Lundi 24 Septembre :
C’est notre jour de repos, nous nous levons tard il est 11 heure mais bien reposé (je vous rappelle que nous sommes arrivé à 6 heures du matin :J), l’anse est très calme, il n’y a pas une ride sur l’eau. Deux petits restaurants se font concurrence sur la plage mais, pour l’instant, il n’y a pas un client. Nous en profitons pour prendre notre bain de mer. L’eau n’est pas très chaude (24°) mais elle a le mérite d ‘être claire. L’après-midi Cinq bateaux de touristes et des tas de petites vedettes arrivent dans l’anse, il y a du monde sur la plage (NDT : peut être une vingtaine de personnes J) et ça nous donne pas envie de descendre à terre. En fin de soiré lorsque tout ce petit monde est reparti, nous gonflons le canoé pour faire une première reconnaissance de l’île qui se résumera à une ballade d’un bout à l’autre des deux plages. De retour au bateau nous ne tardons pas à manger et à nous mettre au lit. On se promet demain une bonne rando avant l’arrivée des touristes.
Après un bain matinal, et un bon petit déjeuner nous nous préparons pour notre randonnée. Il est 9 heures quand nous débarquons sur la plage avec nos chaussures de marche. Nous prenons le sentier qui mène à la plage de Lopes Mendes de l’autre côté de l’île côté océan. Cette plage a été cotée comme étant la plus belle plage de l’Amérique du sud et la 13 ème plus belle plage du monde. Il ne fallait pas manquer cela…
Nous découvrons en effet un endroit digne de ce classement. Et en plus elle est déserte.
Nous marchons sur environ 3 km de plage avec un paysage à couper le souffle, d’un côté le bleu de l’océan et les vagues venant se briser sur le sable doré et de l’autre la jungle impénétrable avec en arrière plan la montagne (l’île est très escarpée : le sommet le plus haut culmine à plus de 1000 m) couverte de tous cette forêt primitive : la Mata Atlantica (la forêt originelle de la côte brésilienne préservée intacte sur Ilha Grande), une forêt comme jamais je n’en avais vu auparavant avec une variété d’arbre hors du commun. Bien sûr il y a des cocotiers, des bananiers, des noix du Brésil, des bambous géants, des orchidées mais aussi des dizaines d’essences inconnues et dans tous çà des milliers d’oiseaux qui gazouillent. Leur chant et le bruit des vagues s’éclatant sur la plage emplit l’espace. Nous rentrons par une vallée marécageuse en passant dans un chemin tracé par les gardes forestiers.
Apparemment dans l’île il y a aussi des crocodiles et des pancartes nous indiquent là où il faut faire particulièrement attention. Mais non nous n’en voyons pas et nous ne sommes pas déçu pour autant. Après trois heures de marche nous voici de retour au bateau affamé et heureux par cette première découverte de l’île.
L’après-midi se passe à planifier la suite de notre parcours et nous savons maintenant que nous pouvons rester dans le coin encore une dixaine de jours.
Mercredi 26 septembre :
Nous choisissons l’anse de Saco de Ceu juste après le village d’Abrao (le plus important de l’île probablement une cinquantaine d’habitants). C’est presque un lac tellement il est bien protégé. On y rentre par une passe étroite. C’est aussi un endroit très coté et on y voit de très jolies villas entourées de grands parcs se fondant dans la forêt. Nous jetons l’ancre dans une petite crique juste à l’entrée où notre bateau prend toute la place. A quelques coups de pagaies nous voyons un très joli un restaurant. Le guide nautique indique qu’il est très réputé pour ses spécialités de poissons, paraît-il les meilleures de la région. Pourquoi pas ! il est justement l’heure de se mettre à table et comme nous nous sommes levé tôt ce matin nous sommes affamés . Mais non ! Ce ne sera pour cette fois-ci. Il est fermé, et n’ouvre que le week-end. On est hors saison. Après avoir fait le tour du resto (vraiment très beau avec ses terrasses fleuries surplombant la crique) nous rentrons au bateau où nous nous contenterons d’une petite salade.
