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Canaries 5) El Hierro

Notre grand coup de cœur pour cette partie du voyage, El Hierro est la plus Sud et la plus authentique de îles Canaries. Ses paysages sont magnifiques, ses habitants sympathiques et souriants et pourtant elle est épargnée par le tourisme de masse. Surtout n’en parlez à personne, il ne faudrait pas que ça change! .

Le 4 janvier 2025 après bientôt 3 semaines passées essentiellement à explorer Ténérife de long en large nous quittons la marina de San Miguel. Le vent et la mer venant du Sud nous allons mouiller dans la baie d’Abona histoire de reprendre nos marques et de nous reposer d’un début de grippe. Abona est l’un des rares mouillages abrité des vents de secteur sud, nous y passons 2 nuits le temps qu’ils repassent au nord. Ce qui se produit le 6 à midi pile. Nous avons déjà levé l’ancre et sortons de la baie. Mer parfaitement plate (c’est rare ici), 10 à 12 nœuds de NE, nous faisons un grand détour vers le sud pour contourner le dévent de Tenerife et garder juste ce qu’il faut de vent jusqu’au bout. Au levé du jour nous sommes sous les hautes falaises d’El Hierro. Le temps de tirer un petit bord pour laisser le ferry faire sa manœuvre de sortie et à 8:30 nous sommes amarrés au ponton. Le port parfaitement équipé (pontons sur piles avec des grands catways) est à moitié vide.

L’enregistrement se fait au bureau de la police portuaire dans le hall de la grandiose gare maritime. Le tariff est de 0,372 EUR/m² (pour nous 12,80×4,30=55,04 m² soit un peu plus de 20EUR/jour).

L’endroit est très spécial, entouré de pentes abruptes d’aspect lunaire avec juste quelques maisons accrochées en bas de la falaise. L’infrastructure portuaire est assez bien intégrée dans le décor. Par rapport à tous les ports de l’archipel c’est sans aucun doute l’un des mieux protégés de tous les vents mais c’est surtout et de loin le plus calme : une demie douzaine de bateaux de voyage dont la majorité est là pour passer l’hiver au chaud dans un coin tranquille (c’est un peu notre cas) et les autres faire une dernière étape européenne avant la traversée vers le Cap Vert ou les Antilles (attention si votre destination, votre pavillon ou votre nationalité requiert une sortie officielle de l’UE, vous ne pourrez pas la faire ici). Ces voiliers de grandes croisières sont complétés en milieu de semaine par les quelques rares charters/locations qui osent faire le saut si loin de la vie nocturne trépidante des autres îles. Aucune circulation automobile en dehors de l’arrivée et du départ des 2 ferrys journaliers et cerise sur le gâteau une plage, juste de l’autre côté de la jetée intérieure, très bien aménagée avec des rampes de descente à travers les galets et toujours praticable car à l’abri du grand môle extérieur. Dans le terminal il y a un café assez agréable et une mini-supérette plutôt bien achalandée pour sa taille et avec du pain tous les matins. Pour des plus grosses courses il faut monter à Villa de Valverde la capitale de l’île (Bus ligne 7, cinq départs tous les jours), les commerces d’alimentation sont tout près de la gare de bus (supermarchés , et 5-oceanos pour les surgelés) Bref un endroit idéal pour se reposer et nous remettre de cette grippe qui ne veut pas nous lâcher.

Valverde la capitale d’El Hierro

Mais c’est surtout la base parfaite pour explorer cette île merveilleuse. Elle est parcourue par de très nombreux sentiers de randonnées et il est bien sûr possible de monter à pied depuis la côte et de redescendre en bus ou de monter en bus jusqu’au départ de sentier choisi, traverser une partie de l’île et revenir par un autre bus. Compte tenu de l’usure de nos articulations, les randonnées pédestres de toute une journée sont désormais un peu au dessus de nos capacités. Nous avons donc choisi d’explorer l’île en voiture en faisant de fréquents arrêts et de courtes marches. (Cicar a un bureau dans le terminal mais il n’ouvre que sur demande: réservez sur internet la veille l’employé sera là pour vous remettre les clés – les tarifs sur El Hierro sont les plus bas de tout l’archipel, environ 30 EUR pour la catégorie de base, toutes assurances comprises, zéro caution).

Le Mirador de La Pena, dessiné par l’artiste canarien Cesar Manrique surplombe El Golfo

El Hierro est la plus jeune des îles Canaries, elle est sortie du fond de l’océan il y a seulement un peu plus d’un million d’année soit il y a dix fois moins longtemps que Ténérife. Son sommet, le pic Malpaso culmine à 1501 m mais dépasse à peine du haut plateau qui l’entoure. Les irruptions successives de la dorsale ont provoqués des effondrements, modelant son relief de façon très originale: la partie Ouest s’est effondrée formant une immense caldeira semi circulaire entourée de hautes falaises (El Golfo) , un accident géologique similaire mais de moindre importance s’est aussi produit sur la partie Sud Est (Las Playas). La côte sud est le théâtre des irruptions les plus récentes comme en témoigne les champs de lave. Et au milieu une sorte de haut plateau couvert de prairies au nord, d’une laurasylve (forêt primaire) dans les zones les plus humides principalement à l’Ouest et une forêt de pins canariens à l’est. Ici peu de barrancos et encore moins de vallées profondes ce qui lui donne un aspect à la fois massif et fragile très différent des autres îles de l’archipel. Mais plutôt qu’un long discours voyons tout çà en images.

Les paturages « irlandais » entre Monacal et San Andres

4)Ténérife côté Sud à Est de l’île

Et les côtes Est et Sud ? Ont-elles été massacrées à tout jamais sur l’hôtel du tourisme et de l’industrie ? Non, pas tout à fait, il reste encore quelques îlots d’authenticité disséminés deci delà en bord de mer et sur les hauteurs. Essayons de les découvrir en partant de los Gigantes et en se dirigeant vers Santa Cruz.

