Lundi 23juillet :
Le vent qui soufflait fort hier est tombé tard dans la nuit nous faisant parvenir les bruits d’une fête sur la plage jusqu’à 6 heures du matin.
Départ pour Madère à 10 heure 30. C’est pétole quand nous quittons Cascais. Mais il y a tout de même assez de vent pour nous déhaler doucement. A peine sortie de la Baie de Lisbonne la brise monte un peu et nous marchons ¾ arrière à 7 nœuds. Dans cette baie il faut être attentif. Les pêcheurs la quadrillent de leurs filets. Le risque est grand de se les prendre dans l’hélice où la quille du bateau. L’hydro recharge à bloc nos batteries. Je vais pouvoir utiliser le rice-cooker pour faire à manger et ainsi économiser le gaz (c’est fou se que l’on peut cuire au rice-cooker, il ne consomme que 500w par rapport à une plaque chauffante qui fait tout de suite 1000w ou 2000w et là ça ne passerait pas sur le circuit 220 du bord). J’en ai deux sur le bateau mais je n’utilise qu’un avec les deux bols et garde le deuxième au cas le premier me lâcherait. Myriam m’a dit qu’elle fait des gâteaux dedans. Elle va m’envoyer des recettes. Ce midi fricassée de pommes de terres, oignons(très bien pour combattre le scorbut) et poivrons. Le tout est accompagné d’un filet de mérou poëllé. Comme boisson nous avons, comme tous les jours, notre Kéfir de fruits .
Recette du Kéfir :
C’est un genre de levure que l’on ne trouve pas dans le commerce mais qui se passe de main en main, après l’avoir rincée je la mets au fond d’un bocal avec deux cuillères de sucre (le sucre sert de nourriture au Kéfir se qui lui permet de se multiplier et l’on ne le retrouve plus dans la boisson .Ensuite j’intègre une orange, citron, raisins (enfin se que l’on a de disponible) et surtout une figue. Cette dernière remonte à la surface lorsque votre Kéfir et à point (environ une journée). On peut alors le filtrer (pour récupérer la levure pour la prochaine fournée), le mettre en bouteille et le placer au frigidaire . La boisson deviendra légèrement pétillante après 24 heures. C’est rafraississant et sans alcool aussi on peut le donner aux enfants sans crainte . C’est un probiotique très bon pour la santé . Nous en consommons une bouteille par repas .
Comme le vent est stable et bien établi nous envoyons le spi .
18 heure, un gros minéralier nous rattrape par l’arrière il semble dans un premier temps vouloir nous passer à tribord mais finalement il se décide pour bâbord ce qui ne nous arrange pas car avec le spi nous avons besoin d’un peu de place de ce côté là dans les surventes. Avant qu’il ne soit sur nous, nous rangeons le spi et décidons de le contourner par son arrière donc demi tour autour de ce gros Tanker .
La nuit nous restons sous grand voile et foc seul c’est la sécurité et comme le bateau file encore à 8 /9 nœuds pourquoi s’embêter. J’aime bien alors écouter de la musique très fort . Je suis grisée par le bateau qui file à vive allure, la mer est belle , les étoiles font leurs apparitions et la lune est au rendez-vous. J’ai cette ivresse de l’océan qui nous emmène loin vers des destinations inconnues. Là ce n’est plus la frustration du demi tour pour rentrer au port après la ballade de la journée, on continue pour aller plus loin et encore plus loin …Qu’est ce que je recherche au juste, je n’en sais rien . Je suis pourtant prisonnière du bateau et à la fois je ressens une grande liberté. Je suis bien sur l’eau.
Mardi 24 juillet :
Le matin Michel nous envoie un document d’assurance par email (Iridium). A part les gribs pour la météo c’est la première fois que l’on charge un fichier un peu volumineux et ça marche ! Bon d’accord il ne faut pas être trop pressé, c’est pas de la 4G ou du haut débit : une demi-heure pour un pdf d’une page. Tout vient à point à qui sait attendre … (Certains d’entre vous se rappellent sans doute nos premier modems : ceux ou il fallait faire le n° pour avoir la connection et bien c’était du 56 kb/s ; L’iridium lui il débite 10 kb/s au grand maximum : c’est pas demain qu’on pourra voir des vidéos en ligne)
Pour le repas du midi nous entamons notre première conserve faite avec le thon pêché au début de la croisière. C’est super réussit. Le thon c’est bon avec un peu de mayonnaise une tomate, concombre et un œuf dur. Un morceau de fromage et Le tour est joué.
