Archives mensuelles : juin 2022

L’Indien et la cuisiniére

27 Juin , nos amis Nathalie et José, partis une semaine avant nous sur leur voilier Nomad , sont toujours devant mais on se rapproche. Ils ont pris une route plus sud où ils ont rencontré du mauvais temps et des calmes. Du coup, ils se font secouer aussi par cette mer croisée et cette houle qui s’élève travers à notre route. Eux aussi aimeraient bien s’arrêter à Rodrigue où à Maurice malheureusement les autorités Mauriciennes n’ont toujours pas complètement ouvert leur frontière aux voiliers de passage (autorisation et test PCR avant le départ, nouveau test à l’arrivée etc) les formalités sont compliquées (certains guides recommandent d’utiliser les services d’un agent)… ajoutez à çà le prix des visas et des diverses formalités: pour n’y passer que quelques jours (programme déjà très chargé pour arriver au but qu’on c’est fixé pour la fin de l’année) çà ne vaut pas le coup! On avait déjà grincé des dents aux Fidji et en Indonésie mais c’était pour plusieurs mois. C’est avec regret, mais nous ferons donc l’impasse sur ces deux îles pour cette fois-ci.

La nuit dernière pendant mon quart, il y a eu un grand boum à l’intérieur, cela n’a même pas fait moufter Domi qui dormait mais je me suis précipitée pour trouver la cuisinière toute de travers dans son emplacement. C’est l’une des 2 vis qui servent de cardan (pour l’articuler à la gite) qui a cassé. Au changement de quart, nous avons essayé de la remettre en place provisoirement mais ce n’était pas satisfaisant et elle risquait de sortir complètement de son logement et de faire de gros dégâts au passage: elle pèse au moins 15 kilos. Nous avons attendu qu’il fasse jours et après notre petit déjeuner et nous avons tout démonté . Imaginez le bateau dans une mer houleuse, avançant à 8 noeuds avec une houle de côté, c’est à dire faisant des mouvements saccadés et assez inconfortables et nous deux à l’intérieur, hissant l’engin hors de son logement pour le poser à même le plancher non sans avoir déconnecté la conduite de gaz puis Domi à 4 pattes par terre pour démonter les parois de la gazinière et accéder au fameux boulon qui avait cassé et le remplacer ( ainsi que celui de l’autre côté qui ne valait guère mieux) et moi, fée du logis, profitant que tout soit démonté pour faire un grand nettoyage . Très drôle non?… Et bien, même si quelques noms d’oiseaux sont sortis de la bouche de Domi, ça c’est bien passé, tout est en place et nous pourrons finir notre traversée en mangeant des plats chaud. Vu les vivres qui nous reste après 2 semaine de mer (conserves, pâtes, riz) il eut été très difficile de ne rien pouvoir cuire ou réchauffer!
En parlant de se réchauffer, ce n’est pas le cas de la température extérieure. On atteint péniblement 27 le jour et la nuit on tombe à 24°. Températures estivales idéales me direz-vous. Certes! mais depuis 9 mois nous avons vécus avec une température moyenne supérieure à 32° le jour comme la nuit alors 24 c’est presque la banquise. On a donc remis en place la portière de la véranda et la nuit on dort avec une petite couverture polaire…

Y a plus de saisons!

Normalement, (mot français signifiant en fait que çà ne va sûrement pas se passer comme prévu) nous sommes en pleine saison de l’alizé du Sud Est, la plus sèche de l’année. Vous imaginez donc une grand beau temps avec une brise bien établie nous propulsant rapidement vers notre destination.
Sauf que sur les cartes « Global Tropical Hazards » de la NOAA, il y a une zone rayée verte et blanche couvrant l’ocean depuis la Nouvelle Guinée jusqu’au sud de l’Inde et quand on regarde la légende, cela signifie des pluies dans le tier supérieur des maximums enregistrés. On vous confirme qu’avec ce qu’on a pris sur la tronche ces derniers jours on doit pas être loin du record historique! Ajoutez a çà une grande dépression Australe dont le bord supérieur remonte au dessus du 30°S et vous avez en plus une mer agitée et des vent forts.
On vous avait laissés après le départ de nos 7 pensionnaires d’une nuit, toute la journée le vent a soufflé ente 28 et 30 nds assez stable a 120° de la route. On en a profité pour battre notre record sur 24 heures enregistrant 207 milles! Le lendemain le vent était très instable tournait sans cesses du Nord au Sud avec des grains et des périodes plus calme, pas très bon pour progresser sur la route directe.
Mardi 21, une semaine déjà que nous sommes partis. Ce matin, le vent semble plus stable et dans la bonne direction, on tangone le foc pour s’apercevoir qu’il est déchiré en haut. vite vite avant le grain, on l’affale, le plie et le range à l’intérieur, ouf il était temps une pluie diluvienne s’abat sur nous. Dans une accalmie, on sort le vieux du coffre le traîne à l’avant et on le hisse (vent arrière, derrière la grand voile çà se passe très bien même dans 18 nds de vent) et on tangone. Plus tard dans la nuit, on entend un grand clac! panique à bord???C’est l’écoute qui maintient le tangon au vent qui a cassé dans une survente. Le temps d’enfiler les harnais la voile libérée a déjà tricoter une belle papillote autour de l’étai. Le vent en profite pour monter à plus de 25 nds et la pluie tombe à verse. Il nous faudra 2 bonnes heures pour tout démêler et enrouler la voile proprement. On finit la nuit sous trinquette. Au matin le vent et la pluie se sont calmés, on renvoie le foc et avant midi, le vent ayant tourné, on le tangone pour s’apercevoir que lui aussi est déchiré (rien de surprenant vu ce qu’il a subit cette nuit). C’est un simple accroc mais il ne faut pas qu’il s’agrandisse, et rebelotte on affale donc, collons un patch et re-hissons et c’est reparti mon kiki. Plutôt physique la navigation dans ces eaux!