Al Cala

Deux ou trois kilomètres au Nord Ouest de Playa San Juan se trouve la petite ville de Al Cala. A peine perturbée par l’immense hôtel cinq étoiles Melia, le front de mer au nord du village à été aménagé pour permettre l’accès aux piscines naturelles. Le centre, avec ses ruelles étroites et sa place ombragée, fait penser à une petite station estivale de Méditerranée du début du siècle dernier. Plus ou moins protégée de la houle par les gros rochers noirs qui bordent la côte, le vieux port n’est en fait qu’une cale de mise à l’eau, les barques des pêcheurs étant stockées au sec. La terrasse de pierre noire qui prolonge le quai à été aménagée pour la baignade. L’eau est claire et très poissonneuse on y a même aperçu une tortue. L’ambiance paisible qui se dégage de cet endroit est très agréable.

La caleta

une petite baie tranquille et une portion de côte sauvage entre deux gigantesques complexes à touristes. Quelques tentes se cachent çà et là, babacools où backpackers arrivés au bout de leur voyage où travailleurs locaux dans l’incapacité de se loger en raison de la flambée des prix de l’immobilier.

Taucho et les parapentes

Juste au-dessus de la « touristopole » de Playas de Las Americas. Un tout petit village et une falaise d’où sautent les adeptes du parapentes. Mais de là partent aussi plusieurs très beaux circuits de randonnées remontant à travers la corona forrestal.

Vilaflor et son église

Un village typique et son église du XVIème siècle sur la route qui monte au Teide

La Montaña Rossa et la plage del Medano

Un cône volcanique juste au bout des piste de l’aéroport et une plage particulièrement prisée des kitesurfers

La baie d’Abona

Guimar et ses pyramides

Thor Eyerdahl l’aventurier et ethnologue rendu célèbre par ses traversée des ocèans sur son radeau de roseau le Kon Tiki a tenté de démontrer que ces pyramides étaient d’origine pré-colombienne et prouvaient qu’il y avait eu à cette époque des échanges entre l’Amérique centrale et l’archipel. Après analyse il s’avéra que ces monuments ne dataient que du 19ème siècle mais quel était leur usage et par qui ont ils été construits reste un mystère même si l’hypothése du délire Franc-Maçonique d’un riche propriétaire terrien a été évoquée. Le jardin botanique qui les entoure et le musée vaut quand même une visite.

Santa Cruz

Capitale de l’île depuis 1837et actuel siège du gouvernement de tout l’archipel (les Canaries sont une province autonome) en alternance tous les quatre ans avec Las Palmas de Gran Canaria. A l’origine un simple fortin construit par le conquistador Alonso Fernández de Lugo pour lutter contre les Guanches, puis un petit port de pêche, sa grande baie protégée eu vite fait d’attirer les convoitises notamment Anglaise. Le grand Amiral Nelson y aurait d’ailleurs perdu un bras en et la flotte anglaise la bataille 1797.

4)Ténérife: la côte historique

De Garachico à la péninsule d’Anaga s’étend la côte le plus verte de l’île c’est aussi la partie de l’île ou la proportion de touristes par rapport aux locaux est de loin la plus faible : c’est la plus fraîche et la moins ensoleillée et parfois même il y pleut rendez-vous compte quand on a acheté son billet soleil garanti : l’horreur ! Mais pour nous c’est la plus agréable de l’île et surtout les villes et villages y sont chargés d’histoire.

Malgré des pentes escarpées mais grâce à cette pluviométrie plus élevée qui fait fuir le touriste et a une température moyenne plus basse et surtout plus constante, c’est sur cette côte que se sont installés les premiers habitants, les Guanches, suivis une douzaine de siècles plus tard par les colons Espagnol. En effet grâce à ces conditions météorologiques favorables sur un sol riche en cendres volcanique il était possible de cultiver la terre. En plus des cultures vivrières des premiers habitants, la culture de la canne à sucre et de la vigne se développa rapidement permettant aux plus riches exploitants d’exporter leur production.

La ville de Garachico fut fondée par le marchand génois Cristóbal de Ponte en 1496, tout de suite après la défaite des tribus Guanches par l’envahisseur Espagnol. Elle devint très vite le port principal de l’île par où passait toutes les exportations. Il est difficile d’envisager aujourd’hui cette petite ville à la côte rocheuse battue par la houle du large comme un grand un port actif. Sa période faste fut d’ailleurs de courte durée. En en 1646 un glissement de terrain fit 200 morts et coula une quarantaine de bateaux et en 1706 une forte irruption volcanique remodela complètement cette partie de l’île, ensevelissant complètement le port sous une coulée de lave. La ville elle-même et une grande partie de la population fût, cette fois-ci, épargnée ce qui nous permet encore aujourd’hui de visiter son joli centre illuminé pour les fêtes avec notamment le couvent de San Francisco. Suite à ce cataclysme, le petit port de La Orotava (aujourd’hui Puerto de la Cruz) se développa et devint LE port de l’île (voir plus bas).

Il faut aussi se baigner dans les piscines naturelles Del Caleton crées dans des tunnels de lave effondrés (Décembre 2024 : l’accès à ces piscines était interdit).

A noter aussi que depuis quelques années, la ville dispose d’un superbe port de plaisance. Mais si l’abri est bon une fois à l’intérieur des jetées, c’est l’entrée qui pose problème dés qu’il y a de la moindre houle.

Tout à côté de Garachico se trouve la ville d’Icod de los Vinos dont comme son nom l’indique la richesse économique fût longtemps basée sur la production de vin.

