Lundi 19 Novembre :
Déjà une semaine que nous sommes à terre à explorer les bienfaits de la civilisation britannique et de la convivialité nautique française. Il commence à être temps de repartir si on ne veut pas prendre racine. Domi a bien étudié les cartes, il a envoyé un E mail pour demander la permission pour aller à Port Pleasant (Au Falkland, toute les terres et les bord de mer attenants appartiennent à des propriétaires – en général les éleveurs eux même et il faut leur demander la permission pour mouiller dans leur criques et descendre à terre). Le départ de Stanley ne peut pas se faire avant 11 heures le matin, normalement le vent devait se calmer. Nous avons toujours 25 nœuds de vent et Domi commence à bouillir. Il faut être patient et savoir prendre son temps mais cela fait déjà une semaine que nous sommes là. Enfin on se lance et nous voilà dans le chenal qui mène vers la pleine mer. Nous sommes sous trinquette et nous avançons à 8 nœuds. C’est super de se retrouver sur l’eau, il fait un temps splendide. Toute l’après midi on n’arrête pas de jouer avec les voiles pour faire avancer au maximum Rêve à Deux.
En fin d’après midi nous arrivons devant la rivière et remontons avec le courant.
Autour de nous deux Dauphins Commerçons s’amusent avec le bateau. Demain un coup de vent est annoncé. Nous devons mouiller avec deux ancres l’une derrière l’autre dans 4 mètres d’eau. La première ancre est une ancre plate, elle est en aluminium léger, elle ne pèse que 10 kilos mais elle est prévu pour des bateaux de 15/17 mètres. La deuxième ancre est notre ancre principale (Lewmar Delta de 30 kg) habituellement à poste
Mardi 20 Novembre :
Nous avons superbement bien dormi, le bateau n’a pas bougé. Le vent dehors souffle fort et accélère à plus de 45 nœuds dans le lit de la rivière nous empêchant de quitter le bord. Heureusement il fait très beau et la véranda nous réchauffe l’interrieur. Le chauffage ne fonctionne plus et Domi ne sait pas le réparer. L’éolienne produit tout notre besoin d’électricité tant le vent est fort. Nous pouvons même faire chauffer de l’eau pour faire notre toilette et se laver les cheveux. Nous profitons de ce répit pour étudier les cartes et les guides pour choisir nos mouillages pour les prochains jours, et mettre à jour tout nos courriers en retard. La journée passe sans que nous nous en apercevions.
Mercredi 21 Novembre :
Le vent est encore fort ce matin. La météo nous annonce un temps calme à partir de midi. A 10 heure le vent commence à mollir aussi on prépare le bateau pour partir. Il est 10 h 30 quant nous remontons les deux ancres, on est content tout se passe comme sur des roulettes et l’une après l’autre décroche sans difficulté. Nous voilà dans la rivière poussé par le courant au moteur et nous laissons défiler la rive doucement en appréciant ce paysage qui est unique à ces îles. Notre destination est Pyramide Cove dans la partie sud ouest du Choiseul Sound. Il y a une trentaine de miles, juste ce qu’il faut pour pour une petite navigation de la journée. Nous voulons arriver tôt pour bien profiter du paysage et surtout arriver avant la nuit. Des dauphins nous accompagnent vers le mouillage. Sitôt l’ancre mouillée et son bon accrochage vérifié nous sautons dans l’annexe pour profiter du temps calme et marcher un peu à terre.
Pyramide est un très joli mouillage bien protégé dans une crique fermée par un magnifique îlot couvert de tussac (herbe très haute endémique aux Malouines mais qui malheureusement ne repousse plus là ou elle a été mangée par les moutons, et laisse la place au diddle dee un genre de bruyère donnant en fin d’été de petites baies rouges avec lequel il est possible de faire de la confiture et du sirop).
Tom Watson Cove (Nord de Adventure Harbour)
Nous débarquons sur la grève à l’embouchure d’une petite rivière (Pyramide creek) ou d’après le guide il devrait il y a avoir des mulets mais cette fois ci, nous ne sommes pas venus pour pêcher. Il y plein d’oiseaux notamment des huitriers des canards vapeur (ainsi appelés parce qu’il n’ont pas d’ailes) et d’autre petits échassiers. Il nous regardent et continuent à vaquer à leur occupation et se laissent approcher à quelques mètres sans s’inquiéter le moins du monde de notre présence. Le sol est mou, non pas gorgé d’eau, mais plutôt souple : c’est de la tourbe. Une multitude de plantes colorées (Tall Fern et Diddle-dee) tapissent le sol. De plus hautes herbes sèches recouvrent le tout donnant l’impression de loin que tout est sec. Mais non !
