Par les routes départementales…

Mi-Juillet 2023, Rêve à Deux se repose bien sagement à Monfalcone et nous à la maison en Touraine. Mais depuis 5 ans il n’a jamais été aussi près de la maison et ne le sera pas d’ici un bon moment vu qu’après le break estival l’idée est de retourner en mer Egée. C’est donc le moment de faire un aller et retour en voiture pour enfin décharger toutes ces choses avec lesquelles nous sommes partis ou que nous avons accumulées en cours de route et dont nous nous sommes pratiquement jamais servi. On en profitera pour faire du tourisme avec pour challenge de ne pas prendre une seule route, autoroute ou tunnel à péage…

Nous partons le samedi 15 juillet dans la matinée, pas d’étape prédéfinie, la fin de l’après midi nous attrape à Chambéry. On y est souvent passé mais jamais arrêtés, c’est l’occasion. Vu de la voie expresse, c’est moche mais le vieux centre ville autour du château est très joli.

Après un bon repas (même si les spécialités savoyardes sont un peu grasse à notre goût) et une nuit paisible nous sommes partis pour la traversée des Alpes par la vallèe de la Maurienne et le col du Mont Cenis.

Le tour de France n’est prévu ici que dans 2 jours mais week-end oblige il y a énormément de monde : motards, cyclistes et touristes ordinaires. Pique-nique du côté Italien à l’ombre de l’église de Giaglione.

Nous évitons Turin en passant par la « tangentiale » (gratuite). Puis nous contournons Milan par le sud avec un arrêt photos au coeur de la Lombardie dans le joli village de Robecco Sul Naviglio au canal bordé de demeures historiques .

Ce soir nous dormons à Brescia en plein centre-ville dans un bâtiment historique : le palais Paul VI.

J’entends d’ici votre question : avez vous préparé votre voyage et fait vos réservations longtemps à l’avance ? Parce que trouver des chambres libres en pleine saison touristique ce ne doit pas être facile ! La réponse est non : aucune préparation ni réservation avant le départ. Le parcours général à été défini sur la base des itinéraires « sans péage » proposé par Google Map et Via Michelin agrémentés de nos préférences touristiques, vers 17:00 tous les jours on commençait à choisir la ville étape du jour et rechercher (essentiellement sur booking.com) une chambre pour la nuit et on à toujours réussi à se loger à un prix raisonnable.

Nous passons la plus grande partie du lundi à explorer les rives du lac de garde, baignade à la plage pique nique sur la berge ombragée par contre impossible de visiter les lieux les plus touristiques comme la célèbre cité médiévale de Sirmione complètement envahie par les touristes : pas une place de parking disponible à moins de 6 km.

L’Italie du nord est une région d’agriculture intensive et si les villes sont intéressantes du fait de leur centre historique les campagnes sont ennuyeuses au possible. Et c’est justement dans une auberge perdue au fin fond de cette campagne quelque part du côté de Noventa de Piave que nous passons la nuit suivante mais l’endroit est calme et confortable et surtout la nourriture et le petit vin local sont excellents le tout pour un prix vraiment raisonnable.

Nous arrivons enfin à Monfalcone et commençons le rangement et l’emballage des affaires que nous voulons amener. Les travaux ne sont pas autorisés à la marina mais nous avons obtenu la permission exceptionnelle de changer nos anodes et de polir l’hélice. Nous arrangeons aussi un rendez-vous avec le gréeur pour nous mettre d’accord sur les pièces à changer pour la réparation de l’enrouleur. Monfalcone n’est guère plus qu’une banlieue éloignée de Trieste, enclavée entre les eaux peu profondes de la baie et les hauteurs de la Slovénie toute proche. Elle vit principalement de la construction navale (les chantiers Fincianteri) mais comme la plupart des ville Italiennes elle à aussi un centre ville ancien et pas désagréable.

