Turin, ville d’art
Une fois n’est pas coutume, nous ne sommes pas sur l’eau , ni dans les air, nous sommes dans le train pour rentrer à la maison.
Changement à Venise Mestre puis à Milan Centrale, 1er arrêt à Turin où nous arrivons vers 19:00h. Les abords de la gare et leurs architectures fin 19ème sont assez austères mais notre hôtel est très agréable et nous trouvons un resto sympa dans une ruelle adjacente.
















Nous avons décidé de consacrer notre journée du lendemain, Mardi 6 juin, à l’art: depuis que nous avons commencé notre tour du monde nous n’avons pas eu beaucoup d’occasions de visiter de bons musées, alors comme ici il y a l’air d’avoir ce qu’il faut on va s’éclater.


Première étape: Galleria Civica d’Arte Moderna e Contemporanea di Torino (GAM) . Ce musée est situé dans un grand bâtiment moderne en périphérie du centre ville proprement dit. Les collections sont un régal pour les amateurs d’art moderne que nous sommes. Incluant peintures et de sculptures, elles couvrent la période de la fin du 19ème siècle à nos jours en mettant bien sûr l’accent sur les artistes locaux (Piémont) et Italiens en général tout en incluant ici et là des noms plus connus de notre côté des Alpes tels que Max Ernst, Paul Klee ou encore Pierre Soulage. Il y a peu de visiteurs et nous pouvons en profiter tout à notre aise. La visite nous occupe toute la matinée
Après un repas léger, nous continuons vers le centre ville proprement dit et la Galeria d’Italia sur la place San Carlo. Ici, l’architechture baroque du XVIème XVII siècle rayonne pleinement. Son développement date de 1562 quand le duc de Savoie Emmanuel-Philibert, transféra sa capitale de Chambéry à Turin. La plus part des édifices de la place ont été détruits pendant les bombardements en 1943 et ont été reconstruits à l’identique après la guerre (du moins les façades). La Galeria D’Italia est la fondation de la banque Intesa San Paolo.
Elle abrite une collection d’art baroque très mal mise en valeur par contre elle hébergerait depuis le début du printemps une exposition du photographe américain JR (pour les plus anciens : non il n’est pas de Dallas) sur les déplacés. JR va dans les camps de déplacés partout dans le monde pour redonner de l’espoir aux enfants et alerter le monde sur leur situation en les faisant déployer tous ensemble (parfois même de communautés rivales) le portrait de l’un d’entre eux réalisé sur une toile de plusieurs dizaine de mètres : cela donne lieu à des séquences très émouvantes. (voir plus en suivant ce lien : https://www.jr-art.net/fr/project-list/deplace.e.s)

©JR



















La galerie héberge aussi les archives photographiques du principal journal du Piémont, consultable sur grand écran. Elles retracent notamment le parcours très difficile de la ville dans l’immédiat après guerre, l’industrialisation (métalurgie, automobile), les luttes syndicales et les années de plomb.



Nous concluons cette journée culturelle par la visite d’Egyzio, le musée d’égyptologie de Turin qui serait la plus grande collection d’antiquité égyptienne après le musée du Caire. Le musée compte tellement de salles remplies d’objets et de momies que par moment on a carrément l’impression de ce retrouver dans un entrepôt de pilleurs de tombes (ce qui fût peut-être le cas).






















Par contre, une exposition temporaire passionnante expliquent pas à pas le déchiffrage et décryptage des hiéroglyphes depuis les grecs jusqu’à nos jours en passant bien sûr par notre fameux Champolion national. Il s’agit en fait d’un système d’écriture très évolué mélangeant des lettres phonétiques (phonogrammes) et des idéogrammes (un peu équivalent de ce que sont aujourd’hui les smiley). Pas grande différence donc entre ces textes anciens et les messages et autre textos, (aussi illisibles que des hiéroglyphes pour la plupart des boomers que nous sommes) que peuvent échanger les ados d’aujourd’hui sur Whatsapp ou messenger…













Autre partie très intéressante de ce musée c’est la Galeria dei Re avec son impressionnant alignement de statues de la terrible Déesse Sekhmet, de sphinx et autres divinités, très bien mis en valeur par des jeux de mirroirs et un éclairage très sophistiqué.







Soirée tranquille et le lendemain matin de bonne heure et de bonne humeur nous prenons la flèche rouge ( Frecciarossa : le TGV Italien), changement à Lyon (sur le même quai) pour Tours ou nous sautons dans le bus juste devant la gare et nous sommes à la maison avant la fin de l’après midi). Toute la journée à admirer le paysage, pas de stress aux aéroports (contrôles, attente des bagages, etc), pas de liaison compliquées et harassantes entre Roissy et les gares parisiennes : vive le train! à bas l’avion! et en plus c’est bon pour notre Karma Carbone !




