Après une petite heure passée à terre, retour au bateau. Nous avons un peu froid Domi n’est pas assez couvert et moi, la prochaine fois, je mettrai des bottes adaptées pour descendre à terre.
Jeudi 22 Novembre :
Après une nuit calme sans le moindre souffle de vent, nous nous levons bien reposés et prêt à repartir pour un autre mouillage. Après la manœuvre de remontage de l’ancre, je fais très attention de ne pas me mettre dans le kelp (les grandes algues laminaires qui remontent jusqu’à la surface entourant les îles. Elles sont à la fois la terreur du marin mais aussi sa meilleure amie car elles indiquent clairement la présence de récifs immergés et protègent les mouillages des vagues du large.
Toute la journée nous naviguons d’îles en îles prenant des photos et admirant le paysage, il fait très beau et à l’abri du vent le soleil chauffe. Nous apercevons une colonie de cormorans impériaux et de temps en temps un petit groupe de pingouins de Magellan à la surface de l’eau. Un groupe de Dauphins Commençons nous accompagnent un bon bout de chemin. Nous parcourons 35 mille en tout dans la journée et nous voilà dans un très bon mouillage, URSHIN Bay, (TomWatson Creek dans Adventure Sound) bien protégé en vue d’un coup de vent le lendemain. Mais ce soir c’est encore calme et nous sommes assez tôt pour descendre à terre nous dégourdir les jambes.
Derrière la grève il y a une très belle lagune (en fait un étang d’eau douce) ou nous rencontrons toute une famille de canards vapeur (Falkland steamer duck), père mère et cinq canetons. On les croirait en plastique, trop drôle. Mais le vent commence à se lever il est temps de regagner notre bord.
Lorsque le soleil se couche, il est immédiatement remplacé par la lune qui est pleine ce soir. Elle paraît énorme quand elle monte sur l’horizon. Elle éclaire toute la baie.
Vendredi 23 novembre :
Après Minuit le vent souffle fort et toute la nuit on se lève à tour de rôle pour vérifier si tout se passe bien au niveau des ancres et si le bateau ne chasse pas. L’alarme se met à sonner mais ce n’est qu’une fausse alerte, elle a été mise mais sur un rayon très réduit à marée haute, et nous sommes à marée basse nous évitons donc sur un rayon un peu plus grand mais l’ancre n’a pas bougé. On se rendort rassurés jusqu’à tard dans la matinée. Les prévisions ne prévoyant pas d’accalmie avant le lendemain, nous sommes bloqués là, mais ce n’est pas grave il faut programmer la suite du voyage et se n’est pas simple dans ses îles. Il faut envoyer des E mail pour demander des autorisations de mouillage aux propriétaires qui nous répondent dans la journée. Domi remplace une bosse de ris qui s’use trop vite, il va falloir être attentif pour trouver la cause de ce ragage. La journée se termine après un beau couché de soleil, ce soir il ne fait bon : 15°.
Samedi 24 novembre :
On est toujours content quant on peut reprendre la mer même si c’est pour la journée et que l’on sait que le lendemain c’est de nouveau baston pour deux jours. Le temps ici est plutôt au beau avec des ciels bleus aciers. Rien quant regardant le ciel on voit qu’ici il ne fait pas chaud. J’ai l’impression de retrouver les ciels Nordiques qu’on a tant aimé quand nous habitions en Suède. Je profite du soleil et de la mer calme pour faire une sieste. Il faut vraiment profiter de ses moments calmes.
L’arrivée au mouillage est prévue assez tôt. Le choix est fixé sur Swan Cove une petite crique paraît-il très bien abritée à l’entrée de la Bay of Harbours. Lorsque nous arrivons nous découvrons une charmante petite baie bien abritée mais entièrement envahi par du kelp. Nous louvoyons pour éviter les zones les plus denses. Mais l’espace restant est vraiment trop petit pour nous et sur ce rivage bas, sans aucun arbre ni rocher, nous n’osons pas nous amarrer à terre. Nous faisons demi-tour et allons tenter notre chance à North Arm ou il y aurait un bon mouillage devant le village.
