Archives mensuelles : mars 2021

Les jours se suivent…

Les deux derniers jours ont été plutôt éprouvants. Il faisait beau et chaud (trop?) certes, mais dans cette zone en bordure de l’anticyclone est vraiment une zone a éviter. On comprend maintenant parfaitement pourquoi cette zone de transition était matérialisée par un zigzag orange sur les cartes facsimilé de la NOAA il y a quelques jours. Non seulement le vent y est insuffisant pour escalader la houle mais il tourne tout le temps. Alors, optimiser la marche du bateau pour essayer de passer avant que cette épée de Damocles de pseudo depression tropicale nous tombe dessus, forcément çà porte sur les nerf.
Mais depuis hier, l’étude approfondie de toute les données disponibles suggère que cette perturbation ne devrait pas créer des vents trop violents ni une mer trop forte dans la zone que nous traversons. Il y aura certes du vent et en avant de la perturbation il sera de face mais de toute façon on n’arrivera pas à passer avant qu’elle n’arrive alors que sur son arrière on pourrait même avoir un peu de portant. De toute façons, si les calmes se prolongent on aura plus assez de fuel pour avancer au moteur et en plus il y en a marre du bruit! Donc, advienne que pourra, on lève le pied et on fait avec…
La nuit continue dans le même schema de vent faible et variable sur fond de houle à la différence que le moteur n’appuie plus ce qui donne beaucoup de fil à retordre au pilotes. A ce petit jeux c’est encore le « vieux » Ray Marine qui s’en tire le mieux alors que le B and G « pête les plombs » au bout d’un moment (il a besoin d’un bon ré-étalonnage)
Sur le matin, le vent semble se stabiliser un peu et on fait pratiquement route directe à la voile pas très vite certes mais en silence. Pour vérifier que les difficultés des pilotes ne seraient pas dues à du kelp dans le safran ou la quille( çà nous est déjà arrivé!), on arrête le bateau quelques instants et je plonge vérifier. L’eau à 26°C est parfaitement limpide, de ce bleu profond si particulier au Pacifique. Deux poissons volants et une méduse nagent à l’ombre de la coque, difficile d’imaginer que le fond est 4200 m plus bas. Côté carène et appendices, pas de soucis, c’est nickel. C’est une satisfaction, j’avais caréné à l’aveugle en plongée dans l’eau trouble du port de Lyttelton: je ne m’en était finalement pas mal tiré.
Autre satisfaction ce matin: les routages TimeZero et Qtvlm proposent tous les deux le même itinéraire jusqu’à l’arrivée. C’est une première! D’habitude il y en avait toujours un qui proposait une option nord et l’autre la sud (jamais systématique) On va donc essayer de suivre leur proposition qui commence par un long bord nord-nord-est. Et récompense de nos efforts, au moment ou j’écris ces lignes, un bon vent nous propulse à 6 noeuds légèrement débridé sur cette route. C’est pas encore gagné mais çà va mieux…

La panne!

La situation météo sur zone pour la fin de la semaine est toujours préoccupante nous essayons donc d’avancer le plus vite possible en s’aidant, chaque fois que nécessaire, du moteur. Et comme nous traversons cette grande zone de vent faible mêlée de forte houle , çà fait pas mal d’heures de moteur.
Hier après-midi, déjà, il nous avait donné une petite inquiétude. Il s’était arrêté tout d’un coup. Diagnostic rapide: arrêt de l’alimentation de gasoil pouvant être due (le réservoir étant au 3/4 plein) soit à la vanne du réservoir mal ouverte soit au tuyau de mise à l’air libre qui était pincé ou à une combinaison des 2. Une fois les causes possibles éliminées et les circuits purgés, le moteur redémarre et tourne une grande partie de la nuit sans souci. Mais ce matin 10:00 rebelote: il s’arrête. La çà devient plus embêtant. Anne aux petites mains et moi la tête dans le moteur, On change alors le filtre, vérifie la canalisation d’alimentation, la souffle et aspire le carburant (en utilisant le gonfleur de l’annexe qui n’a pas été facile à nettoyer après: merci les petites mains) , çà coule normalement du reservoir mais le gasoil n’arrive toujours pas au filtre. Je jure et je râle mais fini par trouver l’obstruction …En fait des saletés, genre mélange de rouille et de sciure de bois, ou peut-être le reste d’une construction de mouche maçonne(genre de guêpes s’introduisant partout pour y faire leurs nids en mêlant de la terre à leur cire)?, s’étaient agglomérées et bloquaient le raccord entre la canalisation et le pré-filtre… On démonte, nettoie, remonte, purge et finalement démarre. Ouf!
Avec la mer qui nous remue et la température suffocante dans le compartiment moteur (30°C à l’extérieur + la chaleur du bloc) ces 2 heures de boulot n’étaient pas des plus agréables. Heureusement le gasoil kiwi est très clair et n’a pratiquement pas d’odeur, je préfère ne pas imaginer le même dépannage avec les GO à l’odeur si forte que nous utilisions il y a quelques années.
En tous cas,nous avons eu beaucoup de chance que çà nous arrive ici, seuls au milieu de l’océan et non dans une entrée de port difficile avec un fort courant, des rochers tout au tour et plein de bateaux au mouillage…

