Archives mensuelles : décembre 2024

Arrivée aux Canaries 1) Lanzarote

Nous revoilà revenu aux Canaries pour y passer un bon moment . Arrivés à Puerto Calero sur l’île de Lanzarote. La dernière fois que nous étions venus dans cet archipel c’était à Tazacorté sur l’île de La Palma et çà remonte à Juillet 2018.

Puerto Calero est une petite station balnéaire apparemment très prisée des touristes Anglo Saxons. Le front de mer (ou plutôt de port) n’est qu’une suite de pubs et de restaurants bien ciblés pour cette clientèle y compris plusieurs restos indiens mais pas de boîte de nuit l’ensemble reste donc plutôt calme. Les installations récentes sont commodes et en bon état. Il y a certes un petit super marché mais ce n’est pas le lieu pour se réapprovisionner. Il est parait-il très facile de se rendre à Arecife en bus mais nous n’avons pas essayé préférant profiter une fois n’est pas coutume de l’ambiance estivale pour nous relaxer pendant les deux jours où nous y sommes restés.

Il y a sur la côte sud de l’île de Graciosa juste au nord de Lanzarote un mouillage réputé comme étant un des meilleurs mouillages des Canaries protégé de tous les vents mais pas toujours de la houle de sud c’est la baie de Playa Francesca. La meilleur place pour jeter l’ancre est à l’ouest du mouillage les fonds sont de sable et sur le côté à marrée basse la houle vient se briser sur la plage donnant l’occasion à quelques surfeurs de venir s’amuser.

Le temps n’est pas stable est nous ne voulons pas risquer d’être bloqué là. Le passage entre la terre et l’île accélère le vent et après une bonne nuit et une matinée passé dans cette jolie baie (y compris une bonne baignade) nous préférons repartir avant le mauvais temps d’ENE qui peut rendre ce passage impraticable .

Nous redescendons en longeant la côte est de Lanzarote. D’autres bateaux sont partis en passant par la côte ouest mais la forte houle combinées avec l’alternance de calmes et rafales dans le dévent de l’île nous en a dissuadé.

C’est juste avant le coucher du soleil que nous doublons la pointe la plus sud de l’île et jetons l’ancre devant la plage de Papagayo un endroit idyllique bien protégé du clapot levé par le vent d’est et pas trop affecté par la houle de nord ouest venant de l’autre côté de l’île et doté d’un fond de sable en pente douce.

Traversée Agadir Lanzarote

Après un mois passé dans le bassin de la Marina d’Agadir, il est temps pour REVE A DEUX de se dégourdir les jambes. Destination Lanzarote où nous avons trouvé une place à la Marina de Puerto Calero. Arecife était plein à craquer ne prenait même plus de liste d’attente.

Pourquoi vouloir arriver dans un port ? Il y a certes quelques mouillages praticables sur l’île mais venant d’un pays ne faisant pas partie de l’Union Européenne on est sensés faire les formalités d’entrée avant de pouvoir circuler dans l’archipel.

Avant de partir je finalise l’installation de l’alimentation 12V du système Starlink (ça marche bien le débit est très bon et le prix raisonable mais l’arnaque c’est qu’on peut s’en servir seulement 60 jours hors du pays où il a été acheté après ce délai. Soirée apéro et resto avec Jaques et Nadine nos amis Sablais avec qui nous avons passé de bons moments ici.

Jeudi 21/11/2024, nous avons prévu de partir en début d’après-midi pour arriver en milieu de journée le surlendemain, la traversée de 240 milles devant se faire essentiellement au portant dans des vent légers. Nous avons prévenu Soufiane (le capitaine de port) que nous partions à 14:00. A 13:45 les douaniers et la police sont à bord. 10 minutes pus tard nous larguons les amarres. Je pense qu’on a eu beaucoup de chance (ou que nous sommes très bien vus) 2 autres bateaux qui voulait partir ce matin n’ont été dédouanés qu’à 13 heures.

Jaques et Nadine sont là sur le ponton pour nous aider avec les amarres et nous dire au revoir.