La ville crée à peu près à la même époque que sa voisine est célèbre pour son centre historique, son église San Marcos et le jardin qui l’entoure mais surtout pour l’arbre le plus vieux de l’île : le dragonnier millénaire (mais il n’aurait en fait que 400 ans.)

L’étroite plaine côtière est couverte de bananeraies. Les premiers bananiers furent sans doute introduits dans l’archipel au XVIème siècle mais la culture de la banane ne devint une activité économique et une source d’exportation importante seulement à la fin du XIXème siècle. c’est aujourd’hui sa deuxième ressource (après le tourisme). Sur cette côte, les conditions climatiques permettent une culture à l’air libre alors que dans les endroits plus sec les parcelles sont recouvertes d’un voile textile, c’est plus agréable à l’œil. La plus plantée est une variante locale de la Cavendish, en raison du climat elle mûrit en 6 mois au lieu de 3 dans les régions inter-tropicales ce qui lui donnerait une saveur plus parfumée et plus sucrée.

En logeant la côte on arrive à Puerto de La Cruz les restes du port stratégique de l’île sont noyés dans les constructions modernes, hôtels et autres immeubles destinés à la location. Il n’est pas facile de s’imaginer les lourds galions et autres vaisseaux marchands faisant escale dans le port exposé aux vents de nord et à la houle et en repartant chargé de vin. Le centre historique ce limite au port lui-même et à quelques constructions qui l’entoure car, nous l’avons dit, il ne s’agissait, à l’époque du port de La Orotava, cette ville magnifique située à 400 mètres d’altitude et à quelques kilomètres seulement de là.

La Orotava fut aussi fondée en 1496 après la défaite du dernier chef Guanches (mencey) Bencomo par le conquistador Alonso Fernández de Lugo. Les terres des aborigènes furent distribuées aux nobles castillans ayant participé à la conquète.

La région était bien irriguée et la terre plus fertile que nulle part ailleurs sur l’île. A l’époque il y avait même assez d’eau pour faire tourner des moulins. (c’était avant le réchauffement global) Devant ces somptueux hôtels particuliers et autres demeure bourgeoises opulentes, on comprend la richesse des exploitations qui ont découlées de ce partage. Elle devint si riche qu’en 1648, un décret royal l’émancipa de l’autorité de la Laguna capitale officielle de l’île. Cette prospérité issue pendant les premières décennies de culture de la canne à sucre puis de la vigne fluctua au cours des siècles au gré des conflits entre les royaumes européens mais se maintint pour être renforcée à la fin du XIXème siècle par l’apparition de celle de la banane.

Tout au long de cette côte il y a de nombreuses criques ou piscines naturelles certaines sont inaccessible car il faut traverser des exploitations bananières beaucoup sont impraticable dès qu’il y a la moindre houle de Nord ou Nord Ouest (80 % de l’année). Notre piscine préférée est à Jóver juste en dessous de Tejina. on y accède par une petite route qui passe entre les bananeraies. Un parking, quelques maisons avec un petit bar resto sur l’arrière. L’endroit est surtout fréquenté par les locaux le dimanche. La piscine naturelle est sans doute la plus agréable de toute l’île. Elle est facilement accessible, d’une bonne profondeur d’un bout à l’autre, très bon ensoleillement (nous sommes sur la côte nord:)) et surtout elle est praticable pratiquement quelque soit l’état de la mer.

Aprés Tacoronte, on peut pousser encore le long des falaises de Bajamar, au pieds desquelles il y a encore plusieurs piscines dont une immense plus artificielle, jusqu’à la Punta del Hidalgo où la route s’arrête et où commence l’un des sentiers qui s’accroche aux pentes abruptes de la vallée pour pénétrer au cœur du parc d’Anaga.

Nous finissons cette promenade par la visite de San Cristobal de La Laguna. Aussi fondée en 1496 elle fut la capitale de l’île jusqu’en 1823 et est encore le siège de l’évêché et de la plus importante université de l’archipel. La vieille ville est un peu enfouie dans le développement urbain et commercial généré par sa proximité avec Santa Cruz et l’aéroport Nord. Mais le centre historique est bien préservé et il est très agréable de déambuler dans ses rues piétonnes. Ce serait la première ville coloniale à avoir été créée sans mur d’enceinte. Elle aurait aussi servi de modèle à de nombreuses villes construites sur le continent américain par les conquistadors.

4)Ténérife nord: Anaga

Anaga est le nom du parc naturel (Parque Rural et réserve de la biosphère de l’UNESCO) occupant la quasi totalité de la peninsule Nord de Ténérife. C’est définitivement notre coup de coeur sur cette île pour tant riche en paysages grandioses.

On y accède depuis La Laguna et Las Mercedes que l’on aperçoit sur les photos ci-dessous avec le Teide en toile de fond. On peut aussi y accéder en longeant la côte Est depuis Santa Cruz et en montant à partir de San Andrès/ Las Teresita mais c’est le chemin que nous prendrons pour repartir.

Comme nous l’avons expliqué dans l’article précédent il s’agit de l’emplacement du troisième volcan à l’origine de l’île.

Ce volcan a eu des éruptions pendant plusieurs millénaires puis a cessé toute activité contrairement aux autres parties de l’île. Son relief original a donc été modifié uniquement par l’érosion et les effondrements mais sur ce type de roches et pendant plusieurs millions d’années çà donne un relief assez surprenant.

Par contre l’absence d’éruption pendant tout ce temps a permis à la végétation de se développer comme nulle part ailleurs, aidée par l’humidité et les pluies générées par l’alizé et les vents de Nord Ouest qui irriguent l’île à cet endroit. C’est ainsi que cette région est aujourd’hui recouverte de la seule forêt primaire de l’île.

