Astypalaia

Nous quittons les Cyclades pour le Dodécanèse. Le vent reste faible toute la journée et les 34 milles jusqu’à la baie de Livadia (île d’Astypalaia se font moitié au moteur, moitié à la voile, mais il n’est que 15:45 quand nous mouillons encore à temps pour aller à terre et monter jusqu’au village d’Astypalaia et sa citadelle qui surplombe la baie.

Ici la saison est bien terminée, il n’y a pas grand-chose d’ouvert et les planches ont été clouées sur les fenêtre des nombreuses locations.

La citadelle est assez particulière. Contrairement à la plupart de celle que nous avons vu jusqu’à présent, ce n’est ni un monastère fortifié ni une place forte Vénitienne mais plutôt un village fortifié que les habitants ont construit au début du moyen âge pour se protéger des attaques de pirates. L’ensemble ainsi que beaucoup de maisons du village sont en cours de restauration.

Jeudi, la matinée se passe en bricolage et nettoyage sur le bateau. J’enlève la rouille sur le portique arrière et les balcons. L’après-midi nous allons nous balader dans l’oasis de Livadia. Le terme oasis est ici tout à fait approprié. Les collines qui nous entourent sont très arides alors que la vallée est plutôt verdoyante compte tenu de la saison. Ce que nous croyons être une rue est en fait le lit d’une rivière et les vergers et les habitations qui la bordent, sont protégés par de hauts murs et de portes étanches. Quand il pleut et que la retenue d’eau située plus haut dans la vallée est pleine, l’eau doit monter rapidement. Dans les vergers on voit de petits canaux d’irrigation. Malheureusement beaucoup de ces exploitations semblent plus ou moins abandonnées, les propriétaires tirant sans doutes de meilleurs revenus des locations touristiques.

Vendredi en prévision du mauvais temps prévu pour le week-end nous nous déplaçons pour aller nous amarrer au port d’Astypalaia. Nous préparons nos amarres et pare-battage mais une fois à l’intérieur on s’aperçoit que toute la place est prise par 3 ou 4 petits bateaux de pêche amarrés le long du quai là ou l’été il y a jusqu’à une douzaine de plaisanciers « cul à quai » : la saison est bien finie, les locaux on repris leurs places !

Nous poussons donc jusqu’à la baie de Vlychada. L’endroit est superbe et semble bien abrité. Par contre, compte tenu des profondeurs qui augmentent très vite à quelques dizaines de mètres du rivage, il faudrait idéalement ancrer et tirer des amarres à terre. Mais une telle opération semble très difficile à réaliser en raison de la forme des roches pointues aux arrêtes acérées et difficile d’approche en annexe en raison des très nombreux oursins. Tant pis nous y resterons seulement pour la baignade et le déjeuner. Les fonds sont superbes et poissonneux et nous avons même le privilège d’apercevoir deux phoques s’ébattrent juste devant nous. Oui ! Il y a des phoques en mer Egée. Ce seraient parait-il des phoques moines (pas étonnant vu le nombre d’abbayes et de chapelles qu’il y a sur ces îles)

Du vent d’Ouest assez fort est attendu pour la nuit et la journée suivante et comme d’habitude dans le région il fera le tour de la baie en commençant par le Sud (voir même du SSE) et que ça tournera jusqu’au NNO pour finir OSO pas facile de trouver un abri dans ces conditions. Il y a bien le « lac » de Vathy au nord de l’île qui est protégé de tous les vents mais sa sortie va se retrouver juste dans l’axe du vent et de la houle quand on voudra en ressortir dimanche. Nous revenons donc un peu en arrière pour ancrer dans la baie de Maltezana. En fin de soirée, le vent tourne comme prévu assez brutalement du SE au NW et l’ancre met quelques mètres à raccrocher après s’être retournée. Pour être plus tranquille nous remouillons et veillons un peu. Au matin Anne va plonger pour voir si l’ancre est bien enterrée dans un espace sans algues : elle l’est. Après réflexion nous aurions sans doute été plus confortable en nous amarrant à l’intérieur du petit quai dans la partie nord de la baie.

Astypalaia semble une île très attachante avec ses nombreuses baies très découpées et son relief beaucoup plus varié que les îles avoisinantes je pense qu’on pourrait y passer pas mal de temps mais la date choisie pour permettre à Rêve à Deux de prendre ses quartiers d’hiver approche et justement ce dimanche on a un très bon créneau au pour remonter rapidement sur Patmos et Leros.