Archives mensuelles : août 2020

Patience et Survie

Les radeaux de survie à gonflage automatique, éléments essentiels de sécurité pour nos bateaux, doivent subir des révisions obligatoires périodiques. En France c’est assez simple, vous confiez votre radeau au shipchandler du coin qui s’occupe de le faire parvenir à l’atelier d’entretient agréé par le fabriquant et vous le récupérez une quinzaine de jour plus tard. En nouvelle Zélande la réglementation est différente et le radeau n’est pas obligatoire pour la grande majorité des bateau de plaisance. Les magasins d’accastillage ne proposent donc pas ce genre de service. Pour le notre, cette révision devait être faite ce mois-ci et étant à Nelson ou il y a la succursale d’une société spécialisée nous nous étions persuadés que çà allait être facile. Sauf que… Securitec, la société en question a fermé son agence de Nelson il y a quelques semaines. Leur propre site web n’est pas encore à jour, et les gens du coin ne sont pas encore au courant. Securitec à centralisé tous ses services pour l’île du sud à Christchurch. On les contacte le 20/08, le commercial qui s’occupe de la plaisance va vous rappeler pour arranger la révision. Lundi 24/8 Domi réussi à obtenir le n° du commercial et le rappelle. Il demande de lui envoyer une photo de l’étiquette avec toutes les références du radeau. Pas de problème, nous dit-il, des la réception de la photo, oui, nous sommes agréés pour réviser votre radeau, voici notre adresse, envoyez nous le radeau on vous le retourne révisé d’ici 2 ou 3 semaines. On contacte donc un transporteur qui nous répond que les radeaux de survie sont classés marchandise dangereuse à cause de la bouteille de gaz carbonique comprimé qui sert au gonflage. Il faut donc avoir les étiquettes de danger et les fiches de sécurités adéquates. On rappelle Securitec qui nous envoie les fameuses étiquettes et fiches et arrange le transport. Les étiquettes arrivent mercredi soir par la poste. Le transporteur doit faire l’enlèvement jeudi mais les mauvais documents lui ont été envoyés, comme on a finalement reçu les bons documents par email, il confirme qu’il passera le lendemain vendredi. Vendredi, après avoir attendu toute la journée et plusieurs appels, on s’entend finalement dire que le chauffeur n’a pas pu inclure le port dans sa tournée de la journée et que l’enlèvement est reporté à lundi…

Lundi matin toujours rien. Le transporteur ne peut pas nous dire quand le chauffeur passera, on attend…finalement à 11:45 coup de fil du chauffeur et à 11:50 le colis est embarqué. Quand le reverra-t-on ? Çà c’est une autre histoire.

A suivre…

Mardi après midi coup de téléphone, c’est le responsable technique de Survitec qui nous annonce qu’il a bien reçu notre radeau mais qu’il ne pourra pas le réviser, personne en Nouvelle Zélande n’est homologué pour les radeaux de cette marque et les pièces nécessaires ne sont pas disponibles dans le pays.Le commercial doit nous rapeler demain pour nous proposer une solution…

Encore à suivre…

Mercredi matin, Domi rapelle le commercial. Il n’y a pas de solution technique pour réviser le radeau en Nouvelle Zélande, sur la photo de l’étiquette il avait confondu avec une autre marque. Il va nous renvoyer notre radeau et de mander à son bureau d’Auckland de nous faire une proposition pour un nouveau.

Toujours à suivre…

Le radeau, le retour…

Jeudi 03/09/2020 le radeau non révisé est revenu cet après-midi on a aussi reçu une proposition pour un neuf (ISO9650 >24H) le prix est bien placé et les dimensions collent à peu près mais il n’est pas du tout clair qu’il puisse être révisé partout. Ou plutôt il est clair qu’il ne peut pas être révisé dans beaucoup de pays… donc on hésite. A celà s’ajoute l’incertitude sur notre programme de navigation dans les prochains mois: rester ici jusqu’à la prochaine saison (mai 2021), continuer sur l’Australie en Décembre si elle s’ouvre comme prévu ou rentrer en Europe via le Chili à partir de fin octobre… Pas facile de prendre une décision.