Cette forêt primaire occupe tout le terrain y compris les ravines les plus profondes pour ne céder la place qu’à quelques rares terrasses cultivées ou aux pentes abruptes issues des glissements de terrains intervenus pendant les derniers millénaires. Le contraste avec les autres zones de l’île, même les plus boisées est frappant. Ici tout est vert , été comme hiver, le sol est toujours humide, la moindre roche est recouverte de mousse bien verte ou cachée sous de luxuriantes fougères. Les arbres ne sont ni grands ni gros mais ils sont si rapprochés et leur feuillage vert foncé est si dense qu’à certains endroits on n’aperçoit pas le ciel. Les botanistes qualifient cette forêt de laurisylve car elle est composée principalement d’espèces très anciennes de lauracées à feuilles persistantes cousines de notre laurier (mais sans son parfum). Avant la dernière glaciation, une telle forêt couvrait parait-il tout le pourtour méditerranéen avant de disparaître en raison de la sécheresse. Grâce à l’influence bénéfique de l’Atlantique elle survécut ici, à Madère et dans une moindre mesure aux Açores, abritant d’autres espèces végétales uniques et toute une faune endémique.

Plusieurs sentiers de randonnées sont aménagés et permettent de prendre pleinement conscience de la beauté des lieux. Quand on sort de la forêt, c’est pour se retrouver sur la route des crêtes avec de chaque côté un à pic vertigineux et la mer milles mètres plus bas.

L’endroit à ne pas manquer en bas de ces pentes abruptes est sans conteste le village de Taganana On se demande comment les premiers habitants ont pu songer à s’établir dans un environnement aussi vertical.

Là sur quelques kilomètres, les falaises laissent la place à des plages de sable noir très fin (prévoir semelles super isolante en été) bordées de rocher aux formes tourmentées.

L’endroit peut-être fréquenté mais la difficulté de l’itinéraire très « pentu » pour y arriver limite le flux de touristes à un niveau acceptable.

Il y a aussi de bon restos!

Il y a une route qui permet d’aller jusqu’à la pointe de l’île mais elle est très étroite (il faut parfois faire une longue marche arrière pour laisser passer le véhicule venant en face). Mieux vaut se garer là où c’est autorisé et continuer à pied par l’un des sentiers de randonnée en appréciant pleinement ce merveilleux paysage.

On redescend par San Andrès et Las Teresitas. La vallée exposée au Sud Est est beaucoup plus seiche que les hauteurs et que l’autre versant surtout après cette année particulièrement seiche. Las Teresitas c’est la seule plage de sable blanc de l’île. C’est bien sûr une plage artificielle crée de toute pièce pour le plaisir des touristes qui y rôtissent ou s’y baignent mais elle ne présente aucun intérêt par rapport à ce que nous venons de voir.

4)Ténérife: la pointe Ouest de l’île

Aujourd’hui nous allons explorer ensemble la partie Sud-Ouest de l’île de Tenerife. Cette région est délimitée par un périmètre passant, à l’Est par le pied des falaises de Los Gigantes, au Nord par Santiago del Teide, à l’ouest par la Montaña Negra (entre Garachico et Buenavista) et au Sud par le phare de la pointe de Teno. C’est une région très intéressante géologiquement car elle est à la fois beaucoup plus ancienne que le Teide et plus récente car remodelée par les dernières irruptions qui ont eu lieu sur l’île, ce qui lui donne une combinaison de paysages uniques et époustouflants.

Il y a quelques 12 millions d’années le point chaud des Canaries a fait sortir de l’océan un premier volcan situé où se trouve maintenant la partie sud de l’île et dont l’activité à cessé 3 millions d’années plus tard. Entre 6 et 7 millions d’années un deuxième volcan est apparu en mer une vingtaine de milles au Nord Ouest : le Teno puis un troisième plus à l’Est : Anaga (nous en reparlerons dans un prochain article). Vers 3,5 millions d’années, le premier volcan à repris son activité joignant entre eux les 3 volcans et formant une première ébauche de l’île de Tenerife.

Nous commençons l’exploration au départ de Garachico. Une fois passé la Montaña Negra, traversé Buan Vista Del Norte et quitté les bananeraies de la plaine cotiêre la route très étroite s’accroche à la falaise en empruntant un tunnel à sens unique. Nos photos datent de 2016, nous avons essayé de refaire la ballade fin décembre 2024 mais ce n’est plus possible. La route est interdite aux voitures particulières. On peut toujours aller voir le phare de Teno mais seulement en bus ou en taxi sans doute pour minimiser l’impact sur ce site naturel protégé et les risques d’éboulements le long de la route.

La pointe est beaucoup moins escarpée que les falaises vertigineuses, que nous longeons pour y arriver, pourrait le laisser supposer. Du phare, à cause de la brume on distingue à peine La Gomera pourtant distante de seulement 15 milles. Plage de galets, petit embarcadère et tout au tour, la nature aride et vierge.

On revient sur Buena Vista et on prend la route TF436 qui serpente dans la vallée. Pause déjeuner dans un excellent restaurant un peu après El Palmar (Meson del Norte).

C’est à El Palmar qu’il y a ce drôle de cône volcanique ressemblant à un gâteau au chocolat auquel il manquerait une part ou deux : la montaña Zahora à qui la vallée doit ses terres fertiles.

C’est aussi à El Palmar que commence la route sinueuse qui monte à Teno Alto. Tout là haut autour du petit village de Teno s’étend une sorte de plateau fertile coupé de quelques gorges.

