Naviguer c’est bien! Mais on ne voit que les côtes. Nous, on aime aussi visiter l’intérieur du pays. Nous avons donc loué une petite voiture que nous avons remplie raz la caisse de tout le nécessaire pour faire du camping . Domi a même acheté un petit réchaud camping gaz et un matelas mousse tout fin pour nous isoler du sol, le reste nous l’avions déjà à bord y compris une tente 2 places. Nous quittons le bord comme prévu vendredi matin après un solide petit déjeuner. Avant de partir nous avons remplis nos deux glacières des provisions achetées la veille. Nous en avons pour quatre jours. Rien ne manque. Nous mettons le cap sur le lac Taupo . La route la plus directe Napier – Taupo (la route 5) serpente entre des montagnes escarpées. Les paysages auraient put être jolis mais il y a beaucoup trop de circulation et les Kiwis roulent vite et pas très prudemment, donc pas trop possible d’en profiter. De plus la quasi totalité des forêts que nous traversons sont des exploitation forestières: sapins plantés au cordeau alternant avec des coupe claire… pas très naturel!.
Nous arrivons au lac en tout début d’après-midi. Il est immense et surplombé par ce volcan enneigé qui se détache sur l’horizon, c’est vraiment grandiose. L’eau est claire et limpide, c’est tentant, on s’arrête sur une plage et je pique une tête. Elle n’est même pas froide. Domi a encore un peu mal à l’oreille aussi il est reste sur le bord pour cette fois. Traversée rapide de la station balnéaire de Taupo où tous les hébergements affichent complet ( jeudi était férié- anniversaire du traité de Waitangi – c’est un super weekend prolongé pour beaucoup) puis nous allons nous mêler aux touristes locaux et asiatiques pour admirer les rapides d’Aratiatia: le lac se déverse, dans un canyon large de quelques mètre et long de quelques centaines, à un débit équivalent à 16 piscines olympiques par seconde. Le passage se termine par une chute verticale d’une vingtaine de mètres. C’est vraiment très impressionnant.
Mais la rive est du lac est trop fréquentée à notre goût. Nous reprenons donc la route vers le parc de Purerora ou on devrait trouver un camping. L’endroit est très beau et très calme. On est quasiment seuls, il y a juste 2 autres voitures dans une autre partie du camping . Le matin après une bonne nuit de sommeil nous faisons une ballade dans la forêt primaire du parc ou se mêlent de nombreuses essences d’arbres allant de ces troncs séculaires hauts de plus 50 mètre aux fougères arborescentes. Deux heures plus tard nous reprenons notre tour du lac. Nous sommes sur son côté ouest. Ce n’est pas évident de trouver un accès au lac lui-même: la plupart des routes mènent à de grandes exploitation agricoles (élevages de moutons, bovins et, moins courant, wapitis ) Finalement nous trouvons un accès qui nous amène à 3 km du lac. Nous finissons la descente jusqu’au lac à pied et profitons d’être seul pour prendre un bon bain (on avait oublié les maillots à la voiture). Déjeuner sur le bord de la plage à Kuratau.
En passant devant les sources thermales de Waihi nous nous arrêtons pour voir les mares d’eau bleue cristalline bouillonner en éjectant de grosses bulles de vapeur. Nous finissons notre tour du lac à Turangi et montons vers le volcan Tongariro que Christophe avait traversé et dont il nous avait dit beaucoup de bien.
