Vous l’avez peut-être compris à la lecture de l’article précédent, nous sommes en pleines fêtes dite des Carthaginois (aussi appelé Puniques) et des Romains. Ces fêtes retracent ce qui est sans doute la page la plus importante de la ville de Cathagène allant de sa création en 227 AvJC, sous le nom de Qart Hadasht (Nouvelle Ville) le même que celui alors porté par leur patrie d’origine Carthage aujourd’hui sur la côte Tunisienne, par le prince Carthaginois Asturbal le Beau jusqu’à sa prise par les légions Romaines de Scipion l’Africain une petite vingtaine d’années plus tard.
L’importance stratégique de cette ville nichée sur une péninsule agrémentée de 5 collines était bien sûr liée à sa situation (théoriquement) facilement défendable et de son port bien abritée de tous les vents mais surtout et à ses mines d’argent, de plomb et même de fer qui faisait sa richesse.
Sous la domination Romaine puis Byzantine, elle connut une époque très florissante comme en témoignent les nombreux monuments dont les vestiges parsèment la ville.
Cette époque de gloire s’acheva quand elle fut saccagée par les Vandales et les Wisigoths en l’an 624. Sont histoire jusque là n’est pas sans rappeler celle d’Olbia en Sardaigne que nous avions visité il y a quelques mois.
Les barbares ont à leur tour été chassés par les Arabes mais Carthagène avait déjà perdu beaucoup de son prestige et ses mines s’épuisant, elle tomba pratiquement dans l’oubli. C’est par son port que furent expulsés par la tristement célèbre Isabelle de Castille, les Juifs en 1492 puis les musulmans en 1610.
Carthagène ne retrouva un peu de sa gloire qu’au 18éme siècle quand Philippe II en fera l’une des bases navales les plus importantes d’Espagne, ce qu’elle est resté jusqu’à aujourd’hui. Ce sera la seule base à résister à Franco et la dernière ville à tomber au main de fascistes.
La vieille ville témoigne aujourd’hui de cet empilement de civilisation visible en couches successives dans son sous sol. Certains quartiers ont été bien rénovés et leurs monuments mis en valeur mais beaucoup semblent encore à l’abandon.
Pour l’explorer, nous avons sortis nos trottinettes et avec elles nous faisons de Kilomètres sans trop se fatiguer même si de temps en temps la pente de la montée nous oblige à mettre les 2 pieds à terre mais au moins nous n’avons pas le poids des sacs à dos .
Première vue insolite ces magnifiques fresques sur les murs du tunnel qui montent aux ruines.
Nous passons par l’amphithéâtre/arène qui est actuellement en restauration et qui n’est plus visitable actuellement . La porte de l’époque romaine de l’université reste debout devant son bâtiment moderne .
mais nous sommes mardi et les musées sont fermés , on poursuit donc jusqu’à la gare à l’architecture intéressante. Arrêt au Lidl du quartier pour se réapprovisionner.
Retour par les ruelles aux maisons parfois à demi effondrées et agrémentées de « street art » coloré. On admire le théâtre romain ou des fouilles sont encore en cours
Le lendemain matin c’est la visite du musée d’archéologie maritime tout à côté de la marina. La première partie décrit de façon très pédagogique les techniques employés par les archéologues pour rechercher les épaves antiques et autres trèsors, les analyser et les préserver. Dans la plupart des cas la meilleur façon de les conserver serait de les laisser à leur place sous la mer en créant tout au tour un sarcophage métallique les protégeant du pillage et de la dégradation. Les pièces exposées sont donc pour la plupart des reconstitutions parfaites.
L’après-midi c’est le musée de la muraille Punique et ses catacombes
Puis retour par un itinéraire moins touristique mais au murs tapissé de fresques consacrées à la lutte des femmes pour leur liberté, agrémenté de citations intéressantes: « le liberté s’apprend en l’exerçant » ou encore « Des pieds, pourquoi en voudrais-je, si j’ai des ailes pour voler ? » (Frida Kahlo).
Pause dans un bistro sympathique bientôt envahi de soldats Puniques, on n’a pas attendu que leurs ennemis romains arrivent!
La soirée se termine par un grand feux d’artifice (comme savent si-bien le faire les espagnols). Les fusées partent de la jetée à 2 pas du bateau, on est aux premières loges mais on est un peu sous le vent et Rêve à Deux se retrouve couvert de débris de pétards: un vrai bombardement mais fort heureusement sans dégâts.
Jeudi nous montons au Castillo de la Conception dont les murailles surplombent la ville et la baie. C’est la plus haute colline de Carthagène, la plus verdoyante aussi. Le château abrite un musée racontant l’histoire de la ville.
On redescend par le Théâtre Romain et les ruines de la cathédrale
Notre séjour à Carthagène s’achève. C’est un endroit très attachant surtout à cette époque ou il n’y a plus beaucoup de touristes et la température est agréable (dans les 25°C ) , il y a quelques semaines c’était l’un des endroits les plus chaud d’Europe avec des températures dépassant les 40°C. Mais pour passer le détroit de Gibraltar avant que les forts vents d’Ouest de l’automne ne s’établissent, il faut continuer à avancer.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.