Une heure plus tard comme la côte s’estompe dans la brume nous sommes vent de travers dans une brise mollassonne de 7 à 10 nds. Elle monte un peu à la tombée de la nuit. A l’AIS on voit toujours les bateaux qui sont partis un peu avant nous particulièrement un français plus au nord et un kiwi au sud. (on se suivra pendant tout le traversée). Il y a beaucoup de bateau de pêche très mal éclairés et surtout pendant une bonne heure nous longeons une suite interminable de petites lumières vertes clignotantes nous obligeant à faire un assez grand détour. Filet dérivant ou autre dispositif de pèche nous ne le saurons jamais mais nous n’avons pas osé couper à travers… Nous comprenons pourquoi le néo était partis cap au Sud un peu plus tôt tandis que le français n’a pas eu a infléchir sa route.

Au lever du jour nous hissons le spi pour continuer à avancer dans ce vent de NNE ne dépassant pas les 10 nds. Malgré un rapide brossage en apnée la veille du départ, notre carène est toujours recouverte d’une couche d’algues vertes très bien accrochées rançon de notre arrêt prolongé au port, ça ne nous aide pas à avancer. On arrive tout de même à se traîner jusqu’en début d’après-midi non sans avoir effectué plusieurs empannages. Mais à 13 heures, le vent tombe complètement, on profite d’être encalminés pour nous baigner en plein océan ça faisait si longtemps çà fait vraiment du bien (bien sûr chacun son tour au cas où…).

C’est à ce moment là qu’on a la visite d’une énorme sauterelle – elle doit faire 10 à 12 centimètres – que fait elle là en pleine mer à plus de 100 milles de la terre la plus proche ? Mystère au bout d’1/2 heure elle repart comme elle était venue. Le vent revient un peu plus tard et la journée se termine sous spi.

A la tombée de la nuit le vent tombe à nouveau, on passe au moteur ça tombe bien car nous arrivons sur la route des cargos. Un peu plus tard dans la nuit le vent revient à 13 nds se qui nous permet de finir la nuit sous GV et foc en ciseau. En milieu de matinée, alors que nous voyons grossir devant nous les sommets arides de Lanzarote le vent tombe tout à fait. On voit toujours les AIS des 2 autres bateaux. Ils se dirigent eux vers Arecife mais très vite nous voyons leurs cibles ressortir pour se diriger comme nous vers Puerto Calero. (quand on vous dit qu’il n’y avait pas de place…)

C’est en milieu de journée, par calme plat que nous entrons à Puerto Calero . La Marina est bien protégée et après un bref arrêt au ponton de la station service, les marineros nous dirigent vers notre place dans un coin bien tranquille tout au fond, et sont là pour prendre nos amarres.

Agadir

Destination bien connue des touristes en mal de plages ensoleillées presque toute l’année sans avoir à voyager trop loin mais sans doute beaucoup moins des plaisanciers au long cours.

Pour les navigateurs, son principal intérêt tient en quelques points essentiels :

1 – Seul port de plaisance la côte atlantique marocaine vraiment accessible par tout temps :

  • Rabat/Salé il y a la barre qui n’est praticable qu’à certaines heures de la marée et avec une houle de moins de 2m
  • Mohammedia : cher (60 Euros) et au milieu du port industriel
  • Casablanca : interdit à la plaisance
  • Essaouira : 1 ou 2 bateaux peuvent être autorisés à se mettre à couple de la vedette des gardes-côtes à l’entrée du port de pêche ou ancrer dans la baie très mal protégée de la houle du large il faut payer 30 euros dans les 2 cas. Impraticable par mauvais temps d’ouest

2 – Base sûre pour laisser le bateau et aller explorer l’intérieur du pays (Ouarzazate etc.) ou simplement pour attendre que l’alizé s’établisse et que les ports des Canaries se libèrent un peu de leur (transateux). La baie d’Agadir n’est pas touchée par les tempêtes qui viennent du large, descendent ou remontent le long de la côte Africaine, quoique pour ces dernières un peu de houle puisse se frayer un passage jusquà la marina.

