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Tanger

Nous avons beaucoup apprécié notre séjour à Tanger. La marina est moderne est très sûre et son tarif abordable (moins de 25 Euros par jours pour nous). Elle est aussi bien située. Il y a un super marché Carrefour et de nombreux commerces de toute sorte à proximité. Il y a aussi des loueurs de voitures pas loin et la gare est à moins de 2 km. Pour nous, c’est donc une base idéale pour se réapprovisionner et explorer l’arrière pays. Nous n’y sommes pas resté assez longtemps pour la visiter comme elle le mérite et découvrir ses musées et autres attractions culturelles mais nous avons tout de même pris le temps de parcourir les ruelles de la Médina.

Troisième ville du Maroc par sa population (1,5 million d’habitants) est une grande ville moderne avec son front de mer et ses grandes avenues grouillantes de circulation mais s’est aussi un centre historique important. Sa position dans le détroit de Gibraltar, en fait depuis l’époque des Phéniciens un point stratégique entre l ‘Afrique et l’Europe. Bâtie à flanc de coteau sur la colline dominant le port la médina aux bâtiments blanchis à la chaux témoignent de ce passé.

Contrairement à beaucoup de médinas historiques, Tanger n’est pas un vaste souk aménagé pour les touristes mais un quartier de la ville où les gens vivent comme ils l’ont toujours fait.

C’est promis, la prochaine fois que nous passons dans le coin nous ferons une nouvelle escale à Tanger et nous irons visiter ses musées!

De retour sur le continent Africain, Chefchaouen

Dimanche 6 octobre vers 07:30 du matin nous quittons La Linea. Les conditions sont bonnes pour franchir le redouté détroit de Gibraltar. Nous sommes récompensés de l’effort de nous lever tôt par un superbe lever de soleil sur le Rocher.

Les courants du détroit sont un peu perturbés par les aléas climatiques. le niveau de la méditerranée serait légèrement plus bas que d’habitude en raison de sa température très élevée favorisant l’évaporation et de la sècheresse frappant les pays qui la bordent en diminuant l’appoint en eau douce provenant des fleuves et de rivières. Ce manque est compensé par un flux d’eau plus fraîche venant de l’Océan. De plus, le vent à soufflé de l’Ouest tous ces derniers jours accentuant encore le phénomène. Il ne faut donc pas espérer que la marée basse n’ inverse franchement le courant comme elle devrait le faire mais tout au plus qu’elle en réduise la force. Et puis il y a les orques. Les autorités espagnoles (ministère de la transition écologique) aidées par de nombreux scientifiques des pays impliqués ont répertorié toutes les interactions entre des voiliers et cet animal protégé . Ces résultats sont disponibles sous forme d’une carte. L’idée est bien sûr d’éviter la zone où se sont produites les attaques les plus fréquents.

Une fois sortis de la rade d’Algesiras nous longeons la côte Andalouse de très près en tirant de petits bords dans un vent d’ouest assez soutenu pour rester dans le contre courant. Puis avant d’arriver à Tarifa nous piquons plein sud en direction du grand port commercial de Tanger Med en laissant la zone rouge à tribord. En arrivant sur la côte Marocain le vent tombe et un courant favorable nous propulse gentiment jusqu’au au port de plaisance de Tanger (Tanja Marina). Nous sommes en début d’après midi, les douaniers sont peut-être à la sieste car il nous faut les attendre un bon moment mais dès qu’ils sont à bord les formalités se déroulent très rapidement et en douceur.

Du temps venté est pluvieux est prévu pour la deuxième partie de la semaine. Si on veut jouer les touristes profiter des environs de Tanger c’est maintenant qu’il faut le faire. Nous louons donc une voiture et dés le lendemain de notre arrivée, nous revoilà sur la route direction Chefchaouen, la ville bleue, située dans les montagnes du Rif une centaine de km au sud est.

Pour y accéder nous traversons une campagne verdoyante et de collines escarpées avec quelques grands lacs de retenue.

On trouve un bon parking gardé tout près de l’entrée de la médina (le vieux centre ville historique) et tout de suite on est plongé dans l’ambiance créé par ce savant mélange de façades peintes en bleu percées de portes basses, de ruelles abruptes et sinueuses et d’échoppes aux articles multicolores.

Le nom de Chefchaouen est dérivé du terme berbère, achaouen qui signifie les cornes en raison des sommets montagneux qui l’entourent. La ville a été fondée en 1471 par le chérif moulay Ali ibn Rachid al-Alami, (rien à voir avec les westerns: chérif est le nom donné à certains membres de l’une des lignées de descendants du prophète Mahomet, moulay signifie sultan) chassé d’Andalousie. La ville se composait alors d’une petite forteresse, qui constitue aujourd’hui la Kasbah de Chefchaouen qui abrite un musée très intéressant. Elle a été érigée pour aider à défendre la région contre d’éventuelles attaques étrangères, essentiellement celles des Portugais et des Espagnols.

