19/10/2024, un excellent créneaux se présente pour descendre jusqu’à Agadir. Le dédouanement se passe assez rapidement une fois que les officiels sont revenus de leur pose café : même si nous allons vers un autre port marocain, comme nous quittons le ponton, pour eux c’est une sortie du territoire donc tamponnage des passeports et dédouanement du bateau.Nous avions prévu une heure et l’heure y est passée.
A 10:20 nous sommes partis. La marée est parfaite pour sortir rapidement de la dernière partie du détroit. Nous franchissons les fameuses colonnes d’Hercules en tirant des bords dans 8 à 10 nds de vent bien aidés par le courant sortant.


Sitôt passé le cap Espartel le vent s’établit au NNO et ne nous quittera plus jusqu’à l’arrivée, montant très progressivement de 10 à 18nds en 48 heures avec un courant favorable et une houle ne dépassant pas 1,50m. C’est l’avantage de l’Atlantique : cette longue houle de 1,50m (période 15s) est beaucoup moins gênante que 0,70m avec une période de 4s en Méditerranée. Nous avons choisi de passer très au large de la côte, entre 12 et 25 milles, pour éviter les pêcheurs et leurs filets invisibles la nuit et rester hors des eaux territoriales pour éviter les contrôles puisqu’on a dédouané. Les premières 24 heures nous croisons de très nombreux cargos mais une fois passé la latitude Casablanca le trafic diminue beaucoup. A cette distance de la côte il y a aussi quelques gros chalutiers mais eux ont l’AIS et veillent à la VHF.
Le 21 en début de soirée nous sommes par le travers d’Essaouira les gribs prévoyaient un vent de 20 à 22 nds avec des rafales à 30 ou plus pour la nuit. Le vent étant monté à 18 – 20 nds, nous prenons un ris, roulons le foc et déroulons la trinquette pour être parés quand ça viendra. Mais finalement nous passons une nuit très tranquille en avançant pépère sous voilure réduite : les rafales prévues ne sont jamais venues.

En seconde partie de nuit on croise de nombreux bateaux de pèche sans AIS et avec des feux de route très difficile à identifier on passe donc au radar pour assurer les trajectoires.
Au large du cap Ghir (prononcez Rhir) le vent faiblit et nous renvoyons de la toile. Au lever du jour, il tombe complètement et c’est au moteur que nous faisons les derniers milles en compagnie de dizaines de bateaux de pêche qui rentrent au port de pêche d’Agadir.


Il est 09:45 quand nous franchissons les digues de la marina. Le capitaine de port et le marin sont là pour nous accueillir. Avant de partir nous avions réservé une place par Whats App et nous les avions averti de notre heure d’arrivée par le même moyen hier (ils ne répondent pas aux email ni à la VHF)mais ils sont présents pour nous recevoir. On essaie une première place côté mur ou j’ai du mal à rentrer et qui ne me plaît pas trop entre deux bateaux ressemblant à des épaves abandonnées. Le capitaine nous en propose une autre au milieu du port et ils nous aident à nous amarrer.
Aussitôt Rêve à Deux amarré, les douaniers montent à bord. Les formalités ne durent que quelques minutes.

La marina est plutôt délabrée et entourées de bâtiments en travaux mais le personnel est très sympathique et l’abri est très sûr et facile d’entrée quelque soit le temps au large. Voilà un bonne base pour de nouvelles aventures terrestres !