Découverte de Nelson

Depuis une semaine que nous sommes à Nelson nous parcourons la ville en trottinette et elle s’y prête bien .La marina se trouve à 10 minutes du centre ville et un chemin d’accès pour les piétons et les vélos a été aménagé avec un magnifique parc et un chemin qui longe la rivière bordée de magnolias croulants sous leurs fleurs roses: c’est bientôt le printemps. Le chemin longe la rivière Maitai jusqu’au parc de Branford et continue même plus loin dans la vallée.

De là, trottinettes sur l’épaule nous montons jusqu’au « centre de la Nouvelle Zélande » (c’est un petit monument très populaire au sommet d’une des collines qui entoure la ville). De là nous sommes gratifiés d’une fantastique vue plongeante et panoramique sur la ville de Nelson et toute la baie de Tasman. Nous longeons le coteaux sur quelque km et redescendons à travers la forêt d’eucalyptus pour rejoindre la route côtière qui vient de Picton et Blenheim.

Nous finissons cette magnifique journée par la visite du Founders’ Heritage Park qui reconstitue le village de Nelson tel qu’il était entre l’arrivée des premiers colons (1850) et la deuxième guerre mondiale.

Une autre journée est consacrée à une grande promenade le long de mer au sud du port qui nous permet de voir à quoi ressemble l’entrée du chenal que l’on avait franchi de nuit lorsque nous sommes arrivés avec Rêve à deux. Évidemment nous ne pouvons pas éviter d’aller voir la cathédrale et son parc fleuri surplombant la ville et sa rue bordée de petites maisons typiques en contre bas .

Mardi matin, Marion, Dave et leur fille Karen (une famille de Nelson avec qui ma soeur Sophie s’était liée d’amitié lors de son passage ici en 2004) viennent prendre le café à bord de Rêve à Deux et nous passons la matinée à raconter notre voyage .

Mont Taranaki et Baie de Tasman.

On vous à laissés dimanche après-midi (16/08/2020) en pleine mer de Tasman. On vous rassure : depuis nous sommes bien arrivés à bon port dans la nuit de lundi à mardi.

Le cône du Taranaki se découpe sur l’horizon

La première partie de la traversée depuis Whangaroa c’était très bien passé comme vous avez pu le lire. Mais cette deuxième partie est à classer dans la catégorie des navigations de rêve. Nous avons passé une grande partie de la journée de dimanche au moteur dans des vent d’ENE très faibles (5 à 6 nds) mais étant à 100° du vent réel nous avons pu garder les voiles et la mer étant plate bien avancer en ne dépassant pas les 1200 tours au moteur. Nous avons déviés un peu de notre route vers l’ouest pour contourner une zone de calme et aller chercher le vent qui devrait se lever en fin de journée. A 18 heures le vent et bien là pas très régulier au début mais suffisant pour couper le moteur. Vers 21:00 il est tout à fait établi à 12 nds vent de travers ce qui nous permet de glisser sans effort sur cette mer toujours plate à 7-8 nœuds. La nuit est parfaitement claire et nos quarts se succèdent sous la voûte étoilée… en fait on la voie juste de temps en temps, quand on sort le bout du nez de notre véranda douillette pour peaufiner le réglage de l’écoute de foc et faire avancer le bateau au maximum, parce que cette nuit sèche et claire est plutôt fraîche.

Vers 6:00 le jour commence à poindre, le soleil rougi l’horizon à l’est. Quelque chose se découpe en ombre chinoise dans la bande lumineuse entre la mer et les nuages. Pas de doute, c’est une montagne. Relèvement pris c’est bien le mont Taranaki, c’est un stratovolcan actif. Il appartient à la même famille de volcan que le mont Fuji et l’Etna bien qu’il soit moins haut (2518 m contre 3776 et 3350 m respectivement), il n’en n’est pas moins impressionnant vu d’ici. Au fur et à mesure que le soleil se lève le ciel à l’arrière plan passe progressivement de ce rouge orange foncé au jaune puis au bleu pale et la vision s’estompe dans la brume du petit matin. Mais comme la matinée s’avance et le ciel devient un bleu parfaitement limpide sur toute la voute à 360°, le Taranaki ré-aparait seul sur l’horizon et on peut distinguer son sommet enneigé.

