La Palma, en voiture

Lors de notre premier passage sur cette île, en juillet 2018, nous avions visiter la Caldera de Taburiente et nous avions été très impressionnés. Cette fois-ci nous allons essayer d’en faire le tour et d’aller voir les coulées de l’éruption de 2021.

Il n’y avait aucune voiture disponible même en réservant plusieurs jours à l’avance à la gare maritime toute proche de la Marina par contre chez les même loueurs il y avait tout ce qui fallait à l’aéroport à 15′ de bus. Nous quittons Santa Cruz et montons par la LP4 qui serpente à flanc de montagne à travers une foret assez dense mêlant feuillus et résineux.

Au bout d’une trentaine de km de montée (et de nombreux arrêts photos) on arrive à plus de 2000m d’altitude. La végétation devient de plus en plus clairsemée pour faire place à un paysage volcanique lunaire. La route passe à peine une cinquantaine de mètres du Pico de La Cruz (2351m) d’où on a une vue époustouflante sur la caldera de Taburiente d’un côté et le nord de l’île de l’autre. Dans les zones ombragées au bord de la route il y a encore de la neige.

Juste à côté, sur les pentes du Roque de los Muchachos, s’étendent les coupoles, les antennes et les miroirs de l’observatoire de l’institut d’astrophysique des Canaries. C’est l’un des observatoires les mieux équipés du monde avec un très grand nombre d’instruments dont notamment le plus grand télescope optique infrarouge existant.

La route qui traverse l’observatoire grimpe jusqu’au sommet du Roque de los Muchachos (2426m), le plus haut sommet de l’île, où un terre-plein est aménagé, mais oubliez! C’est le terminus du chemin de rando qui fait le tour de la caldera et il y tellement de voitures et autres minibus qui viennent déposer ou récupérer les randonneurs que ça provoque des bouchons.

De là nous redescendons pour rattraper la LP1 à Hoya Grande (très bon resto/pizzeria végétarienne) et descendre sur El Pinar. Oui il y a des vignobles et des producteurs de vin mais ça veut toujours dire la pinède. Ici les vignes sont souvent parsemées d’amandiers et en ce moment ils sont en fleur. La montagne est découpée de profondes vallées qui descendent sur la mer. Sur la côte encore escarpée les bananeraies remplacent les pinèdes. Juste après le village de La Punta, la montagne s’arrête sur une falaise vertigineuse surplombant la plaine côtière de Los Llanos sur laquelle on aperçoit au fond le cône volcanique de Cumbre Vieja et la coulée de lave de la dernière éruption (2021)

C’est tout en bas de cette falaise qu’est nichée la petite station balnéaire de Tazacorte et son port de plaisance. L’endroit n’a pas changé depuis notre passage en 2018 mais les pontons sont effectivement archi pleins (on avait essayer de réserver sans succès plusieurs fois cette année pour y revenir).

De là il n’y a que quelques km pour rejoindre le pied de la Cumbre Vierja et ses coulées de lave. L’éruption a duré du 19 septembre au 25 décembre 2021 faisant des dégâts très important (plus de 400 bâtiments ainsi que des exploitations agricoles détruits) mais fort heureusement aucune victime grâce notamment à la réactivité des autorités locale et l’efficacité des secours. Il n’y avait pas eu activité volcanique sur l’île depuis 1971. Un peu plus de 3 ans plus tard le spectacle est impressionnant.

On pensait faire tout le tour de l’île mais c’était un peu optimiste sur le continent avec une bonne route, 50 km c’est l’affaire d’une grosse heure. Ici c’est souvent plusieurs heures sans même compter les arrêts photos ou les ballades à pied. On rentre donc directement depuis El Paso par le tunnel de la LP3 qui rejoint directement Sant Cruz.

Un bon créneau météo se dessine pour rejoindre Madère sans tirer des bords et avec une mer raisonnable. Note technique: le modèle météo le plus fiable, et de loin, sur tout l’archipel est Arpège de Météo France, ECMWF est très pessimiste, ICON très optimiste et GFS rend très mal les effets d’îles.

Samedi 22 février nous quittons Santa Cruz salués par le Queen Mary qui vient d’arriver à quai: un vrai paquebot celui là pas comme ces gigantesques hôtels flottants hideux qu’on voit maintenant partout.

Bye bye les Canaries! Au fait savez vous pourquoi ces îles s’appellent comme çà? Rien à voir avec le petit oiseau jaune! C’est en fait parce, à la fin de l’antiquité les premiers explorateurs y ont trouvé de nombreux chiens sauvages (chien en latin = canis). Au moins on quitte l’archipel moins bête…