Parlez moi de la mousson !

Le 12/02/2022 partis de Manado en fin de matinée après nos courses expresses nous arrivons avant la nuit devant le village de Kumu dont l’anse protégée entre deux pointes largement entourées par un recif de corail qui brise la plus grande partie de la houle du large. Un parc à poisson nous barre la route la partie la mieux protégée de l’anse mais le fond remonte déjà à 7 mètres, çà ira pour la nuit. Les pêcheurs très nombreux sur leur barques multicolores rentreront jusqu’à tard dans la nuit nous rasant les moustaches par curiosité mais aussi parce que nous sommes juste dans le passage de l’entrée de leur plage. Ce soir nous ne veillons pas tard et nous nous endormons avec le dernier appel à la prière .

Dés l’aube nous levons l’ancre: c’est le meilleur moment de la journée , il ne fait pas trop chaud et les lumières sont belles. Nous prenons notre petit déjeuné tranquillement une fois en mer et sous voile en profitant du paysage qui défile à 5 nœuds malgré le vent faible car nous avons un peu de courant avec nous .

Nous n’avons pas encore tout à fait décidé notre destination pour ce soir. Nous avons évoqué la possibilité de s’arrêter devant la plage de Poigar à une vingtaine de milles mais en passant la pointe de Lampangi le vent se lève franchement et nous filons vent de travers à 7 noeuds vent de travers dans une dizaine de noeuds de vent de secteur nord vers la baie de Bolaanguki qui semble un bien meilleur abri à une quarantaine de milles. Trajet rapide et confortable en perspective. Mais il nous faut très vite déchanter. Devant nous d’énormes nuages noirs d’encre s’amoncellent sur tout l’horizon. Pourtant rien de particulier n’est annoncé sur aucun des modèles que nous consultons (ECMWF, GFS et ICON) La pluie arrive et le vent commence à tourner à l’Ouest en forcissant à 17 nds puis 22 nds nous faisant rapidement prendre un ris puis remplacer le foc par la trinquette. Nous sommes maintenant au près serré et le vent dans l’axe de la route il nous faut tirer des bords dans une mer qui devient formée et très courte la petite houle et le courant venant buter contre le vent. Rêve à Deux tape beaucoup et il tombe des trombes d’eau. Nous somme obligés de virer fréquemment pour rester sur un bord favorable. Pas envie de mettre un ciré on fait donc nos virements tous les deux en slip sous la pluie battante et les cascades qui s’écoulent de la voile et des panneaux solaires. Au premier virement on se dit qu’une bonne douche çà ne fait pas de mal, au deuxième on serre un peu les dents et au quatrième on commence à en claquer en se demandant comment sous un climat aussi chaud l’eau qui se déverse du ciel peut être aussi froide. Morale: une douche (froide) çà va 10 douches bonjour les dégâts, la prochaine fois on prendra le temps d’enfiler un ciré. Nous n’avions jamais vu une pluie aussi violente, la mousson c’est vraiment impressionnant! Le vent et le courant varie beaucoup en direction et en force, nous obligeant parfois à appuyer un peu au moteur pour continuer à avancer dans cette marmite sans être obligés de surtoiler. On peut s’étonner que nous trouvions difficiles de telles conditions après tout nous n’avons pas enregistré plus de 25 noeuds et encore en courtes rafales, et les vagues n’ont pas dépassé 1,5 m (mais avec une période de 2 secondes). Mais l’ensemble des facteurs mis ensemble et amplifiés par les déluges de la mousson et la rapidité des changements rends la navigation dans ces moments très particulière et sans doute plus impressionnante qu’une trentaine de noeuds dans les quarantièmes. Nous nous sommes d’ailleurs rendus compte sur l’AIS qu’un petit cargo, qui nous rattrapait avant le début de ce grain prolongé, n’avançait pas plus vite que nous depuis et suivait une route encore moins rectiligne. Ce temps exécrable durera jusqu’à la tombée de la nuit mais fort heureusement se calme quand nous approchons de notre but et c’est vers 19:00 avec un beau clair de lune que nous entrons a Bilaanguki (dont l’entrée est balisée!) et mouillons au fond de cette grande baie bien protégée.

Après une bonne nuit de sommeil et toute un matinée de repos nous décidons de pousser jusqu’à Domisil Bay à 10 milles de là histoire de continuer à avancer un peu. Même si il y a des trimarans/pontons de pêche au carrelet un peu partout dans toute la baie celle-ci est suffisamment grande pour accueillir plein d’autres bateaux , sur un fond de vase de 17 mètres. La présence de ces dispositifs de pêche particuliers est toujours rassurante et gage d’un abri convenable et d’un bonne tenue des fonds mais pour dormir tranquille on ne néglige pas pour autant de mettre l’alarme de mouillage. Des pêcheurs rentrant chez eux s’arrêtent pour discuter un peu avec nous (merci google) ils sont particulièrement intéressés par notre parcours, ils ne voient manifestement pas beaucoup de plaisanciers, on leur demande s’ils ont du poisson à vendre. Ils n’en n’ont pas mais ils font signe à une deuxième pirogue qui passe, eux ils en ont et on se retrouve avec un superbe mulet. Nous profitons d’un beau couché de soleil au calme et à l’abri. Mais je ne sens pas très bien, sans doute la fatigue de la veille et je vais me coucher tout de suite.

Le lendemain (15/02/2020) nous partons tout de même tôt pour profiter du beau temps de la matinée. L’objectif de la journée la petite baie Kambal une vingtaine de milles plus à l’ouest. C’est un endroit idyllique grande plage avec deux bivouacs utilisés par les pêcheurs pendant la journée , et un récif de corail de chaque côté de l’entrée brise la houle du large. C’est superbe mais nous avons la flemme de descendre à terre ou même de nous baigner je suis un peu enrhumé et Domi bricole à bord .

Finalement à marée haute la houle pourtant pas très élevée passe par dessus le récif (il faut dire que le marnage est ici de 2 mètres) et la nuit est plutôt inconfortable. J’ai très mal dormi et mon rhume ne s’améliore pas j’ai la tête en compote Domi commence à avoir aussi mal à la gorge. Nous avons du prendre froid sous la pluie l’autre jour, c’est sûr. Au petit matin nous reprenons la mer mais c’est Domi qui assure jusqu’au prochain mouillage .

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