Le vent à molli un peu (10 nds) mais comme la mer reste plate on continue à plus de 6 nds sur la route. Le Taranaki n’a pas encore disparu derrière nous que nous commençons à distinguer les sommets de la pointe nord ouest de l’île du sud (probablement le Mont Owen et les sommets du parc national de Kahurangi). Plus tard dans l’après midi on aperçoit à l’est l’île D’Urville du nom de l’explorateur français Dumont D’Urville qui fut le premier européen à découvrir et cartographier cette partie de la nouvelle Zélande en 1826 sur son navire l’Astrolabe (n’en déplaise à Messieurs Cook et Tasman cocorico!). Les conditions sont toujours estivales et nous continuons de glisser sur une mer parfaitement plate. Vers 18:30 heures, juste avant la tombée de la nuit nous sommes à 5 miles par le travers de la pointe de Bush End qui marque la fin de Farewell Spit le grand banc de sable fermant la Golden Bay et l’entrée dans la baie de Tasman proprement dite. On croise 2 chalutiers en pêche sur la pointe. Le temps est parfaitement clair, la lumière encore bonne et la mer comme un lac mais on ne vois rien ! Le banc de sable qui s’étant sur plus de 15 milles est parfaitement invisible. Pourtant on voit parfaitement les hauteurs de la côte au nord de Collingwood. Il est sans doute plus facile à identifier quand la mer est plus forte et déferle dessus. Nous n’arriverons même pas à identifier la balise qui marque la fin du banc avant que la nuit tombe tout à fait. C’est quand même bien le GPS:). On a l’impression d’être arrivé et poutant il reste encore pratiquement 40 milles, elle est immense cette baie de Tasman.

Vers 22:00h le vent qui avait déjà bien faibli nous lâche complètement, moteur  pour terminer! on commence à voir les lumières de Nelson. La nuit est très claire mais il fait froid (9 – 10°C) La marèe basse est à 02:55 ce matin (18/08/2020). A 03:30 que nous embouquons le chenal d’entrée de la lagune qui abrite le port de Nelson, juste au début de la marée montante et le courant favorable mais encore faible : encore une fois un timing parfait dit Domi  (il va finir par avoir les chevilles qui enflent!).

Il n’y a pas de vent ni de courant dans le bassin la marina. A 04:30 nous sommes amarrés au ponton de la marina tout est calme. On prend tout de même le temps d’appeler ma sœur Sophie sur Whatsapp. Elle est avec Mamie à la maison de retraite. Çà tombe bien, comme on avait raté le rendez-vous Skype du lundi matin on peut la rassurer et aller nous coucher avant que le jour se lève. Pas de bruit d’autoroute, ni d’avion, ni de train, pas de bruit non plus du côté du port commercial (pas de containers qui tombent ni de machine qui tourne), ici tout est calme et silencieux.

Dans la matinée nous passons au bureau de la marina. Aucune formalités puisque nous avions envoyé le formulaire et la copie de l’assurance par mail juste avant de partir de Whangaroa. Le responsable prend le temps de nous montrer les installations et de nous expliquer le fonctionnement. Dans la journée, nous allons faire un tour en ville pour dégourdir les roues des trottinettes. C’est à à peine 10’ par la piste cyclable le long de la rivière. La ville semble très agréable avec un vrai centre ville et des rues commerçantes animées et la nature tout au tour. Cerise sur le gâteau il y a un grand super marché Count Down à 500 m de la marina. Çà va nous changer des expéditions courses de Tauranga…

Le Cap Reinga by night

(ré-édité avec photos)