Jeudi 27 septembre :
Il faudrait que l’on fasse quelques courses, nous n’avons plus de bananes à bord et ici elles sont tellement bonnes que l’on a du mal à s’en priver. Nous allons dans le port d’Angra dos Reis sur la côte.◊
La première marina on se fait carrément jeter « non non pas ici aller voir ailleurs » l’employé de service va jusqu’à larguer nos amarres illico. Juste à côté il y en a une autre : Piratas Marina Mall. Il y a tout juste assez d’eau contre le quai et nous sommes à marée haute. Un autre bateau Français est amarré devant nous. Domi en profite pour aller en ville en taxis avant que l’administration (la Capitania dos Portos) ferme pour récolter quelques coups de tampons afin d’être en règle pour l’étape suivante. Pendant ce temps là je discute avec Armelle et Robert. Ils sont partis de 2012 de France pour la Patagonie. Ils se sont arrêtés un peu partout et sont remontés souvent en France en laissant leur bateau ici et là. La terre de feu ils en parlent avec les yeux qui brillent. Bon il n’ont pas trop le temps d’en parler la nuit tombe vite et ils ont du chemin à faire pour gagner le mouillage qu’ils ont choisi sur Ilha Grande. Ils ont le temps de me dire de ne pas passer la nuit ici, le port étant excessivement cher mais pour le temps de faire les courses on peut rester à quai gratuitement. En attendant Domi je vais faire quelques courses et je le retrouve au super marché. Il avait eu la même idée en revenant de la ville. Comme le supermarché est sur le quai on en profite pour refaire notre stock de bouteilles d’eau minérale, ce n’est pas tous les jour qu’on peut revenir au bateau directement avec le chariot. Nous retournons au bateau en courant car un orage carabiné s’abat sur la baie. Nous attendons que le plus gros de l’orage passe mais il est déjà tard et la nuit tombe. Nous avons juste le temps d’aller mouiller à la sortie de la ville, tout près de la chapelle de Notre Dame de Bomfim, où l’eau est plus claire et c’est surtout beaucoup plus joli et
totalement gratuit.
Malheureusement nous n’avons toujours pas de wifi et je ne vais pas pouvoir mettre mes articles sur le blog (maman et les autres vont devoir attendre patiemment que je puisse me connecter dans les jours à venir).
J’oubliais : de sa visite à la Capitania, Domi a ramener une très mauvaise nouvelle : notre entrée à bien été tamponnée sur le papier requis à la Capitania de Rio, mais pas la sortie et sans ce tampon de sortie nous ne pourrons pas rentrer (officiellement du moins) dans aucun port. Il va donc falloir retourner à Rio. Nous irons en bus et on attendra lundi pour être sûr que les bureaux sont ouverts.
Vendredi 28 septembre:
Au matin le soleil est de retour et je découvre avec ravissement la petite chapelle qui est devant notre bateau. Je profite du calme matinal pour me baigner Domi dort toujours il se repose, il s’est battu avec les moustiques toute la nuit … Nous repartons pour un autre mouillage (Le Lago Azul entre l’ile des Macaques et l’Ilha Gande) où , surprise, nous retrouvons Acquadoria le bateau d’Armelle et Robert au mouillage. Le temps est de nouveau couvert et il recommence à pleuvoir. Nous en profitons pour mettre la bâche de récupération d’eau et faire la lessive. Domi fait des essais avec son hydrogénérateur qui ne fonctionne plus et il est en contact avec Yola du service après vente en France (très réactive et très efficace) pour essayer une dernière fois de réparer avant de le renvoyer à l’usine. Nous avons aussi une petite fuite dans le carré, Domi n’hésite pas et démonte le vaigrage, il faut profiter de la pluie pour voir couler l’eau et localiser la fuite : elle vient d’un joint de hublot abimé. L’après-midi nous allons sur « Acquadoria » avec notre guide sur la Patagonie. Ayant parcouru deux fois les canaux dans les deux sens, Robert et Armelle sont une mine de renseignements. Ils nous donnent tellement d’informations utiles que nous avons du mal à tout noter. Robert nous donne aussi une copie des cartes de la région une paire de gants de travail en caoutchouc molletonnés à l’intérieur bien pratique pour barrer sous la pluie quand il fait froid ou manipuler les haussières mouillées. Nous finissons la soirée par un apéro à bord Rêve à Deux. Merci à vous deux, Armelle et Robert, nous n’avions pas de doute sur la destination mais maintenant nous en avons encore plus envie d’y aller et nous sommes plus confiant grâce à toutes les infos que vous nous avez données. Et de savoir que vous avez parcouru les canaux quatre fois c’est que cela doit en valoir vraiment la chandelle. Le lendemain Acquadoria repart à l’aube pour Rio, nous nous restons encore un jour ici, il ne fait pas vraiment beau mais meilleur que sur la côte et c’est tellement joli. On passe la plus grande partie de la journée à mettre au propre les notes que nous avons prisent hier, à étudier les routes possible à travers les canaux et à répertorier les mouillage recommandés.