Le premier arrivé

Depuis deux jours cest lénervement à bord . Jusquà présent en regardant la météo ainsi que les gribs, nous étions dans un énorme anti cyclone qui nous protégeait contre le mauvais temps et aussi la grosse mer.
Voilà que depuis avant-hier, les gribs nous montrent une dépression se formant sur les Australes et descendant rapidement en se creusant pour passer quelque part entre Rapa et les Gambiers. Elle ressemble à sy méprendre à un mini cyclone, avec une belle queue et les vagues qui vont avec.
Réflexion faite ce ne serait pas une bonne idée de sarrêter sur lîle de Rapa ( pourtant cela nous aurai bien plu). dune part le mouillage ny est pas très bon (cest un vrais courant dair qui accélère le vent) et dautre part la dépression risque dy être la plus forte à son passage. Lautre solution est de mettre la gomme pour arriver avant elle et nous mettre à labri dans le mouillage de Rikitéa qui lui, serait très très sûr. Dés que le vent molli de trop pour escalader la grosse houle Nous sollicitons le moteur à bas régime pour appuyer les voiles. Visiblement Eole nest pour linstant pas avec nous et il doit être trés contrarié car non seulement il ne souffle pas assez fort mais il change de force et de direction toutes les deux minutes nous obligeant à rester le nez rivé les instruments. Compte tenu de la situation nous essayons de rester autant que faire ce peut sur la route directe, le chemin le plus cout et sans doute le plus rapide. Nous réglons les voiles et ajustons le cap constamment pour profiter au maximum des conditions du moment. Daprès nos derniers routages, larrivée devrait se faire le weekend prochain avec du vent, si tout se passe bien, et même si nous sommes encore au près à tirer des bords, nous devrions pouvoir arriver les premiers surtout quentre temps les derniers gribs se montrent moins catastrophiques que celui du 26 mars qui illustre cet article. à suivre….

Tropique en vue

Depuis hier matin plus de doute, on arrive bien dans la zone tropicale. Bien sûr il y le GPS qui égraine lentement la latitude. Il y a aussi la temperature qui taquine désormais les 28°C dans la journée et 24 la nuit: au placard les polaires! Les nuits aussi ont beaucoup rallongé, elles sont maintenant de presque 11 heures. Mais il y a surtout les poissons volants, on en a retrouvé 5 sur le pont hier et 2 ce matin, çà c’est un signe qui ne trompe pas.
Côté navigation, notre progression est toujours affectée par les calmes qui nous obligent à mettre le moteur parfois pendant de longues heures pour continuer à avancer. Il faudrait, en effet, qu’on soit arrivés à Rikitea vendredi prochain pour éviter le gros d’une depression tropicale qui, d’après les gribs, semblerait vouloir se former d’ici quelques jours sur les Australes avant de descendre vers les Gambiers en se creusant. On a passé beaucoup de temps à étudier les itinéraires de contournement possibles mais la seule solution pour ne pas trop se faire secouer serait d’arriver avant elle donc on essaie d’avancer le mieux possible…Affaire à suivre!

En cale minet!

En cale minet? Pourquoi mettre le matou au fond de la cale? Et puis d’abord, à part sur le logo de REVE A DEUX, il n’y a pas de chat à bord. Tel est le délire débile qui traverse l’esprit embrumé de l’homme de quart pendant le dernier tour de veille de la nuit, cette période que les anglos saxons surnomme « the dog hours » . Puis son esprit s’ouvre lentement à la réalité: encalminé: il n’y a plus assez de vent, on avance plus. Il faut mettre le moteur à 1200 tours pour se déhaler à 3 ou 4 noeuds jusqu’à la risée suivante. Puis le vent revient à 7 ou 8 noeuds et on repart sous voiles à 4 ou 5 noeuds. Le vent est pratiquement dans l’axe de la route avec des variations de 30° de chaque côté. Alors on vire à la refusante pour en tirer le meilleur parti possible. Au bout de quelques heures c’est encore un calme, moteur et le cycle recommence…
Pourquoi me direz vous ne pas faire route directement au moteur? Les Gambiers sont encore à 1100 milles. Où nous sommes placés en bordure de l’anticyclone, juste derrière cette dépression qui se comble devant nous , il ne faut guère espérer de grand changement avant la bordure de l’alizé aux environs de la latitude de Rapa, soit dans environ 500 milles. C’est un peu plus que nous permettraient les 400 litres de gasoil que nous avons à bord. Et de toute façon vu la houle qu’il nous faut escalader on n’irait pas beaucoup plus vite. Alors il faut prendre patience, gérer la resource et continuer la chasse aux risées…