L’après midi le vent ayant adonné (faisant un angle plus grand avec notre route) un peu on remet le spi et DODO pour Domi qui n’a pas eu son compte cette nuit. Nous sommes à la hauteur de Gibraltar, déjà 170 mille en 24 Heures,c’est pas mal : notre record perso je crois, mais on est qu’au début du voyage . Des super tankers passent en travers de notre route, leurs destinations nous fait rêver. Nous venons de contourner une montagne sous-marine, le mont Gettysburg. Elle affleure l’eau à 5 mètres à la surface. Elle était peut-être une île pendant la période glacière ou alors c’est un volcan qui est monté des profondeurs..
A peine le soleil disparu à l’horizon qu’une escadrille de dauphin viennent pêcher le thon sous notre nez, impressionnant çà saute et çà se pourchasse dans tout les coins donnant à la mer l’aspect d’une marmite en ébullition. La ligne elle ne donne rien … Les oiseaux aussi sont au rendez-vous et s’énervent au dessus d’eux. Tout à coup, on dérange sans doute en passant si prêt, et voilà tout le monde décampe. Les thons sautent en faisant des bonds d’un mètre. Ils sont poursuivi par les dauphins qui font de même, c’est fascinant, en regardant vers le sud il y en a partout.
La nuit est calme et nous nous reposons toutes les trois heures
Mercredi 25 juillet : Douche pour tout le monde, je prend un seau pour prendre de l’eau de mer elle est tellement bonne rafraîchissante mais je ne vais pas me baigner autour du bateau, il avance à 4 nœuds . J’ai encore la serviette autour du corps que Domi crie : « Une baleine , là à côté du bateau je viens de la voir plonger juste sous nous. »
Elle réapparait au tableau arrière et replonge aussitôt . Elle est énorme, au moins la taille du bateau peut-être plus et elle est vraiment tout près à une dizaine de mètres de nous. Pourvu qu’elle ne s’agite pas de trop en passant sous notre coque ! Difficile de la prendre en photo mais on s’applique . Elle nous suit pendant dix minutes avant de reprendre sa route . Salut à toi légendaire mammifère marin qui ont fait rêver tous les grands écrivains du monde .
Après le déjeuner (la suite du bocal de thon avec salade, semoule de couscous mozzarella et tomates) C’est au tour d’un pigeon de nous rendre visite . Et de sa grâce légendaire il nous fait un atterrissage (appontage ?) en déboulant en vrac dans le cockpit . Tout de suite il se redresse dignement comme si tout était normal . C’est un pigeon voyageur pas de doute. Il n’est pas effrayé par nous et se laisse manipuler sans broncher. Il porte une bague à chaque patte. On relève les numéros et on envoie un tweet avec le point GPS on ne sait jamais si quelqu’un sait comment contacter une association colombophile pour les prévenir : il est peut-être recherché . Au bout d’une heure il reprend sa route après un décollage pas très réussit . Tu es attendu pigeon voyageur , bon voyage !
En soirée le vent qui était resté très faible toute la journée reprend et nous fonçons à plus de huit nœuds. Pour la nuit, le vent montant encore en refusant (se rapprochant de l’axe de notre route) nous rangeons le spi et la nuit est plus cool pour celui qui se repose . La nuit est alternée de zone nuageuse où l’on suppose des grains de pluie mais à chaque fois nous passons au ras de la zone sans une goutte. La température est bien remontée depuis Cascais maintenant 28° la journée 22° la nuit et 23°5 pour l’eau.
Jeudi 26 juillet :
Bon Anniversaire Timéo. Tu as 7 ans et nous pensons très fort à toi . Nous pensons aussi très fort à Mamy qui doit se faire opérer ce matin pour la unième fois …j’espère que se sera la bonne .
Nous sommes à 35 mille de la côte de l’île de Porto-Santo, la plus au nord de l’archipel de Madère. Elle apparaît à l’horizon . Nous arriverons dans à peut-près 5 heures .
Belle arrivée, et surtout belle petite traversée.
J’en bave…
Nous sommes à Toulouse et joëlle s’occupe de Timothée….Lundi nous irons dans nos montagnes.
François
J’aimeJ’aime