En deux jours et demi nous avons accomplis toutes les tâches de notre liste, il est temps de repartir mais cette fois l’idée est rentrer chez nous en passant par le nord (Autriche, Allemagne). Grand détour ? non en fait la distance est pratiquement la même que le chemin que nous avons suivi à l’aller. Par contre côté montagne on va être servi : pas beaucoup de plaines à traverser avant d’arriver en France. Nous avions un temps contemplé l’idée d’une visite à Venise (où nous sommes déjà allés plusieurs fois) mais la chaleur éprouvante qui sévit sur la côte et la foule qu’il faudrait y affronter nous ont fait y renoncer bien vite : à nous l’air frais des montagnes !

Nous mettons donc cap au Nord, la plaine agricole fait petit à petit la place à des vallées entourées de collines. Nous pique-niquons à l’ombre du château d’Artegna.

Puis la vallée se resserre et les montagnes se font de plus en plus escarpées, la route devient étroite et sinueuse, nous pénétrons dans le massif des Dolomites.

Le paysage est grandiose et magnifique. Après de nombreux arrêts photos nous passons la nuit dans la très belle ville de Brunico/Bruneck au Sud Tyrol qui est un province d’Italie où tout le monde parle Allemand. Super gite, super resto, commerçants sympas on y serait bien resté plus longtemps.

Le lendemain nous franchissons le col du Brenner et pénétrons en Autriche. Arrêt de quelques heures à Innsbruck pour visiter la vieille ville.

Nous reprenons la route et passons la frontière Allemande dans le sud de la Bavière à Fussen ou nous dormons dans une pension au bord du lac non sans avoir dégusté un excellent sandre de ce même lac.

Samedi 21/07/2023 nous mettons cap plein Est et quittons la Bavière pour le Bade Wurtemberg à Isny im Allgäu une adorable petite ville entourée de rempart et batie autours de son abbaye dont la construction date de 1270. Nous y passons toute la matinée en commençant par un excellent petit déjeuner à la boulangerie.

Puis c’est le lac de Constance (appelé ici Bodensee). Après un bain de foule à Frederickshaffen nous trouvons un endroit calme pour casser la croute sur un banc au bord du lac juste devant l’hôtel de ville de Hagnau am Bodensee.

Etape suivante: la forêt noire et le lac de Titisee que nous avions adoré lors de notre dernier passage dans le coin en 1976. Mais là c’est la grosse déception. Le lac est bien toujours là mais il y a tellement de monde que nous ne trouvons même pas un endroit pour nous arrêter et prendre une photo !

Tant pis on continue sur Fribourg (Freiburg im Breisgau) que nous avions aussi visité à la même période. Ici pas de mauvaise surprise. La vieille ville et ses rue piétonnes bordée de caniveaux où coule une eau limpide est toujours aussi belle, sans doute même plus belle : plus d’édifices anciens ont été restaurés depuis. Nous y passons un bon moment, par contre, pas moyen de trouver un hôtel à un prix décent. Il nous faut traverser le Rhin et rouler jusqu’à Burnhaupt-le-Haut pour trouver un établissement rentrant dans notre budget.

Dimanche matin nous continuons notre route avec un arrêt à Belfort pour voir la forteresse et son lion. Nous avons de la chance hier tout était bouclé à cause du Tour de France (deux jour avant eux au Mont Cenis, un jour après eux à Belfort on a pas pris trop de retard!)

De là on poursuit sur la Bourgogne avec escale à Autun pour (re) visiter sa cathédrale qui donne tant envie de relire Henry Vincenot.

Puis c’est le Berry et nous atteignons enfin notre chère Touraine du Sud juste avant la tombée de la nuit.

Bilan de cette escapade terrestre : 250 kg de matériel inutile ramené, environ 3000 km parcourus, 149 litres de super utilisés, 2 euros de péage (on s’est trompé une fois de sortie dans le contournement de Padoue) et surtout des images de paysages grandioses et de villes magnifiques plein la tête.