Samedi 29/08/2020. Raz le bol d’attendre qu’on vienne enlever la survie pour sa révision. Pratiquement tous les petits travaux d’entretien courant du bateau sont faits: assurer les axes des chariots guindant de grand voiles, raccourcir la chaussette du spi lourd, démonter le câble anti-torsion et remettre le spi en chaussette (voir l’article Le Cap Reinga by night). Il nous faut un break! C’est décidé on va aller jouer les touristes dans la région et pour çà il nous faut une voiture. Ils en ont de dispo mais il faut aller à l’aéroport. 7 km en trottinette c’est rien pour nous. En plus la route la plus courte longe le bord de mer c’est plutôt agréable, on s’offre même un détour par la piste cyclable qui longe la lagune de Tāhunanui, la mer est basse mais c’est très joli.

Il est déjà presque onze heures quand on prend la voiture. On décide d’aller sur St Arnaud pour aller voir les lacs. La route emprunte une vallée ou alternent forêt de sapin plantés au cordeau et pentes ravinées à cause des coupes claires pratiquée par les exploitants. Le bois est une ressource essentielle pour la Nouvelle Zélande et les exploitations forestières replantent systématiquement après chaque coupe mais je ne suis pas sûr que les dommages causés au sol par le ravinement après les coupes claires et la destruction des espèces d’arbres indigène par les résineux importés soit un bien pour le pays. Mais on entre bientôt dans le parc national ou la forêt primaire est protégée et le paysage devient d’un seul coup beaucoup plus harmonieux et agréable à regarder.
Mais çà fait plus d’une heure qu’on roule et la faim commence à poindre au fond de nos estomacs. Tiens un hôtel historique sur la gauche (historique ici veut simplement dire qu’il existait déjà au vingtième siècle). En fait c’est une petite maison à flanc de colline qui loue quelques chambres et fait restaurant et elle est vraiment historique puisqu’elle a été construite en 1870:). Sébastien, le chef Polonais, nous explique son menu pendant que le propriétaire des lieux (un vrai Kiwi lui!) nous allume un bon feu dans la cheminée – on apprécie, il ne fait que 10°C et c’est la seule chose qu’on ne peut pas avoir à bord. On se régale et on repart pour St Arnaud (oui on est bien en Nouvelle Zélande) pour voir le lac Rotoiti.
La vue sur le lac entourée de sommets enneigés est magnifique. Sous un petit appontement il y a des anguilles énormes, les plus grosses font parait-il dans les 20 kg est ont 95 ans… Autour, il y a des mouettes d’une espèce particulière assez rare, elles ont le bec noir. Après le Rotoiti on reprend la route pour le lac Rotoroa. En cette fin d’après-midi hivernale, le soleil qui perce entre les nuages sombres rend la vue encore pus grandiose. Il y a des ballades fantastiques tout au tour de ces lacs mais il commence à se faire tard et nous n’avions pas prévu de vêtements assez chaud pour une rando en montagne par cette température hivernale (9°C plus le vent). Il fait bien nuit quand nous rentrons au bateau la tête pleine de paysages sublimes. On remet çà demain mais dans une autre direction…