Mais c’est sa fille, la princesse Sayyida al-Hurra qui est un exemple unique dans tout l’Islam. Elle fut gouverneur de toute la province de Tétouan de 1512 à 1542 et mena la guerre contre les attaques des Espagnols et des Portugais allant selon la légende jusqu’à s’allier avec le pirate Barberousse pour défendre sa terre.

La ville possédait un quartier juif (ils avaient été chassé d’Espagne à la même époque que les musulmans) mais les chrétiens y étaient strictement interdit sous peine de mort. Le premier à visiter la ville et en ressortir vivant fut sans doute Charles de Foucaud en 1883.

Après ces débuts mouvementés Chefchaouen connu une existence plutôt paisible jusqu’en 1920 quand les Espagnols s’en emparèrent. Elle fût ensuite bombardée par les troupes de Franco avant d’être finalement réunifiée au Maroc à la fin du protectorat en 1956.

La saison estivale est terminée et les vacances d’automne (Toussaint) ne sont pas encore commencées. Il y a donc peu de touristes. Après une tajine rapide dans l’un des nombreux restos de la ville nous continuons nos déambulations dans ce dédale azuréen en admirant les richesses de l’artisanat local: tissage, colorants naturels, tableaux, calligraphie, fabrication de lampes ou de sacs, il y en a pour tous les goûts.

Nous rentrons par Tétouan en suivant le bord de mer: jolies stations balnéaires pas trop bétonnées et belles plages de sable.

Mais à Fnideq commence l’enclave Espagnole de Ceuta entourée de son triple réseau de clôtures barbelées, il faut donc franchir la montagne et redescendre sur Tanger Med cet immense port de container construit de toute pièce à 40 km de la ville de Tanger pour dynamiser l’économie marocaine.

Il fait nuit depuis un bon moment quand nous arrivons au bateau.

Ne connaissant pas le Maroc nous étions partis un peu sur la réserve mais la gentillesse des habitants, la beauté des paysages et de ces vielles Medinas nous à convaincu: le tourisme terrestre dans ce pays ça vaut le coup!

Attendez vous donc à de nouveaux récits de visites dignes des milles et une nuits dans les prochains articles.

La route des villages blancs 2 (retour à La Linéa)

Depuis les Salinas de Iptuci la route traverse un paysage assez plat sans grand intérêt jusqu’au détour d’une zone industrielle, au bord du lac d’Arcos on bifurque pour traverser le rio Guadalete et on découvre cette ville magnifique perchée tout en haut de sa falaise abrupte, îlot d’architecture arabo médiévale planté entre deux vallées semblant des gorges à une seule paroi.


Arcos de la Frontera

Nous suivons le rio pour pénétrer dans la vieille ville par son entrée Est. Au bout d’un moment les ruelles deviennent si étroites pentues et tortueuses qu’il faut descendre de voiture pour guider le conducteur. On trouve une place de stationnement à 2 pas du centre historique. Tout de suite on est pris par l’atmosphère et le cachet des bâtiments qu’ils soient palaces ou modestes demeures. Les dépliants et les sites touristiques vantent Arcos comme LE plus beau village d’Espagne. Je ne sais pas s’il est le plus beau mais en tout cas il a beaucoup de charmes.

Le site de l’office de tourisme d’Andalousie nous apprend que: la ville fut l’ancienne Colonia Arcensis des Romains. Les musulmans l’appelèrent Medina Ar-kosch. Elle fut la forteresse d’un royaume de taifa (emirat) et au 13e siècle enclave stratégique sur la ligne frontalière entre musulmans et chrétiens. En 1250 elle fut reconquise par Fernando III, qui lui donna son nom actuel, Arcos. Les habitants musulmans y restèrent jusqu’à l’expulsion définitive décrétée par Alphonse X (1264) lors de la rébellion contre le pouvoir chrétien. En 1408 la ville fut cédée à titre de domaine à Ruy López de Ávalos; entre 1440 et la fin du 18e siècle elle appartint à la maison des Ponce de León.