C’est le dépaysement total, certains aspects du paysage feraient plus penser à quelque chose comme la côte ouest de l’Irlande qu’à un endroit situé à quelques degrés seulement du tropique. Ici, encore plus qu’ailleurs, la sécheresse qu’à subit l’île ces derniers mois se fait cruellement sentir, les pâturages verdoyants de nos passages précédents ont fait la place à des zones beaucoup plus arides où le moindre brin d’herbe semble avoir désormais du mal à pousser. En toile de fond on aperçoit le sommet du Teide enneigé.

Nous redescendons sur El Palmar pour continuer la montée de la TF436 vers le col de Altos de Baracán d’où l’on a une vue superbe sur les deux côtés de la montagne. La route continue jusqu’à Masca qui est un endroit magnifique. Quelques maisons, gîtes et restaurants avec une vue imprenable sur la montagne et le barranco qui descend jusqu’à la mer.

On y vient en voiture depuis les stations touristiques de la côte Sud en passant par Santiago del Teide ou en bateau depuis Los Gigantes et à pied par le sentier qui suit le barranco mais ce dernier est désormais payant (30 Euros pour un aller simple, le double pour l’aller et retour – prix du bateau en sus). C’est un site très fréquenté : pendant la période des fêtes de fin d’année 2024, il y avait tellement de monde que nous n’avons même pas réussi à garer la voiture heureusement que nous avions bien profité de cet endroit grandiose lors de nos visites précédentes.

Cette fréquentation élevée rend la remontée de la TF436 vers Santiago assez délicate. La route n’est pas toujours assez large pour se croiser et les touristes s’appropriant toute la chaussée dans les virages en épingle à cheveux comme s’ils étaient dans les spéciales sur routes fermées du rallye de Monte Carlo, rendent la montée parfois dangereuse. Mais, bon, en faisant très attention et en klaxonnant bien avant chaque virage sans visibilité on s’en sort ! Une fois on a même vu une bande de jeunes descendants en skate mais c’était un peu hors période d’affluence, et route bloquée en bas pendant leur descente. Et la vue depuis cette route tortueuse accrochée à flanc de falaise vaut bien de serrer un peu les fesses.

Passé Santiago, on redescend sur Los Gigantes juste pour voir d’en bas à quoi ressemble ses falaises géantes.

4)Ténérife : Le Téide

Attraction incontournable de l’île de Ténérife, Le Téide culmine à 3718 mètres. C’est le plus haut sommet d’Espagne et la troisième plus haute structure volcanique du monde mesurée depuis le fond de l’océan (les deux premières étant le Mauna Loa et le Mauna Kea tous deux à Hawaï). C’est un volcan actif mais sa dernière éruption date de 1909.

Nous n’avons jamais étudié la géologie mais d’après ce que nous avons compris il s’agit d’un strato volcan entouré d’une caldeira (sorte de cirque volcanique) née il y a environ 200 000 ans de l’effondrement du volcan précédent qui était parait-il encore plus haut. Son activité est liée au point chaud de la plaque Africaine situé sous l’archipel et qui semble se déplacer vers l’Ouest les éruptions les plus récentes ayant eu lieu à côté de El Hierro (2012) et sur La Palma (2021). Mais une activité sismique accrue a été détectée en 2004 et le Téide est sous surveillance permanente car les éruptions de ce type de volcan sont en général, explosives et peuvent faire d’énormes dégâts surtout sur une île dont la population résidente se monte à 960 000 habitants auxquels il faut ajouter 6,6 millions de touristes par an…

Parque Nationale del Teide

La base du volcan est accessible par la route depuis 3 directions différentes :

  • depuis la côte Sud via Arona (TF51-TF21)ou Granadilla et Vilaflor (TF21)
  • depuis La Laguna au nord (TF24-TF21) ou La Orotava (TF21)
  • depuis la côte Sud-Ouest via TF1 et TF38. Cette dernière est de loin la plus facile et la plus sûre par tous les temps.

depuis la côte Sud via Arona (TF51-TF21)ou Granadilla et Vilaflor (TF21)

depuis La Laguna au nord (TF24-TF21) ou La Orotava (TF21)

depuis la côte Sud-Ouest via TF1 et TF38.

La route traverse d’abord les paysages arides qui surplombe la côte puis la Corona Forestal cette forêt de pins des Canaries (espèce endémique) qui s’étend de 800 à 1600 m d’altitude et qui cède progressivement la place au désert de lave, de scories et de pouzzolanes de la caldeira de Las Cañadas qui entoure le cône du Téide.

Il y a de nombreux sentiers de randonnées balisés (nous en avons parcourus quelques uns) tant dans la forêt que dans la caldeira et il est même possible de monter à pied depuis la côte et de prendre un bus pour redescendre (ou inversement). Pour les sentiers: cliquez sur ce lien Pour les bus, c’est ici. Par contre pour emprunter les sentiers qui montent depuis la caldeira jusqu’au sommet proprement dit, il faut une autorisation préalable et que bien sûr le temps le permette.

« La corona forestal« 

Sur les sentiers de la « corona forestal » vous rencontrerez peut-être un de ces grands chiens tout maigres. C’est une espèce endémique de l’île (Podenco canario) ou du moins ils étaient déjà présent dans la forêt avant l’arrivée des premiers colons. De nos jours, ils passent la plus grande partie de l’année en liberté et sont utilisés en saison pour la chasse au cousin du lièvre (désolé le nom de cet animal ne peut pas être prononcé à bord d’un bateau) très apprécié dans la gastronomie locale.

Caserio de los Partidos

Pour les moins courageux (dont nous sommes) il y a le téléphérique (41 Euros aller et retour pour les non-résidents) ce n’est pas donné mais ce n’est pas tous les jours qu’on monte aussi haut et la vue vaut vraiment le coût.

Cette année les 21 et 22/12 il est tombé énormément de neige et le téléphérique ne fonctionnait pas, les accès nord étaient coupés et les parkings fermés (ce qui à occasionné des bouchons!)

mais c’était l’occasion de quelques photos intéressantes : de la neige abondante à 2000 mètres en zone subtropicale ce n’est pas si courant.

