Lundi après-midi 15 octobre :
Nous démarrons vers 17H 30 après avoir bien fait attention qu’il n’y avait pas de bateau de commerce entrant ou sortant du port. Les gros porte-conténaires sont escortés par 4 remorqueurs jusqu’à la sortie et la largeur du chenal ne laisse aucune place même pour un petit bateau.
Le temps est meilleur en mer qu’à terre. Trois heures après avoir quitté le port, le ciel se dégage complétement. Toute la nuit nous défilons gentiment à 6 nœuds le long de la côte dont nous pouvons admirer les lumières.
Mardi 16 octobre :
Le matin le vent monte et nous prenons un puis deux puis trois ris dans la grand voile , finalement dans un empannage la grand voile se déchire juste un petit accros mais mal situé. Nous affalons pour ne pas que cela s’aggrave. Sous foc seul nous continuons et déboulons jusqu’à 13 nœuds, la mer est en vrac, le record de vent est de 36 nœuds, il y a des bateaux de pêche dans tous les sens. Se sont des chalutiers en pêche. Il faut être vigilent ils n’ont pas tous l’AIS et nous ne savons, souvent qu’au dernier moment si on les rattrape où si ils viennent se nous. Trainant leur chalut, ils ne sont pas manœuvrant aussi c’est à nous de nous éloigner d’eux. Les oiseaux sont à la fête et nous font un spectacle de clownerie à se tordre de rire. Ils ballaient avec leurs pattes la mer pour prendre de la vitesse au décollage et quelques fois ça se termine en roulé boulé dans l’eau. Sous l’eau aussi il y a du monde, des gerbes d’eau jaillissent à deux trois mètres au dessus de la surface, baleines, dauphins ou gros poissons en chasse ?… Je ne mets pas ma ligne, nous avons assez à manger pour trois jours.
Mercredi 17 octobre :
Le vent se calme, pourtant il souffle encore à 17 nœuds mais nous avons l’impression que le bateau fait du sur-place. Nous profitons de ce calme relatif pour envoyer la trinquette et tangonner le foc en ciseaux. Avec ces deux voiles à l’avant nous reprenons un peu de puissance. Il faut que l’on profite au maximum du vent tant qu’il y en a, les prévisons nous annonce une grande zone de calme sur notre route, nous allons être obligé de faire du moteur pendant au moins 24 heure.
18heure 08 nous venons de passer le tropique du Capricorne.
Jeudi 18 octobre :
Comme prévu nous sommes au moteur et le peu de vent qui souffle est pile dans l’axe du bateau, on ne peut donc pas s’appuyer avec une voile. D’après les GRIBs le vent devrait tourner favorablement d’ici quelques heures.
Depuis que maman est rentrée chez elle elle peut m’envoyer des E mail grâce à Sophie qui lui a montré comment faire, aussi la vacation est écourtée et nous nous parlons que quelques minutes .
10 heure enfin le vent tourne, c’est le front froid la température commence à chuter, nous faisons un petit détour pour localiser un objet flottant ( genre grosse boîte de congélateur ). Des oiseaux tournent autour attirés eux aussi par cette chose étrange qui leur sert accessoirement de perchoir pour se reposer. Nous envoyons un message de sécurité pour prévenir tous les navires qui sont aux alentours avec la nouvelle radio que nous avons acheté à Ilha Bela. Elle marche très bien c’est un vrai plaisir. De temps en temps le soleil fait son apparition quelques minutes puis le brouillard retombe en nous laissant une visibilité très réduite, heureusement nous avons le radar pour localiser les bateaux de pêche qui n’ont pas l’AIS. Je profite d’être au moteur pour faire de la confiture d’ananas aux citrons verts, (toujours avec le rice cooker électrique J) c’est un régal, elle fera un excellent dessert avec du yaourt . Il recommence à faire chaud et il y a même de l’électricité dans l’air. Un orage est autour de nous, on voit des éclairs partout mais nous n’avons toujours pas plus de vent. Nous ne sommes pas d’accord sur le choix du routage mais finalement nous trouvons vite un compromis qui s’avère être une bonne option.