Mais se soir il est trop tard pour y monter. On pousse jusqu’au camping du parc et on plante notre tente au bord du torrent parmi des jeunes qui se préparent pour faire la traversée de 17 km le lendemain. Nous les entendrons partir de bonne heure le lendemain matin (6 heures) pour attraper la navette (ce qui leur permet de laisser leur véhicule de ce côté du volcan et de commencer la traversée de l’autre). Nous, par contre, nous attendons que le soleil monte au-dessus des arbres et que l’air se réchauffe un peu (cette nuit il gelait) et après un bon petit dej’, nous montons en voiture jusqu’au téléphérique d’Iwikau que nous prenons jusqu’à son terminus à environ 2000 m d’altitude. Le Tangariro est un volcan actif. Sa dernière grosse irruption date de 1996: des millions de tonnes de cendres avaient été projetées dans l’atmosphère perturbant le trafic aérien jusqu’en Amérique. Fort heureusement elle n’avait pas fait de victimes. La végétation s’arrête complètement dès 1500 m, au-dessus ce n’est que roches noires ou brunes, lave et scories grisâtres. De l’arrivée du téléphérique nous partons à pied pour une bonne grimpette de deux heures dans les scories jusqu’à ce qu’ils appelle la Sky Line à 2300 m environ. De là, la vue est magnifique: nous sommes dans ce paysage lunaire entouré de quelques névés avec une vue imprenable sur toute la région. On aperçoit le lac Taupo et, par temps très très clair (aujourd’hui il y a une légère brume sur l’horizon) il est peut-être même possible d’apercevoir l’océan Pacifique et la mer de Tasman puisque nous sommes juste au milieu de l’île. D’ailleurs en parlant du Pacifique: il y a un an à quelques jours près nous étions de l’autre côté, au Chili, sur un autre volcan d’ou on voyait aussi un grand lac… sur quel volcan seront nous l’année prochaine?…
Autour de notre volcan on voit de nombreux cratères et d’autres cônes volcanique moins élevés que celui-ci avec de petits lacs. Nous essayons de continuer jusqu’au bord du cratère mais le temps commence à changer et de gros nuages noir masquent la vue du sommet. D’après le guide croisé un peu plus tôt il y en aurait encore pour 3 heures de marche jusqu’en haut et le terrain devient de plus en plus difficile. Comme il se fait tard et qu’il faut bien le dire nous n’avons plus nos jambes de 20 ans… nous redescendons par le même chemin. La descente est plus difficile que la montée. Les graviers volcaniques qui jonchent le sentier roulent sous les pieds et il faut vraiment être prudent et prendre les bons appuis pour ne pas déraper et se retrouver quelques centaines de mètres plus bas. A l’arrivée au téléphérique il n’y avait plus grand monde. Nous étions seuls à le prendre. Déjeuner très tardif (15:30) au camping puis nous partons pour Turoa pour voir l’autre côté du volcan. C’est le versant sud (donc comme ici nous sommes la tête en bas: plus froid), la neige descend beaucoup plus bas et la forêt monte beaucoup plus haut. Il n’y a pas cette zone de végétation intermédiaire qui était présente de l’autre côté. Ici les coulées de lave sont beaucoup plus sombre, presque noire et forment par endroit de gigantesque cavernes. Le soir nous campons au pied du volcan à Ohakune.
Parenthèse saisonnière: Iwikau et Turoa sont les stations de ski de lîle du nord. A quelques heures de voiture d’Auckland elles sont très fréquentées l’hiver. Elles semblent bien équipées: téléphérique, télésiège, remonte pente, chasse-neiges, dameuses et surtout beaucoup de canons à neige: vu le relief et la nature du sol il doit vraiment falloir une bonne couche de neige pour que l’endroit soit skiable. Comme nous sommes en été, tout ce matériel à l’arrêt donne un air surréaliste à ce paysage lunaire
Le retour vers Napier se fait par la Taihape – Napier road, une petite route de montagne souvent fermée l’hiver à cause de la neige . C’est une route très peu fréquentée ce qui nous a permis d’apprécier vraiment le paysage très différent de ce que nous avions vu jusqu’ici. Elle serpente entre des collines escarpées et des vallées encaissées ou se mêlent bois vert sombre et pâturages jaunis par la saison sèche. Et partout, des milliers de moutons. C’est d’ailleurs la saison de la tonte et nous passerons devant plusieurs exploitations en plein travail.
A midi petite baignade dans l’eau fraîche et claire d’une rivière. Retour par Hasting que l’on voulait visiter avant de rentrer à Napier: architecture similaire mais sans le charme de cette dernière .
Voilà, fini l’escapade terrestre, nous sommes de retour à bord et nous allons nous préparer pour l’étape suivante…