De Port Saint Louis à Carthagéne

Mercredi 18/09/2024 vers 9:30 , une semaine après notre retour à bord, Rêve à Deux est sous la grue et une demi heure plus tard nous sommes non seulement à l’eau mais déjà en route, cap au large. Il faut vous expliquer que très tard hier soir nous avons eu une chance extraordinaire. Le vent c’est apaisé complètement. Il n’y avait plus un souffle sur chantier et l’air était très sec, des conditions idéales pour hisser tranquillement les voiles d’avant et les enrouler prêtes à servir et comme tout le reste était paré pour la navigation, aucune raison de rester traîner le long d’un quai.

Les conditions sont bonnes, le mistral des jours précédents n’est plus qu’un mauvais souvenir (pas si mauvais que çà en fait, il nous a permis de ne pas être dévoré par les moustiques et autres nonos qui nous avaient bien pourri la vie et qui se sont bien régalé à nos dépend lors de notre passage en juin).

Une fois sortis du golfe de Fos plusieurs options s’offrent à nous : courte navigation jusqu’à un des ports du Golfe du Lion, escale aux Baléares ou grand saut direct vers le sud de l’Espagne. C’est cette dernière qui nous semble la plus raisonnable. On a déjà perdu plusieurs jours à cause du Mistral, qui menace, d’ailleurs, de revenir d’ici quelques jours avec sa copine la Tramontane, donc il est temps de quitter la région, quant aux Baléares une période d’orages assez violents est prévue pour cette fin de semaine mais on devrait pouvoir passer avant quitte à appuyer un peu au moteur car peu de vent est prévu donc cap au sud…

Le lendemain vers 11:00, alors que nous sommes en vue du fameux cap Creu, pour la première fois dans ce voyage, nous recoupons notre route : un tour du monde est bouclé ! Nous étions passés à cet endroit précis le 9 juillet 2016, partis de Gruissan, où nous avions acheté Rêve à Deux, nous faisions route vers Majorque, première escale de notre convoyage vers les Sables d’Olonne. Huit ans, deux mois, neuf jours, 23 heures et 44 300 milles plus tard, Rêve à Deux et son équipage frétillent de plaisir en se remémorant tous ces moments de pur bonheur.

Samedi matin au lever du jour, nous sommes au milieu du Canal d’Ibiza, à mi-chemin entre formentera et le continent. Les orages sont déjà bien visible tant au large que sur la terre. On passe rapidement en essuyant juste un grain de pluie et quelques éclairs.

Dimanche 22/09/2024 en fin de matinée nous arrivons à Catagène. Nous avons choisi d’accoster au Club Real Regata de Cartagena bien plus accueillant et meilleur marché que la marina voisine. Contactés par téléphone en arrivant dans la baie, ils nous confirment qu’ils ont bien une place pour nous. L’entrée est pittoresque, la ville semble en fête avec une foule de nageurs prêts à plonger dans les eaux du port. Le marinero est là sur le ponton pour nous indiquer notre place et prendre nos amarres : Vive l’Espagne! Le personnel est accueillant et les commodités bien dans l’esprit club de voile sympathique. Il y a une piscine d’eau de mer très agréable (pas de plage à proximité) d’où on regarde avec nostalgie les gamins du club ranger leur matériel à la fin de la régate d’Optimist. Seul bémol, nous sommes sans doute au gabarit maximum pour les pontons (amarrage à l’arrière, 2 pendilles à l’avant) çà rentre un peu au chausse pied, d’ailleurs le lendemain le bateau voisin sorti pour la journée nous laissera une belle égratignure en rentrant sans doute un peu vite.

En fin de journée nous allons nous détendre en ville et manger un morceau dans les rues piétonnes. C’est la fête en ville, il y a des légionnaires romains et des soldats puniques un peu partout. Super ambiance et température estivale. C’est très dépaysant (non c’est pas des paysans, c’est des soldats !)