Comme vous vous en doutez, ce n’est pas la première fois que nous venons à Ténérife. les photos du sommet datent de Décembre 2017. Certaines photos de la caldeira et de la forêt datent de Noël 2017, 2016 et 2015, septembre 2014.

Les Canaries 4)Ténérife

Après deux nuits sous les falaises de Los Cristianos nous obtenons une place au petit port de Las Galletas de l’autre côté de la pointe. Çà tombe à pic pour deux très bonnes raisons la première est que le vent tourne au Sud avec une houle d’Ouest en fin de journée (on aurait donc dû déménager de toute façon) mais surtout qu’on va pouvoir aller rendre visite à nos amis Hélène et Philippe qui habitent là-bas une bonne partie de l’année avant qu’il ne rentre en Belgique pour les fêtes.

Las Galletas est une micro marina (3 courts pontons) essentiellement occupés par une ou deux sociétés de charter et des bateaux de plongée. L’amarrage se fait sur pendille arrière au ponton ce qui, compte tenu du marnage de plus de 1,50m, est assez limite surtout que même sans houle un fort ressac entre dans le port faisant souffrir les amarres et les taquets. Mais que ne ferait-on pas pour aller voir des amis très chers. Baignades, apéros et restos, on rattrape le temps perdu (on ne c’était pas vu depuis 2017). Après 3 jours passé ensemble, il est à nouveau temps de se séparer, ils prennent l’avion demain et nous ne pouvons rester plus longtemps notre place est prise.

Quand nous passons devant la Costa del Silencio, nos amis sont là pour nous saluer, Philippe depuis son balcon et Hélène depuis la pointe devant chez eux.

Nous continuons quelques milles vers le Nord pour aller ancrer à l’abri des jetées du port désaffecté de Granadilla. C’est le seul mouillage de toute l’île qui soit bien protégé du vent et de la houle du Sud-Ouest à L’Est en passant par le Nord avec cerise sur le gâteau, un fond de sable de très bonne tenue d’une dizaine de mètres. Bon, le paysage n’est pas des plus romantique avec les nombreuses éoliennes et les cheminées de la centrale thermique mais si on se contente de regarder vers le sud, la côte est assez jolie.

Nous y passons 2 jours bien tranquilles malgré la houle que l’on voit passer au large de la grande jetée extérieure. on en profite pour faire de longues baignades dans l’eau claire autour du bateau.

Le 15/12/2024 au matin, nous partons pour San Miguel (la marina bordée d’un golf) où nous avons réservé une place depuis la fin Septembre pour toute la période des fêtes car, fait extraordinaire dans ce voyage, nous allons avoir la visite de membres de notre famille et comme on va être un peu trop nombreux pour vivre confortablement à bord nous avons pris une location sur l’île et deux voitures afin de pouvoir profiter au maximum de cette île magnifique.

Ceci est un blog public, nous n’allons donc pas le peupler de photos de famille ou de repas de Noël par contre, on se propose à travers cet article et les quelques suivants de vous faire mieux connaître quelques uns des plus beaux endroit de cette île magnifique.

Quand on parle de Ténérife la grande majorité pense d’abord aux stations balnéaires du sud de l’île où tout est fait pour sublimer le sur-tourisme en profitant au maximum des consommateurs avides de soleil et de tous les vices qui vont avec. Mais Ténérife c’est tout à fait autre chose : c’est une nature grandiose avec une diversité infinie de paysage : découvrons les ensemble à travers les prochains articles.

Les Canaries 3) Gran Canaria

Nous sommes rapidement réveillés par l’activité touristique de ce début de matinée (jetskis, parascentionel, vedette de promenade et j’en passe. Pourtant par ce temps le mouillage n’était pas mauvais du tout : bien protégé du vent, à peine un léger roulis et un fond sableux de bonne accroche. Mais çà tombe bien, nous avons réservé une place juste à côté à la marina de Puerto Rico (rien avoir avec Porto Rico, non nous n’avons pas traversé l’Atlantique en catimini pendant la nuit)
C’est une petite marina tranquille malgré son environnement hyper touristique.


La côte autour est loin d’être sauvage. Ce sont ce qu’ils appellent ici une urbanización traduisez « entassez le maximum de constructions pour en faire des hôtels ou des locations de vacances », même le flanc verticaux de falaises des barrancos (canyon locaux) donnant sur la mer sont utilisés. Aucune vie locale, ici tout est uniquement conçu pour le touriste avide de soleil et de farniente. Mais il y a des supermarchés relativement bien achalandés même si c’est beaucoup de produits industriels prêt à manger et autres snacks (la malbouffe serait-elle encore plus lucrative au soleil?) mais l’intérêt principal de l’endroit est qu’il est très bien desservi par des bus rapides et confortables.
Nous en profitons donc pour aller passer une bonne journée à Las Palmas, la capitale de l’île. Ce fût aussi pendant plusieurs siècles la ville principale et la capitale de tout l’archipel avant d’être détrônée par Santa Cruz de Ténérife. Si la route qui longe la côte Est de l’île depuis Las Palomas ne traverse que des zones industrielles ou commerciales très moches le paysage s’améliore en arrivant sur la ville.

Le centre historique de style XVIIème siècle espagnol et ses nombreuses rues piétonnes sont très agréables. Ceux d’entre vous qui nous suivent connaissent notre goût pour l’art moderne et c’est donc vers le Centro Atlántico de Arte Moderno situé dans ce quartier que nous dirigeons nos pas ou plutôt nos trottinettes et là on se fait carrément jetter pas question de les laisser aux vestiaires ou dans ce débarras vide derrière l’accueil ni même dans la rue devant l’entrée, non ! pas question ! même si on explique qu’elles sont à propulsion 100% humaine sans aucun moteur ni batterie. Tant pis pour l’art moderne, on se rabat sur l’histoire, en l’occurrence le Musée Colomb.