Nous sommes mardi jour de fermeture des musées et monuments. En plus il est midi si bien que ceux qui pourraient être tout de même ouvert ferment sous notre nez mais çà ne fait rien la beauté des ruelles pittoresques se suffit à elle-même

Il y en a tout de même un qui est ouvert c’est le Palacio Mayorazgo. Construit au 17éme siècle par la famille Núñez de Prado qui abrite la galerie d’art municipale (gratuit)

Nous poursuivons notre voyage vers le Sud Est. La route traverse des grandes surfaces consacrées à l’agriculture intensive. Nous apercevons l’installation d’une centrale thermosolaire très innovante: plusieurs hectares de fours solaire chauffent de l’eau et la convertissent en vapeur qui est utilisée pour faire tourner les turbines d’une centrale électrique.

Détour par une petite route de campagne qui se transforma rapidement en piste défoncée pour aller voir un monastère malheureusement lui aussi fermè. Mais ça ne fait rien le paysage des collines brulées par le soleil valait le détour.

Nous arrivons à Médina Sidonia.

Les Phéniciens l’appelaient Bulla Assido, et les Romains Asido Caesarina. Sous les wisigoths elle fut le siège de l’évêché. Sous les musulmans Medina Sidonia devint la capitale de la Cora de Saduna, vaste territoire qui eu un rôle important en Al-Andalus jusqu’à sa destruction par les Normands vers la moitié du 9e siècle. La ville fut conquise par les troupes chrétiennes d’Alphonse X en 1264. À partir du 15e siècle et jusqu’à la réunion des Cortes de Cádiz en 1812, Medina Sidonia appartint au domaine des Guzmans. (Source Office de Tourisme d’Andalousie)

Nous pénétrons par la fameuse porte de la Pastora (bergère) parcourons les ruelles pavées et visitons la cathedrale Santa Maria Mayor

Il aurait fallu consacrer plus de temps à cette ville riche d’histoire mais je crois que nous avons été un peu trop ambitieux dans le choix de notre itinéraire car la route est encore longue.

Mais avant de rentrer on fait un courte pose détente avec baignade sur la plage de la Barbate: çà faisait longtemps que nous n’avions pas trempé dans l’eau de l’océan Atlantique. Dans le lointain on distingue le cap Trafalgar à l’ouest et la côte Africaine au sud.

On longe la côte par Tarifa traversons Algesiras et arrivons à La Linea avant la nuit.

Demain sera consacré au dernières courses pour être parés a quitter le continent Européen Dimanche 6 octobre 2024.

La route des villages blancs

Rêve à Deux bien à l’abri à la marina de la Linea, on peut à nouveau se déguiser en touristes ordinaires et aller explorer un peu l’intérieur de cette Andalousie chargée d’histoire. La première idée était de pousser jusqu’à Grenade mais d’une part c’était un peu loin pour le kilométrage de la voiture de location et surtout nous n’étions pas sûrs de pouvoir rentrer dans Alhambra, le site internet officiel affichant complet jusqu’à la mi-novembre. Nous sommes donc partis pour la route dite des villages blancs qui serpente dans les montagnes au dessus de Gibraltar , et nous n’avons pas été déçu .

Première étape: Setenil de las Bodegas, situé environ150 km au nord de Cadix, ce sera la plus septentrionale de notre virée. Ce village troglodyte, au façades peintes en blanc, blotti sous de vertigineuses falaises en surplomb, tout au fond des gorges impressionnantes creusées par le río Guadalporcún. Le village est surmonté des ruines du château de Setenil une forteresse imprenable sous la domination musulmane, qui ne tomba qu’après 7 tentatives au main du duc de Cadix Rodrigo Ponce de León , le 21 septembre 1484. Nous parcourons les ruelles tortueuses et déjeunons paisiblement dans la fraîcheur relative d’une terrasse de taverne à l’ombre des falaises.

Les paysages desséchés d’Andalousie avec pour seule note de verdure ses champs d’oliviers à été décrits par maints poètes célèbres. Mais cet été a été ici encore plus chaud que d’habitude avec des températures jamais atteintes auparavant. Heureusement nous sommes tard dans la saison et il fait bon.

Deuxième étape: Zahara de la Sierra, village blanc et forteresse perchés au sommet d’un piton rocheux au centre du Parque Naturel de la Sierra de Grazalema au pied de la Sierra du Jaral.

Ici aussi les effets de la canicule sont bien visibles: on voit clairement que le niveau du lac de retenue en contre-bas de la ville est de plusieurs mètres en dessous de son niveau habituel.

La ville était à l’origine un avant-poste mauresque stratégiquement positionné entre Ronda et Séville. La forteresse est encore debout et nous bravons la pente pour l’escalader jusqu’au sommet de son donjon.

Le soir nous trouvons un petit hôtel sympa dans la rue principale du village. Dîner pour qu’une dizaine d’euros au resto d’en face (le tourisme hors saison à du bon). Nous nous autorisons une entorse flexitarienne pour goûter une spécialité de la région le Lagarto Iberico (littéralement lézard ibérique) mais après l’avoir dégustée, nous provoquons l’hilarité de la serveuse quand nous lui demandons si c’est vraiment la viande du reptile ou plus prosaïquement le nom d’un pièce particulière de cochon grillée au demeurant délicieuse.

