22 décembre 2018:
Départ de Porto Willams Club Naval de Micalvi (S 54°56’09-W67°37’12)
Nous partons le soir du 22 décembre quant le vent se calme, juste au levé de la lune. Il est 10h 15 C’est le solstice d’été et nous avons droit à une énorme lune. Normalement nous n’avons que quelques heures de nuit mais avec cette lune nous n’aurons pas de nuit du tout, elle va éclairer notre route jusqu’au matin. Au fur et à mesure que nous avançons nous découvrons un nouveau paysage de montagnes enneigées. La température de l’eau chute et il ne fait que 6° ce soir. Les montagnes qui nous entourent forment un cadre grandiose. Dans, le lointain, au fond de cet écrin, Ushuaïa apparaît scintillant de mille éclats. C’est une ville touristique et les illuminations de noël s’imposent. Comme expliqué dans un article précédant, nous avons fait l’impasse sur l’Argentine, nous ne verrons donc d’Ushuaïa que ces lumières dans la nuit.
Il est 4 heures, il n’y a pratiquement pas de vent le Beagle est à peine ridé et le soleil fait son apparition sur les sommets enneigés, sublime…
A quelques milles du mouillage que nous avons choisi, un îlot avec une balise de chenal où toute un colonie de phoques entassés pelle-melle sur le rocher se prélasse au soleil.
23 Décembre 2018:
Caleta Letier (S 54° 56’52-W 68° 26’72)
Il est 8 heure, nous arrivons à la caleta Letier. C’est notre premier mouillage à la patagone (ancre à l’avant, l’arrière amarré aux arbres). Nous avons tellement vu et revu cet amarrage en rêve que tout se passe comme sur des roulettes. Le vent monte dans la matinée comme prévu mais nous sommes bien à l’abri. Nous descendons à terre pour faire une bonne ballade histoire de nous dégourdir les jambes. Le terrain boisé est facile, nous passons de l’autre côté de la colline pour apercevoir le canal de Beagle blanc de moutons (et ron et ron petit patagon – air connu). Quelle chance d’être à l’abri. Nous allons rester deux jours pour nous balader et passer Noël tranquille.
Ici la forêt est praticable, les vaches et autres mammifères circulent à l’intérieur.
Le 25 décembre 2018:
Il est 5 heure quant le réveil sonne et oui même à la retraite on fait sonner le réveil…On craignait un peu la manœuvre de départ avec l’ancre et toutes ses aussières mais le vent dans l’anse est nul et le départ se fait sans difficulté. C’est qu’on n’a pas beaucoup d’espace quant on est ainsi amarré aux arbres. Par contre pour enlever le kelp de l’ancre Domi en bave et se promet de confectionner quelque chose de sérieux pour le couper. Il est 6 heure quant nous quittons caletier Letier.
Sous trois ris et trinquette nous louvoyons dans le canal de Beagle. Sur cette mer plate, Rêve à Deux est une bombe, nous avançons à 7 nœuds à 45° du vent, c’est agréable même si le vent est fort et dans le nez. En plus le pilote barre parfaitement au près et nous ne sortons de l’abri douillet de notre véranda que pour les virements de bord (35 nds dans la journée, heureusement que la trinquette passe bien et se borde facilement.
Caleta Olla (S 54°56’44-W 69°09’41)
Nous prenons le bras nord du canal et mouillons en fin d’après midi dans la caleta Olla, superbe mouillage au dessous d’un glacier (Ventisquero Francés) aux belles couleurs bleues entourés de sommets élancés.
Il y a déjà un bateau, mais se n’est pas un problème, il y a de la place pour plusieurs bateau dans cette caleta sans se gêner. C’est un bateau français d’une dizaine de mètres qui fait du charter autours de l’île Gordon, on leur fait bonjour mais nos signes de la main resterons an réponse… Après avoir mis les amarres à terre nous allons faire une ballade qui devrait nous mener à une cascade. Nous traversons une grande tourbière plus ou moins marécageuse en suivant les sentiers (en fait des traces de passage laissées par les animaux). Nous entendons le bruit de la chute d’eau mais nous ne la voyons pas. Elle est enfouie dans les arbres et les buissons, inaccessible. Nous renonçons après une heure de marche.
On peut prendre un autre moyen de transport pour passer sur le Beagle!
26 Décembre 2018 :
Le lendemain nous restons dans l’anse, nos voisins sont repartis vers Port Williams nous laissant seul (toujours sans un mot ni un signe…). Dehors, le vent a forcit mais çà ne nous gène pas, nous sommes bien à l’abri. Aujourd’hui, c’est grande promenade : nous allons essayer de voir le glacier
Rayadito petit oiseau rencontré dans la forêt derrière la Caleta Ola
La marche le long du rivage puis à travers bois est très agréable mais malgré les explications lues sur le guide nous ne trouvons pas le sentier menant à son pied et c’est de la hauteur d’une colline en face que nous le découvrons le spectacle majestueux et féerique.
Domi monte seul un peu plus haut voir le lac en contre bas et aperçois un guanaco qui crapahute dans la montagne.
L’après midi on se repose au bateau, bricolage pour tous les deux. Mauvaise nouvelle pour nous, il y a encore de la mayonnaise dans l’inverseur du moteur. L’inverseur semble prendre l’eau seulement quand l’hélice vibre c’est à dire au dessus de 1000 tours/mn. Après réflexion nous décidons donc que nous continuerons à la voile. Calypso et Adrien l’on fait l’année dernière avec un bateau beaucoup moins rapide que Rêve à Deux au près, on devrait pouvoir s’en tirer. On pourra toujours utiliser le moteur pour faire les manœuvres pour mouiller et se déhaler par calme plat. On changera l’huile toutes les semaines pour limiter la corrosion. Mais nous allons essayer d’aller plus vite et renoncer aux détours vers certains glaciers et autres endroits éloignés (il y a de toute façon déjà bien assez à voir sur la route principale) pour remonter en deux mois au lieu de trois initialement prévus pour avoir le temps de réparer à Puerto Montt sans rater la période favorable pour traverser le Pacifique.
27 décembre 2018:
Levé à 8 heure départ tranquille après le petit déjeuner. Nous allons faire l’avenue des glaciers. C’est comme cela que cette partie du canal partie du canal de Beagle est surnommée
Nous sommes sous voile et progressons gentillement en profitant de ce paysage fantastique..
Nous passons devant le glacier Italia qui tombe directement dans la mer et passons à son pied en évitant les growlers (morceaux de glace) qui s’en détachent en permanence. Nous entendons les craquements du glacier qui avance et le fracas de la glace qui se détache et tombe à la mer. Si je vous dis que c’est beau je suis largement en dessous de la réalité, magique, magnifique, inoubliable, les adjectifs manquent pour décrire ce que nous voyons…
Nous arrivons à la caleta Julia à 15heure 30, il nous faut encore une bonne heure pour sécuriser le bateau avec deux amarres à l’avant et à l’arrière. Mais nous sommes encore suffisamment tôt pour aller à terre voir le lac au dessus de la cascade et admirer le panorama des sommets et des glaciers aux alentours. Pour nous ce soir pas de vent de prévu et nous sommes contents d’avoir une nuit calme et sans le bruit de l’éolienne.
Caleta Julia (S 54°54’67-W 69°47’10)