Archives mensuelles : Mai 2024

Sardaigne 1: la règion d’Olbia

On a tout de suite flashés sur cette région : le relief de collines tourmentées en arrière plan, la côte découpées de baie aux eaux tellement limpides et plages de sables blancs, rochers arrondis par l’usure du temps et falaises vertigineuses. En plus cette côte de rêve présente un énorme avantage c’est qu’elle regorge d’excellents mouillages avec des fonds de sable de très bonne tenue et en cherchant un peu ou trouve facilement un ancrage sûr quelque soit la direction du vent surtout que la saison estivale n’étant pas encore commencée il y a de la place partout. Si on en croit les comptes rendu en plein mois d’août c’est bondé !

Et heureusement qu’il y a toutes ces golfes, baies, criques, calas et autres anses parce que dans les jours qui viennent les vents vont parcourir pratiquement tous les quadrants de la rose.

Bon pour commencer c’est du Sud Est On va donc aller s’abriter sur la côte nord de la péninsule formant le Golfe d’Aranci plus précisément la Cala Sabina une petite crique entourée de maquis d’où débordent de gros rochers et terminée par une petite plage de sable blanc donnant à l’eau cette couleur émeraude si caractéristique. À peine 21° l’eau est loin d’être chaude mais elle est tellement cristalline que c’est un plaisir de s’y plonger même si après quelques brasserons en ressort très vite. Après la baignade ballade dans le maquis.

Mais pour les jours suivant du vent plus fort de Sud Ouest tournant à l’Ouest puis au Nord Ouest est annoncé. Bien que nous soyons le seul bateau, l’abri nous paraît trop précaire pour les conditions prévues (rafales Ouest Nord Ouest à 40 nœuds).

Nous nous déplaçons donc juste à côté, tout au fond du Golfe de Marinella. La veille avant de jeter l’ancre à Cala Sabina nous avions été reconnaître l’endroit. Nous savons donc exactement où mouiller pour être bien abrité sur un font de sable bien plat, exempt de roches et d’anciens blocs de corps morts, juste devant l’entrée d’un adorable petit port privé entouré de jolies villas.

Il y a un cata plus près de la plage et en soirée, deux autres voiliers nous rejoindrons dans la soirée, c’est loin d’être la foule : vue la taille de la baie il y aurait de la place pour une vingtaine de bateaux en plus !

Le vent ne mollissant pas nous serons contraints de rester là jusqu’au week-end (3 jours). Au plus fort, de jolies rafales tombent de la falaise forment des mini williwaws sur la surface de la baie qui demeure néanmoins tout à fait plate.

Samedi 4 mai 2024 le vent c’est bien calmé, nous repartons vers Olbia

Nous passons la nuit dans la baie de Porto Istana, juste en face de l’île majestueuse de Tavolara. Très jolie plage mais le fond est parsemé de grandes roches plus ou moins paltes, il faut bien choisir ou poser son ancre.

Le lendemain nous mettons le cap de bonne heure sur Olbia même. La ville a conservé deux quais (le Molo Brin et le Molo Vecchio accessible (presque) gratuitement aux voiliers de passage. Il suffit d’appeler les gardes côtes à l’arrivée pour obtenir l’autorisation et de s’acquitter d’un timbre fiscal de 16,80 Euros. L’amarrage est autorisé pour 48 heures. Apparemment de nombreux plaisanciers ne s’embarrassent pas de ces formalités et restent plus longtemps mais on préfère être en règle et on joue le jeu.

Olbia est une bonne surprise. Nous sommes accueillis en musique, c’est le marathon annuel.

La ville est propre agréable avec ses rues piétonnes et ses immeubles pimpants. Ce matin on se contente de flanner et de passer à la boulangerie. On verra plus tard pour les courses.

L’après midi nous visitons le musée archéologique à deux pas du quai. Nouvelle bonne surprise : l’entrée est gratuite y compris l’audio-guide. Le musée est très intéressant même si plusieurs salles sont en travaux. Il retrace l’histoire de la ville depuis le paléolithique jusqu’à nos jours dont voici un très bref résumé : les premiers habitants de la région était les Nuraghi, la ville elle même et son port ont été fondés par le Phéniciens vers le Xème siècle av. JC puis les Grecs qui lui ont donné son nom, supplantés à leur tours par les Carthaginois, avec qui elle connu son apogée en temps que plaque tournante commerciale, puis les Romains pour être dévastés par les Vandales au Vème siècle de notre ère (se sont eux qui ont coulé la magnifique épave exposée) et végété quelques temps sous domination Bizantine. Elle tomba ensuite pratiquement dans l’oubli au grès des périodes d’indépendances et de colonisations de l’île (Pise, Aragon) pour ne renaître qu’au XXème siècle. La colline où est bâtie la ville est en fait un mille feuille constitué des restes de toute ces civilisations.

