Archives mensuelles : septembre 2023

Retour à bord!

Et oui! Nous sommes déjà le 18 septembre et nous voilà repartis vers de nouvelles aventures sur Rêve à Deux.

visite de Triestre sous la pluie

Départ de notre maison en Touraine du Sud non sans avoir embrassé tout nos amis et familles, fermé la maison et confié la clé à Michel notre voisin et meilleur copain.

Comme on vous l’a déjà expliqué, on a le temps et on soigne notre bilan carbone donc pas question de prendre l’avion. Par contre, les éboulements intervenus dans la vallée de la Maurienne cet été ont entrainés la fermeture du tunnel de Fréjus et de la liaison ferroviaire France -Italie qui y passait. Notre parcours retour est « du coup » beaucoup plus compliqué que notre voyage aller via Turin et Lyon. Il faut pour quelques temps encore passer soit par l’Allemagne, la Suisse ou Nice et Vintimille. C’est cette dernière option que nous avons choisis et malheureusement toutes nous oblige à passer par Paris.

Pierre nous dépose au bus qui va jusqu’à la gare de Tours. Notre long périple par voie terrestre commence par une panne (les portes du bus ne veulent plus fermer) pas de panique, on assure nous avons encore quatre heure avant le départ de notre TGV pour Paris. Arrivés à la capitale nous préférons prendre le bus pour faire le trajet Montparnasse – Austerlitz, plutôt que de prendre le métro où il y a un changement et qui nous aurait fait prendre des escaliers en plus c’est tout de même plus plaisant de voir les rue de Paris plutôt que les tunnels nauséabonds du métro et c’est le même prix, par contre 18 heures n’est pas forcément l’heure idéale pour circuler à Paris mais le couloir de bus est bien dégagé et nous arrivons rapidement. Nous avons le temps de prendre une salade composée achetée sur place (agrémentée de fromage de chèvre et de tomates, de figues de mon jardin ramassées au dernier moment ). Paris Nice, c’est le train de nuit historique Paris Vintimille remis au goût du jour récemment, cela va nous rappeler notre enfance quand nous partions en vacances. En seconde classe, les compartiments sont aménagés pour 6 personnes, il n’y a donc que 2 possibilités: rester allongé sur sa couchette ou debout dans le couloir extérieur en plus, c’est étroit et il est préférable de s’installer chacun son tour dans sa couchette. Le wagon où nous étions est très propre, tout repeint à neuf toilettes compris , chaque couchette est équipée d’un sac de couchage, d’un oreillers, d’un nécessaire de voyage (bouchon d’oreille et lingettes désinfectantes) et une bouteille d’eau. Nous voilà allongés pour une bonne nuit de 12 heure jusqu’à Nice, et on a vraiment super bien dormi, le pied!

La suite du voyage aurait était parfaite sans un retard de 30 minutes à l’arrivée du à un animal percuté lors du parcours (rassurez vous on ne s’est rendus compte de rien ). Notre correspondance, le TER pour Vintimille est encore à quai, on saute du train et on fonce pour se faire littéralement fermer les portes au nez et le voir démarrer sous nos yeux et pourtant nous étions les tous premiers passagers du Paris Nice à l’atteindre merci la SNCF! et pour couronner le tout, pour la SNCF le retard n’était que de 25 minutes donc aucune indemnisation. Bien sûr il y a un TER pour Vintimille toutes les heures, mais le temps d’y arriver notre train pour Milan était déjà parti nous obligeant à réorganiser toute la suite du voyage et acheter de nouveaux billets. Changement à Savone, à Milan puis à Venise Mestre , 2 changements supplémentaires par rapport au trajet initial, le petit retard de 30’ à Nice c’est amplifié à chaque fois jusqu’à Monfalcone où au lieu d’arriver à 19h , nous sommes arrivés à 22h30 juste avant la fermeture du bureau de Hertz où nous avons pu récupérer notre voiture de location (ouf! elle était pré payée et on en a besoin demain pour faire les courses). Mais l’aventure n’est pas finie, à cette heure, la Marina est fermée il fallait encore récupérer les clés d’accès cachées à notre attention par le responsable à l’arrière d’un pickup en stationnement (comme dans les films d’espionnage). Une fois les clés récupérés nous pouvons enfin retrouver notre Rêve à Deux qui avait été mis à l’eau la veille.

