mieux est de prendre une voiture (en s’arrangeant éventuellement à plusieurs) et d’aller jusqu’à  KériKéri à 20 kilomètres ou il y a plusieurs hypermarchés et de nombreux commerces.