Là le gardien nous laisse les stocker dans un recoin derrière la porte d’entrée. C’est une exposition très intéressante dans un magnifique palais apparemment du XVIIIème siècle (en fait l’assemblage réalisé dans les années 1950 de plusieurs demeures dont l’une était la maison du gouverneur et la plus vieille datait de cette époque). Elle retrace le rôle de l’archipel et tout particulièrement de Las Palmas sur la route des Amériques, étape nécessaire lors de trois des quatre voyages de Christophe Colomb, lors du 4ème, il ne s’arrêta qu’à La Gomera. Plusieurs salles sont aussi consacrées aux navires utilisés et à la cartographie de l’époque. Pour sa première traversée (La Gomera – San Salvador dans le Sud des Bahamas) il aura parcouru les 3200 milles de la route directe en 36 jours soit une moyenne de 3,7 nds dans des conditions difficiles vu qu’il était resté très au nord de ce qu’on appelle aujourd’hui la route des alizés.


Nous déjeunons d’un curry de légumes pas du tout typique de l’île (au moins nous on est sur la vrai route des Indes:)) mais vraiment délicieux dans un café sympathique.

Nous visitons ensuite la cathédrale et son musée. Ici aussi un empilement de styles témoins des différentes époques de sa construction depuis le XVIème siècle.


Puis nous passons au Muséo Canaria, le musée ethnographique de l’île qui raconte l’histoire des premiers habitants de l’archipel jusqu’à la colonisation espagnole.

Il s’agissait de peuplades d’origine Berbère, les Guanches, venu de la côte africaine bien avant l’islamisation de cette partie du continent et vivant de façon assez primitive un peu partout sur les îles dans de grandes huttes en pierre ou des habitats troglodytes. A l’arrivée des colons une grande partie de ces aborigènes furent massacrés. Les survivants furent réduit en esclavage pour, après plusieurs siècles, être finalement intégrés dans la population. En fin d’après-midi nous reprenons le bus pour Puerto Rico la tête chargée d’histoire.


Le vendredi 6/12/2024 est consacré au courses. Pas facile de trouver les produits frais et les lègumes qu’on aime dans cette jungle du tout préparé pour touristes mais entre le grand Hyper Dyno et le Spar de la sortie de l’urbanización on arrive à trouver tout ce qu’il nous faut. Chez HyperDyno (et pas seulement à Puerto Rico) il faut faire très attention au prix au kilo affichés qui semble souvent très attractifs mais ne correspondent pas du tout au prix réel facturé : par exemple pour un poisson affiché à 12 EUR/Kg , un individu de 600g se retrouve étiqueté à 19 EUR le poisson dans votre panier …


Le lendemain à 06:00 (il fait encore bien nuit) nous quittons la marina, cap sur la pointe la plus sud de Tenerife à une soixantaine de milles de là. Nous sommes obligés de progresser au moteur pour quitter le dévent de l’île mais une fois hors de la zone, c’est une brise bien soutenue qui nous permet de traverser rapidement. Il est 16:00 quand nous jetons l’ancre au pied des grandes falaises juste à l’est de l’entrée du port de Los Christianos.

Les Canaries 2) Fuerte Ventura

Nous décollons dès le levé du jour de notre mouillage de Papagayo pour profiter du vent encore favorable dans le bras de mer qui sépare Lanzarote de Fuerte Ventura. Dans cet archipel formé d’îles volcaniques aux reliefs abrupts assez élevés il faut toujours faire très attention aux extrémités des îles et aux passages entre elles où l’effet venturi peut accélérer très fortement le vent. Mais aujourd’hui c’est dans une légère brise d’Est d’une dizaine de nœuds que nous atteignons la côte est de Fuerte Ventura en passant au large de la Isla de Lobos.

En fin de matinée le vent nous abandonne pour une heure avant de se relever plein sud et c’est en tirant des bords le long de la côte que nous rejoindrons, juste avant le coucher du soleil, le port de Gran Tarajal à peu près au milieu de cette île toute en longueur. C’est un port géré par Puerto Canarios et nous avons envoyé un mail mais pas reçu de réponse. (nous apprendrons plus tard que les ports n’ont pas le droit de lire les mails et que la réservation sur le site officiel de cette administration est obligatoire) Mais pas de problème, ce soir le bureau du port est déjà fermé et c’est le gardien de nuit qui nous répond à la VHF, nous indique une place et vient prendre nos amarres.

Gran Tarajal est une petite ville côtière plutôt agréable avec une très belle plage mais encore authentique et sans atteinte visible du sur-tourisme qui sévit dans bien des endroits dans ces îles. Le centre ville est facilement accessible du port à pied au pour nous en trottinettes (c’est plat!), dispose de tous les commerces et de deux supermarchés très bien achalandés : on y trouve même du camenbert Irlandais !!!

Il y a aussi une gare routière avec un réseau de bus desservant toute l’île grâce auquel nous pourrons aller explorer un peu l’intérieur. Fuerte Ventura est sans doute l’île la plus aride de l’archipel le qualificatif semi-désertique est sans doute le plus représentatif. Les quelques cultures que nous apercevons semblent cruellement manquer d’eau.

Nous aurions aimer visiter Betancuria, l’ancienne capitale mais pour ce faire il aurait fallu changer plusieurs fois de bus ce qui rendait la visite difficile à faire en une seule journée ou grimper 4 ou 5 heures à flanc de montagne ce qui nous semblait un peu trop dur pour nos vieilles jambes. Nous nous sommes donc contenté du village d’Antigua lui aussi du XVIème siècle et qui au cours de son histoire a un temps concurrencé Betancuria comme capitale de l’île.

