Archives mensuelles : octobre 2024

La route des villages blancs 2 (retour à La Linéa)

Depuis les Salinas de Iptuci la route traverse un paysage assez plat sans grand intérêt jusqu’au détour d’une zone industrielle, au bord du lac d’Arcos on bifurque pour traverser le rio Guadalete et on découvre cette ville magnifique perchée tout en haut de sa falaise abrupte, îlot d’architecture arabo médiévale planté entre deux vallées semblant des gorges à une seule paroi.


Arcos de la Frontera

Nous suivons le rio pour pénétrer dans la vieille ville par son entrée Est. Au bout d’un moment les ruelles deviennent si étroites pentues et tortueuses qu’il faut descendre de voiture pour guider le conducteur. On trouve une place de stationnement à 2 pas du centre historique. Tout de suite on est pris par l’atmosphère et le cachet des bâtiments qu’ils soient palaces ou modestes demeures. Les dépliants et les sites touristiques vantent Arcos comme LE plus beau village d’Espagne. Je ne sais pas s’il est le plus beau mais en tout cas il a beaucoup de charmes.

Le site de l’office de tourisme d’Andalousie nous apprend que: la ville fut l’ancienne Colonia Arcensis des Romains. Les musulmans l’appelèrent Medina Ar-kosch. Elle fut la forteresse d’un royaume de taifa (emirat) et au 13e siècle enclave stratégique sur la ligne frontalière entre musulmans et chrétiens. En 1250 elle fut reconquise par Fernando III, qui lui donna son nom actuel, Arcos. Les habitants musulmans y restèrent jusqu’à l’expulsion définitive décrétée par Alphonse X (1264) lors de la rébellion contre le pouvoir chrétien. En 1408 la ville fut cédée à titre de domaine à Ruy López de Ávalos; entre 1440 et la fin du 18e siècle elle appartint à la maison des Ponce de León.

Nous sommes mardi jour de fermeture des musées et monuments. En plus il est midi si bien que ceux qui pourraient être tout de même ouvert ferment sous notre nez mais çà ne fait rien la beauté des ruelles pittoresques se suffit à elle-même

Il y en a tout de même un qui est ouvert c’est le Palacio Mayorazgo. Construit au 17éme siècle par la famille Núñez de Prado qui abrite la galerie d’art municipale (gratuit)

Nous poursuivons notre voyage vers le Sud Est. La route traverse des grandes surfaces consacrées à l’agriculture intensive. Nous apercevons l’installation d’une centrale thermosolaire très innovante: plusieurs hectares de fours solaire chauffent de l’eau et la convertissent en vapeur qui est utilisée pour faire tourner les turbines d’une centrale électrique.

Détour par une petite route de campagne qui se transforma rapidement en piste défoncée pour aller voir un monastère malheureusement lui aussi fermè. Mais ça ne fait rien le paysage des collines brulées par le soleil valait le détour.

Nous arrivons à Médina Sidonia.

Les Phéniciens l’appelaient Bulla Assido, et les Romains Asido Caesarina. Sous les wisigoths elle fut le siège de l’évêché. Sous les musulmans Medina Sidonia devint la capitale de la Cora de Saduna, vaste territoire qui eu un rôle important en Al-Andalus jusqu’à sa destruction par les Normands vers la moitié du 9e siècle. La ville fut conquise par les troupes chrétiennes d’Alphonse X en 1264. À partir du 15e siècle et jusqu’à la réunion des Cortes de Cádiz en 1812, Medina Sidonia appartint au domaine des Guzmans. (Source Office de Tourisme d’Andalousie)

Nous pénétrons par la fameuse porte de la Pastora (bergère) parcourons les ruelles pavées et visitons la cathedrale Santa Maria Mayor

Il aurait fallu consacrer plus de temps à cette ville riche d’histoire mais je crois que nous avons été un peu trop ambitieux dans le choix de notre itinéraire car la route est encore longue.