L’argent du beurre

Comme nous vous l’annoncions dans le dernier post, depuis deux jours nous bénéficions d’un sympathique 10/13 nds de vent travers sur une longue houle de plus de 3 mètres, nous permettant d’avancer très confortablement entre 5 et 7 nds . Mais depuis cette nuit minuit Neptune semble s’être un peu épuisé et son soufle à bien diminué. Pas très grave nous profitons de ce temps calme pour bien dormir. Mais au levé du soleil, pour ne pas gâcher la petite brise matinale on s’active pour envoyer le spi. c’est que du bonheur quant nous sortons cette voile qui redonne de la puissance au bateau pour escalader la grosse houle qui elle n’a pas faiblit . Devant nous une perturbation passe et on aurait bien aimer attraper sa queue et profiter ainsi avec son vent favorable et nous rapprocher plus rapidement du but. Mais elle va beaucoup plus vite que nous et il va donc falloir composer avec des vents faibles pour les prochains jours ( en gros on a fait le choix du confort et de la sécurité, ce sera donc dur de battre des records de vitesse- le beurre ou l’argent du beurre….).
A huit heure le vent nous abandonne pour de bon et notre dernier recourt, spi affalé, est de mettre le toum-toum …. A midi le vent revient avec la chaleur et nous en profitons pour envoyer le spi léger qui est plus grand.
Bon je finis là mon bavardage et je vais aller prendre une douche salée , la mer est à 23°et l’air à 27°pas encore trop chaud…

Mi-parcours

Nous avons fait la moitié du parcours et il nous reste encore 1400 milles. Nous avons atteint le point némo de notre croisière La Nouvelle Zélande aux Gambiers c’est 2850 milles soit 700 milles de plus que la traversée de l’atlantique des îles du Cap vert au Brésil Salvator de Bahia. Si on en crois les analyses météo ainsi que les derniers gribs ,que l’on surveille comme l’huile sur le feu, le plus dure serait derrière nous. Les conditions s’améliorant la croisière devient plus cool mais il faut rester vigilant car le temps sur la fin du parcours peut changer à tout moment . Nous avons acquis un bon rythme de sommeil, et la lecture redevient l’activité favorite du bord, pour la première fois depuis le début de la croisière , nous avons passé la journée en short, avec véranda ouverte. Aujourd’hui nos petites pétrels ont disparu de l’horizon sans doute maintenant sommes nous trop au nord pour elle. Domi a réussi à récupérer quelques infos via Saildocs ainsi nous savons que la France n’est pas au mieux de sa forme et nous avons hâte d’arriver pour avoir des nouvelles plus complètes.

10 jours déjà!

Déjà 10 jours que nous avons quitté la Nouvelle Zélande… le temps passe vite au rythme des quarts.
La journée a commencé sous la pluie en tirant des bords sous 2 ris et trinquette, la voilure standard presque tout le temps depuis le départ. Mais au fil de la journée les conditions sont devenue plus agréable. La houle reste forte à environ 3,80m mais elle est devenue très longue donc beaucoup moins inconfortable. Le soleil est apparu en fin de matinée et la température agréable nous a poussé à prendre une douche dans le cockpit, la première depuis bien longtemps, mais sous les quarantièmes on avait des excuses. Le vent n’est pas en reste et a faibli progressivement pour s’établir à 10-12 noeuds ce qui nous a permis de renvoyer toute la toile pour aussi l’une des toutes premières fois de cette traversée. Mais pendant la manoeuvre on a constaté que la bosse du premier ris est bloquée dans la bôme: la gaine du cordage s’est arrachée et coince quelque part. On la remplace tout de suite par une neuve, une grosse heure de boulot quand même! Heureusement qu’on avait ce qui fallait à bord et que la mer était belle!
En attendant même si les conditions sont plus confortables, le vent est encore presque dans l’axe de la route, on tire donc toujours des bords et la houle ne nous permet toujours pas de faire un très bon cap. C’est donc assez lentement qu’on se rapproche du but: on devrait avoir atteint la mi-parcours demain en fin de journée.

La houle monte au front

Depuis mercredi nous étions un peu inquiet par la situation météo dans les zone que nous allions traverser:
– d’abord: le front assez actif avec des vents de 35 noeuds juste sur notre route. Nous avons choisi de contourner la zone de vent fort en montant un peu au nord de notre route pour aller chercher la bascule dans une zone plus calme. L’arrivée du front était bien visible d’abord avec du brouillard (dû à la différence de température entre les deux masses d’air) puis de la pluie et enfin la brusque bascule du vent le tout accompagné d’une chute impressionnante du baromètre suivie quelques heures plus tard d’une remontée toute aussi vertigineuse.
La récompense a été du vent portant pendant plus de 24 heures: à savourer parce qu’on ne va pas en avoir beaucoup et que c’est quand même plus confortable de naviguer presque à plat sans percuter les vagues
– ensuite: une houle de sud 5 à 6 m que nous avons commencés à sentir alors que nous sommes encore au portant mais le vent refusant, nous la subissons finalement pleinement au près serré. Dans ce vent de 15 à 25 noeuds ce n’est finalement pas trop impressionnant. La houle est très longue et sa hauteur est dissimulée par les vagues transversales dues au vent. Le seul gros inconvénient est que quelques soit la combinaison de voilure on n’arrive pas à remonter à mois de 58 ou parfois même 65 degrés du vent réel sous peine de s’arrêter sur chaque crête. Pas très efficace mais il faut faire avec…