L’entrée est barrée par une grande zone de kelp. Mais d’après le guide et la carte, on peur l’éviter en rasant la côte est de la baie et en effet on voit un passage plus clair apparement sans kelp. Nous y engageons mais après quelques minutes, le bateau n’avance plus. Nous avons du kelp plein la quille. Il faut dire que notre bulbe en T est particulièrement bien adapté au ramassage d’objets semi immergés. Cette fois ci nous en avons des tonnes. Quand nous essayons de faire marche arrière nous voyons cette masse énorme de long rubans enchevêtrés (elles peuvent atteindre 20 mètres de long) qui nous suit sous la coque. Nous bataillons de droite de gauche pour essayer de les retirer avec la gaffe. Fort heureusement le vent nous pousse vers la sortie de la baie et nous arrivons facilement en eaux libres. Mais le safran ne répond pas normalement, ni d’ailleur la barre qui vibre énormément. Domi va voir l’inverseur (la boite de vitesse du moteur) et revient en pétard il y a de la mayonnaise : l’eau de mer est entrée dans l’inverseur par l’arbre d’hélice quand l’hélice a forcé en prenant le kelp. C’est très embêtant car on ne peut pas continuer très longtemps (risque d’endommager irrémédiablement l’inverseur) ni réparer en mer. En attendant nous n’avançons toujours pas, nous avons encore du kelpt dans la quille, un 360° s’impose et effectivement après 2 tours complets, une grosse touffe se détache. Nous arrivons finalement dans un troisième mouillage (Lions’ Cove). Il est un peu moins bien protégé que les deux autres mais çà ira pour aujourd’hui. Nous mouillons dans 4 mètres d’eau.
Il n’y a plus de vent et à terre des pingouins nous regardent. Bon on est venu pour eux, même si le soleil ne va pas tarder à disparaître, nous mettons le zodiac à l’eau et allons les voir. Ils sont là sur la grève, de loin on dirait un groupe d’hommes qui papotent tranquillement, nous ramons doucement et nous approchons à quelques mètres. Ils nous ignorent complètement nous sommes pourtant bien visible dans nos cirés jaunes et rouge et notre annexe recouverte de tissus jaune fluo, c’est un moment inoubliable. Ce sera notre consolation après les problèmes de kelp. Nous sommes inquiets quand à la suite de notre voyage. On ne peut pas continuer sans moteur et pour réparer il faut mettre au le bateau hors de l’eau. Nous sommes donc un peu retournés mais çà ne nous coupe pas l’appétit. Après une bonne platée de raviolis et une petite crème dessert nous nous blottissons sous notre couette en attendant le vent qui va monter dans la nuit.
Dimanche 25 novembre :
On est pas pressé de se lever, le soleil est debout depuis 4 heure du mat mais nous faignantons jusqu’à 8 h30 de toutes façon nous sommes bloqué là. L’éolienne produisant à plein, j’en profite pour me laver la tête et pour faire une grande toilette avec de l’eau chauffée par l’éolienne. Domi aussi se rase et passe son temps à envoyer des E mails pour essayer de régler le problème d’inverseur. Où le faire ? Là est la question ? Il y a peu de ports dans la région qui ont la posibilité de sortir les bateaux comme le notre de l’eau. Le travelift le plus proche est en Uruguay mais si on retourne là bas on sera sans doute trop tard pour redescendre en Patagonie à temps pour remonter les canaux. Il essaye donc de trouver une solution sur place ici au Falkland. Pour çà, il a contacter Bob, le responsable du Falkland Islands Yach Club. C’est le douanier qui lui avait donné ses coordonnées le premier jour en lui disant «si tu as besoin de conseil à propos de la voile dans l’archipel c’est l’homme à contacter ». En attendant il change l’huile et la remplace par de la propre pour éviter que l’inverseur ne commence à rouiller de l’intérieur . De mon côté je l’aide quand il a besoin mais j’ai aussi du nettoyage à faire, il faut être très attentif au moindre recoin et repérer les moisissures qui se développeraient.
De temps en temps nous montons dans la véranda et prenons les jumelles pour observer les pingouins et leur voisines les oies (avec les quelles ils semblent avoir de bons rapport de voisinage), c’est notre plaisir et on échange nos observations.
