Retour sur la côte française continentale

Traversée paisible dans un vent d’Est plutôt faible nous obligeant à appuyer au moteur pendant une heure ou deux mais qui se renforce un peu quand nous approchons du continent et nous permet enfin de bien avancer. Jusqu’au moment où nous entendons un hélico nous tourner autour :

« Rêve à Deux, Rêve à Deux, ici l’hélicoptère de la Marine Nationale me recevez vous » « Hélico , Hélico, ici Rêve à Deux,» « Rêve à Deux, vous entrez dans une zone de tir, vous n’avez pas vu les derniers AVURNAV (avis urgent aux navigateurs) » «  non, désolé ! » «Bon ! Il y a une opération de tir en cours, vous ne pouvez pas continuer sur ce cap, vous devez faire du plein Ouest pendant 10 milles avant de reprendre votre route » « OK Helico, bien reçu nous changeons de cap au 270, terminé, reprenons la veille sur canal 16 »

Bien sûr, avec 10 nds de vent de travers le bateau avançait super bien mais une fois au cap demandé on se retrouve dans un vent arrière bâtard mais bon c’est toujours mieux que de se faire couler par un missile. Une heure et demie plus tard, nous sommes près à reprendre notre route quand l’hélico revient : « Rêve à Deux , Rêve à Deux, continuez encore 6 milles avant de changer de cap et mettez le moteur pour sortir plus rapidement de la zone dangereuse »

Entre temps le vent est monté et quand nous reprenons notre route, nous sommes au près avec un ris et la trinquette, merci la Marine ! Il est midi quand nous doublons le fameux cap des Mèdes et ses rochers si caractéristiques.

Quelques minutes plus tard nous jetons l’ancre dans la partie Sud-Ouest de la baie d’Alicastre. La dernière fois que nous avons ancré là, c’était en 1977… On reconnaît bien le paysage mais il nous semble plus vert, plus boisé (depuis le temps, les arbres ont sans doute eu le temps de grandir). Nous y resterons deux jours en attendant qu’un peu de mauvais temps de Nord Est passe.

Vendredi 16/05, le vent à tourné à l’Ouest et il fait un temps splendide. Mais le frigo est vide il faut faire les courses (la dernière fois c’était à Olbia…). On jette notre dévolu sur le Lavandou distant d’une dizaine de milles. Il y a 7 ou 8 voiliers à l’ancre. On embarque dans l’annexe et on se dirige vers la plage par un large chenal balisé de bouées jaunes. On pensait que c’était le chenal d’accès mais non, un maître nageur se précipite vers nous en nous disant que c’est le chenal réservé au secours et qu’il est bien sûr strictement interdit à toute embarcation mais que, comme la zone de baignade estivale n’est pas encore en place, on peu aborder un peu plus loin sur la plage à condition de démonter notre moteur et de le mettre au fond de l’annexe… Bon, je resterai sur la plage, pendant qu’Anne fait un saut au marché des producteurs locaux juste à côté. Elle revient avec quelques fruits une forte appétissante copa artisanale qui quand nous déchiffrerons les petits caractères de l’étiquette trahira sa provenance soit-disant locale pour avoir été produite en Charente Maritime…). On pose tout ça au bateau et on repart en laissant cette fois-ci l’annexe entre deux barques au fond du port. Centre ville plutôt agréable avec ses terrasses de café, courses rapides au Carrefour Market du coin.

On va mouillé pour l’après-midi et la nuit à l’anse de Gau à la sortie de la baie. Nous sommes seuls dans cette jolie baie entourée de résidences privées. Nous mouillons dans 8 m d’eau sur un fond de sable bien clair. Baignade et farniente. L’application Donia fait référence à un arrêté municipal réglementant le mouillage autorisé dans cette zone mais sans aucun détail, sur Navily, quelques commentaires indiquent une longueur maxi autorisée de 12 m : espérons que le brigade du littoral ne se promènera pas dans le coin avec un décamètre dans la poche (longueur officielle sans le bout dehors 12,80 m.

Vendredi 17/05/2024, ce matin le temps est idéal pour aller à Port Cros. Les bouée du parc devant le port sont gratuites pour la journée (payante pour la nuit – une quarantaine d’euros pour nous). On se fait une grande promenade dans la forêt et sur les falaises de la côte Sud. Le parc naturel rempli vraiment son rôle : la nature est superbe et visiblement préservée et en plus, en ce vendredi matin il n’y a encore presque personne. On rentre à bord en début d’après-midi, fourbus et affamés mais ravis de notre petite rando. Après un casse-croûte bien réconfortant (salade, feta, tomates, pois chiches) nous hissons les voiles et repartons sur un petit bord de vent de travers dans une gentille brise. Bord qui nous ramène rapidement et en douceur à Porquerolles où nous passons la nuit.