IMG_3662Le cap Reinga de nuit??? Quelle idée, c’est ci-beau de jour. D’accord mais là on est pas la pour jouer les touristes et visiter le phare. On contourne la pointe nord de l’île du nord pour passer en mer de Tasman et essayer de descendre jusqu’à Nelson au nord de l’île du sud. Çà fait déjà un moment que çà nous titillait mais le problème en hiver c’est que les fronts passent si vite et si souvent. qu’il est difficile de trouver un créneau assez long pour se glisser entre deux. Mais ce matin (vendredi 14/08/2020) en regardant les gribs on a cru apercevoir une telle possibilité. On a donc dit au revoir à nos amis de Folligou qui trouvent le créneau un peu trop risqué (il y a une grosse perturbation en formation sur les côtes Australiennes et qui devrait toucher la côte Kiwi mardi) et préfèrent profiter encore quelques jours des magnifiques mouillages de la baie de Whangaroa. Au revoir les amis on a passé de bons moments ensembles!
Le temps de vérifier les routages, de reserver une place à la marina de Nelson et de dégonfler l’annexe il est déjà treize heures quand nous sortons de la baie. Il n’y a pratiquement pas de vent et c’est au moteur que nous faisons les premiers milles. Le vent se lève vers 15:30, nous essayons d’établir le spi asymétrique que nous avions remonté sur l’emmagasineur il y a quelques jours mais toujours le même problème: le milieu de la voile est trop large, prend dans le vent et se deroule en nous fait un beau coquetier. On arrive tout de même à l’affaler mais il était temps, entre temps le vent était monté à plus de 20 nds et nous propulse à bonne allure vers la pointe. Nous prenons un ris puis deux. Nous aurons le droit à un superbe coucher de soleil sur la baie de la Great Exhibition avec les falaises d’Urville se détachant sur l’horizon. (on mettra les photos dés qu’on aura du réseau ) Nous allons empanner très au large de la côte pour éviter le plus fort du courant et les remous associés. Il est 23:50 quand nous arrivons devant le cap Reinga. Il pleut mais il fait doux, surtout sous la véranda. C’est tout juste l’heure de la renverse ce qui nous permet de le passer avec le courant sans rouleaux ni remous.

Çà y est nous sommes en mer se Tasman. Pour l’instant nous déboulons toujours à 7 – 8 noeuds au reaching. En fin de nuit, le ciel se dégage et la lune apparait, croissant brillant sur l’horizon. Au matin nous sommes récompensés par un ciel bleu limpide. Le vent molli un peu et nous larguons les ris. A midi, nous croisons un voilier qui remonte vers le nord. Nous avons parcouru 156 milles depuis Whangaroa, pas énorme mais c’est toujours çà de pris. Les gribs nous prévoient beaucoup moins de vent pour demain. Toute la journée on continue à glisser vent de travers. Il fait tellement beau qu’on en profite pour prendre la douche dans le cockpit. Nous sommes tout les deux tellement heureux d’être en pleine mer loin des côtes, c’est difficile à expliquer mais on s’y sent vraiment bien. Toute la journée nous admirons les grands albatros et les petrels qui tourne autour du bateau. Avant la nuit, nous sommes dépassés par une grande bande de dauphins fonçants vers le sud. Chasse ou migration on ne sait pas mais ils avait l’air très pressés. Quelques individus prendrons tout de même le temps de nous gratifier de quelques cabrioles.

Comme prévu le vent tombe dans la nuit et nous devons faire appel au moteur pour continuer à avancer. En effet les dernières prévisions confirment bien que le front se rapproche. Il faut vraiment arriver au plus tard mardi soir pour éviter le mauvais temps. Au matin (dimanche 16/08) on s’écarte un peu de la route directe que nous suivions jusqu’ici pour aller un peu plus à l’ouest dans l’espoir de trouver un peu de vent ce soir comme nous l’indique tous les routages. On à fait un peu plus de la moitié du chemin mais il nous reste encore 226 milles à parcourir jusqu’à l’entrée du chenal de Nelson A suivre…
Rêve à deux S37º28,7´E172º38,7´

Petites Navigation hivernames (Baie des îles et Whangaroa)

Notre petite Otarie est devenue de jour en jour de plus en plus envahissante. Une nuit elle décide de venir se promener sur le pont juste au-dessus de notre cabine et autant ces animaux sont gracieux et furtifs dans l’eau, hors de l’eau c’est à peu près aussi discret qu’un éléphant… Bon! Dominique sort et arrive à la convaincre qu’à cette heure-ci ce serait beaucoup mieux pour elle d’aller à l’eau. Après quelques pourparlers elle se laisse finalement convaincre et nous pouvons nous rendormir. Le lendemain matin elle n’est plus là sans doute vexée qu’on ne la laisse pas batifoler sur le bateau à sa guise.

