Mardi 11 septembre :
Se préparer à partir pour plusieurs jours de mer cela nous prend du temps, rien n’est négligé la météo est reprise, les instruments sont en place, les tauds sont retirés, la drisse de GV mise prête à être hissée et surtout à l’interieur du bateau tout est rangé à sa places. (mais ça tu la déjà écrit je crois !J) Départ de Salvator de Bahia à 11heure, le temps de sortir, ranger les pare-battages et les bouts d’amarrage, mettre les voiles et être devant la bouée de chenal il est déjà 11h 45. On est pas des rapides quant même…
La mer à la sortie de la baie est mieux que lorsque nous sommes arrivés mais il y a quand même une houle croisée et cela fait quinze jours que nous n’avons pas été remué çà se ressent. Nous prenons juste une petite collation pour remettre les estomacs en place, Après quelques heures de mer on s’est ré-habitué et nous sortons enfin la langouste, que j’avais cuite au port, accompagné avec une petite salade. La mer se range progressivement et devient plus plate. Nous sortons le spi pour quelque heure avant la tombée de la nuit. Nous sommes heureux de reprendre le large surtout avec ces conditions de mer. Toute la nuit le vent reste à peut près stable et nous glissons entre 6 et 8 nœuds.
Mercredi 12 septembre :
Le vent faiblit en début de matinée. Moins de 5 nœuds de vent cela ne suffit pas à Rêve à Deux pour avancer sans que les voiles ne battent continuellement. Pour appuyer les voiles nous mettons le moteur au ralenti. J’en profite pour mettre une ligne de pêche et je suis presque tout suite récompensée, un beau thon s’accroche, les repas pour les prochains jours sont assurés … J Quant j’ai maman au téléphone le soir, elle me félicite de cette pêche miraculeuse. Elle m’annonce qu’elle va de mieux en mieux et qu’elle peut sortir demain de l’hôpital pour une maison de repos à Azay le Rideau.
Heureusement que nous nous sommes bien reposé toute la journée car la nuit va être rude. A peine la nuit tombée, de petites lumières apparaissent partout sur la mer. Cette fois-ci, les pêcheurs ne sont pas loin et ils sont nombreux . Les bateaux sont de petites embarcations en bois et ils n’ont pas forcément des éclairages réglementaires juste un feu blanc à l’arrière pour le travaille ce qui les empêche de nous voir. Même le radar ne les localise pas où très mal et lorsqu’il ne sont plus qu’à quelques centaine de mètres de nous. A nous de les éviter, il va falloir être très vigilent. Toute les heures nous nous relayons pour scruter la mer, nous sommes soulagés quand le jour se lève enfin!
Une baleine ! je viens de voir une baleine ! Ce n’est pas son souffle habituel que j’ai vu mais sa queue sortir de l’eau, très haut, à la vertical. Le temps de sortir l’appareil nous avons beaucoup avancé mais on la voit toujours qui continue à battre l’eau rageusement avec sa queue. Heureusement qu’on est pas tout près, c’est vraiment dangereux ! Ce comportement semble insolite pour des animaux habituellement plutôt nonchalants… C’était bien indiqué sur le guide du Brésil que nous étions dans la période où les baleines venaient dans cette région pour se reproduire mais nous pensions pas en voir si près de la côte (et de nous). En regardant la mer nous en apercevons d’autres spécimens qui progressent deux par deux nageoire dans la nageoire. Mais ce n’est pas deux mais dix ou quinze que nous apercevons. Deux d’entre elles sont là juste a quelques mètres devant notre étrave. Domi a le réflexe de lofer de trente degrés pour éviter la collision. Incroyable on est subjugué par une telle concentration de cétacés. Il faut être très vigilent, heureusement que nous sommes en plein jour ! Nous comprenons mieux ce que le guide voulait dire par « période de reproduction », c’est bien la première étape de cette reproduction qui se déroule sous nos yeux . De plus ce ne sont pas de petits cétacés mais des énormes bêtes plus grandes que notre bateau. Pendant trois heures nous voyons ces animaux tout autour de nous dans cette zone pourtant peu profonde (seulement entre 30 et 15 mètres d’eau) .
Nous arrivons à la première passe qui se trouve au nord entre les bancs de corail « Parcel Das Paredes » et la terre. Sur le livre des points gps sont notés et nous suivons aussi sur la carte scrupuleusement car ici rien n’est visible, tout est à fleur d’eau même la terre pourtant à moins de 10 miles et quasiment invisible car tellement basse. Un cargo nous montre le chemin en passant juste devant nous,super. La mer ici est plate ,nous sommes à l’abri de ces récifs et nous approchons du chenal d’entrée . On est juste à marée basse et et comme c’est un fort coefficient et que la carte indique à peine 3 mètres, nous attendons une heure pour être sûrs d’avoir assez d’eau . En fait le chenal est parfaitement balisé et récemment dragué : entre les bouées il y a 5mètre 40 partout quand nous passons. Nous aurions pu passer sans attendre mais on est prudent et on craint toujours de s’échouer. L’alignement est visible à terre mais le chenal zigzague et nous préférons rester entre les bouées où la hauteur d’eau reste stable .
Voilà nous sommes dans la rivière où plus rien peut nous arriver , un bon abri contre tous les vents et le mauvais temps .
écrit par Anne et Domi