



Il nous reste deux jours, on va donc pousser jusqu’à Kavala Bay à l’est de l’île voir même, si la météo le permet, Ono ou l’une des autres îles enserrées dans le lagon du récif de l’Astrolabe fameux pour les raies manta qu’on peut, parait-il, y voir en cette saison.




Jeudi matin, encore beaucoup de nuages mais tout de même de belles éclaircies nous levons l’ancre de la baie de Vunisea (qui en d’autres temps serait une excellente escale : très bon ancrage protégé des vents d’est à Ouest par le sud sur font de sable entre 10 et 5 m, village avec commerces et infirmerie). Nous tirons des bords le long de cette grande île (Kadavu fait près de 60 km de long) dans un vent de sud Est de 20 à 25 nœuds mais étant sous le vent de l’île la mer reste plate. Par contre, aller mouiller quelque part près de la barrière de corail de l’Astrolabe dans ce vent ne nous enchante pas. On préfère se rabattre sur la baie de Kavala très facile d’accès et bien abritée. On y arrive en fin d’après midi. La baie est superbe, entourée de hautes collines et bordée de plusieurs petits villages. Le mouillage entre une jetée et la mangrove est parfaitement calme. Parfait pour passer une bonne nuit avant la traversée (Vanua Balavu est à 200 milles).



Au matin, il y a de nombreuses barques qui sillonnent la baie, beaucoup font le détour pour passer à une cinquantaine de mètres de nous et nous saluer de Bula ! Chaleureux. En milieu de matinée nous avons la visite de la police, ils sont 4 sur une barque ils font 3 fois le tour de Rêve à Deux,nous sommes des vedettes, encore quelques flaches photos, nous demande si tout va bien et repartent.



A midi nous comprenons pourquoi il y avait tant d’activités sur la baie : le bateau de ravitaillement enfin vient de s’amarrer à la jetée qui est entourée de barque venu chercher le matériel, les fournitures ou denrées que les villageois ont commandés. Apparemment la rotation n’est pas très fréquente et à sans doute été fortement perturbée par la pandémie. Avant-hier à Vunisea nous avions constaté que dans les deux super marchés les congélateurs étaient carrément vides.






La matinée se passe encore et toujours à comparer les routages. Côté vent, le vent va tourner progressivement de l’est à l’ouest en passant par le nord dans la nuit de vendredi à samedi restant dans cette direction jusqu’à Lundi après midi ou il reviendra au sud, (super). De 15 à 18 nœuds Samedi ils se renforcera dimanche à 25 nds (ou plus dans le sud)(on sera plus là). La difficulté n’est donc pas la traversée elle même mais l’arrivée à Vanua Balevu. L’idéal serait d’arriver à l’étale de marée basse pour pouvoir avoir prendre la passe sans se soucier du courant tout en sachant qu’il sera favorable tout de suite après. Il faut aussi arriver de jour, le lagon étant assez mal pavé et dépourvu de tout balisage lumineux. Çà tombe bien Dimanche premier le jour se lève à 06:21 et la marée basse est à 06:49. Et Dimanche matin, le vent sur place ne devrait pas dépasser 15 nds orienté Est Sud Est, la passe Tongan se retrouvant sous le vent de l’île. L’heure d’arrivée est donc fixée : dimanche matin au levé du jour mais quand partir. Les routages proposent entre 20:00 et 22:00 ce soir. Mais le vent aura déjà tourné au nord il faudra donc tirer des bords pour contourner le Récif de L’astrolabe et en plus on ne verra pas les îles.


Vendu ! A 16:00 on lève l’ancre. Il vaut mieux être en avance qu’en retard, si nécessaire on ajustera la vitesse pour ne pas arriver trop tôt. La remontée du récif ce fait d’un seul bord, la nuit tombe alors que nous sommes par le travers de l’île de Dravuni. A minuit nous avons doublé l’extrémité du récif et le vent à tourné au nord nous permettant de virer. Par contre la mer est horrible, des vagues extrêmement courtes se bousculent dans tous les sens sans doute la conséquence du changement de vent et des courants dans ce passage. Rêve à Deux tape et retombe violemment dans les creux, c’est très inconfortable mais çà ne dure qu’une paire d’heure. Le jour ne c’est pas encore levé que la mer s’assagit et le vent adonne encore rendant la navigation plus agréable. On a encore 24 heures devant nous et il reste 120 milles et on est pas pressé on ajuste la voilure pour réduire la vitesse à 5 nœuds (pas facile de convaincre Rêve à Deux de se traîner mais une fois n’est pas coutume). 5 nœuds c’est la vitesse idéale pour la pêche et comme on est pas sûr de pouvoir se réapprovisionner de si tôt autant s’y mettre sérieusement. On en profite pour essayer un autre leurre, l’actuel n’ayant rein attrapé depuis son installation sur la ligne. Le résultat ne se fait pas attendre. Pendant mon quart j’étais descendu quelques minutes télécharger un grib sur l’ordi. Quand je remonte je vois la ligne faire de grandes embardées à toute vitesse derrière le bateau. Je redescends aussitôt et secoue Anne qui dort : réveilles toi on à l’air d’en avoir pris un gros. On laisse le poisson se fatiguer un peu puis on commence à remonter la ligne. Ces grands zig zag rapides font penser à un Mahimahi (daurade coryphène) mais il est d’un bleu éclatant (dans mes souvenirs les coryphènes sont plutôt vertes). Mètre après mètre on l’amène tout près du bateau mais au moment de le ramener à bord, d’un coup sec il se décroche et repart vers les profondeurs. Zut ! Mais la ligne est intacte on la remet donc à l’eau.
Un peu plus tard dans la journée c’est mon tour d’être réveillée : viens vite on en a pris un autre me dit Anne. Effectivement il y a un poisson au bout de la ligne et çà semble être un gros. Il fait moins de cirque que celui de ce matin. Doucement on remonte la ligne, pas de doute c’est un thon et il est magnifique sans doute le plus gros que nous ayons pêché ! A peine remonté, on le vide, le saigne et le débite en filets dont nous mettons une partie sous vide pour pouvoir les garder quelque jours.

Inutile de vous décrire le menu de notre dîner ce soir ni de vous dire qu’on c’est régalés.
Le vent étant passé plein vent arrière nous avons affalé la grand voile pour continuer sous foc seul.
La nuit se passe à enrouler et dérouler le foc pour ajuster la vitesse sur l’heure d’arrivée.



A 06:35 nous sommes devant la passe, le soleil se lève et la mer est parfaitement calme. Nous renvoyons un bout de grand voile et remplaçons le foc par la trinquette pour tirer des bords facilement sur les 8 milles qui nous sépare du mouillage que nous avons choisis. A neuf heures nous jetons l’ancre devant le village de Lomaloma. Le village est d’un calme étonnant, personne dehors, pas un chien qui aboie mais bon, on est Dimanche, on va les laisser tranquille et se reposer on verra bien demain.