Nous décollons dès le levé du jour de notre mouillage de Papagayo pour profiter du vent encore favorable dans le bras de mer qui sépare Lanzarote de Fuerte Ventura. Dans cet archipel formé d’îles volcaniques aux reliefs abrupts assez élevés il faut toujours faire très attention aux extrémités des îles et aux passages entre elles où l’effet venturi peut accélérer très fortement le vent. Mais aujourd’hui c’est dans une légère brise d’Est d’une dizaine de nœuds que nous atteignons la côte est de Fuerte Ventura en passant au large de la Isla de Lobos.



En fin de matinée le vent nous abandonne pour une heure avant de se relever plein sud et c’est en tirant des bords le long de la côte que nous rejoindrons, juste avant le coucher du soleil, le port de Gran Tarajal à peu près au milieu de cette île toute en longueur. C’est un port géré par Puerto Canarios et nous avons envoyé un mail mais pas reçu de réponse. (nous apprendrons plus tard que les ports n’ont pas le droit de lire les mails et que la réservation sur le site officiel de cette administration est obligatoire) Mais pas de problème, ce soir le bureau du port est déjà fermé et c’est le gardien de nuit qui nous répond à la VHF, nous indique une place et vient prendre nos amarres.
Gran Tarajal est une petite ville côtière plutôt agréable avec une très belle plage mais encore authentique et sans atteinte visible du sur-tourisme qui sévit dans bien des endroits dans ces îles. Le centre ville est facilement accessible du port à pied au pour nous en trottinettes (c’est plat!), dispose de tous les commerces et de deux supermarchés très bien achalandés : on y trouve même du camenbert Irlandais !!!

Il y a aussi une gare routière avec un réseau de bus desservant toute l’île grâce auquel nous pourrons aller explorer un peu l’intérieur. Fuerte Ventura est sans doute l’île la plus aride de l’archipel le qualificatif semi-désertique est sans doute le plus représentatif. Les quelques cultures que nous apercevons semblent cruellement manquer d’eau.








Nous aurions aimer visiter Betancuria, l’ancienne capitale mais pour ce faire il aurait fallu changer plusieurs fois de bus ce qui rendait la visite difficile à faire en une seule journée ou grimper 4 ou 5 heures à flanc de montagne ce qui nous semblait un peu trop dur pour nos vieilles jambes. Nous nous sommes donc contenté du village d’Antigua lui aussi du XVIème siècle et qui au cours de son histoire a un temps concurrencé Betancuria comme capitale de l’île.









Très jolie église d’époque avec sa charpente ouvragée. Mais l’endroit est surtout célèbre pour ses moulins à vent la région desséchée que nous avons sous les yeux était au XVIIème siècle le grenier à blé peut-être pas de tout l’archipel mais au moins de l’île. Il faut dire qu’à l’époque la population était beaucoup moins nombreuse et le climat plus frais et plus humide.









Retour à Gran Tarajal. La superbe plage est pratiquement déserte il faut dire qu’en cette fin novembre il n’y a pas de vacances scolaires nulle part en Europe. Il y a quelques bateaux au mouillage roulent bord sur bord dans la petite houle de Sud Est qui d’ailleurs se fait sentir aussi pour nous au ponton (nous sommes au premier ponton pas assez loin de l’entrée). L’eau du port est très claire, nous en profitons pour brosser un peu la carène que la végétation sous-marine d’Agadir à adoré, nous pouvons nous permettre ce geste car grace au Copper Coat (resine epoxy avec 50 % de cuivre métallique) en frottant nous ne libérons pas de particules toxiques dans l’eau, nous rendons juste à la mer ce qu’elle a cru bon de nous prêter (vu la distance entre le Maroc et les Canaries il y a ici peu de risque d’introduire des espèces exogènes).



Nous verrons aussi un soir, le bateau des sauveteur revenir avec un canot pneumatique vide en remorque, sans aucun doute un bateau de migrants à la dérive, espérons que ses passagers ont été secouru à temps. Depuis que nous sommes dans les eaux Canariennes, dès que nous ouvrons la VHF sur le canal 16 nous entendons des messages d’alerte (MAYDAY RELAY,ou SECURITE) en provenance de Radio Canaria (MRCC + control Traffic pour tout l’archipel), indiquant la présence d’embarcations pneumatiques ou de barques à la dérive ou en difficulté et demandant aux navires se trouvant à proximité de se dérouter et de porter secours. Près de 47 000 migrants ont rejoint l’archipel en 2024 mais personne ne sait combien ont pu y laisser la vie tant cette traversée le plus souvent depuis le Sénégal sur des embarcations de fortune en plein océan peut être périlleuse.





Lundi 2 décembre après 5 jours forts agréables passés à Gran Tarajal, nous reprenons la mer cap sur le Sud de Gran Canaria.








C’est en longeant la côte de Fuerte Ventura à quelques distances qu’on se rend compte combien l’île est aride et seiche on voit même de grandes dunes de sable juste avant la région de Moro Jable ou est concentré la plus grande partie des installation touristiques sur l’île.






Pour saluer le coucher du soleil le vent tombe complètement pour revenir à peine l’astre disparu derrière l’horizon. Notre route passe a plusieurs milles de l’extrémité sud de la zone de séparation de trafic, ce couloir de circulation réglementée tracé entre les deux îles, se sont donc les cargos qui se dévient pour nous éviter. En approchant de Gran Canaria le vent monte rapidement comme prévu nous prenons un ris puis passons à la trinquette et ce n’est qu’une fois passé la Punta de Maspalomas à l’extrême Sud Est de l’île que le vent se calme. Il est 3 heures du Matin quand nous mouillons devant la plage de Los Caideros.









