La baie de tous les Saints

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Cela fait 5 jours que nous sommes au port et nous avons de nouveau la bougeotte, cette baie derrière nous, nous attire. On se renseigne bien pour savoir où on peut aller ou pas. La seule restriction c’est le Rio Paraguaçu et particulièrement la petite ville de Marogogipe. C’est paraît-il très joli et très traditionnel mais il y a eu récemment quelques attaques de touristes sur lesquelles la police locale ferme les yeux. Ils seraient paraît-il corrompu et de mèche avec les brigands. A part cet endroit, il n’y a aucun risque sur toute la baie.IMG_1271

L’immense Baie de tous les Saints s’ouvre à nous. De nombreux cargos de tous types et de toutes provenance sont mouillés devant la ville en attente de chargement ou de déchargement. Pour la première nuit, nous avons porté notre choix sur un petit mouillage parfaitement à l’abri de tous les vents et au nom évocateur : Bom Jésus.

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Pour cela nous devons contourner l’île des Frères (Ilha do Frades), passer devant une raffinerie de pétrole (Ilha Madre de Dios : on reste dans l’ambiance) et embouquer un chenal étroit pour nous faufiler entre les mangroves en faisant bien attention d’éviter les bancs de sables et les récifs semi submergés. Les cartes de la marine brésilienne, fort heureusement, sont précises et le sondeur nous guide dans ces couloirs étroits. Le mouillage à un charme fou : un lagon isolé dans la mangrove.

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Un hotel de luxe qui n’est pas en activité a monté des petits bingalos bien intégrés dans le paysage face nous. De l’autre côté un petit village de pêcheur, il est sur une autre île. Nous sommes entourés de petits îlots qui découvrent à marée base. Derrière les mangroves c’est la forêt vierge tropicale avec ses grands arbres enchevêtrés qui donne à l’endroit un petit parfum Amazonien. C’est juste splendide, quelques barques de pêcheurs passent en nous souhaitant le bonjour et la nuit tombe en nous laissant le calme sous le ciel scintillant de mille étoiles.

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Pour dormir nous rangeons tout ce qu’il peut attirer l’attention et nous nous enfermons dans le bateau comme il le recommande dans le livre. Dans ce havre de paix nous resterons deux nuits. Le matin de bonne heure on se baigne, l’eau n’est pas limpide, on est au fond de la baie (imaginez une sorte de golfe du Morbihan tropical), elle a beaucoup d’alluvions en suspension mais elle nous rafraîchit un peu après la nuit chaude. Le matin nous en profitons pour bricoler dans le bateau (si l’on pense que le bateau il n’y a rien à faire, on se trompe), là je nettoies les fonds et fais l’inventaire de la nourriture qu’il nous reste. Domi avait fait taillé une pièce pour renforcer la fixation de la rotule supérieure du safran et profite de cet endroit sans remous pour la mettre en place. En début d’après-midi après le coup de fil à maman (qui a été opéré le matin) nous partons en canoé dans les mangroves aux allentours.

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Nous glissons le plus silencieusement pour ne pas effrayer les échassiers qui se gavent des vers et de crustacés vivant dans la vase au pied des arbustes. Nous trouvons un passage de plus en plus étroit qui nous fait un canal à travers la mangrove.

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Finalement nous arrivons à un barrage qui nous empêche d’aller plus loin. De tous façon la nuit tombe et nous devons faire demi tour.

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Le lendemain après un bon petit déjeuner nous levons l’ancre pour remonter l’île de Maria Guarda et mouiller devant l’île de Bimbarras. C’est une île privée mais c’est aussi un parc naturel abritant des espèces d’oiseaux protégées. Nous avions lu sur notre guide qu’il suffisait de demander la permission au gardien pour pouvoir la visiter mais malheureusement, cette fois-ci, il ne veut rien savoir. Alors nous nous rabattons sur Maria Guarda et son village de pêcheurs.

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La moitié des maisons est en construction où ne sont pas terminées. Nous traversons le village pour rentrer dans la forêt. On entend une multitude d’oiseaux sans pour autant les voir tellement les arbres sont hauts .A peine sommes nous à l’intérieur que nous sommes attaqués par des petits insectes qui font de nous leur repas préféré aussi on n’insiste pas et nous faisons demi-tour.

 

De retour au village nous pouvons acheter du pain à un marchant en vélo. Des femmes nous proposent un kilo de crabe cuit qu’elles viennent de décortiquer pour quelques reals. Nous acceptons avec empressement. Sauvés ! Nous avons notre repas du soir. De retour au bateau nous préparons un ragout de crabes et c’est sous un ciel étoilé que nous le dégustons accompagnés de pattes noires, un vrais régal. Bon, vingt heures trente il est l’heure d’aller se coucher, demain nous bougeons de nouveau.