Au matin nous reprenons la route en faisant une courte pose à Prado del Rey mais cette ville construite au 18ème siècle suivant un plan rectangulaire ne présente grand intérêt. Note positive pour les agriculteur du coin: il a plu ce matin. Nous poursuivons notre route et au détour d’une route principale pas loin de el Bosque nous tombons sur les Salinas de Iptuci (les salins d’Ipuci) accessibles par une courte piste peu visible. C’est un peu étrange de tomber sur un marais salant à plus de 100km de la mer mais la visite (gratuite) du site nous fera comprendre son fonctionnement.

Le site a été créé par les Phéniciens puis développé par les Romains. Les fouilles ont permis de comprendre qu’il y avait tout un village autour de ce site commercialement très important à l’époque. Le sel provient de dépôts géologiques très ancien profondément enfouis dans le sous-sol de la région. Les eaux d’infiltration se chargent en sel au contact de ces dépôts et remontent à la surface sous forme de sources chaudes. C’est l’une de ces sources qui alimente le marais salant d’Iptuci toujours en activités depuis plus de 30 siècles! Nous faisons provision de ce délicieux sel au comptoir.

Suite de ce voyage au prochain article

De Cartagène à Gibraltar

Après ces 6 jours bien rempli touristiquement, il est temps pour nous de reprendre la mer.

On aurait aimé refaire une escale à Almeria dont nous avions gardés de très bons souvenirs lors de notre premier passage en 2016 mais le Club Nautique ne reçoit plus de visiteurs et de toute façon il faut avancer. On compile les routages, on examine la possibilité de s’arrêter à Mostril (d’où il serait facile de faire un saut en bus à Grenade) ou encore à Véles-Malaga qui couperait le trajet en deux mais le risque d’y rester bloquer plusieurs jours par de forts vents contraires est trop grand alors que la météo semble nous proposer un créneau favorable pour descendre directement jusqu’à Gibraltar, profitons-en!

Bétail vivant (on pensait que c’était interdit en Europe) ou touristes de luxe, choisissez votre cabine avec vue sur mer

La mer est belle mais la petite brise déjà faible se meurt en fin d’après-midi. Pour ne pas faire de moteur pendant plusieurs heures, on s’arrête quelques heures à l’ancre dans le port d’Aguilas pour attendre que le vent du Nord Ouest se lève. A minuit il est là et on est repartis.

Mardi 29 Septembre 2025 en tout début d’après-midi nous sommes en vue du fameux rocher de Gibraltar. Pour nous c’est la deuxième fois mais c’est toujours aussi magique.

Du côté Ouest nous avons un vent de N-O stable d’une douzaine de nœuds et la mer qui va avec. De l’autre côté du rocher, ou se trouve la ville de Gibraltar, la mer est parfaitement plate mais des rafales a plus de 25nds tombent des falaises. il faut bien anticiper pour se faufiler entre les cargos au mouillage.

Vers 16:30 nous ancrons du côté Espagnol devant la plage de La Linea de la Conception avec une vue imprenable sur Le Rocher qui à la nuit tombée s’illumine de tous ses feux.

Mercredi 30 vers 09:00 nous levons l’ancre pour nous amarrer à la Marina Alcadeisa de la Linea. C’est une immense marina très bien équipée (sanitaires très propres avec machine à laver ) pour un prix tout à fait raisonnable(25 euro haute saison pour un 12 mètres). Une excellente base pour faire un peu de tourisme.

(La ville de La linéa n’est pas belle ,mais la marina est juste à côté du rocher de Gibraltar et on peut y aller à pieds.)

Les musées de Cartagène: Puniques, Romains et autres Vandales

Vous l’avez peut-être compris à la lecture de l’article précédent, nous sommes en pleines fêtes dite des Carthaginois (aussi appelé Puniques) et des Romains. Ces fêtes retracent ce qui est sans doute la page la plus importante de la ville de Cathagène allant de sa création en 227 AvJC, sous le nom de Qart Hadasht (Nouvelle Ville) le même que celui alors porté par leur patrie d’origine Carthage aujourd’hui sur la côte Tunisienne, par le prince Carthaginois Asturbal le Beau jusqu’à sa prise par les légions Romaines de Scipion l’Africain une petite vingtaine d’années plus tard.

L’importance stratégique de cette ville nichée sur une péninsule agrémentée de 5 collines était bien sûr liée à sa situation (théoriquement) facilement défendable et de son port bien abritée de tous les vents mais surtout et à ses mines d’argent, de plomb et même de fer qui faisait sa richesse.