Au fil de l’eau

Mon coeur pleure une nouvelle fois.
Au mois d’ avril Susi a retrouvé la terre qui l’a vue naître , entourée de ses proches et de ses amis mexicains elle nous a quitté et maintenant c’est Chantal ma tante de Touraine, aimée de tous, petite soeur et confidente de maman, celle qui nous avait soutenu dans notre projet auprès de sa soeur n’est plus.
Leurs morts me laisse un gout amer et je me console en regardant l’immensité de la mer. Au fil de l’eau tous les souvenirs de ses deux femmes exceptionnelles me reviennent en mémoire et me resteront pour toujours.

Plus on est de fous…

7 fous à bord, rendez vous compte! Comme ci çà ne suffisait pas avec les deux timbrés qui constitue déjà l’équipage attitré de Rêve à Deux.
On vous situe la scène: nous sommes la nuit du 17 au 18 juin nous sommes quelque part 600 milles au sud ouest de Lombok et 150 milles dans le sud de l’île Christmas: en plein océan indien. La nuit vient de tomber, après les pluies torrentielles de l’après midi, le ciel c’est dégagé et il n’y a plus de vent, nous avons mis le moteur pour recharger les batteries. Tout un coup un grand bruit. C’est un fou à bec bleu (ressemble un peu au fou de bassan de nos côtes bretonnes sauf que son bec est bleu – assez commun dans ces zones tropicales – les experts en oiseaux qui nous lisent, pourrons nous donner son nom exact) qui vient de se poser assez lourdement sur le pont arrière. Il fait quelques tentatives d’équilibre sur le balcon avant de repartir… Deux heures plus tard, un peu de vent est revenu et la mer c’est aplatie, on décide de renvoyer la grand voile et là, surprise, en allumant les éclairages de pont nous découvrons un de ces volatiles confortablement installé sur la têtière de grand voile, on en aperçoit aussi plusieurs sur le balcon avant. Une négociation s’engage avec celui de la têtière qui mettra 10′ et plusieurs tractions sur la drisse avant de daigner quitter son perchoir. Toute la nuit on les entend jacasser et on les aperçoit voler du balcon avant aux panneaux solaires en se chamaillant. Au lever du jour on s’aperçoit que se sont 7 individus qui ont choisi Rêve a Deux comme gite d’étape pour la nuit: 4 à l’arrière sur les panneaux solaires et 3 à l’avant sur le balcon et le bout dehors. Au vu de l’état dans lequel ils ont laissé ce dernier on pense qu’ils l’avaient pris pour les toilettes du bord! Avant que le soleil n’apparaisse tout à fait ils sont partis comme un seul homme. Bande de copains en goguette ou famille nombreuse en voyage la visite d’un tel groupe reste pour nous un mystère mais que de bonheur!
Sinon on peut aussi vous dire que ce début de traversée se passe très bien. Vents modérés, mer belle, quelques orages, avalanche de poissons volants sur le pont la première nuit (rapidement transformés en délicieuses rillettes). Quelques prises de ris et autre réglages de voilure, un envoi de spi, beaucoup de temps passé en étude de la météo et en lecture, l’équipage à repris sans difficultés le rythme des quarts et des bons roupillons réparateurs à toute heure.

Envoyé depuis Rêve à Deux par Iridium

C’est parti mon Kiki!

08:00 Mardi 14/06/2022, nous larguons le corps mort de Gili Air, cap sur le détroit de Lombok notre ultime porte de sortie de l’Indonésie pour la traversée de l’Indien.