Très jolie église d’époque avec sa charpente ouvragée. Mais l’endroit est surtout célèbre pour ses moulins à vent la région desséchée que nous avons sous les yeux était au XVIIème siècle le grenier à blé peut-être pas de tout l’archipel mais au moins de l’île. Il faut dire qu’à l’époque la population était beaucoup moins nombreuse et le climat plus frais et plus humide.

Retour à Gran Tarajal. La superbe plage est pratiquement déserte il faut dire qu’en cette fin novembre il n’y a pas de vacances scolaires nulle part en Europe. Il y a quelques bateaux au mouillage roulent bord sur bord dans la petite houle de Sud Est qui d’ailleurs se fait sentir aussi pour nous au ponton (nous sommes au premier ponton pas assez loin de l’entrée). L’eau du port est très claire, nous en profitons pour brosser un peu la carène que la végétation sous-marine d’Agadir à adoré, nous pouvons nous permettre ce geste car grace au Copper Coat (resine epoxy avec 50 % de cuivre métallique) en frottant nous ne libérons pas de particules toxiques dans l’eau, nous rendons juste à la mer ce qu’elle a cru bon de nous prêter (vu la distance entre le Maroc et les Canaries il y a ici peu de risque d’introduire des espèces exogènes).

Nous verrons aussi un soir, le bateau des sauveteur revenir avec un canot pneumatique vide en remorque, sans aucun doute un bateau de migrants à la dérive, espérons que ses passagers ont été secouru à temps. Depuis que nous sommes dans les eaux Canariennes, dès que nous ouvrons la VHF sur le canal 16 nous entendons des messages d’alerte (MAYDAY RELAY,ou SECURITE) en provenance de Radio Canaria (MRCC + control Traffic pour tout l’archipel), indiquant la présence d’embarcations pneumatiques ou de barques à la dérive ou en difficulté et demandant aux navires se trouvant à proximité de se dérouter et de porter secours. Près de 47 000 migrants ont rejoint l’archipel en 2024 mais personne ne sait combien ont pu y laisser la vie tant cette traversée le plus souvent depuis le Sénégal sur des embarcations de fortune en plein océan peut être périlleuse.

Lundi 2 décembre après 5 jours forts agréables passés à Gran Tarajal, nous reprenons la mer cap sur le Sud de Gran Canaria.

C’est en longeant la côte de Fuerte Ventura à quelques distances qu’on se rend compte combien l’île est aride et seiche on voit même de grandes dunes de sable juste avant la région de Moro Jable ou est concentré la plus grande partie des installation touristiques sur l’île.

Pour saluer le coucher du soleil le vent tombe complètement pour revenir à peine l’astre disparu derrière l’horizon. Notre route passe a plusieurs milles de l’extrémité sud de la zone de séparation de trafic, ce couloir de circulation réglementée tracé entre les deux îles, se sont donc les cargos qui se dévient pour nous éviter. En approchant de Gran Canaria le vent monte rapidement comme prévu nous prenons un ris puis passons à la trinquette et ce n’est qu’une fois passé la Punta de Maspalomas à l’extrême Sud Est de l’île que le vent se calme. Il est 3 heures du Matin quand nous mouillons devant la plage de Los Caideros.

Arrivée aux Canaries 1) Lanzarote

Nous revoilà revenu aux Canaries pour y passer un bon moment . Arrivés à Puerto Calero sur l’île de Lanzarote. La dernière fois que nous étions venus dans cet archipel c’était à Tazacorté sur l’île de La Palma et çà remonte à Juillet 2018.

Puerto Calero est une petite station balnéaire apparemment très prisée des touristes Anglo Saxons. Le front de mer (ou plutôt de port) n’est qu’une suite de pubs et de restaurants bien ciblés pour cette clientèle y compris plusieurs restos indiens mais pas de boîte de nuit l’ensemble reste donc plutôt calme. Les installations récentes sont commodes et en bon état. Il y a certes un petit super marché mais ce n’est pas le lieu pour se réapprovisionner. Il est parait-il très facile de se rendre à Arecife en bus mais nous n’avons pas essayé préférant profiter une fois n’est pas coutume de l’ambiance estivale pour nous relaxer pendant les deux jours où nous y sommes restés.

Il y a sur la côte sud de l’île de Graciosa juste au nord de Lanzarote un mouillage réputé comme étant un des meilleurs mouillages des Canaries protégé de tous les vents mais pas toujours de la houle de sud c’est la baie de Playa Francesca. La meilleur place pour jeter l’ancre est à l’ouest du mouillage les fonds sont de sable et sur le côté à marrée basse la houle vient se briser sur la plage donnant l’occasion à quelques surfeurs de venir s’amuser.

Le temps n’est pas stable est nous ne voulons pas risquer d’être bloqué là. Le passage entre la terre et l’île accélère le vent et après une bonne nuit et une matinée passé dans cette jolie baie (y compris une bonne baignade) nous préférons repartir avant le mauvais temps d’ENE qui peut rendre ce passage impraticable .

Nous redescendons en longeant la côte est de Lanzarote. D’autres bateaux sont partis en passant par la côte ouest mais la forte houle combinées avec l’alternance de calmes et rafales dans le dévent de l’île nous en a dissuadé.

C’est juste avant le coucher du soleil que nous doublons la pointe la plus sud de l’île et jetons l’ancre devant la plage de Papagayo un endroit idyllique bien protégé du clapot levé par le vent d’est et pas trop affecté par la houle de nord ouest venant de l’autre côté de l’île et doté d’un fond de sable en pente douce.