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Départ matinal, nous faisons un premier arrêt sur la côte ouest de Ilhas das Vacas, une grande île boisée inhabitée pour aller nous promener sur la plage et essayer à nouveau de pénétrer un peu la forêt (sans plus de succès que la veille J) Déjeuner rapide au mouillage (encore du crabe J) puis nous mettons le cap sur Itaparica. C’est une petite station Balnéaire qui se trouve de l’autre côté de la baie, juste en face de Salvador. Au milieu de la baie nous contournons un énorme méthanier (transporteur de Gaz) amarré à une plate forme. Le vent est assez fort est nous devons prendre un ris dans la GV. Çà file et nous arrivons tôt au port aussi il y a le choix de la place sur ponton. Très vite les autres places sont prises, (pas difficile, il n’y a que cinq places). Le soir en allant nous promener dans le village nous apprenons par une famille qui parle le Français que c’est férié le lendemain, on est vendredi avec le week-end cela fait trois jours, alors c’est la fête ! A côté de la marina, il y a une fontaine d’eau minérale où les gens viennent remplir leurs bombonnes. Le matin nous allons faire nos courses, fruits, légumes, dans une petite épicerie et aussi à la pharmacie car Domi a un début de panaris sur la main, rien de grave mais la bétadine ne suffit pas, il lui faut un antiseptique antibio. Nous finissons par la visite du centre ville qui est sympa Nous retrouvons les vieilles maisons au style colonial peintent de couleur pastel. Ici tu dois vivre un pinceau à la main sinon très vite les murs noircissent et la mousse prend le dessus, l’humidité est partout et il faut être vigilent. Beaucoup de maison sont abimées par les moisissures, pourtant les intérieurs ont l’air soignés.

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Le soir c’est la fête sur les grosses vedettes et le voilier de 17 mètres à côté de nous. Musique a fond (plutôt bonne, pas de la techno : on sait vivre chez les riches brésiliens), barbecue sur le ponton et ils passent de bateau en bateau un verre de cocktail à la main, on se demande comment ça va se terminer mais non, sagement vers 10 heure le port se calme et l’on entend encore quelques musiques tard dans la nuit mais rien qui puisse troubler notre sommeil. Le lendemain réveil à la première heure, il fait un temps de cochon, il pleut des cordes, le ciel est chargé et un fort vent de sud-est souffle dans le port levant un clapot très inconfortable à marée haute, heureusement la mer redescend vite et nous sommes de nouveau à l’abri. Nous avons prévu d’aller plus loin dans la rivière. Nous profitons d’une accalmie pour mettre les voiles. Ainsi nous retrouvons le calme et glissons sous foc seul dans le chenal principal. La rivière (en fait un long bras de mer séparant l’île d’Itaparica du continent) se rétrécit et l’on aperçoit dans le fond le pont que nous ne pouvons pas passer (pas assez de tirant d’air) mais ce n’était pas notre but : nous sommes venu là pour voir une petite cascade.

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Nous mouillons juste en face, mais le temps que nous gonflions le canoé pour aller à terre, vingt personnes avec musique et barbecue débarquent d’un bateau de promenade. Entre temps le vent c’est renforcé et opposé au courant nous pousse sur notre chaîne, ce n’est pas tenable. Il nous faut mouiller avant arrière. C’est une manœuvre fastidieuse : sortir la nouvelle ancre, sortir les outils et la monter, chercher le bout plombé équiper le tout à l’arrière . Finalement nous décidons de le faire mais un peu plus loin dans la rivière là où elle est plus large et où l’on a plus de place. Du premier coup nous réussissons, et c’est une bonne chose car le soleil est déjà bien bas à l’horizon. Le tour de canoé ce sera pour demain. C’est vers 9 heure 30 que nous éteignons les lumières, pour nous mettre au lit (pas de ciel étoilé ce soir, il pleut des cordes).

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IL est 6 heure quant nous sommes réveillés par quelque chose qui tape sur la coque du bateau. On sort prudemment : personne en vue, on fait le tour toujours rien. Bon, je vais me baigner et ma douche ensuite, puis le petit déjeuné et là sous nos yeux un piquet dépasse de quelques centimètres de la surface de l’eau, et un autre un peu plus loin, mince alors ! !on est entouré de piquets. Bizarre, nous n’avons rien vu hier en mouillant et le bateau ne c’est pas déplacé d’un cm. Mais nous étions à marée haute et la elle est basse ce qui explique que les piquets soient maintenant visibles. Bon ! il faut partir sans laisser nos chaînes et nos ancres dans ces piquets. Tranquillement on relève les deux ancres et nous repartons.sans rien accrocher, ouf ! Nous qui pensions recommander cet endroit comme un bon mouillage c’est raté.

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Nous revenons sur la cascade mais cette fois-ci c’est deux voiliers qui nous grattent la place, tant-pis nous y allons quant même. Pendant que les autres profitent de la cascade nous faisons une ballade sur la grève il est 10 heure du matin il fait frais et nous sommes surpris par une grosse averse mais se n’est pas grave ici l’eau qui tombe du ciel est chaude et cinq minutes plus tard nous sommes secs. En revenant nous avons la cascade pour nous tout seul … De retour au bateau nous levons l’ancre tout de suite, nous avons du chemin à faire jusqu’à Salvador et nous voulons arriver avant la nuit. La ballade dans la baie est terminée. Demain il nous faut faire les courses et les formalités de sortie, avant de repartir plus au sud. Au revoir Salvador de Bahia et sa baie de tous les Saints.

 

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écrit par Anne et relu par Domi

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