Mais avant de rentrer on fait un courte pose détente avec baignade sur la plage de la Barbate: çà faisait longtemps que nous n’avions pas trempé dans l’eau de l’océan Atlantique. Dans le lointain on distingue le cap Trafalgar à l’ouest et la côte Africaine au sud.

On longe la côte par Tarifa traversons Algesiras et arrivons à La Linea avant la nuit.

Demain sera consacré au dernières courses pour être parés a quitter le continent Européen Dimanche 6 octobre 2024.

La route des villages blancs

Rêve à Deux bien à l’abri à la marina de la Linea, on peut à nouveau se déguiser en touristes ordinaires et aller explorer un peu l’intérieur de cette Andalousie chargée d’histoire. La première idée était de pousser jusqu’à Grenade mais d’une part c’était un peu loin pour le kilométrage de la voiture de location et surtout nous n’étions pas sûrs de pouvoir rentrer dans Alhambra, le site internet officiel affichant complet jusqu’à la mi-novembre. Nous sommes donc partis pour la route dite des villages blancs qui serpente dans les montagnes au dessus de Gibraltar , et nous n’avons pas été déçu .

Première étape: Setenil de las Bodegas, situé environ150 km au nord de Cadix, ce sera la plus septentrionale de notre virée. Ce village troglodyte, au façades peintes en blanc, blotti sous de vertigineuses falaises en surplomb, tout au fond des gorges impressionnantes creusées par le río Guadalporcún. Le village est surmonté des ruines du château de Setenil une forteresse imprenable sous la domination musulmane, qui ne tomba qu’après 7 tentatives au main du duc de Cadix Rodrigo Ponce de León , le 21 septembre 1484. Nous parcourons les ruelles tortueuses et déjeunons paisiblement dans la fraîcheur relative d’une terrasse de taverne à l’ombre des falaises.

Les paysages desséchés d’Andalousie avec pour seule note de verdure ses champs d’oliviers à été décrits par maints poètes célèbres. Mais cet été a été ici encore plus chaud que d’habitude avec des températures jamais atteintes auparavant. Heureusement nous sommes tard dans la saison et il fait bon.

Deuxième étape: Zahara de la Sierra, village blanc et forteresse perchés au sommet d’un piton rocheux au centre du Parque Naturel de la Sierra de Grazalema au pied de la Sierra du Jaral.

Ici aussi les effets de la canicule sont bien visibles: on voit clairement que le niveau du lac de retenue en contre-bas de la ville est de plusieurs mètres en dessous de son niveau habituel.

La ville était à l’origine un avant-poste mauresque stratégiquement positionné entre Ronda et Séville. La forteresse est encore debout et nous bravons la pente pour l’escalader jusqu’au sommet de son donjon.

Le soir nous trouvons un petit hôtel sympa dans la rue principale du village. Dîner pour qu’une dizaine d’euros au resto d’en face (le tourisme hors saison à du bon). Nous nous autorisons une entorse flexitarienne pour goûter une spécialité de la région le Lagarto Iberico (littéralement lézard ibérique) mais après l’avoir dégustée, nous provoquons l’hilarité de la serveuse quand nous lui demandons si c’est vraiment la viande du reptile ou plus prosaïquement le nom d’un pièce particulière de cochon grillée au demeurant délicieuse.

Au matin nous reprenons la route en faisant une courte pose à Prado del Rey mais cette ville construite au 18ème siècle suivant un plan rectangulaire ne présente grand intérêt. Note positive pour les agriculteur du coin: il a plu ce matin. Nous poursuivons notre route et au détour d’une route principale pas loin de el Bosque nous tombons sur les Salinas de Iptuci (les salins d’Ipuci) accessibles par une courte piste peu visible. C’est un peu étrange de tomber sur un marais salant à plus de 100km de la mer mais la visite (gratuite) du site nous fera comprendre son fonctionnement.