3 – Tout ce qu’il faut en ville pour se réapprovisionner avec un très grand choix de produits frais à des prix très très inférieurs aux prix européens

4 – Port de plaisance Africain le plus proche des Canaries (Lanzarote). Il y a bien sûr des ports plus aux sud comme Tarfaya mais ils ne sont pas en principe ouverts et en tous cas pas équipés pour nos bateaux

Ceci dit la première impression visuelle n’est pas des plus positive : pontons et sanitaire délabrés, immeubles en démolition (ou reconstruction?) restos et boutiques à touristes devant le port, heureusement Soufiane, le capitaine de port et ses collègues sont super sympas.

Par contre quand on s’attarde un peu et qu’on explore la ville au-delà du quartier touristique c’est assez intéressant et plutôt agréable à vivre.

La ville est moderne, entièrement reconstruite après le tremblement de terre meurtrier de 1960. Quelques bâtiments ont aussi été endommagés par celui de 2023 mais il n’a pas fait trop de dégâts ici. Beaucoup d’édifices publiques (stades, théatre etc) sont en construction ou en rénovation mais c’est parce que la ville va bientôt accueillir la coupe d’Afrique des Nations puis celle du Monde de foot.

L’ensemble est loin d’avoir le charme d’une ville historique mais c’est propre et semble agréable à vivre, avec des transports en commun bien organisés même si les bus sont souvent en très mauvais état, une circulation automobile modérée et même des pistes cyclables.

Nous avons commencé par la musée d’art moderne qui expose une collection très intéressante d’artistes Marocains et quelques orientalistes.

Juste à côté il y avait un salon de l’artisanat local

Ensuite nous avons été aux souks.

D’abord Souk El Had immense et reconstruit dans le style marocain typique. On y trouve bien sûr de tout, depuis les bijoux à touristes, les tapis, les fringues mais c’est son espace fruits et légumes qui est particulièrement intéressant avec un très grand choix de produits de bonne qualité.

Plus loin c’est le souk d’Inezgane, tout aussi immense mais plus traditionnel avec un choix peut-être plus limité au niveau des fruits et légumes mais avec des vendeurs d’électroménager (essentiellement des cuisinières et des réchauds à gaz) des producteurs d’huile d’argan et produits dérivés et bien sûr les marchands d’olives

Pour le reste de l’alimentation il y a les super marchés (Carrefour Market et Marjane) et les boulangers de quartiers (leur pain d’orge est délicieux) A noter que le Carrefour Market du quartier Talborjt dispose en sous sol d’un très grand rayon vins et spiritueux.

Interessant aussi, ici comme pratiquement partout où nous avons été au Maroc, la très grande majorité des inscriptions sur les bâtiments officiels et les panneaux de signalisation apparaît en 3 écritures différentes.

Il y a bien sûr l’Arabe facilement reconnaissable puis une écriture étrange dont certains caractères ressemblent un peu à du grec (mais en fait pas du tout) c’est le Tamazight c’est l’alphabet des Berbères qui préfère s’appeler eux-même les « Imazighen », pluriel d’«Amazigh » et enfin le Français.

Les deux premières sont les langues officielles du royaume.

Le tamazight à été promu à ce rang en 2011 en reconnaissance de l’importance de l’ethnie Amazigh et de sa culture dans le pays (plus de 40 % de la population) et de la présence ancestrale de cette population sur le sol Marocain : les Arabes ne sont arrivés qu’à partir du VIIème siècle.

Le Français n’est plus langue officielle mais reste la langue étrangère la plus enseignée et la plus parlée. On note cependant chez les milleniums et les plus jeunes une nette préférence pour l’anglais quand ils s’adressent à des visiteurs étrangers qu’ils soient Français ou d’une autre nationalité tandis que les plus de 40 ans parlent presque tous Français.

Voilà, nous sommes le 20 novembre 2024, ça va faire un mois que nous sommes ici, et de l’autre côté, aux Canaries des places de port commencent à se libérer. Il est temps de reprendre la mer !