Dimanche 15 Octobre 2023, matin, nous sommes au large de l’île de Sapienza qui marque l’extrèmité Sud Est du Péloponèse. Il fait beau mais la météo annonçant un bon 30 nds de la pointe de Tainaro au détroit d’Elafonissos en fin de journée nous décidons donc de nous arrêter quelques heures à Koroni pour laisser passer.







Le mouillage du port de Koroni bien calme à notre arrivée est devenu de plus en plus agité dans l’après midi au fur et à mesure que le vent de ENE montait et les rafales contournaient l’escarpement qui protège le port. Mais tous les modèles météo étaient formels dés la nuit tombée le vent serait parfait pour le reste de notre passage. Vers 18 heures nous sommes donc repartis, à temps pour le superbe coucher de soleil. Les rafales à 25 nds qui soufflaient au port ont rapidement fait place à un vent portant de 12 à 15 nds mais la mer pourtant pas très creuse (0,70m) était plein travers à notre route et les vagues très rapprochées donnaient des mouvements vraiment très désagréables : un peu comme quand on se fait rattraper par un sillage de bateau à moteur sauf que là çà ne s’arrêtait pas.
La situation s’est améliorée une fois passé le cap Tainaro mais pour être remplacé par un trafic de cargos très dense une vrai autoroute à l’heure de pointe. Il n’y pas de DST (séparation de trafic) ni de contrôle trafic sur cette zone et si la plupart des navires marchands respectent la réglementation IMO (naviguer sur le côté tribord d’un détroit ou chenal) ce n’est pas le cas de tous et certains ne se gènent pas pour « couper le fromage » et naviguer à contre sens. Ajouter à çà tous les navires en attente dans le golfe de Lakonikos ou sous le vent de Cythère et qui subitement viennent se joindre au trafic et vous avez la recette pour passer une nuit de veille sans avoir ne serait-ce que l’envie de fermer l’oeil. Heureusement ils ont tous l’AIS et répondent volontiers à la VHF quand on a un doute sur leurs intentions (OK sir, red on red!)










Le jour se lève quand nous passons ce détroit d’Elafonissos. Le vent faiblit et la mer se calme et c’est comme sur un lac que nous franchissons le très redouté cap Maléas. Çà y est ! Nous sommes passés en mer Égée et ce très largement dans le temps que nous nous étions fixé en partant de Monfalcone. Sans doute les moines de la petite abbaye perchée sur la falaise ont ils fait le nécessaire pour nous assurer les meilleures conditions possible – qu’ils en soit remerciés !












Le vent en à profité pour passer au Sud Est 7 à 8 nds, juste ce qu’il faut pour longer la côte à la voile en admirant le relief abrupt. Nous dépassons Monemvasia dont on aperçoit la vieille ville fortifiée pour rentrer dans le tout petit port de Gérakas.









C’est en fait une sorte de boyaux en S passant entre et hautes collines et joignant la pleine mer à une grande lagune. On ancre dans la partie la plus étroite du boyaux juste devant le petit village. Au dessus de ce charmant village, des ruines d’origine Minoennes, une sorte de forteresse sans doute, il n’en reste que quelques murs fait d’énormes pierres jointives. Le site est désert, quoi rêver de mieux pour s’installer face à la mer et tailler la barbe de Domi qui commençait un peu trop à le faire ressembler au Père Noël : c’est pas encore la saison !


















Nous célébrons notre retour dans cette mer mythologique à la terrasse du café juste devant notre Rêve à Deux à l’ancre.








Au matin la houle d’Est qui s’est levée rentre un peu dans le port. Des conditions instables avec une possibilité d’orages sont annoncées pour les prochain jours. Nous décidons donc de repartir pour Porto Héli (parfois écrit Porto Chéli , on même Khély)