Lundi 26 novembre :
Ce matin, nous avons des nouvelles de Bob à Stanley. Il a une solution pour nous, il a trouvé quelqu’un qui peut lever le bateau avec une grue. Dés notre retour il viendra nous chercher au ponton pour nous emmener voir la personne qui s’occupe de ça. L’espoir renait. On aimerait bien partir au plus vite afin de profiter du vent portant jusqu’à Stanley mais il faut attendre un peu que le vent se calme. Il est finalement quatre heures de l’après midi quand nous pouvons enfin nous mettre en route. Le relevage des deux ancres n’a pas été facile, il y avait plein de kelp dans la chaîne. Heureusement Domi avait confectionné une super gaffe avec une branche d’eucalyptus bien droite trouvée en Uruguay et un crochet en inox pour lui permettre de retirer les algues plus facilement. Le mouillage était très bien orienté ce qui nous a permis de nous laisser gentille ment dériver le temps de tout bien ranger sans utiliser le moteur. Toute la nuit nous avons un bon vent au début nous avions que la trinquette mais petit à petit le vent c’est calmé et nous avons envoyé la grand-voile et changé la trinquette pour le foc . Superbe navigation sans stress ni moteur, un ciel clair avec de la lune pour nous éclairer.
Mardi 27 novembre :
Nous arrivons dans la passe de Stanley en même temps que deux petits paquebots transportant chacun une centaine de passagers. Quand on pense que leur étape suivante est le continent antarctique ou il y a encore quelques année seul des explorateurs téméraires venaient s’y frotter…
Nous sommes toujours à la voile et tirons des bords jusqu’au mouillage. Enfin il est 7h 30 quant l’ancre touche le fond. Comme d’habitude ici il y a plus de vent dans le port qu’en mer (35 nœuds avec des rafales à 40 ce matin contre 25 à l’extérieur) et ce n’est qu’à 2h de l’après midi que nous n’arrivons à débarquer. Bob et Janette nous attendent pour aller voir Paul de Martech qui se chargera de l’opération. Mais le grutier est très difficile à joindre il faudra être patient. On nous préviendra. En attendant il est possible de nous mettre à quai. Ce que l’on fait le soir même. Janette et Bob nous emmène en voiture faire un tour autour de Stanley et nous invite à prendre le thé chez eux. Bob est un radio amateur chevronné. Il communique avec des bateaux dans le monde entier notamment les coureurs Golden Globe, la course autour du monde en solitaire à l’ancienne pour qui il assure la couverture météo. Nous passons une bonne après midi en leur compagnie.
Mercredi 28 novembre :
Nous profitons de cet arrêt pour refaire les provisions dans le grand supermarché en haut de la ville comme nous sommes sur un bateau nous profitons de la remise de 10% sur la facture et de la livraison gratuite l’après-midi même. Cela nous fait faire une bonne ballade le long de la mer pour le retour. En soirée nous allons à la piscine, l’eau y est chaude et il y a un sauna que nous apprécions.
Retour au bateau, prenons un bon repas et nous tombons d’épuisement dans notre couchette.
Jeudi 29 novembre :
Nous attendons le camion de gaz oil que nous avions commander la veille, Il nous apporte 160 litres que nous répartissons entre le réservoir et les jerrycans, nous en avons récupéré trois chez le vendeur de 4/4 et un ici dans l’atelier sur le quai où nous sommes (East Jetty). Ici on trouve un peu tout il suffit de chercher de demander à droite à gauche et les gens sont prêt à te dépanner. Tout le monde se connaît et tous sont nés dans l’île ? Après avoir tout bien nettoyé nous partons déjeuner au restaurant où le fish and chips est excellent et où ils passent du très bon rock and roll. Retour au bateau il pleut, presque de la neige. On se calfeutre à l’intérieur pour passer une après midi tranquille.
Vendredi 30 novembre :
Temps pourri de chez pourri ! il pleut il fait froid. Domi essaye en vain de réparer le chauffage, Jason, qui gère la East Jetty et ses deux launches (vedettes de servitude) a trouvé dans son fourbi indescriptible une pièce qui aurait pu le faire démarrer mais non il ne veut rien savoir …
Samedi 1 décembre :
Nous nous levons avec la pluie, cela nous donne pas envie de sortir de la couette et pourtant il faut bien. Heureusement dans la matinée le temps s’améliore et le soleil réapparaît pour le déjeuner. Nous pouvons même manger dans la véranda où nous avons bien chaud. L’après midi nous allons chercher des légumes au «garden center ». C’est assez loin tout au bout de Stanley et cela nous fait une bonne ballade. Il n’y a pas de vent mais toujours pas de grue, il ne travaille pas le week-end. Nous avons la visite de Bob et de Janette qui nous donne des nouvelles de la course de la Golden Globe. Jean Luc Vandenheed caracole toujours en tête à la latitude de l’Uruguay malgré ses ennuis d’étais, le deuxième vient de passer le cap Horn avec une très forte mer (13 m).