(N.B. ne pas confondre cette Olbia (Sassari, Sardaigne) avec le site archéologique d’Olbia à côté d’Hyères dans le Var sur la côte française…)

La découverte se prolonge lundi avec la visite de la basilique de San Simplicio construite au 5ème siècle sur les reste d’un temple dont elle garde l’orientation et la base des colonnes et sous laquelle se situe une grande nécropole datant de 200 av. JC, parfaite illustration de cet effet mille feuilles,

elle a été découverte très récemment en creusant un parking souterrain.

Quelques courses pour remplir le frigo, une nuit paisible à quai et nous sommes repartis pour notre exploration de la côte.

Arrivederci la Campanie, Ciao la Sardaigne

Jeudi 25 Avril, une fenêtre météo se profile qui devrait nous permettre de traverser enfin sans souci cette mer Thyrrénienne vers le nord de la Sardaigne.

Mais le temps de comparer les modèles, discuter des destinations possibles et faire tourner les routages il est déjà 11:00. Et en jetant un coup d’œil dehors on trouve qu’il y beaucoup de monde à la marina aujourd’hui. Et m…. ! on avait oublié, aujourd’hui c’est l’anniversaire de la chute du fascisme et de la fin de la guerre et c’est donc un jour férié en Italie. On se précipite donc en ville avant que les magasins ne ferment (la plupart restent ouvert jusqu’à 13:00. Il nous faut donc faire les provisions, le Carrefour Express tout proche et le 365 près de la gare y pourvoiront. Mais surtout il nous faut trouver à tout prix un broyeur pour qu’Anne puisse continuer à faire notre lait d’amande et surtout ses fameux cookies à l’okara dont la recette est pour l’instant tenue strictement secrète mais que je ne désespère pas de voire paraître un jour dans la rubrique cuisine de ce blog -stay tuned ! Sans ces délicieux biscuits la vie serait bien terne. Bon, il à fallu faire vite, mais on a tout trouvé, ouf !

Le lendemain matin sous un ciel très maussade nous larguons les amarres. Il n’y a plus de vent mais la mer est encore agitée. Contrairement aux grands océans ou une houle de 3 ou 4 m peut passer quasiment inaperçue, ici, 1 m c’est déjà très gênant tant la période (le temps entre 2 crêtes) est courte (ici 4 ou 5 secondes). Nous longeons la côte Almafitaine rendue célèbre par sa beauté et par les nombreux films tournés à Amalfi ou dans les environs. Mais aujourd’hui, elle a perdu tout son charme tant le temps est bouché. Le temps s’éclaircit quand nous passons à côté de Capri que nous avions adoré lors de notre visite il y a quelques années. En regardant à l’Est on distingue le Vésuve qui ne semble pas en irruption aujourd’hui. Au milieu de la baie de Naples nous croisons un voilier magnifique : le fameux Class J Topaz : 43m, 180 tonnes, 950m2 de voilure au près. Ce serait la réplique, lancée en 2014, d’un concurrent de la Coupe de l’América 1935.

La houle résiduelle d’Ouest et le vent qui va tourner du Sud-Ouest à L’Est au cours de la nuit, ne nous laisse pas beaucoup de choix pour le mouillage. Nous optons pour la côte ouest de Procida, aujourd’hui bien protégée, mais nettement moins jolie que la côte Est ou se trouve notamment le fameux village éponyme avec ces maisons aux murs de toutes les couleurs. Au matin l’eau de la baie est trouble et dégage une odeur pestilentielle : les égouts de la ville se déverseraient-ils ici ?

Le créneau mer plate vent adéquat se confirme pour Dimanche. Nous avons le temps pour un halte à Ponza. Il reste encore un peu de houle mais le vent est suffisant pour stabiliser le Rêve à Deux, propulsé par son grand spi. Nous passons au large de la petite île de Ventotene. Sur l’horizon, Poza apparaît comme un croissant de falaise. Cette fois encore, la côte Est ou se situe le port et la ville principale est ouverte à la houle nous allons donc sur l’ Ouest. Mais là, pas de déception, au contraire, le paysage de hautes falaises est tout simplement grandiose. Nous mouillons dans la Cala Feola, juste entre le bout de la jetée et les piscines naturelles creusées dans la roche au pied de la falaise. Mais avant d’aller voir ces bassins il nous faut nous baigner ici au bateau : l’eau est tellement claire qu’on ne peut y résister. Nous avons vu notre lot d’eaux transparentes et cristallines aux quatre coins du monde mais là, c’est le top du top, on a tout simplement l’impression d’être suspendu dans le vide au dessus d’un sable turquoise c’est magique. En plus elle avoisine les 20° donc on peut nager un peu.