Le vent d’est assez fort souffle toute la semaine levant une forte houle au large qui rend la plupart des mouillages de la Baie de Iles peu confortable. Opunga Cove par contre est parfaitement abritée par ce temps nous y resteront donc 7 jours. On profite de l’escale pour explorer les baies voisines en annexe et à pied. Ce n’est pas facile parce que le rivage est entièrement bordé de propriétés privées. Les grèves regorgent de coques et on en ramasse plusieurs fois. Pour être sûr de ne pas croquer du sable on les fait dégorger dans un panier suspendu à fleur d’eau à l’arrière du bateau pendant 24 heures. Sur la rive sud-ouest au fond d’Assassination Cove il y a une route d’accès semi privée et un parking. En remontant la route empierrée on trouve des poubelles collectives pour les maisons des environs. On arrive à se glisser par des chemins plus ou moins privés (pas d’indications,on est en hivers et la plupart des maisons ne sont pas occupées) et des pâturages jusqu’à la baie voisine de Te Huruhi. La mer étant basse on peut traverser le ruisseau et regagner la grand’route (Manawaora road), on pousse jusqu’à Waipiro bay et revient sur nos pas pour prendre embranchement (fermer par une barrière) qui retourne a Assassination Cove. Le lendemain on va sur l’isthme étroit qui relie la presqu’île d’Orokawa. Là encore cela semble privé mais il y a aucune indication. Ce sont de petites maisons assez modestes. L’endroit et très joli avec une belle vue sur les îles de l’autre côté. Lundi 3/8 c’est la plage d’Opuga Bay proprement dite à marée basse et en plus des coques habituelles, on fait une moisson d’huîtres qui feront notre régal le soir même avec un petit verre de Sauvignon blanc de la région de Nelson.

On a aussi utilisé ces quelques jours d’arrêt pour essayer de regréer le spi lourd (le blanc) sur son emmagasineur. Ce n’était pas simple vu que le temps nous obligeait à faire la manip à l’intérieur du bateau mais c’est fait, on pourra essayer dès que le temps le permettra. (Pour les voileux qui serait intéressé par le pourquoi et le comment de cet opération voir la note explicative à la fin de cet article**)

L’apport quotidien de protéines est certes assuré par dame nature mais les fruits et les légumes frais commencent à s’épuiser, il n’y a plus beaucoup de vent aujourd’hui (mardi 04/08/2020) c’est le moment d’aller faire des courses. Notre idée était d’aller mouiller devant la plage de Waitangi pour aller au super marché Count Down a 300 m de là. Mais la houle du large levée par le vent de ces derniers jours rentre directement dans la baie rendant le mouillage inconfortable et les débarquements en annexe pratiquement impossibles. Nous nous rabattons donc sur Russel ou il y a une petite superette. Le mouillage n’est pas très confortable non plus mais l’accostage en annexe au ponton du wharf ne pose aucun problème. Courses rapides, on en profite pour aussi remplir la bouteille de gaz et à 13:30 on est repartis pour notre mouillage favori d’Opunga cove. Il fait un temps superbe et il n’est pas encore trop tard dans l’après midi. On en profite pour piquer une tête et aller voir l’état de la carène. Il n’y a pas de coquillages ni de « fan worm » mais beaucoup d’algues qui lui font une bonne barbe d’une dizaine de centimètres. Pas étonnant qu’on avançait pas ! Il va vraiment falloir faire quelque chose. En grattant un peu tous les jours en 3 – 4 jours on devrait y arriver.

Le lendemain le temps est superbe juste se qu’il nous faut de vent et orienté dans la bonne direction pour que beaucoup de mouillages de la Baie des Iles soient bien abrités. On choisi d’aller mouiller à Paradise Bay (ne pas confondre avec Paradise’ Betz, les familiers de la Touraine du Sud comprendrons) sur Urupukapuka Island. Nous arrivons vers 11:00. Il y a deux bateaux ancrés mais ils se préparent à partir. Le temps est magnifique on commence donc par passer 45’ sous la coque. Un bon déjeuner tardif pour nous réchauffer (ici l’eau est très claire mais plus froide qu’à Opunga) et c’est parti pour une exploration des sentiers de l’île. Nous avions déjà exploré la partie nord lors de notre passage ici en novembre dernier, cette fois ci-nous nous concentrons sur la partie sud. Les falaises qui surplombent le large sont superbes avec une vue imprenable sur le cap Brett et toute la baie.