Moralité si vous voyagez en train à travers l’Europe avec des compagnies différentes soit vous prévoyez une marge de plusieurs heures pour chaque correspondance soit vous prenez vos billets sur place à chaque étape: sur internet c’est rapide et facile et c’est toujours moins cher que d’acheter un nouveau billet.

piscines aménagées le long de la mer

Le Bolla vin blanc pétillant vieilli dans des grottes sous la mer


La météo n’est pas très bonne ici le ciel est remplis de gros nuages et orage gronde , nous avons trois jours pour remettre le bateau en état de naviguer, de tout ranger et nettoyer à bord , faire les courses et visiter Trieste (heureusement sinon on aurait pas eu de photos pour illustrer cet article, n’ayant pas songé à en faire pendant le voyage en train) avant de prendre la mer. Tout çà à négocier entre les averses de pluie diluviennes, un vrai parcours du combattant! Finalement Samedi soir nous sommes prêts et Rêve à Deux en plus malgré la tempête qui fait rage la météo prévois des conditions favorables pour demain matin Dimanche 23/09/2023. Le mauvais temps s’est calmé dans la nuit et à 8 heures nous larguons les amarres et quittons le ponton. A 08:32 (heure de la pleine mer) nous sommes dans la partie la plus délicate du chenal: le virage en S devant Villaggio del Pescatore (la sortie de la rivière de Monfalcone) on serre un peu les fesses, toutes les alarmes de profondeur sonnent et le sondeur n’indique que 2,10m (soit notre tirant d’eau à pleine charge – heureusement c’est la profondeur sous la sonde ce qui nous donne un pied de pilote d’une trentaine de cm) tout se passe donc bien mais pas question d’essayer de sortir de Monfalcone à mi marée où à fortiori à basse mer ni même à marée haute par mer agitée… .


Le ciel est encore encombré de gros nuages noirs mais çà devrait s’arranger dans la journée et surtout le calme qui nous a permis de sortir du chenal en douceur est vite remplacé par un bon vent de Nord Est idéal pour sortir rapidement de ce cul de sac qu’est la baie de Trieste et longer la côte Croate.
Même si le bateau est très lourd avec le plein d’eau, de gaz oil et de nourriture il est propre comme un sous neuf et avance comme un bolide à 9 noeuds vers des latitudes, espérons le, plus clémentes.

Le beau temps est de retour nous sommes arrivés en Croatie

Par les routes départementales…

Mi-Juillet 2023, Rêve à Deux se repose bien sagement à Monfalcone et nous à la maison en Touraine. Mais depuis 5 ans il n’a jamais été aussi près de la maison et ne le sera pas d’ici un bon moment vu qu’après le break estival l’idée est de retourner en mer Egée. C’est donc le moment de faire un aller et retour en voiture pour enfin décharger toutes ces choses avec lesquelles nous sommes partis ou que nous avons accumulées en cours de route et dont nous nous sommes pratiquement jamais servi. On en profitera pour faire du tourisme avec pour challenge de ne pas prendre une seule route, autoroute ou tunnel à péage…

Nous partons le samedi 15 juillet dans la matinée, pas d’étape prédéfinie, la fin de l’après midi nous attrape à Chambéry. On y est souvent passé mais jamais arrêtés, c’est l’occasion. Vu de la voie expresse, c’est moche mais le vieux centre ville autour du château est très joli.

Après un bon repas (même si les spécialités savoyardes sont un peu grasse à notre goût) et une nuit paisible nous sommes partis pour la traversée des Alpes par la vallèe de la Maurienne et le col du Mont Cenis.

Le tour de France n’est prévu ici que dans 2 jours mais week-end oblige il y a énormément de monde : motards, cyclistes et touristes ordinaires. Pique-nique du côté Italien à l’ombre de l’église de Giaglione.

Nous évitons Turin en passant par la « tangentiale » (gratuite). Puis nous contournons Milan par le sud avec un arrêt photos au coeur de la Lombardie dans le joli village de Robecco Sul Naviglio au canal bordé de demeures historiques .

Ce soir nous dormons à Brescia en plein centre-ville dans un bâtiment historique : le palais Paul VI.

J’entends d’ici votre question : avez vous préparé votre voyage et fait vos réservations longtemps à l’avance ? Parce que trouver des chambres libres en pleine saison touristique ce ne doit pas être facile ! La réponse est non : aucune préparation ni réservation avant le départ. Le parcours général à été défini sur la base des itinéraires « sans péage » proposé par Google Map et Via Michelin agrémentés de nos préférences touristiques, vers 17:00 tous les jours on commençait à choisir la ville étape du jour et rechercher (essentiellement sur booking.com) une chambre pour la nuit et on à toujours réussi à se loger à un prix raisonnable.

Nous passons la plus grande partie du lundi à explorer les rives du lac de garde, baignade à la plage pique nique sur la berge ombragée par contre impossible de visiter les lieux les plus touristiques comme la célèbre cité médiévale de Sirmione complètement envahie par les touristes : pas une place de parking disponible à moins de 6 km.

L’Italie du nord est une région d’agriculture intensive et si les villes sont intéressantes du fait de leur centre historique les campagnes sont ennuyeuses au possible. Et c’est justement dans une auberge perdue au fin fond de cette campagne quelque part du côté de Noventa de Piave que nous passons la nuit suivante mais l’endroit est calme et confortable et surtout la nourriture et le petit vin local sont excellents le tout pour un prix vraiment raisonnable.

