Lundi 2 août 2021, ce matin le village semble s’animer un peu, on décide de descendre à terre pour explorer. Le village noté sur la carte comme s’appelant Lomaloma s’appellerait en fait Sawana. On apprendra plus tard qu’il est en réalité divisé en deux parties, celle habitée par une population originaire des Tonga s’appelant effectivement Sawana et Lomaloma étant le côté Fidjien. A peine débarqué on demande à des jeunes de nous indiquer le chef du village en effet sur les îles il est important de lui remettre un paquet de racines de Kava pour la cérémonie du Sevusevu enfin d’être accepté sur l’île. Ils nous indiquent sa maison mais nous n’en avons pas encore pris la direction que nous sommes interceptés par un agent du contrôle sanitaire en 4×4. Nous n’avons pas le droit de débarquer, nous devons retourner à bord immédiatement et contacter l’inspecteur du service de santé… Bon! Donc la situation est la même ici qu’à Kadavu. A peine sommes nous à bord que l’inspecteur accompagnè d’un policier arrive sur la jetée et nous appelle. Contrôle des passeports et des documents tout est clair mais pas le droit de débarquer c’est pour répondre à l’inquiétude de la population ils ont trop peur d’être contaminés. Nous comprenons. Par contre il nous propose de faire nos courses et nous lui donnons notre liste (y compris une nouvelle recharge téléphone) et le kava pour remettre au chef.





Mardi matin, il nous rappelle, on peu venir chercher nos fruits et légumes sur la plage. Ils doivent prendre une marge assez confortable mais ils ont rajouté quelques laitues toutes fraîches et de piments. De retour à bord nous levons l’ancre aussitôt. Le vent va tourner au Sud Est ce soir et ce mouillage ne sera pas bien protégé autant partir tout de suite pour le nord de l’île ou sont parrait-il les baies les plus belles du Pacific Sud.








Soso Bay, une sorte de bassin circulaire entouré de falaises couvertes de végétation luxuriante et complètement érodées à leur base . On y rentre par un étroit passage. L’eau est bleu turquoise légèrement laiteuse en raison du calcaire dont sont faite les falaises. Sur les hauteurs on aperçoit deux villas. Il y a 5 bateaux ancrés. Notre guide indique qu’il y un chemin qui monte du fond de la baie jusqu’à un belvédère d’où la vue est magnifique. On verra çà demain si on à le droit de descendre !







Mecredi matin on s’aperçoit que les équipages des autres voiliers semblent aller à terre sans aucun problème. Y a pas de raison on y va aussi. Il y a même un appontement pour les annexes. Le propriétaire des lieux qui arrive sur son quad et nous dit qu’il n’y a aucun problème, il suffit de suivre le chemin. Le chemin démarre dans une sorte de gorge entaillant la falaise et serpente ensuite dans des prairies plantées de quelques cocotiers où paissent des montons, des chevaux et quelques vaches.


Sur un petit plateau, il y a les maison du personnel de la ferme et tout en haut de la falaise la villa du propriétaire et une autre villa blanche de style colonial.













Nous rencontrons une femme qui nous dit qu’on peut aller jusqu’à la villa blanche et que de là haut on captera internet. Le chemin qui même au point de vue démarre de l’autre côté de la prairie.

Le chemin serpente dans la forêt et arrive tout en haut de la falaise qui surplombe la fameuse baie des îles dont les îlots calcaires boisés en forme de champignons ont fait la réputation. La vue est à couper le souffle on est vraiment dans un paysage de rêve.








En redescendant nous croisons Pete et commençons à bavarder avec lui.







Il est Sud Africain et navigue tout seul à bord de son catamaran. Il nous invite à prendre le café dans l’après-midi pour déguster un gateau à la banane qu’il à cuit se matin. A son bord nous découvrons que derrière ce septuagénaire adorable ce cache un grand aventurier. Né en Rhodésie (actuel Zimbabwe) de parent circumnavigateurs (ils ont fait le tour du monde en 1980 sur un petit voilier en bois de 24’ (7,20m) que sont père avait construit lui même) il fait carière dans l’industrie pharmaceutique en Afrique du Sud. Quand il prend sa retraite, il décide de partir avec son épouse pour remonter toute l’Afrique, depuis le Cap ou ils vivent jusqu’à la frontière égyptienne dans un 4×4 aménagé, sans passer par aucune route goudronnée. Il nous montre le livre qu’il à écrit sur ce voyage. C’est vraiment de la grande aventure et les photos et les récits de leurs rencontres font rêver. Une fois rentré de ce périple, il craignait un peu de s’ennuyer dans sa maison du Cap. Ses enfants lui ont alors demandé : pourquoi ne partiriez vous pas autour du monde en voilier comme Papy et Mamy ? Et il a répondu chiche, seulement voilà, lui n’avait jamais navigué, alors, avant d’acheter un bateau il a fallu qu’il prenne des cours, accumule de l’expérience et passe sont diplôme de skipper (obligatoire pour acheter un bateau en Afrique du Sud). Il a finalement acheté son cata et ils sont partis en début 2018 : Namibie, Bresil, Antilles, Panama, Polynésie et Nouvelle Zélande où comme beaucoup ils sont restés bloqués par le COVID. Fin-2020, une de ses filles se mariant son épouse est rentrée au pays mais n’a la Nouvelle Zélande n’a jamais voulu la laisser revenir. Du coup, en juin 2021 Pete est parti pour les Fidji en solo en espérant que se soit plus facile pour son épouse de venir le rejoindre. En attendant il explore l’archipel et nous passerons quelques soirées mémorables avec lui.

Jeudi, après une dernière rando sur un sentier qui longe la falaise puis traverse la forêt (çà fait quand même du bien de pouvoir marcher un peu),




nous levons l’ancre pour la baie des îles (Bay of Islands) que nous avions aperçu du haut des falaises suivit de près par Pete et son Moon Dust. C’est une très courte navigation : il n’y a qu’à contourner la pointe par l’étroit chenal qui serpente entre les massif de corail. On déroule tout de même le foc pour faire de la voile et avancer tranquillement en savourant le paysage. Le cadre est superbe et très particulier avec ses îlots champignons qui pourrait rappeller une baie d’Along en miniature.








On y restera jusqu’à dimanche matin. Une grande partie du temps est consacré a nager entre les îlots et explorer les massifs de corail qui s’y cache on y verra beaucoup de poissons multicolores, quelques langoustes, trop petites pour valoir la peine d’être attrapées, et même une grosse tortue marine.














La semaine prochaine s’annonce pluvieuse et ventée, Pete pense qu’il est bien à l’abri derrière sont îlot et pense qu’il va rester en attendant que le temps lui permette de continuer vers le sud de l’archipel. Nous sommes un peu moins bien protégés et l’idée d’être bloqués là sous la pluie pour toute une semaine ne nous enchante pas. En plus il commence à être temps de songer à regarnir la cambuse. Ce serait peut-être le bon moment pour aller à SavuSavu le port principal de Vanua Levu la 2éme île du pays. On devrait disposer de 2 jours de temps agréable avant que çà ne se gatte…