Le site a été créé par les Phéniciens puis développé par les Romains. Les fouilles ont permis de comprendre qu’il y avait tout un village autour de ce site commercialement très important à l’époque. Le sel provient de dépôts géologiques très ancien profondément enfouis dans le sous-sol de la région. Les eaux d’infiltration se chargent en sel au contact de ces dépôts et remontent à la surface sous forme de sources chaudes. C’est l’une de ces sources qui alimente le marais salant d’Iptuci toujours en activités depuis plus de 30 siècles! Nous faisons provision de ce délicieux sel au comptoir.

Suite de ce voyage au prochain article

De Cartagène à Gibraltar

Après ces 6 jours bien rempli touristiquement, il est temps pour nous de reprendre la mer.

On aurait aimé refaire une escale à Almeria dont nous avions gardés de très bons souvenirs lors de notre premier passage en 2016 mais le Club Nautique ne reçoit plus de visiteurs et de toute façon il faut avancer. On compile les routages, on examine la possibilité de s’arrêter à Mostril (d’où il serait facile de faire un saut en bus à Grenade) ou encore à Véles-Malaga qui couperait le trajet en deux mais le risque d’y rester bloquer plusieurs jours par de forts vents contraires est trop grand alors que la météo semble nous proposer un créneau favorable pour descendre directement jusqu’à Gibraltar, profitons-en!

Bétail vivant (on pensait que c’était interdit en Europe) ou touristes de luxe, choisissez votre cabine avec vue sur mer

La mer est belle mais la petite brise déjà faible se meurt en fin d’après-midi. Pour ne pas faire de moteur pendant plusieurs heures, on s’arrête quelques heures à l’ancre dans le port d’Aguilas pour attendre que le vent du Nord Ouest se lève. A minuit il est là et on est repartis.

Mardi 29 Septembre 2025 en tout début d’après-midi nous sommes en vue du fameux rocher de Gibraltar. Pour nous c’est la deuxième fois mais c’est toujours aussi magique.

Du côté Ouest nous avons un vent de N-O stable d’une douzaine de nœuds et la mer qui va avec. De l’autre côté du rocher, ou se trouve la ville de Gibraltar, la mer est parfaitement plate mais des rafales a plus de 25nds tombent des falaises. il faut bien anticiper pour se faufiler entre les cargos au mouillage.

Vers 16:30 nous ancrons du côté Espagnol devant la plage de La Linea de la Conception avec une vue imprenable sur Le Rocher qui à la nuit tombée s’illumine de tous ses feux.

Mercredi 30 vers 09:00 nous levons l’ancre pour nous amarrer à la Marina Alcadeisa de la Linea. C’est une immense marina très bien équipée (sanitaires très propres avec machine à laver ) pour un prix tout à fait raisonnable(25 euro haute saison pour un 12 mètres). Une excellente base pour faire un peu de tourisme.

(La ville de La linéa n’est pas belle ,mais la marina est juste à côté du rocher de Gibraltar et on peut y aller à pieds.)

Les musées de Cartagène: Puniques, Romains et autres Vandales

Vous l’avez peut-être compris à la lecture de l’article précédent, nous sommes en pleines fêtes dite des Carthaginois (aussi appelé Puniques) et des Romains. Ces fêtes retracent ce qui est sans doute la page la plus importante de la ville de Cathagène allant de sa création en 227 AvJC, sous le nom de Qart Hadasht (Nouvelle Ville) le même que celui alors porté par leur patrie d’origine Carthage aujourd’hui sur la côte Tunisienne, par le prince Carthaginois Asturbal le Beau jusqu’à sa prise par les légions Romaines de Scipion l’Africain une petite vingtaine d’années plus tard.

L’importance stratégique de cette ville nichée sur une péninsule agrémentée de 5 collines était bien sûr liée à sa situation (théoriquement) facilement défendable et de son port bien abritée de tous les vents mais surtout et à ses mines d’argent, de plomb et même de fer qui faisait sa richesse.

