Cap sur les calanques et l’île de Riou

On a prévu de mettre à sec pour la saison estivale à Port Saint Louis du Rhône le 24. Il nous reste donc une semaine de navigation. Mais le début de la semaine prochaine risque d’être très ventée surtout sur l’Est de la zone. Si nous voulons continuer à ne pas nous presser, il nous faut continuer à gagner dans l’ouest.

Le premier saut de puce nous amène à Bandol, pas forcément le mouillage de rêve mais pas désagréable non plus et en tous cas, suffisamment protégé de la petite houle qui c’est levée après la traversée de la rade de Toulon.

Dimanche matin nous décollons de bonne heure et mettons le cap sur les fameuses calanques qui font la réputation de cette portion de côte entre Cassis et Marseille. On en profite pour faire une petite parenthèse sur la réglementation du parc marin. C’est un écosystème unique dans un cadre magnifique qu’il faut bien évidemment protéger et sauvegarder pour les générations futures et pour ce faire mettre en place une réglementation stricte. Mais quand le document sensé expliquer au grand public les règles de mouillage dans cette zone commence par « 49 mesures concrètes » on se pose la question bien française : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Peu de corps morts ont pour l’instant été mis en place et les zones où l’ancrage est encore utilisé sont saturées où complètement impraticable car la grande profondeur et la place disponible pour éviter ne sont pas compatibles. On fait le tour de Morgiou et Sormiou en rasant la côte pour admirer les falaises puis on met le cap sur l’île de Riou.

On jette l’ancre à l’intérieur de la limite autorisée sur une belle plaque de sable blanc sans posidonie, mais le vent venant de l’île, quand la chaîne se tend, on se retrouve hors limite de quelques mètres. Bon ! Pour une bonne baignade et un déjeuner rapide çà devrait le faire. Mais à peine fini la dernière bouchée, on aperçoit la vedette des gendarmes qui contrôle les bateaux un peu plus loin. On ne va pas tenter le diable, on s’éclipse discrètement et on se fait un tour de cette merveilleuse île en passant à quelques mètres de ses roches au formes tourmentées.

Où va t’on passer la nuit ? Vu le nombre de bateaux qui rentre, le lundi de Pentecôte ne doit pas être férié pour tout le monde. Le passage de l’île Maire à des allures d’autoroute à l’heure de pointe… On essaie les anses de Mongenet et de la Maronaise où il n’y a personne mais on comprend vite pourquoi : la petite brise de Sud Est d’à peine 10 nds qui souffle au large se transforme en rafales à plus de 25 nds de ce côté du cap Croisette. On poursuit jusqu’au Frioul où il y à encore beaucoup de monde mais les mouillages de la côte Est commencent à se vider. On trouve finalement suffisamment de place pour ancrer dans l’anse de Port de Banc.