Le soleil se couche quand nous rentrons au bateau et passons une excellente nuit.

Le répit météo a été de courte durée. Il ne faut pas oublier que nous sommes au coeur de l’hiver. Du mauvais temps est à nouveau annoncé pour les prochains jours. Mais cette fois-ci ce n’est pas de l’ENE, le vent va cette fois commencer à souffler du nord est pour tourner au nord puis nord ouest puis à l’ouest et même au sud ouest et le tout en moins de 72 heures. Trouver un mouillage protégé ne va pas être simple. En plus on aimerait bien avoir de la 4G pour la vacation skype du jeudi soir avec Mamy. Dans tous les cas, on ne peut pas rester ici, le vent est encore faible mais une petite houle commence à se lever. On passe d’abord voir en face à Waipiro Bay, ce sera très bien dès que le vent sera passé franchement ouest pour l’instant avec encore de l’est dans son nord ce n’est pas l’endroit idéal en plus il n’y a pas de réception. On se rabat donc sur la baie suivante, Orokawa Bay juste opposée à Opunga Cove. On profite du court trajet dans 10 nds de vent portant pour essayer notre spi remis sur son emmagasineur. On le hisse déroulé sans trop de mal, il s’établit bien on fait deux ou trois essais d’enroulement et de déroulement qui se passent bien. Essai concluant donc (à confirmer dans des conditions plus soutenues) !

On mouille à Orokawa, tout près de la plage. Pour l’instant il fait encore beau. On en profite pour continuer le carénage. La carène commence à devenir convenable même si il reste encore une fine couche d’algues brunes ici ou là. Le mouillage et bien protégé mais le vent à tendance à contourner le promontoire qui termine a péninsule d’un côté ou de l’autre si bien que nous tournons beaucoup sur notre chaîne. Le jour suivant en début d’après-midi, Folligou nous rejoint et mouille juste à côté de nous. Carole et Daniel on passé quelques jours à Opua ou ils ont loué une voiture pour aller voir le Cap Reinga le week-end dernier puis ils se sont déplacés pour remonter la rivière de Keri Keri jusqu’au « old stone store » grâce au faible tirant d’eau de leur bateau. Ils nous racontent leurs promenades autours du repas du soir à bord de Rêve à Deux.

Le lendemain samedi 8/8/2020 le vent tourne progressivement vers le SW comme prévu. Nous nous déplaçons pour ancrer à Waipiro toujours avec Folligou. Demain les prévision sont parfaite pour continuer notre remonter vers le nord. Au cours du dîner à bord de Folligou nous décidons de partir de bonne heure demain matin pour passer les îles Cavalli avec la marée et arriver à une heure raisonnable à Whangaroa.

Dimanche 9/8/2020 à 8:30 nous levons l’ancre, le temps est superbe, pas de nuage, mer plate. On se glisse entre les îles le vent s’établit à une dizaine de nœuds. S’établit c’est beaucoup dire, si la force reste relativement constante, ce n’est pas du tout le cas de la direction comme c’est souvent le cas pour un vent de terre. On passe de 90° à 120 puis à 50° en quelques minutes et çà recommence l’instant d’après. Le pilote à du mal à suivre et nous aussi, il faut barrer et régler les voiles en permanence. Mais faire de la voile à « l’ancienne » par ce temps là c’est tout de même bien agréable ! Et puis notre travail sous marin de la semaine semble avoir porté ses fruits : dans ce vent léger et variable on reste toujours au-dessus de 90 % de la vitesse cible de la polaire (vitesse théorique du bateau en fonction de l’angle et de la force du vent) alors qu’avant le nettoyage on avait parfois du mal à atteindre les 60 %…. On passe au pied du monument commémorant le Rainbow Warrior, le navire de Green Peace coulés par les services secrets français dans une opération honteuse et catastrophique pour essayer de continuer les essais nucléaires à Mururoa. Le vent accélère dans le passage entre les îles et la terre et on prend même un ris pour quelques minutes. Passé la pointe nord de l’île plate le vent est pile dans l’axe de l’entrée du havre de Whangaroa. Comme le temps est superbe et le bateau glisse bien on s’amuse à tirer des bords en virant à la refusante jusqu’à l’entrée du goulet. A 14:45, on jette l’ancre à Waitepipi bay. Carole et Daniel arrivent peu après. Diner ensemble à bord et nuit calme à l’ancre.

