Une fois sortis des embouteillages maritimes de l’entrée/sortie du Canal, Port Saïd contrôle nous appelle en VHF pour connaître notre destination et conclus l’échange par «Rêve à Deux – c’est bon, vous êtes sortis de la zone d’ancrage, vous pouvez augmenter votre vitesse » « Bien compris port control, pas de souci envoyez moi un peu plus de vent … » Et ce sera la caractéristique de cette traversée : on passera 2 jours à chasser la moindre risée. On aura pratiquement toujours le souffle d’air suffisant pour avancer mais jamais plus de 7 nœuds de vent et bien sûr toujours dans l’axe nous obligeant à tirer de bords : résultat la traversée la plus lente de Rêve à Deux : 74 heures pour faire les 206 milles qui séparent Port Saïd de Pafos notre destination (pour Rêve à Deux 206 milles c’est juste une bonne journée dans l’alizé !) Pas rapide donc mais pas fatiguant non plus et c’est tant mieux car la remontée express depuis la Tanzanie nous a un peu mise sur les rotules. Comme d’habitude nous servons de gite d’étape aux oiseaux de passages. Cette fois c’est une sorte de tout petit passereau mangeur de mouches que nos experts ornithologues identifieront peut-être , nous en hébergerons jusqu’à 4 et ils nous ont bien rendu service en nous débarrassant des mouches Égyptiennes qui avaient décider de faire la traversée avec nous.




Dimanche 30 11:00 nous arrivons enfin à Pafos. Le port est tout petit mais coquet. Le responsable, que nous avions prévenu de notre arrivée (le dimanche en principe il ne travaille pas), nous attend sur le ponton pour prendre nos haussières. Il n’y a pas de pendille il faut mouiller l’ancre entre les autres. Les formalités se passent rapidement : bureau du port, police maritime, officier de santé : à midi nous sommes libres de descendre sur cette petite partie d’Europe. La douane viendra nous faire l’entrée du bateau lundi (comme nous sommes Européens sur un bateau Européen et que nous n’envisageons pas de rester plusieurs mois à Chypre tout est plus simple). Le port ne dispose d’aucun service : électricité sur le ponton mais pas d’eau, toilettes publiques sur le quai mais pas de douche, mais les tarifs sont attractifs (Taxe initiale de 10 EUR pour le bateau et de 13 EUR/personne à l’inscription, puis environ 10 EUR par jour)
Et là on a brusquement l’impression d’être des vacanciers ordinaires. La ville regorge de touristes ; retraités profitant de l’arrière saison, Chypriotes en week-end, familles françaises, allemandes, anglaise où Russes profitant des vacances de la Toussaint (ou de l’équivalent dans leur pays). Les terrasses des cafés et des restos son bondées. Un coup d’œil aux menus nous enlève bien vite l’idée d’aller célébrer notre retour en Europe dans l’un de ces établissements : le moindre plat de poisson ou de fruits de mer est à 25 ou 30 Euros, ajoutez une entrée ou un dessert, de la boisson l’addition dépasserait rapidement les 100 EUR à deux…Même chose pour le gasoil le lendemain : il n’y a pas de pompe à proximité il faut faire venir un camion est c’est 2,30 EUR/litre : il nous en reste assez pour atteindre la Turquie, on verra là-bas. Nous avions un peu perdu de vue la dure réalité des choses et le retour de l’inflation en Europe.





Dans la soirée le trimaran Akron Aoton (ORMA 60 ex Groupama) vient se mettre au ponton à côté de nous. Apparemment il participerais à un relais pour le climat de Glasgow (ville de la COP 26) à Sharm el Sheikh (site de la COP 27) regroupant à chaque étape coureur à pied, cycliste et marins. Mais l’attitude de l’équipage (soft drinks dan verre en plastique) avec paille et le concept du passage du Canal de Suez au moteur dans un bateaux en fibre de carbone n’est pas très écolo…


Mais le principal attrait de Pafos (parfois aussi écrit Paphos) ce sont les ruines de l’ancienne ville fortifiée préservée dans un immense parc.
Le site de Patrimoine Mondial de l’UNESCO dont Pafos fait partie décrit le site ainsi: « Habité depuis les temps néolithiques, le site de Pafos fut un lieu de culte des divinités préhelléniques de la fertilité, puis d’Aphrodite elle-même, née selon la légende à Pafos. Le temple de la déesse, de construction mycénienne, remonte au XIIe siècle av. J.-C. Les vestiges de villas, palais, théâtres, forteresses et tombeaux confèrent au site un intérêt architectural et historique exceptionnel. Les mosaïques de Nea Pafos sont parmi les plus belles du monde ». Pour plus d’info voir cette page.
Dans la pratique, les ruines visibles les plus anciennes dates de 300 ans avant JC. (période hellénique), les plus spectaculaires de l’époque Romaine de 30 av JC jusqu’à 330 ap JC, avec notamment de superbes mosaïques parfaitement préservées.
Nous passons une bonne partie de la journée de lundi à arpenter le parc de long en large avant de rentrer au bateau vannés. Il faut dire qu’à part deux balades dans les ruines de Suakin, depuis la Tanzanie on a pas marché : on perd vite l’habitude.
Le mardi est employé à faire les courses. Le supermarché Papantoniou à deux pas du port est très bien achalandé.
Nous profitons aussi de l’escale pour essayer de planifier la suite du voyage. L’idée est de naviguer encore quelques semaines puis rentrer en France pour les fêtes et reprendre la navigation début Mars. Mais ou laisser Rêve à Deux ? On préférerait le stocker à sec (le gros avantage du Copper Coat) mais tous les chantiers et marinas que nous interrogeons sont soit complets (Rhodes) soit carrément hors de prix (Turquie).




Reste l’hivernage au ponton. Rhodes a de la place à flot serait possible et un peu moins cher que les ports Turcs (en plus on préférerait savoir le bateau en Europe par les temps qui courent on ne sait jamais) et Rethymno en Crète propose des tarifs très intéressants.

En attendant on va aller mouiller dans les jolies petites criques de la pointe Nord Ouest de l’île en profitant d’une eau cristalline encore à 27°C.
Notre court séjour Chypriote se termine à la Marina de Latchi petite station balnéaire tranquille (tarifs similaire à Pafos – malheureusement pas de place pour laisser le bateau plusieurs mois). On va en trottinette à travers les vergers d’oliviers et d’orangers pour faire quelques courses et découvrir la jolie petite ville de Polis. Il fait nuit quand nous rentrons au bateau par la piste cyclable.









Dimanche matin nous partons pour Finike histoire d’explorer la côte Turque pour quelques semaines en cette belle fin de saison avant de décider finalement de notre port d’hivernage…
Coucou les amis,
Nous continuons à vous suivre bien sûr !
Si vous passez dans la région (Antibes est un grand port de plaisance) nous serions heureux de vous accueillir, vous conduire, vous héberger, etc…
Nous vous embrassons
Serge et Domi de l’ex Oie Sauvage
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