Sous la domination Romaine puis Byzantine, elle connut une époque très florissante comme en témoignent les nombreux monuments dont les vestiges parsèment la ville.

Cette époque de gloire s’acheva quand elle fut saccagée par les Vandales et les Wisigoths en l’an 624. Sont histoire jusque là n’est pas sans rappeler celle d’Olbia en Sardaigne que nous avions visité il y a quelques mois.

Les barbares ont à leur tour été chassés par les Arabes mais  Carthagène avait déjà perdu beaucoup de son prestige et ses mines s’épuisant, elle tomba pratiquement dans l’oubli. C’est par son port que furent expulsés par la tristement célèbre Isabelle de Castille, les Juifs en 1492 puis les musulmans en 1610.

Carthagène ne retrouva un peu de sa gloire qu’au 18éme siècle quand Philippe II en fera l’une des bases navales les plus importantes d’Espagne, ce qu’elle est resté jusqu’à aujourd’hui. Ce sera la seule base à résister à Franco et la dernière ville à tomber au main de fascistes.

La vieille ville témoigne aujourd’hui de cet empilement de civilisation visible en couches successives dans son sous sol. Certains quartiers ont été bien rénovés et leurs monuments mis en valeur mais beaucoup semblent encore à l’abandon.

Pour l’explorer, nous avons sortis nos trottinettes et avec elles nous faisons de Kilomètres sans trop se fatiguer même si de temps en temps la pente de la montée nous oblige à mettre les 2 pieds à terre mais au moins nous n’avons pas le poids des sacs à dos .

Première vue insolite ces magnifiques fresques sur les murs du tunnel qui montent aux ruines.

Nous passons par l’amphithéâtre/arène qui est actuellement en restauration et qui n’est plus visitable actuellement . La porte de l’époque romaine de l’université reste debout devant son bâtiment moderne .

mais nous sommes mardi et les musées sont fermés , on poursuit donc jusqu’à la gare à l’architecture intéressante. Arrêt au Lidl du quartier pour se réapprovisionner.

Retour par les ruelles aux maisons parfois à demi effondrées et agrémentées de « street art » coloré. On admire le théâtre romain ou des fouilles sont encore en cours

Le lendemain matin c’est la visite du musée d’archéologie maritime tout à côté de la marina. La première partie décrit de façon très pédagogique les techniques employés par les archéologues pour rechercher les épaves antiques et autres trèsors, les analyser et les préserver. Dans la plupart des cas la meilleur façon de les conserver serait de les laisser à leur place sous la mer en créant tout au tour un sarcophage métallique les protégeant du pillage et de la dégradation. Les pièces exposées sont donc pour la plupart des reconstitutions parfaites.

L’après-midi c’est le musée de la muraille Punique et ses catacombes

Puis retour par un itinéraire moins touristique mais au murs tapissé de fresques consacrées à la lutte des femmes pour leur liberté, agrémenté de citations intéressantes: « le liberté s’apprend en l’exerçant » ou encore « Des pieds, pourquoi en voudrais-je, si j’ai des ailes pour voler ? » (Frida Kahlo).

Pause dans un bistro sympathique bientôt envahi de soldats Puniques, on n’a pas attendu que leurs ennemis romains arrivent!

La soirée se termine par un grand feux d’artifice (comme savent si-bien le faire les espagnols). Les fusées partent de la jetée à 2 pas du bateau, on est aux premières loges mais on est un peu sous le vent et Rêve à Deux se retrouve couvert de débris de pétards: un vrai bombardement mais fort heureusement sans dégâts.

Jeudi nous montons au Castillo de la Conception dont les murailles surplombent la ville et la baie. C’est la plus haute colline de Carthagène, la plus verdoyante aussi. Le château abrite un musée racontant l’histoire de la ville.