Les grottes et les arches qui mènent aux piscines sont superbes mais malheureusement le fond du bassin naturel est souillé de déchets d’emballages…

Le lendemain, départ matinal encore sous spi mais cette fois-ci sur une mer sans houle ni vagues. On passe à proximité de l’île Palmarola et de ses falaises vertigineuses. En début d’après-midi, juste à l’heure prévue par le routage, le vent se calme et le spi ne porte plus, on met donc le moteur pour aller chercher le vent de Nord qui doit s’établir une vingtaine de milles plus loin.

On traverse d’immense bancs de Vellele. Ce ne sont pas des méduses mais des hydrozoaires, constitués chacun d’une colonie de polypes, portés par un disque cartilagineux, surmonté d’une voile rigide. Il parait qu’on en trouve un peu partout dans le monde et particulièrement en Méditerranée en cette saison mais nous n’en encore jamais rencontré. Pour en savoir plus cliquez le liens ci-dessous:

https://doris.ffessm.fr/Especes/Velella-velella-Velelle-228

Nuit paisible dans une dizaine de nœuds de vent de travers. Grande première depuis Mayotte, nous captons notre premier message en français sur la VHF : c’est une alerte météo émanant du CROSS Med Ajaccio histoire de nous rappeler qu’on est plus très loin des côtes françaises.

Au matin on voit les côtes Sardes se détacher sur l’horizon.

Plus nous approchons plus leur beauté se révèle à nos yeux. C’est un savant mélange de hautes falaises, d’îlot rocheux usés par la mer, de collines couvertes de maquis et de plages de sable blanc aux eau turquoise ou peut-être plutôt émeraude, en effet , cette portion de côte entre Olbia, où nous atterrissons, et les Bouches de Bonifacio s’apelle la Costa Smeralda… çà donne envie d’y passer quelque temps.

A 14:00, nous embouquons le chenal du port d’Olbia, petit arrêt à la station service de la marina pour remplir quelques jerrycans de gasoil (la dernière fois c’était à Leros et les stations semblent rares sur cette côte). Au passage un grand merci au pompiste l’accostage vent de travers dans les rafales qui s’étaient subitement mises à souffler était un peu olé-olé.

On repart aussitôt pour aller mouiller au calme devant la plage de la Saline juste à la sortie de la baie. On va pouvoir réfléchir au programme des jours suivant qui risque d’être un peu compliqué en raison d’un bon coup de Mistral prévu pour le milieu de la semaine: affaire à suivre…

Paestum

On n’avait pas encore vu beaucoup de vieilles pierres cette année mais là on s’est bien rattrapé.

Non nous sommes pas retourné à Pompeï que nous avons visité 3 ou 4 fois par le passé mais à Paestum un site beaucoup moins connu mais tout aussi intéressant. Situé en Campanie, une quarantaine de km au Sud de Salerne entre Battipaglia et Agropoli. Très facile d’accès en 30’ de train (ticket : 3,40 euros) depuis la gare de Salerne, avec des départs pratiquement toutes les heures.

Un chemin piétonnier mène directement, à travers les murs de la cité, à l’entrée du site proprement dite.

C’est un site immense et très agréable à visiter avec ses 3 temples Grecs, sans doute parmi les mieux conservés au monde, et ces nombreux vestiges très instructifs. Mais avant de le découvrir en image, penchons nous un peu sur son histoire:

C’est aux environs de 600 avant notre ère que des Grecs venus de Sybaris (une colonie Grecque située en Calabre sur le golfe de Tarente) fondèrent la cité sous le nom Poseidonia. Elle était à l’époque sur le bord de la mer à l’embouchure d’un fleuve. C’est son port et son sanctuaire qui en firent la richesse et la célébrité atteignant son apogée au cours des VIe et Ve siècles av. J.-C. Son sanctuaire devint l’un des plus vastes et des plus vénérés de la péninsule italienne.