Avant de partir de Gili Asahan nous avions rangé tout l’intérieur du bateau pour le remettre en mode grande traversée, vérifié de gréement et contrôlé la propreté de la carène. Nous sommes ensuite remontés sur Medana Bay ou le programme a été plutôt chargé. Samedi 11/06/2022: courses à Mataram pour remplir la cambuse, plein de gaz et de gasoil. Dimanche réparation de la trinquette (point de drisse décousu) et réalignement/resserrage des profils de l’enrouleur, lessive, plein d’eau (eau purifiée en bidons – l’eau du robinet n’étant pas consommable dans ce pays) . Lundi « clearance de sortie » . Sortir d’Indonésie est au moins aussi compliqué que d’y rentrer. Il faut être contrôlé par le Service de Santé, la Douane, l’Immigration et enfin le Maître de Port. A chaque fois bien sûr une multitude de papiers à signer. Heureusement tout avait été organisé de main de maître par Arno à la marina et à 15:30 nous étions libres sans avoir eu à bouger de la Marina ou nous avons peu continuer à profiter du restaurant pendant que les fonctionnaires faisaient leur travail! Cà vaut largement les 1500 K rp (environ 90Euros) qu’ils demandent pour la prestation. Jusqu’à Peter, le propriétaire des lieux qui avait penser à nous acheter de miches de notre pain favori avant de venir au chantier le matin. Un grand merci à lui et à toute son équipe!

16:00 h, annexe dégonflée nettoyée et rangée dans son coffre, nous larguons le corps mort. Mais pas pour aller bien loin, nous sommes en marées de vive eaux, et nous préférons ne pas tenter de franchir la sortie du détroit de nuit contre le courant de marée. On s’arrête donc une dernière fois à Gili Air ce qui nous permet de mettre à jour ce blog et d’envoyer nos derniers messages whattsapp à la famille…

Gili Air le soir

dernière vue du volcan de Lombok . Leur petites embarcations vont nous suivre jusqu’au détroit

Vacances terrestres à Bali et Lombok

Nous prenons le ferry pour Bali pour retrouver Régine et Michel

Le 28 mai 2020, nos amis Régine et Michel sont arrivé à Bali en provenance de France. Ce sont des amis de longue date qui se sont installés tout près de chez nous dans le fin fond de la Touraine profonde. Pour l’occasion ils sont accompagnés de Kevin (fils de Michel) et de sa petite amie, Chelly . Retrouvailles chaleureuses à Ubud le soir même autour d’un bon repas et de quelques Bintangs. Comme nous sommes 6, nous avons loué une voiture sans chauffeur. La conduite dans ces régions est un peu particulière à cause des (trop) nombreux scooters qui se faufilent partout mais on s’habitue rapidement.

Première journée: rizières et cascades

En raison de sa culture hindoue Bali est très différente de toutes les îles d’Indonésie. Bien sûr il y a des rizières, forêts, lacs et volcans et cascades mais quelle île de ce grand pays n’en a pas. Mais ce qui frappe le plus c’est l’architecture des villes et des villages. Ici, toutes les maisons sont construites en pierre avec des murs et des portes très ouvragés et des temples à tous les coins de rue. Et même si on est loin de l’affluence de l’époque pré-COVID, il y a beaucoup plus de touristes qu’ailleurs qu’ils soient étrangers ou Indonésiens.

Après le lac Danau Batur et son cratère visite d’un village où chaque maison a son temple

,

Nous passerons 5 jours à la sillonner le long en large (je vous laisse découvrir le périple en images) avant de prendre le ferry de Padangbai à Lembar (une aventure en soit) pour faire découvrir un peu de Lombok à nos amis.

Visite du temple de Ubud en plein centre ville

On change d’hôtel pour la montagne et les rizières plus près des sites à visiter

Retour sur Ubud et visite du parc des singes

Moments importants de cette ballade: les repas au resto

Sur la côte avant de prendre le ferry pour Lombok village typique de Tenganan

La voiture de location est ici en bien moins bon état que celle de Bali (elle tombera d’ailleurs en panne le dernier jour à 20 km de l’arrivée) et les routes beaucoup plus défoncées mais les paysages sont aussi beaux même s’il faisait mauvais temps quand nous sommes passés au pied du Rinjani.

Rizière à Lombok: c’est les femmes qui plantent le riz

Tour du mont Rinjani sous la pluie

Un autre village typique mais cette fois ci sur Lombok à Senaru au pied du Rinjani

Dernière cascade avant de redescendre vers la mer

La côte du coté de Sengigi (se prononce Saint Guigui)

Marché de Kebon Roek à Mataram

Nous terminerons ce séjour par deux jours de détente et de bonne chair dans le calme de Gili Asahan où nos amis nous quitterons pour rentrer sur Bali puis la France et ou nous retrouverons notre Rêve à Deux pour les derniers préparatifs avant le grand saut mais cà c’est une autre histoire !