On redescend par le Théâtre Romain et les ruines de la cathédrale

Notre séjour à Carthagène s’achève. C’est un endroit très attachant surtout à cette époque ou il n’y a plus beaucoup de touristes et la température est agréable (dans les 25°C ) , il y a quelques semaines c’était l’un des endroits les plus chaud d’Europe avec des températures dépassant les 40°C. Mais pour passer le détroit de Gibraltar avant que les forts vents d’Ouest de l’automne ne s’établissent, il faut continuer à avancer.

De Port Saint Louis à Carthagéne

Mercredi 18/09/2024 vers 9:30 , une semaine après notre retour à bord, Rêve à Deux est sous la grue et une demi heure plus tard nous sommes non seulement à l’eau mais déjà en route, cap au large. Il faut vous expliquer que très tard hier soir nous avons eu une chance extraordinaire. Le vent c’est apaisé complètement. Il n’y avait plus un souffle sur chantier et l’air était très sec, des conditions idéales pour hisser tranquillement les voiles d’avant et les enrouler prêtes à servir et comme tout le reste était paré pour la navigation, aucune raison de rester traîner le long d’un quai.

Les conditions sont bonnes, le mistral des jours précédents n’est plus qu’un mauvais souvenir (pas si mauvais que çà en fait, il nous a permis de ne pas être dévoré par les moustiques et autres nonos qui nous avaient bien pourri la vie et qui se sont bien régalé à nos dépend lors de notre passage en juin).

Une fois sortis du golfe de Fos plusieurs options s’offrent à nous : courte navigation jusqu’à un des ports du Golfe du Lion, escale aux Baléares ou grand saut direct vers le sud de l’Espagne. C’est cette dernière qui nous semble la plus raisonnable. On a déjà perdu plusieurs jours à cause du Mistral, qui menace, d’ailleurs, de revenir d’ici quelques jours avec sa copine la Tramontane, donc il est temps de quitter la région, quant aux Baléares une période d’orages assez violents est prévue pour cette fin de semaine mais on devrait pouvoir passer avant quitte à appuyer un peu au moteur car peu de vent est prévu donc cap au sud…

Le lendemain vers 11:00, alors que nous sommes en vue du fameux cap Creu, pour la première fois dans ce voyage, nous recoupons notre route : un tour du monde est bouclé ! Nous étions passés à cet endroit précis le 9 juillet 2016, partis de Gruissan, où nous avions acheté Rêve à Deux, nous faisions route vers Majorque, première escale de notre convoyage vers les Sables d’Olonne. Huit ans, deux mois, neuf jours, 23 heures et 44 300 milles plus tard, Rêve à Deux et son équipage frétillent de plaisir en se remémorant tous ces moments de pur bonheur.

Samedi matin au lever du jour, nous sommes au milieu du Canal d’Ibiza, à mi-chemin entre formentera et le continent. Les orages sont déjà bien visible tant au large que sur la terre. On passe rapidement en essuyant juste un grain de pluie et quelques éclairs.

Dimanche 22/09/2024 en fin de matinée nous arrivons à Catagène. Nous avons choisi d’accoster au Club Real Regata de Cartagena bien plus accueillant et meilleur marché que la marina voisine. Contactés par téléphone en arrivant dans la baie, ils nous confirment qu’ils ont bien une place pour nous. L’entrée est pittoresque, la ville semble en fête avec une foule de nageurs prêts à plonger dans les eaux du port. Le marinero est là sur le ponton pour nous indiquer notre place et prendre nos amarres : Vive l’Espagne! Le personnel est accueillant et les commodités bien dans l’esprit club de voile sympathique. Il y a une piscine d’eau de mer très agréable (pas de plage à proximité) d’où on regarde avec nostalgie les gamins du club ranger leur matériel à la fin de la régate d’Optimist. Seul bémol, nous sommes sans doute au gabarit maximum pour les pontons (amarrage à l’arrière, 2 pendilles à l’avant) çà rentre un peu au chausse pied, d’ailleurs le lendemain le bateau voisin sorti pour la journée nous laissera une belle égratignure en rentrant sans doute un peu vite.

