Santorin

Le coup de vent est passé. On a enregistré des rafales jusqu’à 38 nœuds. La température est montée à 29°C, le ciel s’est obscurcit, pas à cause des nuages mais d’un espèce de brouillard -on comprendra le lendemain que c’était du sable. D’abord de Sud Ouest, il à rapidement tourné au sud puis Sud Est pour revenir au Sud Ouest en se calmant. La mer n’a pas levée et l’ancre n’a pas bougé. Quand on a été nagé une fois le vent calmé, on a vu qu’elle avait complètement disparu, enfoncée dans le sable jusqu’à la chaîne.

Lundi 6/11/2023, les prévisions sont excellentes pour les prochains jours. Nous quittons Paros à destination de Santorin. Nous passons entre Paros et Naxos dans un vent de Sud Ouest d’une douzaine de nœuds puis nous longeons la côte Est d’Ios. Cette grande île très montagneuse semble très peu peuplée du moins sur cette côte pourtant on aperçoit des plages superbes. Escale pour la nuit dans une petite anse abritée moins de 2 milles au sud de la pointe St Georges. Au fond de cette anse il y a un hôtel de style plus ou moins Art Nouveau qui se fond assez bien dans le paysage mais qui est loin d’avoir le charme du style grec traditionnel. L’anse n’a pas de nom sur la carte d’après Google elle s’appellerait Palaria Papa (le plage Papa) et l’hôtel serait le Calilo un établissement de grand luxe mais il est fermé la saison étant déjà finie. Au matin nous repartons pour couvrir les 14 milles qui nous séparent de Santorin. Il n’y a pratiquement pas de vent mais encore un peu de houle. L’entrée dans la caldera est assez magique. Une caldera, c’est en fait le trou immense laissé par l’explosion d’un volcan. Ici dès qu’on pointe son étrave entre les île de Thira (aussi appelée Santorin) et Thirasia (qui ferme à moitié le côté Ouest du cratère) on se rend bien compte de se qui a pu se passer et à quoi pouvait ressembler l’île avant son explosion : quelque chose sans doute assez similaire à Ios ou Naxos. On découvre tout de suite le village d’Oia accroché tout en haut de sa falaise et on se demande comment les gens on eu le courage de revenir habiter sur cette île après une telle explosion qui ce serait produite au 16ème siècle Av J.C. et dont les tsunamis associés ont détruit la civilisation Minoenne en Crète et dans tout l’archipel. Surtout que le volcan est toujours actif comme en témoigne l’île Nea Kameni, un îlot de lave abritant des sources chaudes au milieu de la caldera.

Avec un tel relief pas question bien entendu de laisser filer l’ancre et d’aller à terre : à l’exception de quelques amas de roches volcaniques formant un petit plateau au pied des falaises, c’est plus de 100m de fond à quelques mètres de la paroi. Nous avons donc réservé une bouée de corps mort. Le propriétaire du corps mort n’est pas là pour nous accueillir mais il nous envoie un soit disant marin en barque pour nous aider à nous amarrer. Mais sa compétence s’avère plus que douteuse. Il n’y a ni vent ni houle mais il réussi à mettre l’amarre qui devait maintenir notre arrière à terre dans notre hélice. Domi plonge et arrive à dégager. Mais quelque chose s’est tordu et l’hélice reste bloquée : plus de moteur. La perspective de rester bloqués ici ou de repartir sans moteur nous inquiète au plus au point. Le marin s’en fout, il veut ses 50 euros (le prix exorbitant de la nuit au corps mort). On lui dit qu’il nous a mis dans la M…e et qu’il n’est pas question de payer tant qu’on a pas réparé. Au bout d’un moment il s’en va en vociférant.

Domi met sa combinaison de plongée et on sort le narghilé. En fait c’est l’anode du sail drive qui s’est tordue sous la tension de la corde et qui c’est encastrée entre le moyeu de l’hélice et l’embase.

Pas question de tout démonter sous l’eau. La seule solution est de découper l’anode par petits morceaux sans attaquer le moyeux. Au bout de 2 heures l’hélice est libérée, le moteur tourne normalement.

« Du coup » on a plus trop envie de rester là. On à raté le dernier bateau pour Oia, l’endroit ou nous sommes amarrés est plutôt moche. Le village de Thirasia tout en haut de la falaise ne semble pas avoir le charme de celui d’en face et la montée est hyper raide. On décide de faire le tour complet de la Caldera et de continuer directement jusqu’à l’île d’Anafi 25 mille à l’Est. On devrait pouvoir y arriver en début de nuit.

A une certaine distance, les villages perchés sur leur falaises font penser à de la neige sur les sommets. L’île principale semble d’ailleurs très peuplée, de quoi peuvent vivre tous ces gens ? Le relief se prête mal à toute forme d’agriculture et l’absence de vrai port ne doit pas rendre la pêche très active, plumer le touriste semble l’occupation la plus probable… En attendant on se régale des paysages minéraux des coulée de lave de Néa Kameni et des falaises de Thira. La lumière du soleil couchant accentue encore la palette de couleur des roches allant du rouge sombre presque noir au blanc immaculé.

Nous n’auront finalement pas posé le pied sur Santorin mais on en aura pris plein les yeux et au moins on aura pas été déçu par une ville sans doute très touristique.