Croatie (7), Slovénie, Italie

C’est avec beaucoup de retard que nous publions notre article sur la fin de notre remontée de l’Adriatique…

Nous avons trouvé un bon chantier à un prix raisonnable (c’est à dire moins cher que le marinas Croates hors de prix) pour « éténer » (comme hiverner mais en été:))) Rêve à Deux à terre : la Marina de Lépanto à Monfalcone (Italie), le grutage est prévu lundi 5 Juin. Nous sommes le Dimanche 28 mai et de Pula que nous quittons ce matin la distance est de moins de 70 milles, nous avons donc tout le temps de remonter à petites étapes.

Soleil radieux et mer parfaitement calme avec juste ce qu’il faut de vent pour avancer tranquillement. Nous atteignons Vrsar (comme ça se prononce…) en milieu d’après midi. Le port de plaisance au pied de la vieille ville est très joli mais très cher et de toute façon déjà plein comme un œuf, nous préférons ancrer dans la baie au nord de la ville. Nous sommes le dimanche 28/05/2023 et il y a beaucoup monde sur les plages dont beaucoup de touristes allemands et quelques locaux. Nous attendons le lundi matin pour aller nous promener à terre : c’est beaucoup plus calme. La péninsule qui nous sépare du port est un joli parc boisé avec une piste cyclable et tous les aménagements pour se baigner et descendre des rochers en toute sécurité. Le vieille ville perchée sur sa colline est très agréable.

En fin de matinée nous reprenons la mer pour une courte étape jusqu’à l’anse de Busuja, l’endroit semblait est assez sympa et bien protégé sur la carte mais les commentaires étaient assez mauvais sur Navily. Et nous comprenons rapidement pourquoi : il y a peu de fond dans toute la baie et surtout ce fond est constitué de roches plates recouvertes par endroit d’une couche trompeuse de quelques millimètres de sable : pas moyen pour l’ancre d’accrocher. Après le déjeuner et une bonne baignade, nous nous rabattons sur la baie toute proche de St Martin ou le fond de vase nous permet de dormir en toute quiétude.

Encore une courte étape surtout qu’il y a un peu plus de vent aujourd’hui. Nous jetons l’ancre devant l’abbaye dans la baie de Dajla. Depuis quelques jours nous rencontrons des problèmes de pilote : il cessait de fonctionner brutalement par intermittence et depuis hier, tout à fait. Dans la soirée j’avais donc envoyé des messages aux services techniques de B and G (fabriquant du pilote) et de Lecomble et Schmitt (fabriquant du vérin) et ce dernier m’a déjà répondu ce matin : le problème doit venir des charbons de la pompe hydraulique du vérin après plus de 50 000 parcourus à 99 % sous pilote il est grand temps de les changer. Heureusement, j’en ai un jeux de rechange à bord. En une heure la pompe est sortie de son emplacement, les charbons changés et le tout remonté à sa place et testé : çà marche ! Merci LS.

Dajla sera notre dernière étape Croate pour cette saison, le mouillage et bon mais la côte ne semble pas présenter grand intérêt, nous ne descendrons pas à terre. Nous quittons la Croatie le mardi 31 mai par une jolie brise de Nord de 15 à 20 nœuds. Nous mouillons entre Piran et Portoroz à l’abri de la pointe Bernardin juste devant leu Université Maritime. La Slovénie ne possède que quelque km de côtes mais prend les sports nautiques très au sérieux. Leurs sélectionnés olympiques sont à l’entraînement en 470 et en Kite Surf : impressionnant ! Nous descendons tout de suite à terre et prenons le bus pour la vielle ville de Piran.

L’endroit est manifestement très touristique mais très agréable et surtout plein de charme avec son port, ses rues piétonnes, ses monuments et ses remparts. Nous rentrons à pied par le front de mer. Sur un mur des affiches vantent les spécialités culinaires traditionnelles, un H-tag permet même de télécharger la recette.

Jeudi après midi nous ancrons dans la baie de Lazzaretto, pile à la frontière Italo-Slovène. Promenade côté slovène par le sentier qui borde la mer et serpente entre les vignobles et les falaises boisée jusqu’à la pointe Debeli, une formation géologique très particulière appelée flysch.

Nous quittons ce beau mouillage à l’aube pour traverser la rade de Trieste sans un souffle d’air et arriver à l’entrée du chenal Est de Monfalcone avant l’étale de marée haute (09:40 aujourd’hui) : dans cette partie de l’Adriatique les marée sont loin d’être négligeable et le marnage peut atteindre plus d’un mètre en vives eaux.

L’arrivée est assez impressionnante. Il faut raser la côte sous le château de Duino accroché sur le bord de sa falaise de 60m. Dans la partie la plus étroite du chenal nous n’aurons plus que quelques centimètres sous la quille.

A cette heure encore matinale pour beaucoup, nous sommes les seuls à rentrer, par contre dans l’autre sens, il y a du monde ! Puis les balises rouges et vertes fond tout à coup place à des rives boisées et tapissées de roseaux masquant des sites industriels à l’arrière plan. Pour un peu on se croirait transporté en Hollande (il ne manque que les moulins à vent…). L’eau du canal est propre et claire. Nous nous amarrons en bout de ponton. C’est une marina tout confort avec piscine, bar et resto. Mais nous ne sommes pas là pour le farniente. Il ne nous reste que les 2 jours du week-end pour préparer le bateau à passer 3 ou 4 mois au sec sans nous. Dégréer les voiles, nettoyage complet et rangement, il faut aussi prendre toutes les dimensions pour refaire le taud de grand voile qui en a bien besoin, on ne va pas chômer, surtout que de fortes pluies sont annoncées pour dimanche.

Le foc refuse de descendre, les vis des éclisses joignant les morceaux du profil de l’enrouleur réparées à Ismaelia se sont encore dévissées et l’émerillon (la pièce attachée à la drisse et qui coulisse sur le profil pour hisser ou affaler la voile) est bloqué au premier joint tout en haut. Domi doit grimper pour libérer la voile. Si la marina peut nous trouver un bon gréeur on va en profiter pour le faire démonter et remettre à neuf pendant l’immobilisation estivale.

Lundi matin tout est enfin prêt mais le temps est carrément pourri : orages avec des pluies diluviennes accompagnée de fortes rafales. En fin de matinée, une accalmie se présente et nous pouvons effectuer la manœuvre. À 12:30 Rêve à Deux est sur le terre-plein devant le chantier, bien calé sur son ber, prêt à affronter quelques mois tout seul. A 13:00 nous sommes à la gare attendant notre train pour rentrer à la maison. Parce que, oui, nous sommes en Europe continentale à seulement 1300 km de notre Touraine du Sud alors pourquoi s’embêter à prendre l’avion surtout que le train pollue quand même beaucoup moins ! Arrêt prévu à Turin ce soir pour passer la nuit et y faire un peu de tourisme demain…