Dimanche 30 septembre
Après avoir fainéanté le matin nous reprenons la mer pour la petite marina « Angra dos Reis Marina Clube » en face de la ville pour être à pied d’œuvre pour prendre le bus pour Rio à la première heure demain matin. Nous voulions laisser le bateau sur bouée mais se n’est pas possible, donc nous sommes au ponton. Heureusement nous sommes dans des petits coefficients de marée il y a à peine assez d’eau sous la coque pour qu’il reste à flot à marée base et de toute façon c’est de la vase molle.
Michel le patron du bar nous propose gentillement de nous emmener en voiture très tôt le matin. Il nous fait goûter à notre premier Caipirinha (alcool de canne avec du citron (ou des fruits même si c’est pas la recette légale) et beaucoup de glace délicieux
Lundi 1 octobre :
Comme convenu Michel ne nous oublie pas et nous dépose au terminal à 6 :45 . Le bus est très confortable et roule doucement sur cette route qui longe la côte. Contrairement à beaucoup de ces collègues, lui au moins ne se prend pas pour Fangio (qui comme nous l’a fait remarquer Jean Jacques,l’oncle de Dominique, n’était pas Italien mais Argentin : heureusement que nous avons des lecteurs attentifs !). Nous pouvons admirer cette suite de baies et de petites criques plus jolies les unes que les autres. Mais dés que nous approchons Rio, le paysage change de chaque côté de la route. La route est bordée de zones industrielles ou commerciales mais derrière ce sont des favelas à perte de vue. La misère et l’insécurité se font sentir. Les gens sont entassés dans de petites constructions sommaires très souvent avec des toits en tôle et dont les ouvertures ne sont pas fermées, pas de fenêtres, la moisissure est partout. De pauvres gens vivent sous des tentes de fortunes sur le terre-plein au milieu de l’autoroute.
Arrivée à la gare routière de Novo Rio. C’est une ancienne zone d’entrepos et de logements pauvres qui à été (soit-disant) réhabilitée juste avant les jeux pour abriter le village olympique et où les vieux entrepots ont été transformés en atelier d’art (ou sont préparés notamment les chars du fameux carnaval) ou en hall d’exposition. Nous prenons le tram pour traverser cette zone ou l’anarchie et la pauvreté semble avoir repris tous leurs droits. Nous sommes en période de pluie ce qui n’arrange rien, les vieux bâtiments encore debout sont moisis. Les rues sont jonchées de détritus. Le tram nous dépose Praça Quince (place 15) où se trouve la Capitania. C’est là que devons obtenir le fameux tampon de sortie manquant. Une fois obtenu le coup de tampon magique, nous filons à la poste pour renvoyer la partie de l’hydrogénérateur défectueuse en France. Gentillement les deux préposées nous l’emballent soigneusement dans des cartons trouvé dessous un bureau. Ensuite, pendant plus de deux heures nous restons avec les postiers qui se relaient (tellement c’est compliqué) pour remplir et signer les formulaires d’expédition, il y en a des dizaines et à chaque fois il faut trouver le bon code et la bonne formule, certains sont en anglais mais la plupart sont en portugais, et même si Domi n’y comprend rien c’est à lui de les remplir. Une démonstration de la bureaucratie brésilienne dans toute sa splendeur. Quand nous sortons enfin du bureau de poste il est déjà 1 heure et à trois heure nous avons un bus pour le retour dans notre marina. Nous allons quand même au resto tout à côté très chic (nous sommes dans le quartier des affaires, juste à côté de la banque du Brésil) mais raisonnable. Nous sommes affamés, le petit pain au fromage avalé ce matin avant de monter dans le bus est bien loin. Nous