Sous la domination Romaine puis Byzantine, elle connut une époque très florissante comme en témoignent les nombreux monuments dont les vestiges parsèment la ville.

Cette époque de gloire s’acheva quand elle fut saccagée par les Vandales et les Wisigoths en l’an 624. Sont histoire jusque là n’est pas sans rappeler celle d’Olbia en Sardaigne que nous avions visité il y a quelques mois.

Les barbares ont à leur tour été chassés par les Arabes mais  Carthagène avait déjà perdu beaucoup de son prestige et ses mines s’épuisant, elle tomba pratiquement dans l’oubli. C’est par son port que furent expulsés par la tristement célèbre Isabelle de Castille, les Juifs en 1492 puis les musulmans en 1610.

Carthagène ne retrouva un peu de sa gloire qu’au 18éme siècle quand Philippe II en fera l’une des bases navales les plus importantes d’Espagne, ce qu’elle est resté jusqu’à aujourd’hui. Ce sera la seule base à résister à Franco et la dernière ville à tomber au main de fascistes.

La vieille ville témoigne aujourd’hui de cet empilement de civilisation visible en couches successives dans son sous sol. Certains quartiers ont été bien rénovés et leurs monuments mis en valeur mais beaucoup semblent encore à l’abandon.

Pour l’explorer, nous avons sortis nos trottinettes et avec elles nous faisons de Kilomètres sans trop se fatiguer même si de temps en temps la pente de la montée nous oblige à mettre les 2 pieds à terre mais au moins nous n’avons pas le poids des sacs à dos .

Première vue insolite ces magnifiques fresques sur les murs du tunnel qui montent aux ruines.

Nous passons par l’amphithéâtre/arène qui est actuellement en restauration et qui n’est plus visitable actuellement . La porte de l’époque romaine de l’université reste debout devant son bâtiment moderne .

mais nous sommes mardi et les musées sont fermés , on poursuit donc jusqu’à la gare à l’architecture intéressante. Arrêt au Lidl du quartier pour se réapprovisionner.

Retour par les ruelles aux maisons parfois à demi effondrées et agrémentées de « street art » coloré. On admire le théâtre romain ou des fouilles sont encore en cours

Le lendemain matin c’est la visite du musée d’archéologie maritime tout à côté de la marina. La première partie décrit de façon très pédagogique les techniques employés par les archéologues pour rechercher les épaves antiques et autres trèsors, les analyser et les préserver. Dans la plupart des cas la meilleur façon de les conserver serait de les laisser à leur place sous la mer en créant tout au tour un sarcophage métallique les protégeant du pillage et de la dégradation. Les pièces exposées sont donc pour la plupart des reconstitutions parfaites.

L’après-midi c’est le musée de la muraille Punique et ses catacombes

Puis retour par un itinéraire moins touristique mais au murs tapissé de fresques consacrées à la lutte des femmes pour leur liberté, agrémenté de citations intéressantes: « le liberté s’apprend en l’exerçant » ou encore « Des pieds, pourquoi en voudrais-je, si j’ai des ailes pour voler ? » (Frida Kahlo).

Pause dans un bistro sympathique bientôt envahi de soldats Puniques, on n’a pas attendu que leurs ennemis romains arrivent!

La soirée se termine par un grand feux d’artifice (comme savent si-bien le faire les espagnols). Les fusées partent de la jetée à 2 pas du bateau, on est aux premières loges mais on est un peu sous le vent et Rêve à Deux se retrouve couvert de débris de pétards: un vrai bombardement mais fort heureusement sans dégâts.

Jeudi nous montons au Castillo de la Conception dont les murailles surplombent la ville et la baie. C’est la plus haute colline de Carthagène, la plus verdoyante aussi. Le château abrite un musée racontant l’histoire de la ville.

On redescend par le Théâtre Romain et les ruines de la cathédrale

Notre séjour à Carthagène s’achève. C’est un endroit très attachant surtout à cette époque ou il n’y a plus beaucoup de touristes et la température est agréable (dans les 25°C ) , il y a quelques semaines c’était l’un des endroits les plus chaud d’Europe avec des températures dépassant les 40°C. Mais pour passer le détroit de Gibraltar avant que les forts vents d’Ouest de l’automne ne s’établissent, il faut continuer à avancer.

