Nous sommes lundi, les administrations sont ouvertes, nous allons donc pouvoir régulariser notre situation et faire enfin notre entrée officielle au Sénégal. C’est de bonne heure et de bonne humeur que nous allons à terre. Deux autres équipages sont là pour la même raison. On parle de partager un taxi mais de toute façon il en faudrait au mois 2 et chacun à un programme différent. On prend donc le notre et on lui dit qu’on va à la police pour tamponner nos passeports. Du coup il nous dépose devant le ministère des affaires étrangères, on lui dit qu’on pense que ce n’est pas là mais il nous répond qu’il ne connaît pas d’autre endroit pour les passeports. On se présente donc à la porte. L’agent nous dit de faire la queue comme tout le monde sans accepter nous dire si nous sommes au bon endroit. Au bout d’une trentaine de minutes c’est notre tour, il n’a aucune idée si c’est bien là mais nous fait entrer. Nous interrogeons plusieurs personnes qui ne sont sûres que d’une chose : nous ne sommes pas au bon endroit mais où faut-il aller, mystère ! Nous ressortons donc et c’est finalement un policier faisant la circulation qui nous renseigne : c’est à la police du port que nous devons nous rendre et nous pouvons y aller à pied car c’est seulement à quatre rue d’ici. Quand nous arrivons les autres équipages sont bien entendus là, attendant sagement leur tour. Midi approchant l’efficacité des fonctionnaires accélère rapidement et en 20 minutes nous sommes dehors nos passeports dûment tamponnés, empreintes et reconnaissance faciale vérifiées. Il est encore temps pour faire un saut au marché Kermel pour ramener quelques fruits et légumes.
C’est un bâtiment circulaire de style art déco. On mange un thiéboudienne (çà devient une habitude) à l’une des mamas qui officie à l’entrée du marché. On rentre au CVD déposer nos courses et on a encore le temps d’aller à la douane (10’ de marche du CVD) pour obtenir le passavant (document d’importation temporaire et permis de circulation).
Mardi matin mauvaise surprise : l’ordi de Domi sur lequel il fait tout ses routages, cartes satellites, dossiers administratifs et autres correspondances à rendu l’âme. Quoiqu’on fasse il refuse obstinément de démarrer victime sans doute de la très forte chaleur (il fait jusqu’à 33 à l’intérieur) et d’une utilisation intensive sur toutes les mers du globe pendant plus de 7 ans. Pas de doute il faut le remplacer mais ici on ne peut pas juste passer la commande sur le site du fabriquant et attendre qu’il arrive, il va falloir se débrouiller autrement. Les gars du CVD suggèrent d’aller au marché Alizé. On prend donc un taxi mais les petites boutiques du marché Alizé sont pour la plupart axées sur les téléphones portables et leurs accessoires. Pour se renseigner tout en se posant 5’ au frais on rentre un peu au hasard dans le magasin tout neuf d’un opérateur télécom local. On leur explique qu’on cherche un ordi portable 14’ neuf avec processeur Intel et Windows 11 Professional de préférence et qu’on ne sait pas trop où s’adresser car les boutiques du coin ne semblent pas avoir de matériel pro. Pas de problème on va vous trouver çà nous disent-ils. Les filles nous font la conversation et nous offre un verre d’eau. Au bout d’1/2 heure, le gars revient avec une première machine. Le prix est intéressant mais ce n’est pas ce que je cherche. Il repart et au bout d’une heure il revient avec exactement celle que je cherchais. Elle est toute neuve, c’est le haut de gamme des Thinkpad L6 avec toutes les options possibles seul inconvénient, elle a un clavier Suisse mais vu le prix proposé ( celui du modèle de base sur le site du fabriquant) on va pas chipoter. Maintenant il faut payer et devinez quoi : le prix d’un ordi neuf on l’a pas en petite monnaie au fond de la poche alors on voudrait bien payer par carte mais il n’y a pas de TPE dans cette agence. Qu’à cela ne tienne, le gars va en chercher un dans une autre agence et revient 1 heure plus tard avec le terminal mais pas moyen de connecter. Finalement une des filles nous accompagnent à la banque du coin où on retire la somme en liquide en utilisant tout le plafond de nos cartes. Imaginez la même aventure dans une grande ville française en s’adressant à la boutique Orange du quartier : les Sénégalais sont géniaux !
Le soir nous avons convenu de passer la soirèe avec Nouzla (c’est la compagne de David le fils de Jean-Michel et Bernadette (notre amie potière),( et qui habitent juste sur l’autre versant de la petite vallée où nous vivons quand nous ne sommes pas en mer– décidément Dakar semble une destination très prisée par les conjoints des habitants de la vallée -voir article précédent) Nouzla est à Dakar pour l’organisation des prochains jeux olympiques de la jeunesse dont elle dirige une partie du projet. Nous nous retrouvons dans un resto de la plage de Ngor ou nous passons un super moment.
Les deux jours suivant sont bien occupés par la configuration du nouvel ordi (récupération de la sauvegarde, téléchargement et installation des applis, cartes etc.)
On a tout de même un peu de temps pour descendre plusieurs fois à terre boire un verre au CVD, papoter avec les autres voileux, négocier avec Mama Nougat pour son beurre de cacahuètes, prendre des mesures chez Mama Chiffon pour un ensemble chemisier pantalon 3/4 de style local. L’ambiance est relax et bon enfant et tous les intervenants du CVD sont tellement gentils. On citera notamment Doumia le passeur si serviable et disponible et Abdul toujours près à aider et à apprendre et tous les autres qui sont aussi adorables.
Journée courses
On passe aussi du temps à faire les courses. Côtè super marché, il y en a partout et de toutes les tailles mais pour des grosses courses le meilleur choix est sans aucun doute l’hypermarché Auchan Mermoz (quartier chic de la ville) qui présente un choix assez similaire à ce qu’on peut trouver chez nous.
Pour les fruits et légumes la palme va au marché HLM qui s’étend sur tout un quartier, les stands bien achalandés d’une multitude de marchands occupent rues et places, protégés des ardeurs du soleil par des bâches sommaires.
Enfin Jeudi soir nous sommes prêts. Il est temps que l’on quitte cet endroit. La ville de Dakar est un vrai cauchemar urbain : voirie défoncée, déchets s’amoncelant partout, camion, minibus et voiture hors d’age bricolés maintes fois pour continuer à rouler envers et contre tout recrachant autant de fumée qu’un millier de vieille locomotive à charbon, poussière dense omniprésente partout dans l’air, égouts à ciel ouvert se déversant directement dans la mer comme celui qui donne à notre mouillage cette odeur pestilentielle (mais des travaux sont en cours pour y remédier) heureusement que l’extrème gentillesse des habitants fait oublier une partie de ces nuisances.
Demain dernier jour d’octobre, (qui marque la fin de la saison des pluies) nous partons pour le Siné Saloum.
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