prenons un bon plat de poisson pour deux et cela nous convient parfaitement. A peine le plat avalé nous sautons dans le tram pour retourner à la gare routière pourtant on se serait bien laissé tenter par un dessert, ils avait l’air très bon et le dessert c’est très rare dans les resto brésiliens. La sortie de Rio se fait plus vite que l’entrée, il y a moins d’embouteillages. Par contre arrivés sur la côte le bus fait de nombreux détours pour déposer ses passagers dans plusieurs petits villages nettement plus sympas que les banlieues de Rio. Le retour durera finalement 3 heures 45’ au lieu de 3 heures à l’aller. Nous sommes contents d’arriver enfin à la marina. Au bar du Club, pour nous requinquer après cet aller et retour express, Michel nous prépare un repas de tapas et nous fait déguster ses cocktails préférés (il gère 2 restaurants gastronomiques et les cocktails sont sa spécialité) . Pour dormir il n’y a rien de tel…
Mardi 2 octobre:
Le matin après avoir été réglé le port nous reprenons la direction des îles . Un super mouillage « Sitio Forte ». Il n’y avait que deux bateaux lorsqu’on est arrivé mais très vite ils sont partis nous laissant seul dans la baie. Sur la plage des restaurants dont un proposent l’eau sur un rocher accostable au milieu de la baie. Il suffit de lui demander d’ouvrir le robinet et on peut avoir de l’eau de source non traitée qui provient directement de la montagne.
Mardi 3 octobre :
Profitons d’une journée ensoleillée pour aller faire un ballade à pieds dans l’île.
Nous longeons plusieurs petites plages avec de jolies petites maisons aux jardins superbes.
Nous montons dans la montagne, le sentier est entretenu par les gardes forestiers et fait le tour de l’île. Il faut Cinq jours à un bon marcheur pour faire le tour complet, certaines parties sont assez dures car il faut passer des cols entre deux sommets pour aller d’une baie à l’autre. En redescendant nous rencontrons deux randonneurs qui se croisent et échangent leurs infos sur le parcours. L’un deux parle très bien anglais et nous explique qu’à certain endroits on peut dormir et manger dans des pousadas (sorte d’hôtel/pension très simple) et à d’autres ils faut planter sa tente (aux emplacements autorisés bien entendu) . Après un repas simple de poisson et salade nous regagnons notre bateau pour explorer un autre mouillage quelques milles plus loin. Notre choix se prote sur Araçatiba un petit village de pêcheur. Il fait très chaud, le ciel est très chargé. On sent l’orage qui approche mais nous ne nous décourageons pas et allons à terre, si nous trouvions quelques fruits ce serait bien. Presque toutes les maisons sont sur la plage. Il n’y a pas de voiture ni vélo. Pour les enfants leur terrain de jeu c’est la plage et la mer. Une maison sur trois est un restaurant. Dans quelques maisons nous constatons le dénuement. Ils semblent avoir besoin de peu de choses juste une pièce pour vivre et une pour coucher. Nous trouvons l’épicerie qui fait aussi restaurant. En étalage à part les sacs de riz et manioc et le boisssons diverses il n’y que des patates et des oignons. On demande au patron s’il n’aurait pas des fruits. Il va dans son arrière-boutique et revient avec 2 mangues , 2 papayes , 4 bananes. au cas où nous lui demandons s’il n’aurait pas aussi des crevettes ( la spécialité de la région )et il nous sort un petit paquet congelè que nous acceptons , ici dés que les pêcheurs rentrent de pêche ils congèlent tout ,c’est la meilleur façon de conserver avec cette chaleur .
De retour au bateau Domi nous prépare un super repas de nouilles chinoises aux crevettes (trop bon).
A suivre…