Lundi 10/08/2020, le temps va encore changer, avec du vent de sud ouest et d’ouest assez fort pour mardi et mercredi. On décide d’aller s’amarrer à la petite Marina de Whagaroa. On en profitera pour se réapprovisionner en passant une commande au supermarché NewWorld de Kerikeri. La livraison est prévue pour jeudi matin. Mais il y des travaux en cours à la marina et on nous demande de repartir impérativement mercredi matin au plus tard.

Mardi, il pleut beaucoup mais dans l’après-midi une éclaircie nous permet d’aller marcher un peu à terre. Dans la nuit le vent forcit et tourne franchement à l’ouest. Au matin nous avons plus de 40 nds au ponton et pour seule protection le ponton lui-même qui est presque recouvert en permanence par le clapot de la baie et en plus il pleut à torrent. Pas question d’essayer de partir par ce temps malgré l’insistance du gérant de la marina qui a vraiment besoin de notre place. Finalement en milieu d’après midi, le vent se calme un peu et nous arrivons à sortir. Pour assurer le coup, je suis dans l’annexe avec le moteur et je pousse l’étrave de rêve à deux pour l’aider à tourner dans l’espace étroit entre les pontons. Nous allons ancrer à l’orée des mouillages dans Waitapu bay (de l’autre côté de la colline qui surplombe la marina). Jeudi, on revient mouiller entre la pointe et le wharf et on va à terre en annexe pour aller réceptionner notre commande qui arrive comme prévu à 13:00. Le reste de la journée se passe à ranger les provisions à bord et à nous reposer. Mémorable soupe de poisson à bord de Folligou le soir : un plaisancier local leur avait offert le matin même un superbe snapper le poisson roi local (en français vivaneau) on s’est régalés.

A suivre…

** Note explicative sur notre emmagasineur de spi.

Quand nous avions acheté le bateau le petit spi asymétrique blanc (105m² tout de même) était monté sur emmagasineur et était supposé être un « code zero » ou un gennaker (Domi dit qu’avec un SHW/SF de 0.75 il s’agit bien d’un spi : ses épaules sont trop larges pour être un code 0 et çà se voit bien quand il est en l’air). Quand nous l’avions utilisé tel quel, une fois sur deux il se déroulait dans le milieu avant qu’on ait fini de l’enrouler complètement. On s’était même fait assez peur un fois en doublant basse Spinneg (devant le Guilvinnec). Du coup, on l’avait regréé en chaussette et depuis il n’a jamais posé de problème (à part Domi faisant des nœuds avec le bout de la chaussette en le hissant ou en l’affalant autour du radar…). Mais dans les vent très variables de la région avoir une voile de portant à poste que l’on puisse très vite enrouler ou dérouler en fonction des caprices d’Éole nous semblait intéressant. En réfléchissant nous nous sommes dits que le problème venait peut être de la drisse simple qui pouvait tourner sur elle même et provoquer le déroulement intempestif. On a donc simulé une drisse mouflée à l’aide des deux drisses ce qui a aussi l’avantage de bien positionner la voile enroulée devant l’étais et non plus sur le côté (Rêve à Deux dispose d’une drisse de spi de chaque côté du mat, suivant l’amure on utilise l’une ou l’autre), ce qui pourrait aussi contribuer à améliorer l’enroulement. Il a fallu en suite repasser le câble anti torsion en se servant du nerf de bord d’attaque comme d’un messager (ce qui n’est pas une opération des plus simple à faire dans le carré mais vu ce qu’il tombe dehors pas question de sortir) refaire les transfilages, épisser le bout de manœuvre de la galette et ranger le tout dans son sac en vue d’un envoi classique (l’enroulement ne peut se faire qu’une fois hissé à poste). On essayera un de ces jours par vent faible…