De Port Saint Louis à Carthagéne

Mercredi 18/09/2024 vers 9:30 , une semaine après notre retour à bord, Rêve à Deux est sous la grue et une demi heure plus tard nous sommes non seulement à l’eau mais déjà en route, cap au large. Il faut vous expliquer que très tard hier soir nous avons eu une chance extraordinaire. Le vent c’est apaisé complètement. Il n’y avait plus un souffle sur chantier et l’air était très sec, des conditions idéales pour hisser tranquillement les voiles d’avant et les enrouler prêtes à servir et comme tout le reste était paré pour la navigation, aucune raison de rester traîner le long d’un quai.

Les conditions sont bonnes, le mistral des jours précédents n’est plus qu’un mauvais souvenir (pas si mauvais que çà en fait, il nous a permis de ne pas être dévoré par les moustiques et autres nonos qui nous avaient bien pourri la vie et qui se sont bien régalé à nos dépend lors de notre passage en juin).

Une fois sortis du golfe de Fos plusieurs options s’offrent à nous : courte navigation jusqu’à un des ports du Golfe du Lion, escale aux Baléares ou grand saut direct vers le sud de l’Espagne. C’est cette dernière qui nous semble la plus raisonnable. On a déjà perdu plusieurs jours à cause du Mistral, qui menace, d’ailleurs, de revenir d’ici quelques jours avec sa copine la Tramontane, donc il est temps de quitter la région, quant aux Baléares une période d’orages assez violents est prévue pour cette fin de semaine mais on devrait pouvoir passer avant quitte à appuyer un peu au moteur car peu de vent est prévu donc cap au sud…

Le lendemain vers 11:00, alors que nous sommes en vue du fameux cap Creu, pour la première fois dans ce voyage, nous recoupons notre route : un tour du monde est bouclé ! Nous étions passés à cet endroit précis le 9 juillet 2016, partis de Gruissan, où nous avions acheté Rêve à Deux, nous faisions route vers Majorque, première escale de notre convoyage vers les Sables d’Olonne. Huit ans, deux mois, neuf jours, 23 heures et 44 300 milles plus tard, Rêve à Deux et son équipage frétillent de plaisir en se remémorant tous ces moments de pur bonheur.

Samedi matin au lever du jour, nous sommes au milieu du Canal d’Ibiza, à mi-chemin entre formentera et le continent. Les orages sont déjà bien visible tant au large que sur la terre. On passe rapidement en essuyant juste un grain de pluie et quelques éclairs.

Dimanche 22/09/2024 en fin de matinée nous arrivons à Catagène. Nous avons choisi d’accoster au Club Real Regata de Cartagena bien plus accueillant et meilleur marché que la marina voisine. Contactés par téléphone en arrivant dans la baie, ils nous confirment qu’ils ont bien une place pour nous. L’entrée est pittoresque, la ville semble en fête avec une foule de nageurs prêts à plonger dans les eaux du port. Le marinero est là sur le ponton pour nous indiquer notre place et prendre nos amarres : Vive l’Espagne! Le personnel est accueillant et les commodités bien dans l’esprit club de voile sympathique. Il y a une piscine d’eau de mer très agréable (pas de plage à proximité) d’où on regarde avec nostalgie les gamins du club ranger leur matériel à la fin de la régate d’Optimist. Seul bémol, nous sommes sans doute au gabarit maximum pour les pontons (amarrage à l’arrière, 2 pendilles à l’avant) çà rentre un peu au chausse pied, d’ailleurs le lendemain le bateau voisin sorti pour la journée nous laissera une belle égratignure en rentrant sans doute un peu vite.

En fin de journée nous allons nous détendre en ville et manger un morceau dans les rues piétonnes. C’est la fête en ville, il y a des légionnaires romains et des soldats puniques un peu partout. Super ambiance et température estivale. C’est très dépaysant (non c’est pas des paysans, c’est des soldats !)

De retour au bateau (Arles et la Camargue)

Mardi 10 septembre 2024, c’est la date qu’on s’est fixé pour retrouver notre Rêve à Deux et le remettre à l’eau après notre pause estivale.

Nous étions rapidement passés en voiture fin Juin pour débarrasser du matériel et des effets dont nous n’avons plus besoin à bord, faire quelques travaux d’entretient courant, remplacer les profils de l’enrouleur de trinquette et échanger les batteries plomb/gel pour des lithium-fer-phosphate : bénéfice 150 kg de poids en moins et 100 A/H effectivement disponible en plus.