Vers 420 av. J.-C., les lucaniens, un peuple déjà établit dans la région, évincèrent les Grecs et baptisèrent la ville Paiston.

En 273 avant notre ère, elle devint une colonie romaine, sous le nom de Paestum.

La cité commença à décliner au IVe siècle de notre ère, et la situation s’aggrava avec la chute de l’empire romain. La ville sur sa plaine côtière était très difficile à défendre des attaques barbares. Puis en raison des caprices du fleuve, la région se transforma en un vaste marécage insalubre générant une épidémie de paludisme vers l’an 500. Les survivants préférèrent quitter la ville pour s’établir au pied de la montagne notamment à Capaccio. Le site de Paestum, fut oublié de tous à part quelques bergers qui faisaient paître leur troupeau entre les vestiges sacrés. Il resta abandonné, jusqu’à sa redécouverte au XVIIIe

Voilà vous savez presque tout! Ou vous laisse parcourir les images:

(diaporama)

(diaporama)

(diaporama)

Les rues pavées et les riches villas, certaines avec piscine, datent de l’époque romaine

(diaporama)

Non seulement les monuments sont superbes mais le cadre verdoyant rend la visite très agréable. De gros nuages noirs venant de la mer s’amoncellent dans le ciel et nous songeons plusieurs fois à chercher un abri mais ils passent tous à droite ou à gauche du site sans qu’une goutte nous atteigne.

(diaporama)

En plus de son sanctuaire, la ville disposait de tout ce qui fait une grande cité, amphithéâtre, ekklesiasterion et comitium (utilisés par les notables de la ville pour leur débats ), forum entouré de galeries marchandes et autres centres commerciaux et même un grand asklepeion (hôpital)

Le site actuel n’occupe que la partie centrale de la cité là où se trouvait les principaux monuments. Les murs d’enceinte délimitent une zone près de 3 fois plus grande incluant notamment les quartiers résidentiels et les ateliers des artisans qui restent à ce jour encore enfouis sous la végétation.

(diaporama)

Le site est complété par un musée très intéressant retraçant son histoire depuis le paléolithique jusqu’à nos jours. Une des pièces les plus fameuses de cette collection est sans aucun doute la Fresque du Plongeur découverte dans une tombe de l’époque hellénistique qui a bien sûr un côté très actuel: oui, il y a 25 siècles les jeunes plongeaient en frimant comme aujourd’hui mais l’histoire ne dit pas si le locataire de la sépulture était mort à un âge avancé après une vie sportive bien remplie ou beaucoup plutôt en sautant directement de son balcon dans la piscine un soir de beuverie. Mais surtout cette œuvre très particulière a apporté des renseignements précieux sur les techniques employées par les artisans de l’époque.

Mais l’orage approche et la pluie qui nous a épargnée toute la journée semble maintenant inévitable il est temps de sauter sur nos trottinettes pour rejoindre la gare.

Salerne

Il nous faut trouver une marina pour passer la fin de la semaine à l’abri du mauvais temps prévu. Nous tentons de réserver à Cetara, joli village entre Salerne et Amalfi avec une bonne marina mais ils n’ont plus de place. Nous jetons donc notre dévolu sur la Marina Azimut à Salerne. Nous y arrivons le 23/04/2024 en fin de matinée.

C’est une marina associative gérée par les propriétaires plaisanciers et il y a très peu de place (je pense que Rêve à Deux était de la taille maxi acceptable) mais blottie derrière le mur du port, l’abri est excellent et on est à 2 pas centre ville. Côté service bonne aide à l’amarrage par le gardien très sympa mais sanitaires exigus et peu pratiques dans un container de chantier. Pour le prix (équivalent d’une nuit d’hôtel, 84euros) il pourrait mieux faire ! Mais bon, on va pouvoir laisser Rêve à deux en toute sécurité et faire un peu de tourisme terrestre…

Mais avant d’explorer la ville on voudrait faire une lessive, la dernière remonte à Chania, le linge sale commence à s’entasser ! La laverie automatique la plus proche est à 2,5 km. Qu’à cela ne tienne on sort nos trottinettes à propulsion 100 % pedibus cum jambis et c’est en fait une très agréable promenade sur le Lungomare di Salerno : le front de mer aménagé et boisé qui borde tout le centre ville. 1 h plus tard, tout le linge est étendu sur les cordes à l’arrière du bateau et nous reprenons les trottinettes pour explorer la vieille ville.