Nous arrivons enfin à Monfalcone et commençons le rangement et l’emballage des affaires que nous voulons amener. Les travaux ne sont pas autorisés à la marina mais nous avons obtenu la permission exceptionnelle de changer nos anodes et de polir l’hélice. Nous arrangeons aussi un rendez-vous avec le gréeur pour nous mettre d’accord sur les pièces à changer pour la réparation de l’enrouleur. Monfalcone n’est guère plus qu’une banlieue éloignée de Trieste, enclavée entre les eaux peu profondes de la baie et les hauteurs de la Slovénie toute proche. Elle vit principalement de la construction navale (les chantiers Fincianteri) mais comme la plupart des ville Italiennes elle à aussi un centre ville ancien et pas désagréable.

En deux jours et demi nous avons accomplis toutes les tâches de notre liste, il est temps de repartir mais cette fois l’idée est rentrer chez nous en passant par le nord (Autriche, Allemagne). Grand détour ? non en fait la distance est pratiquement la même que le chemin que nous avons suivi à l’aller. Par contre côté montagne on va être servi : pas beaucoup de plaines à traverser avant d’arriver en France. Nous avions un temps contemplé l’idée d’une visite à Venise (où nous sommes déjà allés plusieurs fois) mais la chaleur éprouvante qui sévit sur la côte et la foule qu’il faudrait y affronter nous ont fait y renoncer bien vite : à nous l’air frais des montagnes !

Nous mettons donc cap au Nord, la plaine agricole fait petit à petit la place à des vallées entourées de collines. Nous pique-niquons à l’ombre du château d’Artegna.

Puis la vallée se resserre et les montagnes se font de plus en plus escarpées, la route devient étroite et sinueuse, nous pénétrons dans le massif des Dolomites.

Le paysage est grandiose et magnifique. Après de nombreux arrêts photos nous passons la nuit dans la très belle ville de Brunico/Bruneck au Sud Tyrol qui est un province d’Italie où tout le monde parle Allemand. Super gite, super resto, commerçants sympas on y serait bien resté plus longtemps.

Le lendemain nous franchissons le col du Brenner et pénétrons en Autriche. Arrêt de quelques heures à Innsbruck pour visiter la vieille ville.

Nous reprenons la route et passons la frontière Allemande dans le sud de la Bavière à Fussen ou nous dormons dans une pension au bord du lac non sans avoir dégusté un excellent sandre de ce même lac.

Samedi 21/07/2023 nous mettons cap plein Est et quittons la Bavière pour le Bade Wurtemberg à Isny im Allgäu une adorable petite ville entourée de rempart et batie autours de son abbaye dont la construction date de 1270. Nous y passons toute la matinée en commençant par un excellent petit déjeuner à la boulangerie.

Puis c’est le lac de Constance (appelé ici Bodensee). Après un bain de foule à Frederickshaffen nous trouvons un endroit calme pour casser la croute sur un banc au bord du lac juste devant l’hôtel de ville de Hagnau am Bodensee.

Etape suivante: la forêt noire et le lac de Titisee que nous avions adoré lors de notre dernier passage dans le coin en 1976. Mais là c’est la grosse déception. Le lac est bien toujours là mais il y a tellement de monde que nous ne trouvons même pas un endroit pour nous arrêter et prendre une photo !

Tant pis on continue sur Fribourg (Freiburg im Breisgau) que nous avions aussi visité à la même période. Ici pas de mauvaise surprise. La vieille ville et ses rue piétonnes bordée de caniveaux où coule une eau limpide est toujours aussi belle, sans doute même plus belle : plus d’édifices anciens ont été restaurés depuis. Nous y passons un bon moment, par contre, pas moyen de trouver un hôtel à un prix décent. Il nous faut traverser le Rhin et rouler jusqu’à Burnhaupt-le-Haut pour trouver un établissement rentrant dans notre budget.

Dimanche matin nous continuons notre route avec un arrêt à Belfort pour voir la forteresse et son lion. Nous avons de la chance hier tout était bouclé à cause du Tour de France (deux jour avant eux au Mont Cenis, un jour après eux à Belfort on a pas pris trop de retard!)

De là on poursuit sur la Bourgogne avec escale à Autun pour (re) visiter sa cathédrale qui donne tant envie de relire Henry Vincenot.

Puis c’est le Berry et nous atteignons enfin notre chère Touraine du Sud juste avant la tombée de la nuit.

Bilan de cette escapade terrestre : 250 kg de matériel inutile ramené, environ 3000 km parcourus, 149 litres de super utilisés, 2 euros de péage (on s’est trompé une fois de sortie dans le contournement de Padoue) et surtout des images de paysages grandioses et de villes magnifiques plein la tête.