Archives mensuelles : octobre 2020

Coup de Trafalgar Suite

Coup de Trafalgar… Suite

Lundi 5/10/2020, le verdict est tombé, Rob, le gréeur d’Opua, pense que les réas de tête de mât n’ont pas été changé (contrairement à ce qui est écris sur la facture) mais comme la tête de mât est très abîmée, il faut démâter. Adam le gréeur local arrive à mobiliser la grue pour le lendemain mardi et obtient un créneau à la cale pour 11:30. Le reste de la journée est passé à préparer le bateau pour le démâtage. Nous avions déjà enlevé les voiles d’avant dimanche dans un calme mais il y a encore pas mal de choses à démonter (grand-voile , enrouleurs , goupilles, ridoirs, câbles des instruments et autres antennes, hale-bas de bôme, la bôme et j’en passe et de meilleures), pas d’hésitation, on sait faire, la dernière fois c’était seulement en Novembre dernier, mais faudrait pas que çà devienne une habitude !

Mardi, le démâtage se passe comme sur des roulettes. Une fois le mât au sol et la tête de mat démontée, on constate les dégâts. Les réas de tête de mât n’ont effectivement pas été changés mais deux d’entre eux (dont celui qui a bloqué) ont été réparés en insérant une bague en bronze dans le trou de passage de l’axe qui avait sans doute prix du jeux. Sur le réa de GV cette bague n’a pas été placée correctement (elle devrait dépasser de façon symétrique de chaque côté de façon à ce que le réa soit bien centré dans son logement.) Du coup le réa lui même à frotté contre la paroi de la tête de mat et l’a creusée en s’usant et dans le même temps, le couple bronze/alu à provoqué de la corrosion qui a agrandi le logement de l’axe dans la tête de mât. Le réa c’est mis en biais, pénétrant de plus en plus profond dans la paroi jusqu’à ce que l’espace soit suffisant pour que la drisse s’y coince. Tout ce bazar pour n’avoir pas remplacé des réas à 20 balles !

Le verdict est que la tête de mat est devenue inutilisable. Une réparation de fortune pourrait être tentée, mais à peu de chance d’être assez solide (il y a plus de 10 tonnes de compression sur la tête de mat). Conclusion il va falloir en commander une neuve. Contact est pris aussitôt avec Z Spar . Il y a peut-être une pièce en stock aux États-Unis.

Pour nous remonter le moral, Adam le gréeur nous prête une voiture. C’est un vieux 4X4 Izuzu avec 226 000 km au compteur mais elle marche très bien. Il appartient à des amis à lui qui sont en Alaska sur leur bateau Ten Gauge. Çà va nous permettre de faire pas mal de chose et de nous balader un peu en attendant la tête de mât. Merci Adam et merci à ses amis ! Comme çà on se sentira un peu moins dans la peau des marins français, enfermés aux pontons sur la Tamise ou à Porthmouth, après la fameuse bataille.

Mercredi, la pompe à eau de mer est arrivée et on a pu la remplacer sans difficulté.

Donc dès qu’on à une tête de mât on est près à repartir sauf que…

La réponse de Z Spar est arrivée le même jour : ce n’est pas une tête de mât de chez eux. Elle viendrait de chez le concurrent Sparcraft. Sparcraft nous envoie les plans de la tête. En effet çà semble coller tip top. On la commande aussitôt mais la pièce n’est pas en stock, elle doit être fabriquée dans leur usine à La Rochelle. Elle devrait être prête le 29/10. Avec l’expédition le remontage et le remâtage il ne faut donc pas espérer re-naviguer avant mi-novembre…

Entre temps, la maman d’Anne est décédée. Nous mettons nos activités en veilleuse quelques jours pour apaiser notre chagrin. C’est dur d’être bloqué loin de la famille en ces circonstances, foutu COVID !

Adieu à ma Maman

Tu nous a quitté en laissant un énorme manque mais tu nous a donné tout ton amour qui nous a réuni tous et c’est par cet amour que les nouvelles et les photos ont circulé dans une grande famille unie et merveilleuse . Tous ces jeunes qui te chérissent et qui sont tous plus beaux les uns que les autres, c’est leurs avenirs qui vont nous permettent d’avancer et de continuer notre vie en nous battant comme tu as su le faire pour nous montrer la route . J’ai commencé ce blog en pensant à toi et je vais le continuer en ta mémoire car c’est grâce à tes encouragements que nous avons réussi à être de l’autre côté de la terre . Maman , Mamy comme on t’appelle aussi on t’aime et on ne cessera jamais de t’aimer , tu restes dans nos cœurs pour toujours .