Le monument le plus fameux est le Duomo, la cathédrale de Salerne. Construite au 11éme siècle sur un plan inspiré de l’abbaye de Montecassino. Le cloître d’influence arabo byzantine et la tour dateraient du 12ème siècle. La basilique contient de nombreux sarcophages d’époques romaines et plus récents. Elle fut rénovée à la fin 17ème siècle après le tremblement de terre de 1688 dans son style baroque Napolitain actuel.

La riche décoration des murs et des plafonds de la crypte est typique de cette époque mais ici poussé à l’extrême. Le reliquaire situé sous l’autel de cette crypte contiendrait la dépouille de l’évangéliste St Mathieu. Mort en Ethiopie, son corps aurait été rapatrié ici dans des conditions obscures au 5ème siècle directement depuis là bas ou plus probablement de sa sépulture du Caire, et selon certaines légendes, via la Bretagne petite ou grande, en entier ou seulement une main et quelques ossements, d’autres parties ayant été conservées ailleurs en Europe, ici un bras là un crâne…

La vieille ville de Salerne est une ville avec de vrais habitants vivant normalement, pas un musée à ciel ouvert avec pour seuls occupants les touristes des RB&B et les boutiques de souvenirs qui vont avec comme le sont devenu tant de centre-villes historiques.

L’esthétique architecturale s’en ressent un peu avec quelques constructions en béton des année 60 et autres édifices délabrés parmi les demeures d’époques  datant du moyen âge et les immeubles baroques, mais pas l’atmosphère : on sent l’Italie qui vit ! Surtout avec tous ces tags sur les murs! Ce n’est pas du Banksi mais bien une expression populaire à l’état pur. Un clin d’œil à notre amie Dodo qui aime tant cette forme d’art.

Nous arpentons les ruelles jusqu’au soir mais sans toutefois nous attarder car demain nous avons prévus une longue journée: nous prenons le train pour aller visiter les ruines de Peastum…

En remontant la botte

21 avril 2024, après une nuit assez rock’n’roll (surtout roll d’ailleurs) devant le port de Scario nous repartons sans descendre à terre. Le vent c’est calmé mais la houle du large est encore très active.

Le problème de cette partie de la côte italienne est le manque d’abri naturel où il serait possible d’ancrer. Il y a bien quelques petits ports mais ils sont, soit hors de prix, soit mal protégés de la houle, de plus s’il y 3 pontons dans le port chacun est géré par un opérateur différent à des prix pouvant aller du simple au double avec des services la plupart du temps inexistants.

Ça ne donne pas envie de trop s’attarder pourtant la côte avec ces sommets encore enneigés en arrière plan est assez spectaculaire. On profite donc du vent faible pour continuer à gagner vers le Nord.

Au bout de 12 milles nous arrivons au meilleur mouillage de la région. C’est la baia del buon dormire : avec un nom pareil si on ne trouve pas le sommeil… L’endroit est assez grandiose, une jolie crique entourée par les hautes falaises sur le côté sud de la péninsule du cap Palinuro et protégée au Sud Ouest par un îlot rocheux. Effectivement la houle d’ouest qui atteint encore les 2m au large ne se fait pratiquement plus sentir une fois ancrés et nous passons une très bonne nuit.

Étape suivante, Agropoli. Il est possible d’ancrer juste à l’entrée du port, à l’abri de la jetée sous la falaise de la vieille ville. L’endroit est minuscule, avec 15 m de chaîne par 3 m de fond on a l’impression de prendre toute la place et pourtant le guide parle de 8 à 10 bateaux ancrés là en saison : çà doit tricoter dur avec les chaînes !

La vieille ville est assez intéressante mais il y a encore peu de bâtiments convenablement restaurés, on est loin du soucis de perfection des vieilles cités moyenâgeuses de Croatie.

Agropoli serait une déformation du nom qui lui fut donné par les Bizantins, Akropoli, rien à voir donc avec l’agriculture intensive. Le château fort construit par un noble Aragonais au 15ème siècle est en travaux et nous n’avons pu le visiter.

La partie moderne de la ville ne présente pas grand intérêt, on notera tout de même un supermarché Eté (c’est son nom, il est ouvert toute l’année) très bien achalandé à quelques minutes du port et une boutique libre service vendant légalement du hashish et des produits dérivés.

Mais du mauvais temps d’Ouest avec du vent fort et de la houle qui devrait balayer tous les cadrants du Nord Ouest au Sud Ouest est annoncé pour la deuxième partie de la semaine. Il n’y a guère d’autres solutions que de trouver une marina bien abritée : une fois ne sera pas coutume !