Mais malgré cela il reste encore pas mal de petites choses à faire avant de reprendre la mer dont notamment, changer les roulements de la barre à roue, monter le système Starlink (même si l’idée d’enrichir Elon Musk et d’utiliser sa myriade de satellites polluant le ciel nous révulse mais quand on compare avec l’Iridium Go que nous utilisions jusqu’à présent il n’y a pas photo : investissement matériel et abonnement mensuel plus de 3 fois moins cher et bande passante de 90Mb/s contre moins de 10kb/s (soit presque cent mille fois plus rapide)

Mais surtout il faut faire expertiser Rêve à Deux afin de mettre à jour sa valeur assurée. Pas la peine, en effet, de payer une une prime d’assurance très chère pour le bateau si sa valeur vénale n’est plus reconnue par l’assureur et ce genre d’expertise est très difficile à réaliser quand on est hors de France. Bonne nouvelle : les conclusions de l’expert nous donnent une valeur supérieure de plus de 10 % celle expertisée lors de l’achat en 2016 malgré plus de 50 000 milles parcourus depuis. Une bonne reconnaissance de tous les investissements et modifications ainsi que de l’entretien préventif que nous avons réalisés.

On ne pourra donc pas mettre à l’eau tout de suite et çà tombe bien car le mistral souffle très fort au moins jusqu’au milieu de la semaine prochaine. On a donc le temps de faire tout çà tout en gardant quelques demi-journées libres pour faire un peu de tourisme. Le port à sec est sans doute l’un des endroits les meilleurs marchés de France pour hiverner (ou dans notre cas éténer) par contre c’est très loin de tout et donc quasiment invivable sans un véhicule. Nous avions donc pris une voiture de location à la gare lors de notre arrivée à Arles.

Au programme ballades dans les rizières suivi dimanche d’une petite incursion de l’autre côté du Rhône (en prenant le bac) pour aller voir le parc naturel de la Camargue, ses étangs et leurs célèbres flamands roses et ses canaux aux milliers d’oiseaux ; on essaie pousser jusqu’à la mer et le phare de Gacholle mais l’état du chemin ne permet pas d’y accéder avec une voiture normale et le fort mistral qui souffle rend le trajet à pied assez pénible. Mais on profite tout de même de la vue et au retour, détour par l’étang de Vacarés puis les Salins du Midi à Salin Giraud dont les marais salants s’étendent sur des centaines d’hectares .

Journée courses à Istres le lendemain. Entre temps la météo confirme un bon (mais court) créneau pour partir mercredi 18 on réserve donc le travlift pour nous mettre à l’eau en tout début de matinée.

Mardi il nous reste encore assez de temps pour visiter la vieille ville d’Arles, ses arènes romaines et ses ruelles typiques avant de rendre la voiture et de rentrer au bateau en bus et en trottinette. Demain c’est le départ !

Marseille

Lundi 20 mai, du vent fort de secteur Ouest est prévu pour les prochain jours. Notre idée était d’aller au vieux port de Marseille dont nous avions gardé un souvenir inoubliable depuis notre participation à la SNIM 1977. Mais un appel à la capitainerie nous informe malheureusement qu’il n’y a aucune place disponible et nous conseille la marina du Frioul qui s’avérera une très bonne idée.

Pour l’instant il n’y a pas de vent et le port est presque vide. Heureusement parce que l’amarrage n’est pas des plus facile. Les bouées sont très loin du quai et mouillées très courtes (orin à pic sur le corps mort). Mais une fois les amarres en place, c’est un très bon port, bien protégé de tous les vents et de la houle du large et à 30’ du centre ville de Marseille grâce à la navette qui part toutes les 45’ de 07:00 à 21:00 (tarif : 11,10 Euros aller et retour). Là, nous y passerons 3 nuits. Le reste de la journée est utilisé à commencer la préparation du bateau pour la mise à sec à la fin de la semaine et grimper au mat pour inspecter le gréement suivi d’une belle promenade sur les sentiers de l’île Ratonneau.

Mardi nous allons en ville. Ballade sur le Vieux Port, c’est malheureusement le jour de fermeture hebdomadaire du Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée

mais le Mémorial des Déportations de la Ville de Marseille est ouvert. Découvrir l’histoire atroce de cette période noire permet de mieux comprendre le Marseille actuel.


Déjeuner dans un resto sympa du quartier du Panier avant de prendre le bus pour monter à la Bonne Mère. La vue de là haut est toujours aussi magique. On redescend à pied en flânant par les ruelles du quartier St Victor et visitons une galerie de peinture dans un vieil immeuble Cours d’Estienne-d’Orves. On passe faire quelques courses dans une supérette du quartier (au Frioul il n’y a rien…) et nous rentrons au Vieux Port par la Canebière.

Il est déjà temps de reprendre la navette pour rentrer. Le vent souffle et la mer est forte, la vedette est obligé de beaucoup ralentir pour ne pas tremper les passagers.

Mercredi nous continuons le rangement (nettoyer l’intérieur, dégréer les écoutes de spi, retenue de bôme et tout ce qui ne va pas servir demain pour tirer des bords vers Port St Louis (vent d’Est léger prévu) et finissons la journée par une belle promenade sur les sentiers de l’île Pommègue .