En fin de soirée des sternes nous tournent autour en caquetant. J’aperçois une petite tête qui dépasse des panneaux solaires. Il y en a une qui se repose tranquillement. Finalement les trois autres réussissent à leur tour à se poser en nous faisant de grands discours. C’est très bavard une sterne le savez-vous ? Elles nous font beaucoup rire avant de nous quitter juste au soleil couchant. J’ai bien cru qu’elles iraient jusqu’à squatter les panneaux solaires toute la nuit mais non elles avaient à faire …trop drôle.
J’ai parlé des Sternes mais je n’ai pas encore parlé de ses grands oiseaux qui nous tournent autour en faisant leur acrobaties d’aviateur se sont des albatros bien sûr. Ils tournent autour du bateau en rasant les vagues sans jamais donner un coup d’aile. A la tombée de la nuit ils disparaissent pour revenir au soleil levant.
Depuis deux nuits nous fermons la véranda pour avoir plus chaud. Les nuits sont beaucoup plus froide maintenant, ce matin il ne fait que 15°C. Nous venons de passer la frontière du Brésil, nous sommes dans les eaux territoriales de l’Uruguay.
10 heure Le vent est de-nouveau avec nous, sous foc, (nous attendrons d’être au port pour répare la grand- voile) nous déboulons à 7 nœuds. Nous sommes sur la route des cargos. Ils nous doublent ou nous dépassent de chaque côté en nous évitant. De temps en temps Domi appelle ceux qui ne semblent pas vouloir dévier de leur route pour leur demander leurs intentions et en général ils se détournent. Quelque soit le pavillon des cargos que nous croisons, leurs opérateurs radios parlent avec un fort accent indien.
Samedi 20 Octobre :
Au petit matin nous arrivons sur l’île de Lobos Cette île accueille 250,000 otaries et des lions de mer. C’est la plus grande réserve de toute l’Amérique du sud, il y en partout sur les plages. Sous le vent de l’île, c’est réservé aux bébés et tout autour sur les rochers les adultes sont là à ce faire bronzer. Nous apprendrons que l’Uruguay est un pays plutôt cool…
Les otaries sont plus curieuses et viennent nous voir en faisant des clowneries autour du bateau. Ce sont des animaux fort sympathiques. L’île est bien identifiée par un gigantesque phare, le plus haut d’Amérique du sud. Malheureusement nous ne pouvons pas accoster l’île ni même mouiller une ancre, la houle et le courant ne le permettant pas. Aussi après avoir fait trois fois des ronds dans l’eau nous reprenons notre chemin pour nous diriger vers Piriapolis.
Tout de suite après avoir quitté l’île, je mets une ligne. Je me dis que si il y a autant de phoques c’est qu’il y a aussi du poisson pour nourrir tout ce petit monde. A peine est elle dans l’eau que je remonte un joli poisson. Il est midi ça tombe bien un deuxième ne serait pas de refus. Je remets donc ma ligne et là c’est deux poissons qui mordent. Domi me dit stop ! nous avons assez , mais il faut que je remette ma ligne à l’eau pour la ranger et un quatrième s’accroche ,nous avons deux bon repas d’assurés .
Nous arrivons au port en début d’après-midi, l’amarrage est difficile, le vent est de travers rendant le bateau est très peu manœuvrant surtout quand il faut se faufiler entre les (trop) nombreuses bouées, passer une aussière dans celle que l’on a choisi pour atteindre finalement le quai en marche arrière. Après 2 essais infructueux nous nous mettons à couple d’un autre bateau. On gonfle l’annexe pour aller mettre l’aussière sur la bouée devant l’étrave. Une fois la manœuvre terminée il est trois heure et le bureau du port est fermé, nous sommes samedi c’est le week-end donc toutes les administrations sont fermées (sauf la Prefectura). Bon c’est pas grave on va nous aussi se mettre au rythme du pays …
A suivre….
écrit par Anne et Domi