Merci pour tout.

Coup de Trafalgar…

Mercredi 30/09 nous vous faisions part de notre plaisir de naviguer à nouveau. Ce plaisir malheureusement à été de très courte durée.

En arrivant sur l’île Adèle le vent soufflait assez fort (15 à 20 nds) et pour ne pas entrer dans la crique à fond de balle on a décidé d’affaler la grand ’voile bien au large. Grand bien nous en à pris car elle n’a pas voulu descendre, la drisse semblait coincée. Après avoir essayé toutes les possibilités pour la faire descendre en tournant en rond devant l’île pendant presque une heure, Domi s’est résolu à monter au mât avec un couteau pour trancher la manille textile qui relie la grand voile à la drisse.

En mer dans ce vent c’est assez impressionnant mais heureusement il n’y avait pas trop de vagues et le pilote à bien joué son rôle pendant que j’assurais Domi à la drisse. Si tôt la manille tranchée, la grand voile est tombée impeccable dans ses lazys. Heureusement que çà c’est produit ici en baie et par beau temps. Je vous laisse imaginer le même incident au large par mer forte avec un coup de vent qui monte…

On mouille à Stilwell bay. Domi remonte au mât pour essayer de débloquer la drisse sans succès, elle est coincée de chez coincée entre le réa et la séparation centrale de la tête de mât. Ce réa avait été changé en Novembre dernier, mauvais dimensionnement ou usure prématurée, il faudra le démonter pour le savoir. En tous cas une chose est sûre on ne repartira pas avec des réas qui risquent de coincer il faut les changer et pour çà il faudra peut-être démâter. Des emails sont immédiatement envoyés à Rob, le gréeur d’Opua qui avait fait le travail et à la marina de Nelson pour être sûr d’avoir une place de retour.

Stilwell est une très jolie baie au cœur du parc national d’Abel Tasman. Elle est bordée par une superbe plage de sable dorée et et entourée de collines escarpées recouvertes de forêt primaire et surplombée au loin par le sommet enneigé du mont Campbell. Elle est aussi protégée du large par l’île Adèle ou du moins nous le pensions… Mais dans la soirée une petite houle résiduelle rentre dans la baie, pas grand chose mais comme on la prend de travers, elle nous fait rouler bord sur bord rendant la première partie de nuit très inconfortable.

Jeudi matin à 8 heures on repart pour Nelson, la marina nous confirme qu’ils ont toujours de la place pour nous et nous donne les coordonnées du gréeur local que nous contactons aussitôt. A peine Rêve à Deux amarré, il vient pour voir de quoi il en retourne. Il craignait que nous ayons toujours la grand’ voile haute. Il reviendra avec son employé demain pour monter là haut et voir ce qui peut être fait.

Entre temps, on trouve une fuite sur la pompe d’eau mer du refroidissement moteur. c’est le joint spi côté roulement qui fuit. Renseignement pris, le plus simple, vu l’âge de la pompe, c’est de la changer. Au prix des pièces Volvo c’est un autre coup dur pour notre budget.

Décidément le passage de septembre à octobre n’est bon pour nous… Avec des noms comme Nelson et Collingwood à proximité ce n’est qu’à moitié surprenant que le mois d’Octobre ne soit pas favorable aux navires Français. Mais bon, çà aurait pu être pire! En tous cas, on fera bien attention de ne pas reprendre la mer le 21/10 et ce n’est pas l’amiral Villeneuve qui nous contredirait! (pour le décryptage: à vos bouquins d’histoire!)

Note positive pour atténuer cette suite d’incidents: juste avant l’entrée du chenal un superbe king fish à bien voulu se prendre à notre ligne comme pour nous dire: « gardez le moral, au moins ce soir, grâce à moi, vous pourrez vous régaler »

La pompe neuve arrivera lundi. C’est aussi le jour ou le gréeur, après consultation de son collègue d’Opua nous dira si nous devons démâter pour réparer la tête de mât ou s’il peut se contenter de changer les réas de là haut.

On risque donc d’être à Nelson encore pour un moment…