Jeudi matin, le temps est superbe, un douzaine de nœuds d’Ouest et la mer c’est bien calmée, en début d’après midi nous pénétrons dans le golfe de Fos entre 2 pétroliers. Il faut bien respecter le balisage pour contourner le banc de sable du They de la Gracieuse qui s’est visiblement beaucoup étendu vers le Nord Est depuis la dernière mise à jour de que notre cartographie (2021) et l’épave d’un voilier dont la coque est déjà à moitié enfouie dans le sable est là pour en témoigner. Nous pénétrons dans le canal Saint Louis et venant nous amarrer devant le chantier Port Navy Service à couple d’un joli Trimaran. Il nous reste juste à dégréer les voiles pour être prêts pour la mise à sec demain matin.

Samedi on est sous le travlift vers 14:00 et en milieu d’après midi nous sommes bien calés sur un ber au milieu du parc ouest de cet immense port à sec. Nous allons laisser Rêve à Deux ici jusqu’à la mi-Septembre mais nous prévoyons de revenir en voiture avant la fin Juin pour évacuer les objets et vêtement qui se sont accumulés à bord depuis notre départ, ramener du matériel de remplacement et effectuer quelques réparations. En attendant il nous faut trouver un moyen de transport pour rentrer à la maison. Il y a bien des vols « low cost » de Marignane à Tours pour 30 euros, mais le bilan carbone de l’avion est trop mauvais pour notre karma, par le train c’est difficile de faire le parcours dans la journée à moins de vouloir payer un billet à 200 euros avec changement de gare à Paris, alors on essaie le co-voiturage Bla-bla Car et çà se passe super bien. Partis vers 07:00 de port St Louis, nous sommes de retour chez nous dans notre Touraine profonde vers 19:00 .

Cap sur les calanques et l’île de Riou

On a prévu de mettre à sec pour la saison estivale à Port Saint Louis du Rhône le 24. Il nous reste donc une semaine de navigation. Mais le début de la semaine prochaine risque d’être très ventée surtout sur l’Est de la zone. Si nous voulons continuer à ne pas nous presser, il nous faut continuer à gagner dans l’ouest.

Le premier saut de puce nous amène à Bandol, pas forcément le mouillage de rêve mais pas désagréable non plus et en tous cas, suffisamment protégé de la petite houle qui c’est levée après la traversée de la rade de Toulon.

Dimanche matin nous décollons de bonne heure et mettons le cap sur les fameuses calanques qui font la réputation de cette portion de côte entre Cassis et Marseille. On en profite pour faire une petite parenthèse sur la réglementation du parc marin. C’est un écosystème unique dans un cadre magnifique qu’il faut bien évidemment protéger et sauvegarder pour les générations futures et pour ce faire mettre en place une réglementation stricte. Mais quand le document sensé expliquer au grand public les règles de mouillage dans cette zone commence par « 49 mesures concrètes » on se pose la question bien française : pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Peu de corps morts ont pour l’instant été mis en place et les zones où l’ancrage est encore utilisé sont saturées où complètement impraticable car la grande profondeur et la place disponible pour éviter ne sont pas compatibles. On fait le tour de Morgiou et Sormiou en rasant la côte pour admirer les falaises puis on met le cap sur l’île de Riou.

On jette l’ancre à l’intérieur de la limite autorisée sur une belle plaque de sable blanc sans posidonie, mais le vent venant de l’île, quand la chaîne se tend, on se retrouve hors limite de quelques mètres. Bon ! Pour une bonne baignade et un déjeuner rapide çà devrait le faire. Mais à peine fini la dernière bouchée, on aperçoit la vedette des gendarmes qui contrôle les bateaux un peu plus loin. On ne va pas tenter le diable, on s’éclipse discrètement et on se fait un tour de cette merveilleuse île en passant à quelques mètres de ses roches au formes tourmentées.

Où va t’on passer la nuit ? Vu le nombre de bateaux qui rentre, le lundi de Pentecôte ne doit pas être férié pour tout le monde. Le passage de l’île Maire à des allures d’autoroute à l’heure de pointe… On essaie les anses de Mongenet et de la Maronaise où il n’y a personne mais on comprend vite pourquoi : la petite brise de Sud Est d’à peine 10 nds qui souffle au large se transforme en rafales à plus de 25 nds de ce côté du cap Croisette. On poursuit jusqu’au Frioul où il y à encore beaucoup de monde mais les mouillages de la côte Est commencent à se vider. On trouve finalement suffisamment de place pour ancrer dans l’anse de Port de Banc.