Dimanche 2 décembre :
Nous nous préparons pour aller en excursion jusqu’à Gipsy Cove et et les plages de Cape Penbroke voir une colonie de pingouins Magellans. Une ballade de cinq heures, le temps est beau mais il y a beaucoup de vent. Après nous être assuré que les amarres du bateau sont bien, nous partons vers le sud du côté de l’aéroport. Une colonie est bien là sur la plage de York Bay (Gipsy Cove). Ce sont des pingouins de magellan ils nichent dans des terriers qu’Ils ont creusé sous les touffes d’herbe (tussoc) sur les flancs d’Ordnance Point juste la ou nous sommes. Il y en à plein autour de nous, couvant dans leur terriers, ou faisant leur toilette entre deux touffe de tussoc ou encore se dandinants en patrouille de trois ou quatre. C’est super ! Nous sommes aux anges. Nous continuons jusqu’à Surf bay une superbe baie ouverte sur le large ou le sable est très blanc et très fin. Les rouleaux sur la plage sont magiques et la couleur de l’eau est bleu turquoise. Cela donne envie de se baigner mais elle est à 9°. C’est quant même pas chaud surtout que nous avons beaucoup de vent et que la température extérieure n’est que 10°. Cela fait cinq heures que nous marchons et pour rentrer au bateau il nous faudrait encore une bonne heure et demie face au vent qui souffle maintenant en rafale. Une conductrice qui était venue promener son chien sur la plage accepte for aimablement de nous ramener en ville. Il est déjà 14 heures quand elle nous dépose et nous avons une faim de loup. Après le repas nous restons sage, le vent souffle et le bateau bouge énormément le temps se couvre. On se calfeutre en passant une soirée écritures .
Lundi 3 décembre :
Nous en avons encore pour toute la journée de ce vent fort et nous sommes ballottés. Domi va à la quincaillerie du coin et ramène un petit radiateur de chauffage central qu’il compte monter sur le circuit de refroidissement. Pour ne pas fatiguer le moteur il utilise le circuit existant à la place du chauffe eau. Nous chaufferons l’eau quant nous en aurons besoin pour la toilette ou la vaisselle au « rice cooker ». Il l’installe dans la salle de bain afin de pouvoir sécher nos affaires mouillées en cas de besoin. Il chauffera seulement quand nous serons au moteur mais au moins dans les canaux on aura chaud quelques heures par jour. La journée est bien occupée et nous ne voyons pas le temps passer.
Mardi 4 décembre :
Journée de préparation, demain nous mettons le bateau hors de l’eau . Lorsque tout est prêt , nous allons nous détendre et visiter le musée sur l’histoire des îles . Nous ne sommes pas déçu et nous passons une agréable après-midi. En revenant nous apercevons la grue sur le terre plein . Domi se presse pensant que nous avons loupé quelque chose . Non tout se prépare pour le mercredi matin .
Mercredi 5 décembre :
L’une des vedettes de Jason est remontée la première et nous passons tout de suite après. Mais la largeur et la forme du bateau rendent les choses difficile au grutier qui n’a pas gruté de bateaux depuis longtemps (la dernière fois c’était pourtant un VOR 65 pendant la Volvo Océan Race) Après avoir changé les chaînes de la grue trois fois, le bateau est enfin soulevé mais en biais à 20° sur son étrave. Le bras de la grue n’est pas suffisamment grand pour monter le bateau sur le quai. Il faudra travailler sous le bateau. Jason nous prête un zodiac plus gros que le notre et Paul deux de ses gars pour aider Domi. Et en effet ils ne sont pas trop de 3 pour maintenir l’embarcation en position démonter la pièce et tenir les outils. Lors du démontage on s’aperçoit que l’hélice était desserrée ce qui occasionnait sans doute les vibrations (que nous ressentions à certain régimes depuis un moment) et est probablement à l’origine de l’usure des joints spi.. Il est trois heure de l’après midi quant tout est fini et que le bateau est enfin remis à l’eau. Il était temps la marée avait bien remontée et le vent qui était resté calme jusque là commençait à se lever.
J’étais soulagée de penser que plus personne était sous le bateau alors qu ‘il était suspendu dans le vide. Ce soir nous dormons d’un sommeil de juste et nous reposons enfin rassurés. Nous pourrons repartir et continuer notre voyage sans avoir besoin de remonter en Uruguay.
Ecrit par Anne