Comme l’ancre c’est bien décrochée du récif artificiel, on en profite pour continuer notre remontée du fleuve Siné. Étape prévue dans un petit bras latéral juste avant Baout 7 milles en amont. La navigation sur cette partie du fleuve demande une vigilance de tous les instants en raison des centaines de filets à crevettes barrant le chenal pourtant bien balisé partout sur pratiquement toute sa largeur. La seule partie visible de ces apparaux de pêche est une pièce de bois de 3 ou 4 mètres soutenue par 2 flotteurs en général munis de pavillons et placés en travers du courant. Parfois plus d’une dizaine sont alignés sur toute la largeur du chenal avec entre eux un espace de quelques mètres. On essaie, pour autant que la profondeur le permette ( chenal assez bien balisé bouées neuves et bien visibles) , de passer entre la rive et le premier ou le dernier filet mais il faut souvent se faufiler entre deux. Apparemment les cordes qui les maintiennent descendent à pic et on peut passer tout près sans rien accrocher. Si, comme on nous l’a dit, il y a de temps en temps un cargo qui remonte il doit faire de sacrés dégâts ou peut-être les pêcheurs sont-il prévenus et dégagent un passage en temps voulu (peu probable!).
Baout n’est pas une option, le bras est assez étroit et le fond remonte brutalement en renvoyant un écho très tourmenté peut-être ont-ils immergé un récif artificiel ici aussi en tout cas on ne va pas s’amuser à ancrer là.
On continue donc la remontée du fleuve qui paradoxalement s’élargit beaucoup quand on arrive à Foundougne. On jette l’ancre dans 10 m d’eau entre la rive nord et une marque du chenal pour casser la croute. Puis on continue la remontée. Le plan d’eau est de plus en plus large. Au fond on aperçoit un pont qui ressemble (en plus petit) au pont de l’île de Ré. Nous apprendrons qu’il a d’ailleurs été dessiné par le même architecte. Sur bâbord c’est un terminal pétrolier flambant neuf (ont-ils prévu une exportation massive d’huile de Karité ou est-ce simplement prévu pour ravitailler la région en essence, mystère…) pendant les quelques jours que nous passerons dans le coin nous n’y verrons pas âme qui vive de là imaginer un montage bien subventionné et très juteux pour quelqu’un….
On ancre devant l’hôtel Indiana comme recommandé par Navily.
Le lendemain matin nous allons en kayak jusqu’au port de la ville situé juste avant le pont en profitant du courant de la marée. La ville est très animée, même si on a raté le marché hebdomadaire du mardi. Nombreux petits commerces assez bien achalandés. Cheikh (prononcez Cher) le propriétaire d’une échoppe de vêtements locaux se porte volontaire pour nous guider et trouver les meilleurs bananes, les papayes les plus succulentes le pain le plus frais( petits pain blancs).






Retour à bord avec la renverse. Le soir apéro sur Twiny le cata en strongal de l’association voiles sans frontières. Ils sont là pour apporter du matériel de première nécessité dans un village isolé du delta.















Le lendemain nous débarquons par l’hôtel Indiana et allons à pied en ville (environ 20′) rien de particulier sur le trajet à part quelques baobabs et autres fromagers pour nous rappeler que nous sommes bien en Afrique.
Sur le bord de la route deux bâtiments neufs mais apparemment déjà abandonnés: une usine à glace et un centre de formation pour mécaniciens ajusteurs tous deux financés par des ONG… Finance-t-on vraiment ce dont le pays à besoin? Ou l’argent va-t-il seulement aux riches promoteurs mais pas aux utilisateurs?