En fin de journée nous allons nous détendre en ville et manger un morceau dans les rues piétonnes. C’est la fête en ville, il y a des légionnaires romains et des soldats puniques un peu partout. Super ambiance et température estivale. C’est très dépaysant (non c’est pas des paysans, c’est des soldats !)

De retour au bateau (Arles et la Camargue)

Mardi 10 septembre 2024, c’est la date qu’on s’est fixé pour retrouver notre Rêve à Deux et le remettre à l’eau après notre pause estivale.

Nous étions rapidement passés en voiture fin Juin pour débarrasser du matériel et des effets dont nous n’avons plus besoin à bord, faire quelques travaux d’entretient courant, remplacer les profils de l’enrouleur de trinquette et échanger les batteries plomb/gel pour des lithium-fer-phosphate : bénéfice 150 kg de poids en moins et 100 A/H effectivement disponible en plus.

Mais malgré cela il reste encore pas mal de petites choses à faire avant de reprendre la mer dont notamment, changer les roulements de la barre à roue, monter le système Starlink (même si l’idée d’enrichir Elon Musk et d’utiliser sa myriade de satellites polluant le ciel nous révulse mais quand on compare avec l’Iridium Go que nous utilisions jusqu’à présent il n’y a pas photo : investissement matériel et abonnement mensuel plus de 3 fois moins cher et bande passante de 90Mb/s contre moins de 10kb/s (soit presque cent mille fois plus rapide)

Mais surtout il faut faire expertiser Rêve à Deux afin de mettre à jour sa valeur assurée. Pas la peine, en effet, de payer une une prime d’assurance très chère pour le bateau si sa valeur vénale n’est plus reconnue par l’assureur et ce genre d’expertise est très difficile à réaliser quand on est hors de France. Bonne nouvelle : les conclusions de l’expert nous donnent une valeur supérieure de plus de 10 % celle expertisée lors de l’achat en 2016 malgré plus de 50 000 milles parcourus depuis. Une bonne reconnaissance de tous les investissements et modifications ainsi que de l’entretien préventif que nous avons réalisés.

On ne pourra donc pas mettre à l’eau tout de suite et çà tombe bien car le mistral souffle très fort au moins jusqu’au milieu de la semaine prochaine. On a donc le temps de faire tout çà tout en gardant quelques demi-journées libres pour faire un peu de tourisme. Le port à sec est sans doute l’un des endroits les meilleurs marchés de France pour hiverner (ou dans notre cas éténer) par contre c’est très loin de tout et donc quasiment invivable sans un véhicule. Nous avions donc pris une voiture de location à la gare lors de notre arrivée à Arles.

Au programme ballades dans les rizières suivi dimanche d’une petite incursion de l’autre côté du Rhône (en prenant le bac) pour aller voir le parc naturel de la Camargue, ses étangs et leurs célèbres flamands roses et ses canaux aux milliers d’oiseaux ; on essaie pousser jusqu’à la mer et le phare de Gacholle mais l’état du chemin ne permet pas d’y accéder avec une voiture normale et le fort mistral qui souffle rend le trajet à pied assez pénible. Mais on profite tout de même de la vue et au retour, détour par l’étang de Vacarés puis les Salins du Midi à Salin Giraud dont les marais salants s’étendent sur des centaines d’hectares .

Journée courses à Istres le lendemain. Entre temps la météo confirme un bon (mais court) créneau pour partir mercredi 18 on réserve donc le travlift pour nous mettre à l’eau en tout début de matinée.

Mardi il nous reste encore assez de temps pour visiter la vieille ville d’Arles, ses arènes romaines et ses ruelles typiques avant de rendre la voiture et de rentrer au bateau en bus et en trottinette. Demain c’est le départ !